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EAN : 9782051014021
Fleuron (29/05/1995)
3.44/5   9 notes
Résumé :
Paul-Jean Toulet, le poète merveilleux des Contre-Rimes, fut aussi un romancier plein de fantaisie. Avec La Jeune Fille Verte, il nous a laissé une chronique de moeurs savoureuse et cocasse, celle des habitants de Ribamourt, petite cité thermale du Béarn, à la " Belle Epoque ". Autour de Sabine de Charite, la charmante, l'acide " jeune fille verte " et de Vitalis Paschal, séduisant clerc de notaire, se nouent et se dénouent les jeux de l'amour et de l'humour.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La jeune fille verte /Jean Paul Toulet (1867-1920)
Vitalis Paschal est clerc de notaire chez maître Beaudésyme dans une petite ville du Béarn. Il est aussi l'amant de Basilida sa cousine, la femme du notaire ce qui ne l'empêche pas de presser quelque grisette sous la feuillée, les servantes Detzine et Rosalie notamment et même de lorgner comme les autres hommes le corsage fructueux d'Herminie de Charite dont le teint olivâtre de sa fille Sabine lui a donné des suées de concupiscence.
Quant à Herminie, elle n'a pas renoncé à plaire aux jeunes hommes et particulièrement à Jean de Cérizolles le meilleur ami de Vitalis, mais sait s'effacer devant ses filles Clarisse mariée à Wolfgang Etchepalao et que courtise Jean, et Sabine jalouse de Basilida l'amante de Vitalis.
Au bourg béarnais de Ribamourt, les cancans vont bon trainalimentés par un florilège d'amours clandestines.
Toute cette petite aristocratie vit noblement sur ses terres, ayant conservé du passé l'avarice et les plus basses vertus. Déjà propriétaires terriens nantis, les mines d'étain et les eaux minérales de la région les ont encore enrichis. Insouciants, maîtresses et amants vont et viennent au gré de leurs envies et « Clarisse, qui pour la première fois se sentait découverte sous les yeux d'un amant, avec ce frisson que la pudeur donne, tira le drap sur sa nudité… »
Et pendant ce temps-là, tandis que les maris sont à la chasse, Basilida nue et échevelée, broyée par la jalousie et Vitalis un peu cynique et repu songeant à Sabine, se disputent sur le bord du lit conjugal…
Sans compter avec le Père Nicolle, ce jésuite ambitieux qui d'un même coup va tenter d'arracher Herminie à son péché et en même temps préparer le périlleux avenir de Sabine de Charite avec un jeune époux riche héritier, Vitalis ! Un mariage qui va souder en quelque sorte l'aristocratie de la naissance à celle du travail, Sabine sacrifiant sa particule.
Jean-Paul Toulet, ce merveilleux poète, fut aussi un romancier. Publié en 1920, ce roman qui est le dernier de l'auteur, évoque une éducation sentimentale dans une petite ville du Béarn. Dans un style très classique et poétique, il met en scène une intrigue assez complexe de type assez balzacien. La trame sentimentale émaillée de rendez-vous d'alcôve met en jeu le rapprochement entre Vitalis et la jeune fille verte, la trame financière fait référence à un héritage dont peut bénéficier la jeune fille, et la trame politique met en jeu l'agitation de la classe populaire et les luttes de pouvoir dans le corps ecclésiastique. Cette chronique des moeurs, légère et malicieuse dans la petite station thermale de Ribamourt au début du XXe siècle, est absolument savoureuse et cocasse. C'était la Belle Époque, celle d'années surannées au parfum nostalgique ! Héritages, amours clandestines et partie de campagne fleurissent dans ce récit d'un autre temps, dans une langue poétique et raffinée.

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Un petit bijou fantaisie. de très belle qualité.
A-t-on jamais assez de bijoux fantaisie de très belle qualité?

C'est une étude de moeurs, précieuse, légère, malicieuse voire féroce, jamais niaise, souvent poétique, notamment dans la poésie de l'alcôve.
Le transport dans ce marigot de notables béarnais au début du XXème siècle est réussit. Il est question d'héritage, d'amours clandestines, de maris rustauds, du galbe d'une cuisse, d'une partie de campagne, d'une vieille demoiselle figée dans ses rêves, d'un séducteur à la réputation réputée, d'un ecclésiastique candidat à la députation, de rancoeurs folkloriques, encore d'amours clandestines et d'harmonie municipale.

La langue est superbe, goûteuse. Elle n'est pas toujours très simple à lire pour cause de construction syntaxique: il y a beaucoup de rejets, d'emboîtements. Cependant c'est une langue raffinée et rafraîchissante, et non pas ampoulée et plombante. Plaisir.

Un moment vraiment délicieux, pour ceux qui aiment les saveurs surannées. Il y a la littérature de divertissement facile, marketée et industrielle et il y a la littérature de divertissement faite main avec passion par des hommes de l'art. Légère mais pas si facile.

A noter que Toulet est l'un des écrivains fétiches de notre Jean d'Ormesson national. A voir la malice l'oeil de ce dernier, je me demande si Jean d'Ormesson n'est pas un pseudonyme pour un Paul-Jean Toulet qui fêterait cette année ses 150 ans. J'aime bien le personnage actuel mais je préfère ce que ce garnement écrivait entre la Belle Époque et les Années Folles.
Rendez-vous dans l'alcôve.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Plus bas, un mur triste et beau dont la base empattée était fleurie de pariétaires ; en retour d'angle, on apercevait, à travers une grille à rinceaux, à fleurs-de-lis, une cour pavée à galets de couleur, où des buis taillés, des pyramidions de myrte traçaient des arabesques
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Au lieu que Guiche, l'enfant qu'il avait vu partir trois ans en çà, voici qu'il la retrouvait femme devenue. Et il restait troublé de son langage, comme devant l'énigme de sa face, ou les caprices d'une sensibilité toujours en éveil. Elle le faisait, lui aussi, songer au duvet des chardons, qui s'envole tour à tour ou se pose, quand le jour est trop chaud, le ciel trop bleu, et que la brise semble n'être que le soupir de l'universel amour.
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Plus encore que son amant, elle aimait son amour, et s'y voulait rouler, comme une abeille dans la semence d'une fleur, jusqu'à l'ivresse.
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Videos de Paul-Jean Toulet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul-Jean Toulet
INTRODUCTION : « Si Toulet (1867-1920) reçut son âme de ces îles lointaines [Île Maurice], pleines d'ombre et de roucoulements, c'est au pied des Pyrénées, où ses yeux s'ouvrirent, qu'ayant perdu sa mère peu de jours après sa naissance il passa ses jeunes ans. […]
“J'ai vu de beaux paysages depuis, de bien plus beaux paysages (s'il y a des degrés à la beauté toute subjective de la terre). Combien me sont demeurés aussi intenses, combien ont éveillé dans mon coeur cette ivresse presque dangereuse où entraient pour causes ce parfum de glycine mêlé à la brise des Pyrénées, ces chants de clairon qui enflent la sensation de vivre, et le vague et la beauté dont les brouillards revêtent la terre ? Mais tout ce charme s'évente à l'écriture et mes paroles n'ont pas sur faire revivre ces sensations d'enfance, évanouies, fondues comme la neige qui blanchissait alors les montagnes. […]”
[…] Toulet n'était si oisif qu'il ne peut se réfugier assidûment dans les livres. Il a minutieusement laissé le relevé et presque toujours l'analyse aussi, coupée de réflexions personnelles, de tout ce qu'il dévorait ainsi pêle-mêle. […] Cette activité d'esprit s'alliait à un souci profond de psychologie. On découvre dans les cahiers de cette époque un goût de l'analyse assez rare chez un jeune homme. On sent chez lui la volonté de creuser sa connaissance de l'âme humaine. […] C'est en 1898 que Paul-Jean Toulet vint se fixer à Paris. Il avait trente-et-un ans et songeait à tenter la fortune littéraire […] C'est à Paris, en quelques mois, dès son installation, que Toulet écrivit très rapidement Monsieur du Paur, homme public. […] Toulet s'y montrait pourtant du premier coup en pleine possession d'un talent qu'il ne pourra qu'affirmer désormais, et le subtil grammairien qu'il ne cessera d'être dans tous ses livres, possédant avec une unique maîtrise les ressources, mêmes les plus périlleuses, d'une langue contractée, et parmi tant de raffinements enclin par dessus tout à cette froide ironie que d'aucuns se plaisent à nommer humour. […]
“Moi, mordant et raffiné comme un outil de dentiste, cachant un grand fond de tendresse (huit mètres au moins, ce qui est plus qu'à Kuantcheou) sous les algues de l'ironie, aimé des femmes, craint des hommes…”
[…] Tandis qu'il fallait avoir pénétré plus avant dans son intimité pour retrouver dans un geste convenu, un regard rapide ou un seul mot réticent toute la délicatesse d'une âme qui ne s'enchantait elle-même que des sentiments les plus rares et, sachant le prix de semblables phrases, se plaisait à écrire : “Voyageur qui de loin respire, en un couchant d'Océanie, le parfum de cette île et son mystère, et ses bocages, où plane un lumineux oiseau, — telle une vie ardente et cachée, qu'un seul amour traverse.” Sans doute l'avait-il entrevu sur sa route, cet amour unique, et que c'était sa présence encore qui lui faisait s'écrier : “Au désert de la vie, se sentir aimé tout à coup (car cela aussi arrive), c'est comme à Robinson le pas du sauvage. On a peur d'abord ; et puis de mourir d'espérance. On songe de n'être plus seul. On songe.” » (Henri Martineau, La vie de P.-J. Toulet, Paris, Éditions du Divan, 1921, 128 p.)
CHAPITRES : 0:01 — 1re observation (L'art et la vie) ; 0:10 — Introduction ;
LES FEMMES ET L'AMOUR 0:41 — 2e obs. ; 0:59 — 3e obs. ; 1:24 — 4e obs. ; 1:49 — 5e obs. ; 2:02 — 6e obs. ; 2:21 — 7e obs. ; 2:40 — 8e obs. ; 2:52 — 9e obs. ;
LES HOMMES ET L'AMITIÉ 3:06 — 10e obs. ; 3:20 — 11e obs. ; 3:32 — 12e obs. ; 3:45 — 13e obs. ; 4:14 — 14e obs. ; 4:36 — 15e obs. ; 4:55 — 16e obs. ; 5:06 — 17e obs. ; 5:22 — 18e obs. ;
L'ART ET LA VIE 5:40 — 19e obs.; 5:55 — 20e obs. ; 6:12 — 21e obs. ; 6:25 — 22e obs. ; 6:36 — 23e obs. ; 6:57 — 24e obs. ; 7:20 — 25e obs. ; 7:35 — 26e obs. ; 7:49 — 27e obs. ; 8:02 — 28e obs. ; 8:12 — 29e obs. ; 8:28 — 30e obs. ; 8:49 — 31e obs. ; 9:02 — 32e obs. ; 9:19 — 33e obs. ; 9:34 — 34e obs. ; 10:01 — 35e obs. ; 10:11 — Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Paul-Jean Toulet, le carnet de M. du Paur, Paris, À la cité des livres, 1927, 86 p.
IMAGE D'ILLUSTRATION : https://beretandboina.blogspot.com/2018/10/paul-jean-toulet.html
BANDE SONORE ORIGINALE : Lite Saturation — Nostalgia Nostalgia by Lite Saturation is licensed under a CC BY-ND license. https://freemusicarchive.org/music/lite-saturation/nostalgia-1
LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES :
CE MONDE SIMIEN : https://youtu.be/REZ802zpqow
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/VNA9W
VOYAGE À PLOUTOPIE : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
VERSION PAPIER (Broché) : https://www.amazon.fr/dp/B0CB2FTQWF/ VERSION NUMÉRIQUE (.pdf) : https://payhip.com/b/jZ7Ro
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