AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Dupont (31/12/1946)
5/5   1 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après l'OasisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'Oasis (1850-1860 ?)
Nouvelle
Oeuvres inédites et posthumes
Léon Tolstoï (1828-1910)

Cette nouvelle : l'Oasis a été écrite entre 1850 et 1860 et a paru dans les oeuvres posthumes de 1912. Ne cherchez pas, on ne la retrouve pas dans la Pléiade. Ils ont été prompts à publier les oeuvres de Léon Tolstoï mais semblent s'arc-bouter sur leur version première , le choix éditorial fictionnel comportant l'étude n'est pas contestable, mais deux tomes de plus ne seraient manifestement pas vains sans parler du théâtre, des essais, de la correspondance. Ca fait 60 ans que c'est comme ça.. il faut espérer sur un petit Gallimard à naître ! Heureusement encore que le catalogue est renouvellé !

Le narrateur ressemble à Tolstoï lui-même. La rencontre de son oncle chez qui il séjourne fait écho au sentiment amoureux qui le taraude ; car son oncle aime la vie, aime les femmes, car il sait que chez lui il peut se confier librement et même faire des rencontres improbables.. le narrateur est séduit par cet ancien hussard de la Garde, ancien élève des jésuites ; il le résume en ces mots : sensible aux apparences extérieures : distinction, belles manières et conversation

Quand son oncle se raconte, et lui fait part de son expérience de vie, c'est comme un miroir de vie idéale qui fait effet sur lui et lui permet de vérifier quel pan de vie il n'a pas exploré ou ce qui semble faire défaut à sa jeune vie désoeuvrée. Alors fort de cette leçon, lui, venant de la ville se met à jouir des avantages de la campagne, sans vergogne, à chasser l'ours .. Mais très vite, il voit les limites de ces occupations qui finissent par l'ennuyer. Alors à regarder par la fenêtre de sa gentilhommière mise à sa disposition par l'oncle, il s'enivre des senteurs des bouleaux, des sapins, qui l'invitent à autre chose au bout du compte, les plaisirs de la vie qu'il semble humer comme un animal assoiffé de vie et que l'instinct va guider. C'est l'oncle qui va lui en donner la possibilité.

Pendant que l'oncle se complait en la compagnie de Madame Alona Silovna qui lui fait l'honneur de sa visite, c'est la vue de sa fille qui va le bouleverser ; les premiers signes de l'amour sont palpables, le trouble est total... le double de Tolstoï ado arrive à vaincre sa timidité, mais comme un timide qui se dévergonde, il n'y va pas avec le dos de la cuiller !

Ce texte est réputé non achevé. Je me demande s'il n'a pas reformulé son affaire en écrivant pendant cette période les Deux hussards écrit en 1856, court roman plus ambitieux. A vérifier ! Ce ne serait pas la première fois que l'écrivain russe abandonne un projet pour un dessein plus grand. Il est donc fort possible que Léon Tolstoï ne soit pas allé jusqu'au bout de son entreprise à cause du fait qu'il s'exposait de trop : il a toujours répudié de parler de lui (*) et en tout cas a adopté comme principe quand c'est le cas de le faire vivre par des prêtes-noms. La meilleure manière de parler de soi après tout n'est-elle pas de faire parler les autres, confort intime qu'un écrivain peut se permettre ! La limite étant ici qu'il fait dejà parler son oncle. Bon, mais cela est un autre sujet qui risquerait de nous entrainer bien loin en analyse à part le cas présent.

L'Oasis texte tient à la fois du récit et du roman ; tout semble vraisemblable là dedans, comme une confession et donc aussi comme quelque chose de singulier. L'auteur semble gêné par cet exercice de l'impudeur qu'on devine en filigranes. Ce retour sur ses 16 ans qui n'est pas un âge comme les autres chez les ados : ils se croient dans la cour des grands alors qu'ils ne sont que des blancs becs. Cette confrontation entre deux générations a du bon et constitue en tout cas un plaisir de lecture manifeste . A son avantage, l'auteur exploite les premiers sentiments et tourments de l'amour comme sujet que tout le monde semble connaître à des degrés divers et pourtant rarement analysés avec une telle observation, à la fois brillante et profonde. Léon Tolstoï signe déjà là sa marque de fabrique littéraire qui va le pourquivre toute une vie. Tel était chez l'artiste son génie propre !

(*) A propos d'égocentisme, Tolstoï écrit le 2 avril 1876 à son ami Nicolas Strakhov : "Pascal serrait sa ceinture garnie de clous chaque fois qu'un éloge lui faisait plaisir. J'aurais bien besoin, moi aussi, d'une pareille ceinture"
Commenter  J’apprécie          110

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'avez-vous connue avant son mariage ? demandais-je à mon oncle après le départ d'Anna Vassilievna Kotchagina qui, en compagnie de ses deux filles taciturnes et de son insupportable mari, nous avait infligé sa présence dix heures durant. Cette longue visite nous avait gâté l'une des plus belles journées de l'été et littéralement accablés de fatigue. Après les avoir accompagnés jusqu'au seuil de la maison, je rejoignis mon oncle sur la terrasse. Je le trouvai le regard lointain, contemplant la sombre frondaison des tilleuls de l'allée aux branches couvertes de fleurs. Sa main tenait un cigare éteint ; son visage avait une expression pensive et attendrie.
Commenter  J’apprécie          70
Chez son oncle
Le narrateur a seize ans

Tout était merveilleux : le petit matin, la rosée qui nous mouillait les pieds, l'ombre de la forêt profonde et les bains dans le lac. Oui, tout cela était magnifique, bien que ce ne fût pas la saison de la chasse et qu'il n'y eût pas de gibier. Mais ces promenades éveillaient en moi des désirs encore plus forts et insatisfaits. Fenimore Cooper, le trappeur Potfeinder, les forêts vierges d'Amérique, la possibilité d'exploits grandioses .. Qu'était-, en face de cela, tout ce qui m'entourait ? J'en éprouvai du dépit et une insurmontable tristesse. Il en fut de même pour la pêche, pour l'équitation, la musique à laquelle je m'étais remis, pour les visites aux voisins chez qui mon oncle m'emmenait. Je commençais tout avec enthousiasme, pour m'en dégoûter presque aussitôt, et je finissais par tout abandonner. J'étais libre, jeune, en bonne santé ; j'étais heureux donc .. Cela aurait dû s'appeler le bonheur. Mais dans mon âme croissait une angoisse, une angoisse poétique, provoquée par l'oisiveté et l'attente vaine d'un grand bonheur qui ne venait pas ..
Commenter  J’apprécie          20
Page d'avant ma dernière citation

Plusieurs fois, pendant la messe, j'avais senti mon coeur battre à coups précipités et le souffle me manquer ; chaque fois que je m'étais retourné, j'avais rencontré le regard de la fille d'Alona Silovna. Etait-elle belle ou laide ? Je n'aurais pu le dire car son visage m'était apparu auréolé d'un halo de bonheur qui m'était inconnu. Je ne pouvais croire que c'était pour moi qu'elle regardait ainsi. Je me trouvais probablement dans l'axe de ses regards, tout simplement ..
Commenter  J’apprécie          39
La conversation se termina sur ses paroles qui furent loin de me plaire. Comment mon oncle pouvait-il plaisanter sur un sujet d'une telle importance , Je savais que tous les hommes , même lorsqu'ils ne sont encore que de jeunes garçons, peuvent devenir amoureux et être aimés eux-mêmes. Mais si j'osais croire que je pusse moi-même être aimé un jour. Lorsque , pour la première fois de ma vie, j'étais tombé amoureux de Zina Kobyleva, celle-ci s'était tellement moquée de moi que j'vais pris la décision de ne plus jamais aimer pour ne plus avoir à souffrir les tourments que j'avais connus alors ..
Commenter  J’apprécie          24
"Le valet Paul vint en souriant me transmettre les ordres de mon oncle ! Je devais aller l'aider à distraire ces dames.
J'admettais qu'on pût distraire Alona Silovna, mais Elle ..
Personne n'en serait assez digne ! Elle devait seulement rester là, sourire éternellement, personne n'aurait rien de plus à souhaiter, le monde entier serait comblé ..

Il m'en coûta énormément de pénétrer dans le salon .. Elle se tenait près du piano .."

Même pour une oeuvre inachevée, j'hésite à en révéler la fin ..
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Léon Tolstoï (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Léon Tolstoï
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Savez-vous quel grand écrivain russe a milité toute sa vie contre la violence ? L'auteur de « Guerre et Paix » et de « Anna Karénine »…
« Inutilité de la violence » de Léon Tolstoï, c'est à lire en poche chez Payot.
autres livres classés : littérature russeVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (3) Voir plus



Quiz Voir plus

Anna Karénine

Qui est l'auteur de ce livre ? (C'est facile, c'est écrit dans le thème ;))

Nikolai Gogol
Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Léon Tolstoï
Alexandre Pouchkine

20 questions
152 lecteurs ont répondu
Thème : Anna Karénine de Léon TolstoïCréer un quiz sur ce livre

{* *}