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sur 215 notes
Au temps d'une pandémie et d'un pass sanitaire, Sylvain s'en va battre la campagne de la Meuse à la Reie. Il s'en cours sur les traces de la fugue d'Arthur. La fulgurance d'un poète maudit, Arthur Rimbaud entre deux versants d'une colline, entre deux méandres d'un fleuve. Sous la pluie ou dans la brume, je les imagine tous deux discourir autour d'un verre de bière, une Blanche de Bruxelles, de Namur ou de Bruges. Il est cinq heures du soir au Cabaret Vert.

En fait de bières, il n'en sera jamais question. Ni même de vodka, si cher à mes souvenirs baïkaliens. Il faut dire que le gamin n'est pas en âge de boire. Et que contrairement aux illustres poètes que je peux fréquenter littérairement, Arthur n'a guère besoin d'alcool, de LSD, d'opium ou de mescaline. Arthur, l'être pur, le génie inné qui apprend de ses classiques - donc de ses maîtres - aussi sobrement que moi je m'enfile des bibines. Il voyage à travers les mots, je voyage à travers les houblons. Chacun son passeport pour l'autre monde, celui de l'imaginaire et des lettres.

J'aurais pu prendre la mer à bord d'un bateau ivre, ne dit-on pas qu'Arthur Rimbaud sait mieux décrire la mer sans l'avoir vu qu'un Tabarly à bord de son Pen Duick. Il a l'ivresse dans les mots, pas dans sa conduite. L'inverse d'un Tesson avant sa chute. La légende d'Arthur se naît de sa navigation à travers les flots d'image. J'allume la radio, des chroniques estivales qui seraient tombées à l'eau si cela s'était appelé un hiver avec... Mais bon, on est en été, je bois une bière blanche sur ma terrasse - j'ai pris une photo pour immortaliser la poésie de cet instant présent, feuillette quelques paragraphes, à prendre de-ci de-là, j'imagine même qu'elles peuvent se lire dans le désordre, la ballade proposée n'est pas linéaire. le voyage au final reste en de-ça de mes espérances, restant à quai quand Sylvain me promettait d'embarquer. Mais à l'ombre d'un rayon de soleil, dans le silence d'une bière, je suis bien, j'ai tout de même passé un été avec Rimbaud, ce n'est déjà pas rien...
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Décevant...
au début du livre, l'écriture de Sylvain est envoûtante. Cependant très rapidement, le texte se répète les informations ne nous apprennent plus rien de cet auteur incroyable qu'est Arthur Rimbaud.
Le début est plaisant à lire la fin une torture personnelle. Les avis se mélangent et Sylvain se perd dans certaine de ses idées.

Merci pour cette oeuvre d'une rédaction épatante mais ma lecture oeuvres de la série "un été avec..." s'arrête ici.
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L'éternité

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Ame sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.
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Je demandais pourtant pas grand chose, lecteur, juste passer quelques temps avec le poète maudit, pas un été entier, mais quelques jours, déjà, ou du moins quelques pages...

J'ai fini par le planter là, avec sa gueule d'amour et ses deux trous rouges au côté droit, je l'ai laissé égrainer ses ridicules voyelles, lui qui se croyait en enfer, qu'il y reste finalement.

Oui, Tesson est un écrivain de talent, et oui, Rimbaud fut un poète hors pair. Et alors ? Qu'apportent donc ces déambulations estivales de plus au schmilblick ? L'absence d'organisation dans cet essai m'a gênée, permettant à l'auteur de revenir sur des événements déjà rapportés, de disséminer les citations de nombre de poètes, d'errer dans la vie de Rimbaud dont, finalement, on ne sait rien... ou si peu. J'ai pas compris la démarche, ou du moins, je n'y ai pas adhéré. Ainsi va la vie, femme, je ne sais même plus être courtisane !

Pas pour moi cet été, on n'est pas sérieux quand on a 17 ans, et moi, mes 17 ans, ils sont loin et la plage aussi d'ailleurs, la Sibérie lui convenait peut-être mieux, finalement...
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« Bateau pompette »

(Essai et pastiche sur frère Tesson et « Rimbaud » lecteur pressé s'abstenir)

Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
À ripatons
Nous étions quelques bons copains
… ( Francis Albert Lai, Pierre Elie Barouh)

Ayant lu ce bouquin prêté (je n'achète plus du frère Tesson, un grand vide qui tient beaucoup de place) au format « grands caractères » je me suis aperçu que les immenses interlignes avaient une similitude avec la prose de Frère Tesson: ils étaient vides mais « en même temps » (sic) remplis de fatuité

« je est un autre » D'abord deux mots sur frère Tesson.
- Anachorète-man très affairé par ses X-dédicaces d'ouvrages, ses
X-déplacements aéroportés et sa production cérébrale phénoménale
- Ermite aux gros cigares et vodka, emporte dans ses voyages sa bibliothèque format papier!
- Wanderer boboïde du cinquième arrondissement au créneau très porteur« Nature et Découverte ».
- Érudit égocentrique adepte de Lao tseu et même Rimbaud en passant par saint-Augustin, un frère de bourdon de Compostelle
- Humoriste … Napoléon III (le second en pire) ah ah ah...le père rejoint son corps (comme disent les chamanes et les militaires) ah ah ah!
Arrête frère sylvain je vais me pisser dessus! Imaginez le soir au repas du monastère « Amène ! » et la standing ovation de saint-Augustin et Jean de la Croix
- Écrivassier conpulseur maladif de collègues historiens en quête d'informations permettant, à moindre frais, de se nimber d'une érudition fictive : ratisse très large : patti smith, corto maltèse, Proust (bien sur) K.Dick et Sex-Pistol (punk no future)
- Une éolienne littéraire qui brasse beaucoup de vent dont les siens !

« illuminations » l'oeuvre tessonnienne analysée : Comptabilité des feux d'artifices verbaux avec ou sans petites anecdotes mais avec quelque chose qui montre qu'il sait !
- Sont cités : 48 écrivains, 7 Philosophes, 21 poètes, 9 peintres, 8 musiciens,12 personnalités diverses scientifiques, explorateurs, politiques, 10 personnages d'oeuvres littéraires, 17 objets inclassables ou faits marquant de culture générale
- innombrables citations des uns et des autres, vers de Rimbaud et morceaux choisis de sa correspondance
- innombrables aphorismes tessonnien


Frère Tesson pourfend l'iconoclaste inculte car lui est comme Free «il a tout compris!» et prend sous sa coupe ce pov' p'tit D'jeun, ce wanderer comme lui, frère de pataugas, sans défense. Et sans honte ni vergogne lâche nonchalamment à propos de ses concurrents «...les sergents recruteurs qui n'y vont pas de mains morte dans le racolage..» Culotté le Frérot!
le tout narré avec un ton très populacier, compréhensible par tous, faut rester dans la tonalité car il ne fait pas l'apologie de Jean d'O.

Y avait Hugo, y avait saint-Augustin
Y avait Ulysse et Guevara
Et puis Claudel
….
Les «SIC» de Tesson
«the show must go on» oui frère Tesson il faut bien passer au tiroir-caisse
«ce charabia est-il d'un génie ou d'un merle moqueur?» bonne question frère Tesson!
« trop de tout en somme» c'est vrai frère ce n'est pas moi qui vais te contredire
«ratatouille» ah frère on admet?
«L'analyse peut paraître exagérée» non non frère faut ce qu'il faut!
«Plus on lit, moins on imite» Pardon frère?
«Comme un homme qui tomberait du toit et se dirait , courage , continuons » Frère Tesson le toiturophile, parle-t-il de lui?

Aristote : aphorismé façon Tesson
les gaz tessoniens vont des zones les plus denses vers les zones les moins denses, des zones les moins lues vers les zones les plus lues, les masses (pour ceux qui y sont) séparées par des vides (pour ceux qui en ont)…
Lavoisier : aphorismé façon Tesson
Rien ne se perd et c'est toujours ça de gagné , rien ne se crée j'en conviens, tout se transforme c'est ce que je fais !


Un artiste ce Tesson: le Madoff de l'essai, le Blaise Cendrars de la littérature, notre hoax farceur annuel qui réussit avec son sabir savamment composé à se faire cette année des burnes en or avec notre petite frappe nationale et éphémère de Rimbaud Il suffit souvent de conchier sur le lecteur qui aime ça mais frère Tesson, lui, vit de l'intérieur ce Rimbaud, ce frère de godillot, et nous le livre tel qu'il est: sans fard!
Un Tesson écoeurant vraiment trop c'est trop!
Bon il faut que je me tape « un été avec Homer » j'ai vu la série télévisée mais connais pas le bouquin

PS : J'ai travaillé comme Onfray un crayon à la main et je me suis abstenu de noter les noms de toutes les personnalités citées (soit 35 lignes supplémentaires) si quelqu'un est intéressé je fais suivre
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(Découverte d'un nouveau mot... et tellement d'autres puisque le vocabulaire de Sylvain Tesson est plus riche qu'une tropézienne.)
Est-ce que j'ai appris des choses sur Rimbaud dans ce livre? Peut-être pas. Ou peut-être si: j'aurais au moins appris à prendre ses poèmes comme ils viennent, sans avoir à y chercher la clé (le sens) que Rimbaud ne donnera plus jamais. Si tant est qu'il y en avait bien une et que ces explosions de mots épileptiques n'étaient pas une bravade de gamin pour faire tourner en bourrique l'élite des trop bien pensants ennuyeux.
Une autre façon d'appréhender Arthur Rimbaud.

Pitch (4ème de couv):
"Lire Arthur Rimbaud vous condamne à partir un jour sur les chemins.
Chez le poète des Illuminations et d'Une saison en enfer, la vie s'organise dans le mouvement.
Il s'échappe hors de l'Ardenne, cavale dans la nuit parisienne, court après l'amour en Belgique, se promène à Londres puis s'aventure à mort sur les pistes d'Afrique.
La poésie est le mouvement des choses. Rimbaud se déplace sans répit, changeant de point de vue. Son projet: transformer le monde par les mots.
Ses poèmes sont des projectiles, des bouquets de feu: cent cinquante ans plus tard, ils nous atteignent encore."

Ce livre n'est pas une biographie, ni une explication de textes. C'est un recueil des chroniques radiographiques réalisées par Sylvain Tesson qui veut apporter un éclairage nouveau sur le poète. Un génie mais sans le talent pour l'amener au firmament. Une comète qui épuisera bien vite son carburant. Ni tout noir, ni tout blanc: mister-Rimbald, voyageur-Rimbaud et toutes ses nuances hallucinatoires, dépressives ou colériques.

Le recueil fait beaucoup d'aller-retours entre la France et l'Abyssinie. Entre l'Ardenne et l'Aden. Et se répète un peu trop… la faute au cahier des charges radiographique? Mêlant bouts de poèmes et de correspondances de Rimbaud avec les réflexions de Tesson qui se veut un peu trop donneur de leçons alors même qu'il tire sur ceux qui le font. Et qui sort du cadre pour des écueils sur les restrictions imposées par le Covid qu'aurait certes certainement mal vécu le marcheur-Rimbaud et qui semblent profondément emmerder l'écrivain-Tesson. Perso, je me serais bien passée de cela et aurait préféré que le serviteur s'efface davantage.

Des chroniques à écouter tranquillement entre deux "obligations" plutôt qu'à lire d'affilée pour éviter la saturation et le sentiment de redondance.

PS: Pour les curieux, un extrait ici
Lien : https://unlivredansmabaignoi..
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Sylvain TESSON. Un été avec RIMBAUD.

L'année vient de débuter. Déjà 10 jours sur le tableau. Et moi, j'ai déjà quatre livres en cours de lecture. Non je ne vais pas vous donner les titres. Je ne parviens pas à avancer, juste 20 à 30 pages au quotidien. Je me suis lancée un défi : 150 livres au compteur en décembre 2022. Mais à ce régime je n'atteindrai même pas les 15. J'ai trouvé sur une étagère, à la médiathèque un petit livre, orange, petit format, consacré à RIMBAUD. J'aime la poésie et j'essaie de lire ou relire un poème chaque jour. Ce matin je me suis plongée dans ce fascicule. Merci Sylvain de nous présenter ce poète exceptionnel. le déroulement de la biographie de cet être hors du commun est parfaite. Nous apprenons tout sur cet auteur et les citations agrémentant le texte sont pertinentes . C'est un réel plaisir de mettre nos pas dans ceux de Arthur, guidé par Sylvain. J'ai pris ce livre ce matin à 8h et le l'ai refermé à 10h 30. Notant une citation par-ci, une autre un peu plus loin.

Arthur RIMBAUD est un de mes poètes favori. . C'est un homme beau, nomade, aujourd'hui, nous dirions, c'est un routard. Il quitte son pays, ses amis, sa famille sur un coup de tête. Un jour ici, le lendemain, selon le moyen de transport utilisé, il est à 50 ou 200 kilomètres. Nous sommes au XIXème siècle, le TGV, n'existe pas et les vols aériens non plus. C'est le balbutiement des transports. Il faut marcher, beaucoup marcher pour atteindre l'étape suivante. Il est atteint, selon les psychiatres de dromomanie. C'est un véritable vagabond. Il parle du monde minéral, animal et humain par énigmes et nous devons chercher dans ses écrits poétiques le fil de départ et tirer pour dérouler l'écheveau. « L'éternité, la mer, le soleil. En trois mots, le cosmos », C'est un rêve éveillé qui émane de ses vers. Sa poésie est sublime, teintée d'une grande sensibilité. Pour lui, « L'homme c'est le Verbe ». Il n'y a plus rien à dire. Il ne nous reste plus qu'à nous plonger, nous replonger, lire, relire « Une saison en enfer », «  les illuminations », sa correspondance, ses poèmes et rêver. ( 10/01/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Je m'attendais à la description du randonneur qui suit les pas de Rimbaud... Déception... Il s'agit d'une analys de l'oeuvre de Rimbaud. Une de plus... Bien que la plume de Tesson ait son charme habituel, ce livre ne m'a pas fait découvrir grand-chose.
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Sylvain Tesson le voyageur invétéré part au début de l'année 2021 sur les traces Arthur Rimbaud, l'auteur d'Une saison en enfer ou des Illuminations.

4 jours de marche à pied au coeur des paysages de l'enfance du jeune poète, dans les Ardennes. Un voyage qui nous amène, par l'esprit, bien au-delà, jusque dans les sables de l' Afrique.

A travers ce livre, nous (re)découvrons la vie de ce poète de génie, une « supernova » dont les poèmes sont comme des « projectiles », des « explosions » nous dit Tesson. « Il a réinventé le Verbe, bref il a été Faust ».

La poésie de Rimbaud est décrite comme un « carrousel d'images pures », « une matrice produisant ses rayons et ses ombres ».

On sent le fort attachement de Sylvain Tesson, tantôt à Arthur, tantôt à Rimbaud, au « Petit-Poucet rêveur » de Ma Bohème ou à ce poète multiple, à ce « JE qui est un autre ».

Les images de Tesson atteignent également leur cible. L'hommage est réussi.
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Absolument moderne

Une exploration rimbaldienne est toujours un moment de joie ! Après Homère, Tesson nous invite à une nouvelle balade roborative pour l'intellect, une sinueuse introspection dans l'oeuvre d'un géant, d'un fondateur, d'un prophète littéraire.

Rimbaud, boussole et modèle de ses épigones, de ses continuateurs infatigables des révélateurs de son esprit qu'ils peuvent apercevoir dans chacun de ses mots. Absolument moderne et l'aventure pour combler l'ennui, c'est bien du Rimbaud mythique dont nous parle Tesson. Ce même Rimbaud qui retrouvera sa famille pour s'éteindre entouré d'une chaleur qu'il avait sous-estimée.

La langue de Tesson, au service du sujet Rimbaud, est toujours aussi agréable, inventive et pertinente, virtuose dans l'enclos des canons de beautés éternelles du français. Évidemment entre Rimbaud et Tesson il y a un lien. Une corde tendue par Arthur du haut de l'empyrée maintient un Sylvain au corps céleste prêt à être projeté dans l'inconnu d'une steppe désertique.

« Une saison en enfer » et « Les illuminations », deux micro-bibles pour un Tesson qui cherche dans l'ultime poésie à percevoir les routes de l'engagement, le cocon magique de l'enthousiaste marginalité. Deux recueils pour l'élève céleste qui n'envisage pour maître que les quelques lumières qui ont éclairé un passé tant chéri.

Tesson explorateur de territoires, qu'ils soient telluriques ou livresques, en retire toujours enseignement analytique sur carnet de bord. Rimbaud est pour lui une nouvelle forêt de Sibérie, un sujet d'étude qu'il s'agit de travailler avec l'observance qu'impose la contemplation.

Pour conclure, un très bon Tesson, qui rallume la flamme de Rimbaud indémodable et précurseur, poète qui revient nous hanter par période à différents âges de la vie, Tesson initiant avec son livre une de ces périodes.

Pour être honnête et puisqu'il faut se prononcer, au même titre qu'il faut choisir Stones ou Beatles, je suis définitivement Verlaine.



Samuel d'Halescourt
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