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3,91

sur 3287 notes
J'avais vu depuis longtemps quelques critiques élogieuses de ce livre, ce qui m'avait incité à le placer en « pense-bête », puis à l'acheter. Mais le pavé en question (1100 pages bien denses) à fait qu'il s'est retrouvé un long moment sur mes étagères.
Il faut bien s'y mettre un jour ; alors je m'y suis mis et je ne le regrette pas. J'ai passé un très bon moment.

L'histoire de Théo Decker a déjà été racontée de nombreuses fois ici. Faisons court :
Théo, 13 ans se retrouve dans un musée de New-York avec sa mère lors d'un attentat. Il y perdra sa mère et en gardera toujours un sentiment de culpabilité, car c'est un peu sa faute s'ils étaient là tous les deux. Cependant il entre en possession d'un petit tableau à la valeur inestimable, ce qui le conduira au fil des années à faire des rencontres souvent exceptionnelles aussi bien positives que d'influence négatives.
En quoi la possession de ce tableau influence-t-elle le destin de ce jeune homme ?
Le chardonneret est un roman empreint de sensibilité, d'analyse et de psychologie.
On commence la lecture d'une histoire certes tragique mais bien racontée, avec de nombreux détails et on glisse doucement vers un thriller tout aussi tragique mais bien plus « gore ».
Ce qui est remarquable c'est qu'au fil des pages on s'est attaché à ce personnage et on lui pardonne tout quand on suit sa descente aux enfers (Alcool, drogue, trahisons, etc.)
Ce roman est une réussite en termes de construction, de suspens et l'attention du lecteur est en permanence sollicitée.
Si vous ne l'avez pas encore lu : c'est l'été, les vacances, alors plongez !
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Un régal de lecture et un Pulitzer bien mérité ! Après la découverte révélatrice de Donna Tartt avec le "Maître des illusions" et la déception après la lecture de "Petit copain" (peut-être à relire, après tout...), j'ai eu une petite hésitation avant de me plonger dans cette longue histoire de tableau volé. Eh bien, cela fait longtemps que je n'ai pas lu un livre aussi abouti, émouvant et bien ficelé. L' histoire coule toute seule, les personnages sont vivants et attachants, les réflexions justes...j'ai passé une bonne semaine en compagnie de Theo !
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Ouf !!!! J'ai enfin terminé la lecture du Chardonneret ! Il m'a fallu 15 jours pour en venir à bout et j'ai bien failli abandonner à Las Vegas. Mais quelque chose me retenait et me ramenait sans cesse à ce roman. Au final, c'est un excellent bouquin et je suis contente de m'être accrochée. Retournements de situations, style précis et virtuose, humour, suspens, narration étourdissante. Des petites phrases et des descriptions qui tuent : « "Parfois je me demandais ce qu'il faudrait pour sortir Andy de sa tourelle de crétin matheux : un tsunami ? Une invasion des Decepticans ? Godzilla descendant lourdement la 5e Avenue ? À lui tout seul il constituait une planète dénuée d'atmosphère". Je continue de trouver l'épisode Las Vegas un peu trop long et difficile mais c'est la seule faiblesse du roman : la description de cette descente dans l'univers de la drogue et de l'alcool est décrite avec tant de précision et de « délectation » que l'on en est presque malade, et tout engourdi. Beaucoup de passages à méditer sur le sens de la vie. Sur la solitude et l'abandon, sur l'amour et l'amitié. Et sur la beauté de l'art qui traverse le temps, nous ouvre au monde et devient source de réconfort, puisque la toile de fond du roman (sans jeu de mots) est ce magnifique et délicat tableau découvert cet été au Mauritzhuis à La Haye (coïncidence !).
Je viens de lire une critique très critique de ce roman sur atlantico.fr : «Le Chardonneret" : 700 pages interminables de pessimisme absolu (…) L'univers artistique dans lequel semble s'inscrire le nouveau roman "Le Chardonneret" de Donna Tartt n'est finalement que le récit d'un interminable mal être truffé de clichés (et) qu'une vaporeuse et "marketée" toile de fond ; si vous pensez trouver un challenger à Arturo Perez-Reverte (le Tableau du Maitre flamand, le Club Dumas...), passez votre chemin » http://www.atlantico.fr/decryptage/chardonneret-700-pages-interminables-pessimisme-absolu-critique-roman-culture-tops-1037385.html#ima31gLtI2RV3k8t.99
Et bien moi, je pense tout le contraire : autant « le Tableau du Maître flamand » commence bien mais fatigue vite, devient sans intérêt et finit en queue de poisson, et autant on ne s'attache ni aux personnages très clichés, ni au tableau (qui n'existe pas, à la différence du Chardonneret), autant « le Chardonneret » est puissant, attachant, sublime, intense, maîtrisé et source de réflexion sur la vie et ce qui lui donne sens.

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Tout commence par un attentat au Met, à New York. Devenu orphelin de mère lors de l'explosion de la bombe meurtrière, Théo s'enfuit du musée en emportant avec lui un petit tableau du maître néerlandais Carel Fabritius, « le Chardonneret ».
Sur près de 800 pages se déploie le destin du jeune garçon : placement dans une famille très upper east side, retrouvailles houleuses avec un père à la dérive, compagnonnage avec Boris, autre enfant perdu hors norme, amitié avec Hobbie l'antiquaire bienveillant et un amour fantasmé avec une belle jeune fille inaccessible. Aucune pièce du roman d'apprentissage ne manque à l'appel : le héros plongé dans une histoire plus grande que lui, la perte de l'innocence et le combat entre le Bien et le Mal, thèmes ô combien rebattus de la mythologie américaine, le voyage et les moultes personnages emblématiques.
Bref, nous avons affaire à un roman fabriqué avec du grand, du beau, de l'intelligence et une noble ambition portés par une langue classique. Malgré toutes ces qualités intrinsèques, je suis complètement passée à côté de ce chef d'oeuvre annoncé. Trop fabriqué, trop académique peut-être ? Un manque de souffle et d'incarnation, très certainement. Les répétitions, les actions étirées sur des pages et des pages, des personnages antipathiques d'autres insipides m'ont rendu cette lecture si laborieuse que j'ai plus survolé que lu les derniers chapitres.
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J'ai découvert ce livre en lisant « La dame au manteau bleu » de Deon Meyer. J'aime rebondir d'un livre à l'autre quand un auteur s'inspire d'un autre roman. Il s'agit toujours de Fabritius, peintre du 17ème siècle, mais Donna Tartt utilise dans son roman, une oeuvre réelle, le chardonneret, également titre du livre.
J'ai tapé Donna Tartt sur Babelio (c'est toujours ce que je fais quand je découvre un nouvel auteur !) et je me suis aperçue que ce livre est un best-seller avec lequel Donna Tartt a reçu le prix Pulitzer en 2014. Comment suis-je passée complètement à côté ?
J'ai pris ce livre à la bibliothèque et là, surprise : c'est un énorme pavé… moi qui ai pris la résolution de faire des critiques sur Babelio…
Dans un musée d'art de New York, un attentat est perpétré. La mère de Théo meurt et lui s'en sort avec un tableau du 17eme siècle sous le bras. Nous suivrons alors cet enfant de 13 ans jusqu'à sa vie d'adulte.
L'autrice prend son temps pour développer les caractères et les situations. C'est bien écrit, facile à lire et pourtant assez complexe. Les personnages ne sont pas lisses, ils évoluent selon le contexte et n'ont pas toujours une moralité attendue. La dépendance à l'alcool, au jeu, aux drogues, aux médicaments de certains les amènent à des comportements déviants.
L'intrigue est menée avec souffle, le lecteur est en haleine, on ne s'ennuie jamais.
Nous voyageons de Manhattan à Las Vegas puis aux canaux d'Amsterdam.
Plusieurs lectures sont imbriquées. Les tribulations du tableau donnent du souffle au roman, nous sommes dans un polar. Nous suivons Théo jusqu'à l'âge d'adulte, c'est un roman d'apprentissage avec tous les thèmes associés : l'amour, la mort, l'amitié, la haine.
Théo ressent un mal de vivre, une souffrance post traumatique de celui qui a survécu. le rapport au passé, la solitude sont des thèmes récurrents « répéter le passé et faire en sorte qu'il soit différent ».
Seul, le passage aux Pays-Bas avec truands, armes et règlements de comptes semble embrouillé et peu crédible selon moi.
Si vous n'avez pas lu ce livre, vous avez de la chance. Vous pouvez prévoir de vous y mettre dès que vous avez le temps …et vous allez passer un très long moment, un très bon moment…jusqu'à la fin.
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Cet opus me promettait de nombreuses heures de lecture plaisantes au vu de certaines critiques entendues et lues ça et là. Le  nombre de pages me laissait espérer un mois d'août où je m'imaginais happée par ce récit au début de l'intrigue pourtant prometteur et original.

Théo Decker est un adolescent dont la vie bascule le jour où il visite une exposition à New York. Une explosion fulgurante. Blessé, perdu, choqué, dans les décombres dont il s'extrait avec peine, un homme mourant lui confie un tableau -qui se révélera être le Chardonneret du maitre Hollandais du XVIIème, Carel Fabritiuis. Sa mère a péri dans l'attentat et face à  l'inimaginable solitude, il se sent dépositaire de cet incroyable objet.
Le roman décrit son parcours-errance bouleversée entre mère idolâtrée  et absente, un père surgi de nulle part, et rencontres providentielles.

L'auteur nous narre la (dé) construction de sa personnalité au fil des 787 pages écrites à la première personne. Entre nuits de défonce, rêves amoureux, découverte du commerce des antiquités, cest un long compte rendu pédopsychiatrique avec une trentaine de pages d'action "à la Stephen King"... Seulement.

Au-delà de l'intrigue, j'avais senti que le style utilisé n'allait pas me convenir.
En effet, trop souvent, à mon goût,  le souci du réalisme conduit l'auteure à détailler longuement les ressentis, les souvenirs, le vécu du narrateur. Sur des pages et des pages, la description de la dérive du héros prend des cotés obsessionnels à force de détails.
C'est à n'en plus finir. Au bout de 20 pages, j'étais déjà saoulée.

Et puis l'optimisme n'est pas la vedette de cet ambitieux texte. Cette descente au enfer romancée m'a laissée de marbre. Je crois qu'il lui aurait fallu un gros supplément d'âme pour que j'adhère.

Bref, les digressions à n'en plus finir, les précisions qui ne servent à rien, le point de vue du lecteur biaisé ont fait monter en moi un agacement explosif.
Certes, il se passe énormément de choses dans ce roman, mais rien de vraiment intéressant pour moi.

Attention aux phrases hautement philosophiques comme : " On ne peut pas choisir ce que l'on veut et ce que l'on ne veut pas, c'est la dure vérité solitaire. On ne peut pas échapper à qui l'on est."

Il en est sûrement des livres comme des rencontres. Il faut qu'ils arrivent dans nos vies au bon instant, pour que ce qu'ils nous offrent s'imbrique avec ce dont on a (réellement) besoin.


Lien : http://justelire.fr/le-chard..
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Le chardonneret, où comment la trajectoire de vie d'un enfant de 13 ans peut elle être influencée et déroutée par l'existence d'un petit tableau peint par un peintre du 17ème siècle.

J'ai été littéralement happée par cette histoire que je ne lâchais que parce que mes yeux endormis n'arrivaient plus à suivre cette trajectoire hors du commun, pour m'empresser de la reprendre dès que possible.

Je n'ai pas lu ce roman, je l'ai vécu : riant et souffrant pour Théo dans cet apprentissage de vie peu habituel, découvrant avec lui un univers riche en personnages aussi diamétralement opposés, évoluant dans des milieux tellement différents les uns des autres qu'il lui est difficile de démêler le vrai du faux tant son itinéraire le transporte dans des situations à la fois cocasses, mystérieuses, dangereuses, irréalistes, et tellement humaines par ailleurs.

Que dire de plus de ce page tuner si ce n'est : allez-y, foncez dans le coeur de cet hymne à l'amitié, à la différence, à la solitude et à la réversibilité du désespoir : vous y croiserez des personnages attachants, et même si quelques longueurs se sont glissées dans ce récit, vous ne pourrez pas rester indifférents à cette histoire hors du commun qui vous fera côtoyer des personnes "extra-ordinaires".

Coup de coeur
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Lire le chardonneret de Donna Tartt est une expérience en soi.
1 296 pages… Ça laisse rêveur...
Un roman fleuve, un roman d'aventure à la Dickens, un roman d'apprentissage, qui nous raconte par le détail quatorze années de la vie de Théo. Dès les premières pages en effet, nous voici dans les pas de ce jeune adolescent de 13 ans, pour ne plus le quitter.

Tout commence par une convocation au collège. Sur le chemin, en avance et bousculés par une averse, le jeune homme et sa mère dont il est très proche, surtout depuis la séparation de ses parents, décident de visiter le Metropolitan Museum. Il baguenaude ainsi de salle en salle, intrigué entre autres préoccupations par une jeune fille rousse de son âge, laissant ainsi sa mère prendre de l'avance, quand soudain se produit une violente explosion. Théo est choqué, blessé mais vivant. Il assiste, impuissant, à l'agonie d'un vieil homme qui lui confie dans ces derniers moments une bague à remettre à « Hobart & Blackwell », et l'incite également à emporter avec lui le tableau de Carel Fabritius, le Chardonneret, une oeuvre inestimable, mais surtout adorée par sa mère, et qui représente un oiseau enchaîné à son perchoir.
Théo survivra à cet évènement tragique, réussira à s'extirper des ruines fumantes du musée, mais il y a tout perdu : sa mère, son innocence et un sens à donner à sa vie. À partir de ce moment précis, tout se complique pour l'adolescent qui se trouve recueilli par la famille de son meilleur ami, Andy Barbour. Sans pour autant s'y plaire, c'est malgré tout à regret qu'il doit les quitter pour rejoindre Las Vegas, là ou réside son père. Perdu, déconnecté de sa propre vie, Théo y rencontre alors Boris, un adolescent ukrainien, avec qui il va partager une belle amitié émaillée des plaisirs de l'alcool et de la drogue, lui procurant son besoin impérieux d'évasion et d'oubli.
Les moments de bien-être sont rares pour Théo, sauf peut-être lorsqu'il vole un moment pour contempler « son » tableau ; plus encore, lorsqu'il se remémore les moments passés avec Hobbie, le restaurateur de meubles avec lequel il s'est lié d'amitié, ou avec Pippa, la jeune fille rousse du musée qu'il a retrouvé et dont il est tombé irrémédiablement amoureux. Ce sont d'ailleurs eux que le jeune homme, de retour à New York, va rejoindre à la mort de son père. Mais il n'a pas quitté l'enfer pour autant…

Je crois bien être tombée sous le charme de l'écriture de Donna Tartt, de ce récit ciselé comme une oeuvre d'art, réfléchi à la virgule près. Non : au point-virgule raconte-t-elle.
Rien ne lui échappe, tout est détaillé, précis et cependant juste ce qu'il faut pour captiver son lecteur sans prendre le risque de le lasser. Incroyable.
Elle raconte l'amitié comme personne, la tendresse et la bienveillance. Elle sait aussi exprimer le désarroi, la solitude et les angoisses. Troublant.
Elle a su incarner un adolescent de 13 ans et le jeune adulte qu'il devient, jour après jour, année après année, ne poussant pas vraiment droit mais résistant malgré tout. Épatant.
Elle donne consistance à ses personnages comme rarement expérimenté. Ils prennent corps, ils prennent voix, tout comme les lieux qu'ils occupent. Magique.

Elle nous propose un voyage, et j'ai très très envie d'embarquer à nouveau.
Bientôt le maître des illusions...
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Amsterdam quelques jours avant Noel, Théo 27 ans seul dans une chambre d'hôtel lit les journaux, en première pages les photos d'une scène de crime .Théo l'américain de la chambre 27 se souvient de tout. Il a 13ans lorsque sa mère meurt dans l'explosion d'un musée New-Yorkais alors que lui, survit miraculeusement. Dans ce désordre indescriptible il vole le minuscule tableau d'un maitre hollandais du XVII e siècle « le chardonneret » et un vieillard mourant dans les gravats lui confie une bague ,son destin est scellé à ce moment-là : « ma mère est morte lorsque j'étais enfant ;et bien que tout ce m'est arrivé depuis lors soit ma faute, à moi seul, toujours est-il que lorsque je l'ai perdue, j'ai perdu tout repère qui aurait pu me conduire vers un endroit plus heureux, vers une vie moins solitaire ou plus agréable. »

En trois pages Donna Tartt attrape son lecteur par le col et ne le lâche plus. Nous suivons la vie de Théo au plus près, nous saurons tout de ses peurs, de ses doutes, de ses espoirs, nous sommes à l'intérieur de lui et nous regardons le monde par ses yeux .Et l'Amérique de ce début de siècle c'est une famille de la très grande bourgeoisie New-Yorkaise qui le recueille, des WASP (white anglo-saxon protestant) pur jus, immense appartement sur Park Avenue, maison dans les Hampton, mais c'est aussi une villa vide aux portes du désert à la sortie de Las Vegas où son père,beauf et looser magnifique l'invite pour essayer de renouer des liens et lui piquer du fric si possible.

Du WASP au White Trash en passant par une boutique d'antiquaire dans Greenwich Village, véritable havre de paix dans le chaos d'une vie, Donna Tartt nous donne une description minutieuse de son pays. Son livre est une somme de tout ce qui fait la littérature Américaine moderne de Tom Wolf à Hubert SelbyJunior,de John Irving à Jonathan Fraser.Tellement de choses sont dites sur les sentiments qui lient les Hommes entre eux ; famille, couple, fratrie, amis, Donna Tartt décortique, dissèque, philosophe et laisse le lecteur admiratif devant tant de talent et de savoir-faire.

« le chardonneret » a obtenu le prix Pulitzer, vérifiez, ce prix ne couronne que de grands romans. Si vous ne lisez qu'un livre par an, pas de perte de temps choisissez le Pulitzer.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Qu'il doit être épuisant d'être dans la tête de Donna Tartt ! On sort de son roman "Le Chardonneret" abasourdi par tant de matériau littéraire, presqu'intimidé par la minutie de la narration, et peu écrasé par les proportions du parcours des 826 pages de l'édition numérique. J'ai tout d'abord voulu juste le goûter et je me suis immédiatement fait happer par l'écriture, avec une fascination certaine, et les pages se sont enchaînées irrésistiblement. Autant par l'histoire que par le style, minutieux à flirter parfois avec l'hyperréalisme. Il y a du reste une tentation presque graphique dans la façon que Donna Tartt a de plonger et de décrire son héros dans les détails gratuits mais si bienvenus pour décrire sa relation au monde. de ce fait, on pourra trouver un aspect scénaristique à l'écriture, au moins pendants les trois premiers quarts du livre (l'enfance puis Las Végas puis l'antiquariat).

Quelques jours après avoir fini le livre, je reste néanmoins sur un sentiment légèrement partagé, probablement encore marqué par l'impression qui se dégage du dernier quart (Amsterdam), où la minutie de la narration sur concentre alors beaucoup sur la façon dont le personnage principal perçoit ce qui l'entoure. Toujours le même talent, la même abondance de matière littéraire, mais au risque du verbiage. D'autant que la conclusion du livre inclut des considérations métaphysiques sur le bien, le mal, la transcendance de l'art et de la beauté, l'identité, la vie, la mort (et très marginalement : l'amour), mais sans guère d'originalité.

Le résultat est néanmoins extrêmement impressionnant. L'ampleur et le souffle de l'écriture sont, dans un genre évidemment bien différent, à la hauteur du "Dahlia noir" de James Ellroy.

Quelques mots sur la traduction d'Edith Soonckindt : elle se hisse à la hauteur du roman, imposante, réalisant un tour de force, saluée par plusieurs critiques. Mais elle souffre aussi de la relative précipitation imposée par l'éditeur et n'exclut pas nombre de maladresses, voire parfois des énormités incompréhensibles.
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