Ric Hochet, tome 20 : L'homme qui portait malheur

Romain Daverny, alias "Le Verni" est un sacré mélange entre le jeune Dick Annegarn [muni de sa guitare acoustique, l'auteur compositeur-interprète génial de "Sacré géranium", "Bruxelles, ma belle", "Le père Ubu" , "Paladin braconnier", "Mireille", "Bébé éléphant", "Coutances", "Robert Caillet", "Anticyclone", etc. etc.] et le fondateur du Café de la Gare, Romain Bouteille... Effectivement le personnage rappelle également celui du personnage gaffeur incarné par Pierre Richard dans "Les malheurs d'Alfred" et ses séquelles grand-blondesques...

Un physique TRES particulier donc, ce Romain (peut-être natif de Taverny ?) : un rien prognathe, dents en avant, cheveux blonds en casque de "Grand Duduche"... Il roule d'ailleurs en Deudeuche couleur parme, en parfait "baboss"... et "CRASH", l'accident dès la planche 2 ! [Cf. le film intrigant de David CRONENBERG]... Il est sans-emploi, bientôt sans domicile, bientôt poursuivi par des tueurs...

Mais alors, mais alors quel porte-poisse !!! Sauf que, sauf que... c'est un vieux pote de Ric du temps de l'internat... alors Ric accueille chez lui le bon Romain et les catastrophes et autres explosions de gaz s'enchaînent... Sauf que tout ça n'est pas très normal...

On admire une fois de plus ici les scènes admirables de voitures des "seventies" sous la pluie (avenue des Champs Elysées), admirablement bien cadrées : on dirait (quasiment) des compositions picturales de Gustave Caillebotte version Paris 1970-80...

Bourdon et Ledru sauvent la mise au jeune reporter-enquêteur-détective, embarqué dans la mouise de son poteau Daverny... et bientôt occis par des tueurs [oubliez vite notre "divulgâchage"...]

Album excellent, rien à redire, les dessins sont admirables et la tête du toutou de Daverny assez loufoque et craquante !

Edition suivie de 8 pages de dossier, hyper-bien documentées ! Foncez...

Je trouve que les histoires de Ric Hochet n'ont pas très bien vieilli. C'est en partie dû à la colorisation un peu agressive, aux couleurs acides, pas très bien harmonisées. L'histoire est assez bien ficelée, bien rythmée, mais les rebondissements s'accumulent pour tomber dans l'invraisemblance. Ric Hochet tombe sur un ami du Lycée, un ami qui porte la poisse. Il se retrouve embarqué dans une histoire étrange où cette malchance en question ne semble pas très naturelle. Il y a de l'action, du rythme, du suspense, mais l'intrigue policière est quand même bien tirée par les cheveux.
Une lecture qui se laisse lire, en dilettante, mais certainement pas inoubliable.

Est-ce le film de Pierre Richard avec Pierre Richard : « Les Malheurs d'Alfred » qui a inspiré l'idée de ce scénario à Duchâteau ?
Fort probable car le film était sorti deux années auparavant et avait eu un sacré succès.
Alfred est un malchanceux, tout comme l'ami de Ric, Daverny.
Comme à son habitude, le scénariste et Tibet ne ménagent pas leurs effets pour assurer intrigue et suspens.
Pour une fois Bourdon et Ledru ne sont pas à la ramasse et sauvent même la mise au journaliste.
C'est toujours un régal pour ceux qui ont vécu cette époque de replonger dans les rues des années 70 et d'y retrouver les voitures que l'on a connues ou même conduite comme cette Citroen GS, faute de la Porsche 911 du fringuant Ric Hochet.

Un album de Ric Hochet très noir et très dur, avec un scénario fort habile.
De la belle ouvrage.

J'ai vraiment bien aimé ce tome.
Un mystère hyper intéressant que ce mec qui porte la poisse, bien amené puisque c'est ancien ami de Ric qu'on ne connaît pas mais c'est très fluide est cohérent…
L'histoire est bien menée, intéressante, apportant ses petits indices régulièrement.
Beaucoup d'action mais qui ne remplissent pas, qui est à chaque fois utile, n'entrave pas l'avancée de l'histoire et donne de bonnes respirations…
Un étonnement : la violence dont Ric peut être capable, frapper, tuer, sans remords, à laquelle je n'étais pas habituée mais qui reste intéressante.
Un regret : la fin qui est menée trop vite, en quelques pages. Trop rapide, peut-être, même si tout est cohérent, mais ça paraît précipité et ça aurait mérité quelques rétrécissements dans le début, léger, pour laisser une petite page ou deux pour mieux étaler la fin…
Cela dit, ça reste un excellent tome dont on ne peut s'empêcher de tourner les pages !