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Marine Duval (II) (Traducteur)
EAN : 9782070147892
256 pages
Gallimard (19/02/2015)
2.83/5   12 notes
Résumé :
Álavaro, Sílvio, Ribeiro, Neto et Ciro. Cinq hommes de la même génération, cinq amis de longue date qui vivent ensemble l’âge d’or de Copacabana. La libération sexuelle règne sur une ville hédoniste, la bossa nova explose, et l’on passe beaucoup de temps dans les fêtes et à la plage. Les années soixante-dix s'écoulent ainsi, entre la tentative de construire une famille, les petites trahisons, l’apparition de nouvelles drogues, avant que ne guettent l’impuissance, la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cinq vieux proches de la fin. le temps même d'écrire le mot « Fin » ou même de décrire leurs vies qu'ils sont déjà morts et mis en bière dans le cimetière Saint François-Xavier,155 rue Monsenhor Manuel Gomes, de Rio de Janeiro. L'usage veut que je vide mon verre à leur au-delà et leur vie trépidante et passée, sex on the beach à Copacabana. Álavaro, Sílvio, Ribeiro, Neto et Ciro. Cinq hommes, cinq amis, du même âge, qui se racontent en cinq chapitres dédiés à leurs histoires respectives et entremêlées. Et au milieu de ces histoires, il y a souvent leurs femmes, leurs histoires de couples, d'infidélités, de culs et de bites érigés comme le Pain de sucre, les bienfaits du viagra, Copacabana. Ces vieux souvent aigris et grincheux ne me sont guère sympathiques, mais puisque l'homme est né pour jouir, je les suis avec plaisir. Quel homme ne s'est pas imaginé sur les plages de Copacabana, le regard porté sur le charme de la faune et de la flore brésilienne. Des tangas et des strings, les couleurs chatoient mon âme comme le soleil caresse le cul dodue de cette sud-américaine.

Qu'il doit être bon de mourir à Copacabana, la verge érigée vers le Corcovado, agenouille-toi, un dernier plaisir avant que le coeur me lâche une seconde fois.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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Álvaro, Sílvio, Ribeiro, Neto et Ciro forment un groupe d'amis vivant à Rio de Janeiro. Ils se sont rencontrés quand ils étaient étudiants et ont cultivé toute leur vie une longue amitié.
Séducteur invétéré, Ciro, le plus jeune des cinq, est atteint d'un cancer et meurt prématurément à l'âge de 50 ans. Deux ans plus tard, c'est Neto, métis au comportement droit et irréprochable, qui disparait. Sílvio, le plus débauché de la bande, grand consommateur de drogues et de sexe, se donne la mort en plein carnaval (février 2009), alors qu'il est atteint de la maladie de Parkinson. Ribeiro, sportif et amateur de plage, meurt quelques années plus tard d'un infarctus, vraisemblablement dû à une surdose de Viagra. Enfin, Álvaro, 85 ans, décède des suites d'une chute, fin avril 2014.
Au cours des quelques jours, voire des heures précédant leur mort, les cinq protagonistes se livrent à un monologue intérieur où les réflexions désordonnées sur leur vie se mêlent aux souvenirs de quelques-uns des épisodes les plus marquants de leur existence. Bien qu'ils aient des personnalités et des trajectoires très différentes, ils ont en commun d'avoir accumulé un certain nombre de frustrations, liées à des inhibitions et des résignations.
Ainsi, Álvaro, dont le monologue au ton acerbe et cynique ouvre le roman, se remémore ses quatre amis déjà morts, ses parents, ainsi que son ancienne femme qu'il n'a jamais aimée. Il évoque aussi sa fille, son gendre et son petit-fils, trois personnes pour qui il n'a aucun respect ni tendresse. Il mentionne quelques épisodes qui réapparaîtront au cours du roman, narrés par d'autres personnes, tels que le jour où Ciro a fait la connaissance de sa femme, lors d'une soirée en l'honneur de la naissance du premier enfant de Neto, ou encore une nuit mémorable que les cinq amis ont passée dans la garçonnière de Sílvio en compagnie de femmes.
Ainsi, l'action du roman, résolument urbain, se déroule principalement dans le Rio de Janeiro des années 1960-1980. La présence de la ville est centrale ; de nombreux toponymes (rues, quartiers, lieux) sont mentionnés. le sexe, la drogue, la débauche, l'hédonisme et les excès en tout genre qui ont marqué cette époque forment la toile de fond du récit. Les références culturelles, qu'il s'agisse de la musique, du cinéma, de la littérature et autres, sont extrêmement nombreuses. Certaines problématiques sociales, telles que la question de la couleur de la peau et du statut social, sont parfois abordées. Il est également question du Rio de Janeiro d'aujourd'hui, ville agressive et dangereuse où la chaleur est étouffante, les odeurs nauséabondes, etc.
Autour de cinq protagonistes évolue une myriade de personnages secondaires, les plus importants étant les femmes qu'ils ont connues, qu'il s'agisse des épouses, des amantes, d'une soeur ou encore d'une infirmière. Névrosées, séductrices, impétueuses ou soumises, celles-ci évoquent à leur tour leurs désillusions et amertumes.
Fin est un récit de vie marqué la solitude, la maladie, la mort, la folie mais aussi par l'amour et l'amitié.

La structure narrative de Fin est aussi singulière qu'intéressante. le roman est en réalité une série de tableaux discontinus dont l'ensemble présente une certaine cohérence, bien qu'il ne soit pas agencé selon une logique systématique.
Intitulées par l'un des prénoms des protagonistes et portant en guise de sous-titres leurs dates de vie et de mort, cinq parties sont clairement identifiables. L'épilogue est intitulé « le prochain », en écho à la question qui traverse le roman en filigrane : Qui sera le prochain ?
Les cinq parties s'ouvrent sur le monologue à la première personne des protagonistes et sont suivies, à l'exception de la dernière, de récits à la troisième personne adoptant soit le point de vue d'un des personnages liés d'une manière ou d'une autre à la personne venant de mourir, soit un point de vue complètement extérieur.
Ces multiples tableaux fragmentés et récits entrelacés sont bien articulés, du fait notamment des transitions entre les parties.
Le style de l'auteure est rythmé, alerte et efficace. le registre de langue appartient principalement à l'oralité (onomatopées, interjections) et au parler populaire brésilien et carioca ; les termes argotiques abondent sans que le récit paraisse vulgaire.
Les dialogues sont tantôt figurés de manière classique, c'est-à-dire, introduits par des tirets, tantôt inscrits dans la narration, créant une cadence intéressante.
Le récit est dépourvu de descriptions.

Fin est un roman choral qui met à nu la nature obscure, parfois cruelle et mesquine, de l'être humain. Si les histoires de ces hommes et de ces femmes sont ancrées dans un contexte historique, géographique, socio-culturel et linguistique précis, il est avant tout question des difficultés et des drames inhérents à l'existence humaine, et notamment aux sentiments et aux relations amicales, amoureuses ou familiales. le roman en donne une vision juste et sans concession ; si l'amitié qui unit les cinq hommes est réelle, elle n'est pas présentée de manière édulcorée ou affectée. En effet, les protagonistes nourrissent les uns pour les autres des rancoeurs, de l'envie, de la jalousie et ne font pas toujours preuve de gentillesse, d'empathie ou de solidarité.
La désillusion, la séparation, l'asphyxie de la vie quotidienne, le deuil, le désespoir, la folie, la maladie, la vieillesse et la mort sont autant d'épreuves que les personnages du roman affrontent tant bien que mal.
Le contraste entre la gravité de ces thématiques et la légèreté et la vitalité du ton caustique, sardonique et parfois drôle de l'auteure donne au texte une belle intensité. L'humour est en effet présent dès la première phrase du roman où le protagoniste maudit le roi portugais Manuel I qui a fait mettre des pavés sur les trottoirs de Rio de Janeiro, véritables obstacles et dangers pour les personnes âgées.
L'alternance des points de vue narratifs crée un effet intéressant, d'autant que l'auteure a globalement su éviter l'écueil des répétitions, redondances et autres lourdeurs.
Le lecteur ne sent jamais perdu au fil de la narration accidentée – mais maîtrisée – dans laquelle évoluent de nombreux personnages, pour lesquels il peut éprouver une certaine empathie. Tous, avec leurs vertus, leurs vices, leurs limites, sont ordinaires et entiers. le traitement des personnages est à cet égard réussi : l'auteure est parvenue à donner à chacun une consistance singulière en évitant les clichés et les exagérations. En outre, le roman est dépourvu de fausse morale, de jugement, de condescendance ou de parti pris, même quand il est question d'actions et de sentiments pouvant être socialement et culturellement considérés répréhensibles, tels que le désamour d'Álvaro envers sa fille, la pédophilie de Ribeiro, la manipulation diabolique de Ciro, l'euthanasie, etc.
Fin est un roman moderne qui nous raconte des histoires à la fois singulières et ordinaires.

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Mauvaise pioche.
Quand je pense que je suis allée au salon du livre de Paris pour trouver des romans sur le Brésil et que, parmi les nombreuses propositions, j'ai choisi « Fin » de Fernanda Torres, je suis vraiment déçue. Heureusement que j'en ai repéré d'autres !

Cela nécessite quelques explications. J'ai choisi ce livre parce qu'il avait des atouts : un 1er roman écrit par une femme brésilienne qui dresse 5 portraits d'hommes à Rio de Janeiro. Comme je prépare un voyage au Brésil, j'ai commencé par ce livre et j'ai tenu un chapitre, soit une trentaine de pages.
Alvaro est le narrateur et raconte la mort de ses amis, son aigreur et ses problèmes d'érection. Il est misogyne et misanthrope.

Le style est très mauvais, lourd et maladroit. Quand on écrit à la 2ème page « C'était intenable au crématorium de Caju, un vrai four d'Anschwitz. », ça ne me fait pas vraiment rire. de plus, le langage cru pour parler sexe est vulgaire et sans intérêt érotique, comme par exemple : « Cira baisait dans tous les sens. C'était tout juste si les femmes ne se frottaient pas la chatte sur son visage. » Etc etc.
Bon je ne vais pas insister car l'histoire de vieux râleurs ne m'intéresse pas même s'ils sont brésiliens.

C'est un grand regret pour moi mais je vais me consoler avec jorge Amado.


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Je connaissais Fernanda Torres l'actrice. Je voulais découvrir l'écrivain.
C'est son tout premier roman. le langage assez cru et les descriptions dormitives construites sur la spirale de la répétition finissent par lasser… le style parlé ponctue le récit et crée une certaine proximité avec les personnages mais il y a trop de caricatures et de l'exagération pour qu'on puisse vraiment s'y attacher.

On peut toutefois reconnaître une grande modernité au service de ces tranches de vie servies sans prétention, avec humour, empreintes de sarcasme. C'est cynique, parfois drôle, et surprise !- pas complètement dénué d'émotion.

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Fin, le premier roman de l'actrice Fernanda Torres est un bijou d'intelligence et de profondeur narrant le destin de cinq copains du Rio de Janeiro des années 70. Les histoires sont belles, souvent tragiques et emplies de la nostalgie. L'émotion est donc au rendez-vous pour ce premier essai réussi haut la main !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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critiques presse (1)
LeMonde
19 mars 2015
Fin est un roman enjoué et tragicomique, porté par un casting truculent qui aurait fait le bonheur du cinéma italien des ­années 1960.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans la nécrologie du journal O Globo du 23 février 2009, un grand avis de presque un quart de page attira l'attention de Ribeiro. Il avait l'habitude de parcourir les annonces funèbres où il n'était pas rare de tomber sur une connaissance. Mais le nom d'Inacio et surtout le contenu de l'énoncé lui causèrent un choc. Il n'avait aucun doute, le Silvio mentionné là était Silvio, son Silvio, cet infâme Silvio.

Le fils de
Silvio Motta Cardoso Filho,

Inacio, fait part du décès de son odieux père,
mari infidèle, abominable grand-père et ami déloyal.
"Je demande pardon à tous ceux qui, comme moi,
ont souffert de ses outrages et offenses,
et je les invite à l'enterrement tellement attendu
qui aura lieu le 23 février 2009
au cimetière Saint François-Xavier,
155 rue Monsenhor Manuel Gomes,
en notre ville de Rio de Janeiro, à quatre heures de l'après-midi."

Le ressentiment d'autrefois, la colère, la trahison, tout l'assaillit derechef. Il traversa la plage et se jeta dans la mer immonde. Il avait plu des cordes la veille. Le choc de l'eau gelée paralysa le baigneur qui se laissa flotter entre des épluchures d'orange, des gobelets et des sacs en plastique. Merveilleux bain. Remis de la nouvelle, il laissa sa conscience agir. Il décida de répondre à l'appel d'Inacio et de célébrer la fin de Silvio. Il voulait être certain qu'ils l'enterreraient six pieds sous terre dans un cercueil bien scellé.
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J'ai eu une épiphanie dans cet appartement de Flamengo. C'est à elle que je la dois. Suzana m'a fait comprendre que l'homme était né pour être libre et jouir. Pour baiser et se fondre avec d'autres bras, culs, seins, cuisses et queues. Je ne me souviens pas bien de ce qu'il s'est passé, seulement de l'extase, de l'accomplissement. Cette nuit-là a été ma traversée de la mer Rouge, l'aune d'une ère qui me séparait définitivement de Ciro, Neto, Alvaro et Ribeiro. La fin de ma jeunesse. Dans ce décor néoclassique, la bouche enfouie dans la chatte de Brites, qui embrassait Suzana, qui s'occupait d'un Allemand barbu, qui pressait les seins de la Japonaise de Sao Paulo, qui admirait l'agglomérat de corps rougis sur le canapé devant elle, je me suis dit : Voilà le pic, l'apogée de mon existence. J'ai décidé, à compter de ce jour, de fermer une bonne fois pour toutes le manuel des bonnes manières qui t'empêche de coucher avec ton ami, avec la femme de ton ami, la mère et le père de ton ami. Une bande de cocus qui ignorent les délices de l’immortalité.
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Tu ne m'as même pas laissé le plaisir de te laisser tomber. Même pas ça. Le jour où je suis rentré au petit matin, sonné par la soirée d’adieu de Silvio, ce jour-là j'aurais dû t'abandonner. Je ne t'ai jamais raconté les douze heures qui avaient précédé. Tu ne voulais pas savoir, d’ailleurs. Je t'ai oublié ce soir-là, Célia. J'ai pris tout ce que Silvio me donnait à prendre, j'ai bu tout ce que j'ai pu, j'ai dansé, j'ai chanté, j'ai embrassé mes compagnons de débauche. Je n'étais qu'à eux, à eux seuls. J'ai entraîné une petite blonde dans la salle de bains. Quand elle a posé sa main sur ma braguette, elle a ressenti un choc devant ce qu'elle a vu. Tu aurais dû voir sa joie, la valeur qu'elle a accordée à la chose. Toi tu ne la mentionnais jamais, pas même pendant nos ébats. Tu ne m'as jamais complimenté comme elle l'a fait. Je ne suis pas n'importe quel homme, Célia, tu sais. Pourquoi n'es-tu pas reconnaissante ?
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J'étais marié à Norma depuis un an et demi. Cela faisait donc un an et demi qu'elle n'était plus vierge. Norma ne donnait pas son cul, elle me suçait par obligation et avait perdu cette trouille d'ouvrir les jambes qui m'ahurissait tellement au début. C'était une impasse, je le savais.
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Quels projets poursuivre? À vingt ans on assassine les amours, les amitiés. On va de l'avant comme une flèche acérée. Ce n'est que plus tard qu'on apprend combien les vraies affections sont rares. Je ne crois pas aux passions tardives. On n'aime plus après quarante ans. C'est un mensonge. Au mieux, on passe un accord tacite, on simule le manque de l'autre, on s'estime. Mais la biologie n'a pas besoin des sursauts juvéniles d'un vieux.
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