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Pierre Bondil (Autre)Danièle Bondil (Autre)
EAN : 9782869300057
215 pages
Payot et Rivages (01/04/1986)
3.61/5   28 notes
Résumé :

Doc Luther pensait qu'il était parvenu à ne plus s'émouvoir du spectacle de la corruption. Et pourtant sandstone ne manquait jamais de le révolter.

Ce n'était pas une prison, c'était un asile d'aliénés dont le directeur, et non les pensionnaires, était fou a lier. Il n'y avait qu'une façon de survivre là-bas : se montrer encore plus dur que le directeur et avoir un esprit plus tordu que le sien.

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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec cynisme et sans aucune compassion, le grand Jim Thompson dépeint dans Liberté sous condition – traduit par Danièle et Pierre Bondil – l'Amérique dans ce qu'elle peut avoir de plus corrompue et pourrie. Profiteurs de tous les pays, unissez-vous ! La gamelle est prête.

Forcément, quand tu purges une peine de dix ans et que tu en as déjà fait quinze dans la terrible prison de Sandstone, tu ne laisses pas passer deux fois l'opportunité d'une sortie. Et quelques procédures arrangées plus tard, Pat Cosgrove n'a plus qu'à remercier le bon Docteur Luther qui non content de l'affranchir, le loge et le nourrit. Et un boulot ? Et un boulot ! Et sa femme ? Et sa femme !

Sauf qu'il a un peu roulé sa bosse le Pat et que dans la capitale de l'État, il sait bien que personne ne rase gratis et qu'il a tout de celui qui va manger chaud. Reste désormais à savoir où, quand, et comment !

Enquêtant à l'ancienne, un coup aidé par les confidences d'un privé, l'autre par celles d'une jolie pépée, Cosgrove va vite se retrouver coincé dans un jeu de billard à trois bandes, entre politiciens en mal de réélection, éditeurs de manuels scolaires en quête de juteux marchés et magouilleurs opportuns profitant de l'ultime rebond de la troisième bande.

Comme toujours chez Thompson, le réalisme cynique s'oppose à l'attachement qu'il crée parallèlement pour son héros, dont le retour en prison semble inéluctable au fur et à mesure que la nasse se referme dans une pression grandissante. C'est sombre, c'est pesant, c'est Thompson !
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Condamné pour vol à main armée, Pat Cosgrove végète dans le pénitencier de Sandstone depuis quinze ans. L'établissement a la réputation d'être géré d'une main de fer. Pat est donc agréablement surpris lorsqu'il reçoit une réponse positive à sa demande de liberté conditionnelle : le Docteur Luther accepte de se porter garant de sa bonne conduite. A sa sortie, il est logé, blanchi et nourri par le bon docteur, qui lui trouve grâce à ses relations un emploi fictif dans les services de la voirie. Quinze années de pénitencier, ça vous permet d'appréhender les tréfonds de l'âme humaine avec lucidité. Pat se demande donc ce qui justifie cette générosité débordante. Il sait qu'il est en permanence sur la sellette ; au moindre accroc de sa part, ou sur un geste d'humeur de son garant, retour à la case prison. Si Luther a demandé sa libération conditionnelle, ce n'est évidemment pas par simple bonté d'âme...

« Liberté sous détention » se déroule dans la ville fictive de Capital City où se concentrent les sièges politiques et administratifs d'un Etat. Si l'État est l'un des plus riches du pays, ses service publics sont délabrés. Des rats cupides s'engraissent en détournant les fonds publics. Jim Thompson dénonce une corruption généralisée. Les affairistes s'assurent de l'élection du gouverneur ou d'un sénateur, peu importe son camp, pourvu qu'il pense à renvoyer l'ascenseur une fois en place. Personne ne se soucie de la pollution causée par les puits de pétrole. L'intrigue repose sur une série de manipulations que le protagoniste cherche à démêler, une mission loin d'être évidente quand vos interlocuteurs se tiennent les uns aux autres. Trois femmes se distinguent dans ce bourbier : deux femmes fatales, une blonde et une brune, comme dans tout vieux polar qui se respecte, mais aussi une juge acariâtre et incorruptible à qui l'auteur colle un physique disgracieux. le roman est moins sombre que le reste de l'oeuvre de Thompson. On y trouve du cynisme, de la la corruption et de l'escroquerie, oui, mais pas d'alcoolisme, d'inceste ou de héros au bout du rouleau. C'est un polar de facture très classique qui est entré dans la légende hexagonale en ouvrant la collection Rivages/noir.
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Patrick Cosgrove a déjà purgé 15 ans de sa peine de prison pour avoir braqué une banque. Incarcéré dans l'horrible pénitencier de Sandstone, il réussit finalement à trouver par correspondance un bon samaritain acceptant de lui offrir un travail qui lui permettrait d'obtenir une libération conditionnelle. Mais Doc Luther, directeur d'une maison de repos et ses amis, sénateur, avocat ou hauts fonctionnaires de l'État, sont-ils vraiment aussi philanthropes qu'ils veulent le faire croire en fournissant un emploi, une maison et même une voiture à Patrick ? Les filles qui gravitent autours d'eux, à commencer par la femme de Doc Luther, et qui tentent de le séduire n'ont-elles pas elles-aussi des idées derrières la tête ? Si Patrick est conscient qu'il n'est qu'un pion, il lui reste à deviner quel rôle on veut lui faire jouer.

Dans ce roman qui ouvrait en 1986 la collection Rivages/Noir, on a la sensation de retrouver le Thompson que l'on connaît, obsédé par les machinations bas-de-gamme qui font le sel des faits-divers les plus glauques, par les femmes séductrices et les hommes impuissants et par la corruption des communautés. Mais, malgré la noirceur de l'intrigue, on découvre aussi un Thompson plus optimiste qu'a l'accoutumée, ressentant plus d'empathie pour son personnage principal.

S'il est un repris de justice, Cosgrove est surtout un pauvre gamin ayant pris une peine maximale pour un écart de conduite qui n'a fait aucune victime et dont le butin était ridicule. Un jeune homme profondément traumatisé par quinze ans de prison qui l'ont marqué dans sa chair et dans son âme. Et Thompson amène le lecteur à partager cette empathie, à tenter de dénouer les fils de la machination qui se met en place autour du héros. Seul à avoir fait de la prison, il n'en est pas moins le seul innocent à évoluer dans ce roman (avec tout de même l'aide d'une juge incorruptible).
Cette empathie créée relativement vite, Thompson fait monter la tension en dévoilant petit à petit les détails qui donnent un aperçu de la nasse dans laquelle est enfermé Patrick Cosgrove et, par la force d'une écriture simple, directe, mais d'une grande puissance d'évocation, fait ressentir à son lecteur le sentiment de claustrophobie et d'impuissance qui mine un Crosgrove qui n'en demeure pas moins combattif poussé qu'il est par le refus de retourner un jour dans le pénitencier de Sandstone.

Cela donne un roman où la tension est permanente, pesante, mais qui, malgré tout, laisse présager d'une fin plus heureuse que de coutume chez Thompson. Liberté sous condition est un roman sans doute plus « gentil » que le gros de la production de l'auteur mais qui n'en demeure pas moins extrêmement bien mené, cynique et prenant. Tout au plus pourra-t-on regretter un dénouement un peu rapide et cousu de fil blanc qui, toutefois, ne porte pas vraiment préjudice à un livre qui méritait bien cette édition dans une traduction qui changeait alors singulièrement du travail de boucher fait auparavant sur les livres de Thompson traduits en Série Noire.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je pense que le titre et la quatrième de couverture m'ont fait miroiter de belles promesses.. non tenues.

Le plus gros défaut de ce roman est pour moi la part de mystère. Des sous-entendus et des non-dits à foison, j'ai été totalement perdue au milieu de tout ça. Alors même que le narrateur, Red, parvenait à tirer de certains faits, des déductions, il n'en fait pas part au lecteur, qui lui, reste à la traîne. Une histoire dure à suivre, et pour laquelle beaucoup de choses m'ont échappées.

Plus subjectivement, j'ai été déçue de ne pas en apprendre davantage sur Red, en tant que détenu, qui doit se réadapter après 15 ans d'enfermement.

Je me laisserai peut-être tenter par un autre roman de l'auteur, pour savoir si je n'étais juste pas tombée sur le mauvais roman.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Et puis, soudain, les choses se remirent à aller bien. Aussi bien qu’au début. Je n’avais plus besoin d’éviter Lila Luther ; elle se faisait une règle de ne pas croiser ma route. Et lorsque néanmoins, en de très rares occasions, nous nous rencontrions, elle se montrait tout juste polie.
Du jour au lendemain, pratiquement, la gêne que j’avais vu naître et se développer chez Doc disparut. Il redevint le vieux Doc qui s’exprimait tour à tour dans une langue châtiée ou argotique, qui était tour à tour léger ou profond, et d’un caractère égal et généreux : un homme qui tirait le meilleur parti possible d’une situation peu reluisante.
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Dans notre état, le bipartisme n’existe pas. Les gens ne votent pas pour quelqu’un, ils votent contre.
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Je pris une longue douche, alternativement chaude et froide, et me rasai de près, ce qui fit des merveilles sur le chemin de ma résurrection. Après quoi j’avalai une gorgée d’alcool puis pris le journal du jour qui avait été glissé sous ma porte.
La photographie d’Eggleston s’étalait en première page, accompagné d’une demi colonne sur l’affaire. Puisque la victime n’avait pas été dévalisée, on pensait ceci :
… le détective privé, un habitué de longue date des procédures de divorce, a pu déterrer des secrets dont quelqu’un (un de ses clients, probablement), aura considéré comme dangereux qu’il les connaisse.
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J’écartai le corps d’Eggleston de son bureau puis le fouillai méthodiquement. Je savais maintenant que, pendant que j’y étais, je pouvais aussi bien le faire, parce que je ne pouvais pas me permettre de le laisser sur place. L’heure de sa mort ne pourrait être établie avec exactitude ; la police ne pourrait la déterminer sans risque d’erreur qu’à une demi-heure ou une heure près. Et, par conséquent, étant donné que le vrai meurtrier ne manquerait pas de posséder un alibi à toute épreuve, je devenais l'unique suspect.
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Il s’étira paresseusement puis se leva, fronçant les sourcils d’un air absent en voyant la petite horloge posée sur le secrétaire.
- Bon, je vous laisse maintenant. Je n’avais pas l’intention de rester aussi longtemps mais je me suis dit que je n’allais pas vous laisser vous tourmenter sur un certain nombre de choses...
Et sur cette remarque apparemment banale, le docteur Ronald Luther, ex-professeur en psychologie devenu spécialiste en magouilles politiciennes, quitta la pièce.
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Vidéo de Jim Thompson
L?action se déroule sur une journée, un samedi de Pâques. Tôt le matin, la foudre s?abat sur Richard Weatherford, pasteur respecté d?une petite communauté de l?Arkansas. Son jeune amant vient lui réclamer le prix de son silence : 30 000 dollars. Marié, cinq enfants, prêcheur intégriste, toujours prompt à invoquer la figure de Satan pour stigmatiser les homosexuels, embarqué dans une croisade pour la prohibition de l?alcool, Richard va tout faire pour préserver la façade de respectabilité qu?il a patiemment construite. A n?importe quel prix. Au nom du bien. Au bout de ce samedi noir, la petite ville sera à feu et à sang, mais Richard Weatherford aura réussi à sauver sa réputation?
Fils d?un prêcheur baptiste, Jake Hinkson continue à régler ses comptes. Après L?Enfer de Church Street et Sans lendemain, Au nom du bien enfonce le clou avec une rage jouissive. Admirateur de Flannery O?Connor et de Jim Thompson, Hinkson livre un texte polyphonique, radicalement noir, portrait au tranchoir d?une petite communauté étouffante, prisonnière de valeurs hypocrites et d?une morale d?un autre âge. En bon auteur du Sud, il pousse le jeu jusqu?à son paroxysme. La fin, qui se déroule un an plus tard et montre le pasteur dans son prêche de Pâques, droit devant l?armée des âmes bien pensantes, est un monument de cynisme ravageur. Entre-temps, Donald Trump est arrivé à la Maison-Blanche. Michel Abescat Dry County, traduit de l?anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides, éd. Gallmeister, 320 p., 22,60 ?.
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