Ce livre reçu dans le cadre de la masse critique jeunesse a, selon moi, deux atouts. le premier est qu'il raconte l'histoire d'une enfant rom à
Paris et tous les clichés auxquels elle est confrontée. le deuxième est que
Pascal Teulade ouvre son roman sur l'incendie de
Notre-Dame-de-Paris, ce monument, symbole de la France et qui est presque un personnage de sa fiction avec notamment des références au chef d'oeuvre de
Victor Hugo. Tout le monde se souvient de cet épisode malheureux, tout le monde se rappelle de ce qu'il faisait à ce moment-là... C'est le cas pour Luludja et son amie France qui assistent, impuissantes, à ce drame. Dix ans auparavant, Luludja est arrivée en France dans la vieille camionnette familiale, leur carrosse. Mais elle va de désillusion en désillusion avec un accueil plutôt froid. C'est un bidonville près de
Paris qui sera leur premier point de chute. Luludja va à l'école primaire la plus proche et même si elle doit faire face aux préjugés, elle se fait des amis et travaille bien à l'école. Elle adore sa maîtresse. Mais sa famille doit se débrouiller pour trouver de l'argent car les Roms, vus comme des voleurs, ont des difficultés à trouver un emploi. Et quand le camp est évacué, c'est un retour à la case départ. Nouvelle école, nouvelles habitudes.
Pascal Teulade arrive à nous faire partager le quotidien de cette famille, en difficulté, sans misérabilisme avec bien évidemment les choix ou les non-choix. La solidarité voit le jour. Mais c'est aussi des questionnements comme perd-on sa dignité en mendiant ou en volant pour survivre ? Nous en apprenons également davantage sur l'héroïne de
Victor Hugo, Esmeralda et ses origines rom qui va inspirer la jeune Luludja. J'ai déploré parfois quelques longueurs et des situations peu crédibles mais très vite balayées par l'empathie envers les personnages. Bref, une jolie découverte.