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3,73

sur 212 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Cette biographie d'un poète parle de voyage, davantage que de poésie. Il faut savoir rester dans son domaine de compétences. de fait, cette biographie nous en apprend davantage sur Tesson que sur Rimbaud.

À décharge : le très joli petit croquis d'un méandre de la Meuse au début du livre. Tesson est géographe, il sait faire de jolis croquis (mais il ne faut pas en profiter pour asséner du jargon à ses lecteurs.)
À décharge également, il faut reconnaître qu'il semble avoir potassé la correspondance de Rimbaud.

À charge : beaucoup, beaucoup, beaucoup de répétitions, et une écriture ampoulée et prétentieuse que j'ai détestée.
"Rimbaud, c'est Attila dans la praline, un panzer sur un guéridon."
???
Pour qui écrit-il ? Lorsqu'il relate une randonnée pendant laquelle il (lui, Tesson) dort à l'hôtel tous les soirs, il ajoute : "Quelle étrange chose que toute la population ne sorte pas marcher sur les routes." Tesson est-il au courant que "toute la population" travaille, ne gagne pas sa vie aussi aisément que lui, et n'a souvent même pas assez pour des vacances au camping ?
Il a des opinions aussi, sur la politique ou le passe sanitaire, et ce livre lui est prétexte à les asséner hors de propos.
Sans compter cette conviction qui ravira le corps enseignant : Rimbaud écolier "a eu la chance de disposer d'un professeur plutôt que d'un pédagogue." Oui, il faut savoir rester dans son domaine de compétences (et faut pas me chercher, non plus.)
Et sur la poésie, qu'a-t-il à dire ?
"Rimbaud ne prend pas une photo avec son iPhone en tendant le bras devant le ciel (ce geste est l'oraison de l'homme connecté)."
"Les Illuminations, ou l'IRM du génie (Illuminations Rimbaud Monitoring)."
Quand on n'a rien à dire, autre option : emplir les pages de citations tirées d'autres biographes, de vers de Victor Hugo, de références pédantes.

Ce qui manque dans cette biographie ?
Rimbaud.
La poésie.
La beauté.
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Après Homère, voici Tesson sur les traces d'un nouveau mythe de la littérature Rimbaud, l'homme aux semelles de vent qui ne pouvait que plaire à un dromomane comme lui. Là s'arrête bien sûr la comparaison. Et c'est peut-être le seul intérêt de ce livre qui pêche à mon avis par bien des aspects.
-Tesson, que je lis depuis longtemps, écrit plutôt bien, il a du vocabulaire, de la culture, manie bien la langue, a le sens de la formule. Ce talent peut devenir un piège comme c'est le cas ici où il se paie pas mal de mots. Son art de la jolie formule, au lieu de servir un propos, tourne à vide sur lui-même et ne veut à force plus rien dire, sans éviter même de sombrer dans le grotesque : "Aïe ! Rimbaud en état d'hyperesthésie est un transformateur électrique en surchauffe. Il saute. Paf !"
-Il est évident que Tesson ne comprend pas la poésie de Rimbaud (je parle de celle qui pose problème bien sûr...). Alors prenant prétexte de l'hermétisme de l'oeuvre pour affirmer que toutes les lectures se valent et qu'au fond on peut dire tout et n'importe quoi, il glose, il brode, il imagine. Des choses personnelles sans doute précieuses pour notre auteur mais qui n'ont pas grand intérêt pour le lecteur curieux de découvrir Rimbaud. Ainsi l'image du poète "la peau rongée par la boue et la peste..." dans la "Saison" lui suscite le souvenir d'un aïeul dans les tranchées de 14 ce qui évidemment n'a pas grand chose à voir. A ce compte chacun peut écrire SON Rimbaud... Tesson est la clé à molette de la littérature : il connaît tout mais n'est spécialiste de rien. Et avec un auteur aussi exigeant que Rimbaud, il montre ses limites.
-Des propos contradictoires : Tesson ironise sur les analyses des exégètes du poète mais lui que fait-il qu'ajouter une glose de plus, et qui est plus parfaitement inutile car souvent infondée et discutable ? Il prétend qu'il ne faut pas chercher de sens à cette oeuvre mais que fait-il pendant plus de 200 pages que réfléchir au sens qu'on peut tirer de la geste arthurienne ?
-Je regrette qu'il y ait si peu de citations. Même ce plaisir de lire Rimbaud (ce qu'il faut faire avant tout) nous est dénié dans ce livre qui fait la part belle à Tesson surtout.
En conclusion, je m'interroge sur l'intérêt de ce livre (sauf à alimenter la gloire de Tesson...) car il n'apporte rien de plus à la littérature rimbaldienne déjà fort abondante. Donc à part se faire plaisir, qu'a voulu prouver Tesson ? C'est juste très prétentieux, y compris quand il croit régler des comptes avec d'éminents critiques qui en savent plus que lui. Il n'échappe donc pas à un travers de notre époque (qu'il fustige tant par ailleurs...) qui est de s'autoproclamer expert en n'hésitant pas à traiter les spécialistes de cuistres et de pédants (ce qu'il est aussi souvent lui-même... mais sans avoir l'excuse du savoir !).
Comme à d'autres opus de cette série "Un été avec..." je fais ce reproche à ce livre : à qui s'adresse-t-il ? Si on ne connaît rien à Rimbaud, mieux vaut et pour le même prix s'offrir le beau "Rimbaud" des Découvertes Gallimard par Alain Borer : le propos est savant sans être lourd, cela fourmille d'informations et l'iconographie très riche est un plaisir supplémentaire. Et pour entrer dans l'oeuvre, rien ne vaut un de ces petits classiques à l'usage des étudiants, comme le Carré classique de chez Nathan ou le Folioplus consacrés aux "Illuminations"... Si on est déjà familier du poète, eh bien on n'apprend rien, bien au contraire, on reste dubitatif et sur sa faim. Restent les fans de Tesson sans doute - dont je faisais partie encore récemment mais mon admiration tiédit un peu en voyant l'évolution du personnage très soucieux de se mettre en scène en se servant des gloires établies. Comme dans son film sur Homère, on voit finalement plus Sylvain qu'Arthur dans ce livre... Bof bof... SI quelqu'un veut le livre, je le lui envoie gratuitement !
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"Lire Arthur Rimbaud vous condamne à partir un jour sur les chemins", telle est l'accroche du quatrième de couverture.
Le premier chapitre débute par une carte des environs de Fumay (Ardennes) et la brève évocation d'une randonnée de l'auteur sur les terres natales du poète.
Malheureusement, la suite n'a rien à voir avec la marche et les sentiers. On s'attendait à pérégriner sur les pas de Rimbaud à Charleroi, Londres, Milan, Chypre, en mer Rouge...il n'est ici question de de littérature, nous sommes en présence d'une énième biographie.
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« Bateau pompette »

(Essai et pastiche sur frère Tesson et « Rimbaud » lecteur pressé s'abstenir)

Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
À ripatons
Nous étions quelques bons copains
… ( Francis Albert Lai, Pierre Elie Barouh)

Ayant lu ce bouquin prêté (je n'achète plus du frère Tesson, un grand vide qui tient beaucoup de place) au format « grands caractères » je me suis aperçu que les immenses interlignes avaient une similitude avec la prose de Frère Tesson: ils étaient vides mais « en même temps » (sic) remplis de fatuité

« je est un autre » D'abord deux mots sur frère Tesson.
- Anachorète-man très affairé par ses X-dédicaces d'ouvrages, ses
X-déplacements aéroportés et sa production cérébrale phénoménale
- Ermite aux gros cigares et vodka, emporte dans ses voyages sa bibliothèque format papier!
- Wanderer boboïde du cinquième arrondissement au créneau très porteur« Nature et Découverte ».
- Érudit égocentrique adepte de Lao tseu et même Rimbaud en passant par saint-Augustin, un frère de bourdon de Compostelle
- Humoriste … Napoléon III (le second en pire) ah ah ah...le père rejoint son corps (comme disent les chamanes et les militaires) ah ah ah!
Arrête frère sylvain je vais me pisser dessus! Imaginez le soir au repas du monastère « Amène ! » et la standing ovation de saint-Augustin et Jean de la Croix
- Écrivassier conpulseur maladif de collègues historiens en quête d'informations permettant, à moindre frais, de se nimber d'une érudition fictive : ratisse très large : patti smith, corto maltèse, Proust (bien sur) K.Dick et Sex-Pistol (punk no future)
- Une éolienne littéraire qui brasse beaucoup de vent dont les siens !

« illuminations » l'oeuvre tessonnienne analysée : Comptabilité des feux d'artifices verbaux avec ou sans petites anecdotes mais avec quelque chose qui montre qu'il sait !
- Sont cités : 48 écrivains, 7 Philosophes, 21 poètes, 9 peintres, 8 musiciens,12 personnalités diverses scientifiques, explorateurs, politiques, 10 personnages d'oeuvres littéraires, 17 objets inclassables ou faits marquant de culture générale
- innombrables citations des uns et des autres, vers de Rimbaud et morceaux choisis de sa correspondance
- innombrables aphorismes tessonnien


Frère Tesson pourfend l'iconoclaste inculte car lui est comme Free «il a tout compris!» et prend sous sa coupe ce pov' p'tit D'jeun, ce wanderer comme lui, frère de pataugas, sans défense. Et sans honte ni vergogne lâche nonchalamment à propos de ses concurrents «...les sergents recruteurs qui n'y vont pas de mains morte dans le racolage..» Culotté le Frérot!
le tout narré avec un ton très populacier, compréhensible par tous, faut rester dans la tonalité car il ne fait pas l'apologie de Jean d'O.

Y avait Hugo, y avait saint-Augustin
Y avait Ulysse et Guevara
Et puis Claudel
….
Les «SIC» de Tesson
«the show must go on» oui frère Tesson il faut bien passer au tiroir-caisse
«ce charabia est-il d'un génie ou d'un merle moqueur?» bonne question frère Tesson!
« trop de tout en somme» c'est vrai frère ce n'est pas moi qui vais te contredire
«ratatouille» ah frère on admet?
«L'analyse peut paraître exagérée» non non frère faut ce qu'il faut!
«Plus on lit, moins on imite» Pardon frère?
«Comme un homme qui tomberait du toit et se dirait , courage , continuons » Frère Tesson le toiturophile, parle-t-il de lui?

Aristote : aphorismé façon Tesson
les gaz tessoniens vont des zones les plus denses vers les zones les moins denses, des zones les moins lues vers les zones les plus lues, les masses (pour ceux qui y sont) séparées par des vides (pour ceux qui en ont)…
Lavoisier : aphorismé façon Tesson
Rien ne se perd et c'est toujours ça de gagné , rien ne se crée j'en conviens, tout se transforme c'est ce que je fais !


Un artiste ce Tesson: le Madoff de l'essai, le Blaise Cendrars de la littérature, notre hoax farceur annuel qui réussit avec son sabir savamment composé à se faire cette année des burnes en or avec notre petite frappe nationale et éphémère de Rimbaud Il suffit souvent de conchier sur le lecteur qui aime ça mais frère Tesson, lui, vit de l'intérieur ce Rimbaud, ce frère de godillot, et nous le livre tel qu'il est: sans fard!
Un Tesson écoeurant vraiment trop c'est trop!
Bon il faut que je me tape « un été avec Homer » j'ai vu la série télévisée mais connais pas le bouquin

PS : J'ai travaillé comme Onfray un crayon à la main et je me suis abstenu de noter les noms de toutes les personnalités citées (soit 35 lignes supplémentaires) si quelqu'un est intéressé je fais suivre
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Décevant...
au début du livre, l'écriture de Sylvain est envoûtante. Cependant très rapidement, le texte se répète les informations ne nous apprennent plus rien de cet auteur incroyable qu'est Arthur Rimbaud.
Le début est plaisant à lire la fin une torture personnelle. Les avis se mélangent et Sylvain se perd dans certaine de ses idées.

Merci pour cette oeuvre d'une rédaction épatante mais ma lecture oeuvres de la série "un été avec..." s'arrête ici.
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