Nous savons tous que certaines zones françaises sont qualifiées de « déserts médicaux » et que les villages concernés recherchent activement des médecins, qu'ils mettent parfois très longtemps à trouver malheureusement.
Jeanne Ambarel, médecin fraîchement diplômée, vient justement d'accepter de s'installer à Malabre, un petit village faisant partie de ces zones « désertiques ». Ayant passé son enfance à la campagne, elle sait très bien qu'il lui faudra un peu de temps pour être acceptée. Elle a été accueillie poliment, mais pas chaleureusement, comme si les habitants n'étaient pas heureux d'avoir de nouveau un médecin. D'ailleurs lorsqu'elle a annoncé vouloir habiter dans le village même pour des raisons pratiques, elle a plutôt eu l'impression d'être une intruse… Jeanne va se poser beaucoup de questions, les fiches patients laissées par son prédécesseur l'intriguent ; et que dire de l'école du village ! Une chose est sûre, elle est fermement décidée à comprendre le pourquoi du comportement des Malabrais…
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Mon avis : je peux dire que oui, j'ai passé un bon moment de lecture. L'ambiance d'un petit village isolé et le comportement de ses habitants sont parfaitement décrits et réalistes. J'ai bien accroché à l'histoire. Mais pas à Jeanne. J'ai compris ses intentions, je l'ai suivie avec plaisir, mais sans m'y attacher. J'aurais aimé que son personnage soit plus développé d'un point de vue psychologique. Ses pensées concernent uniquement le village, rien de plus personnel, c'est dommage. Une narration à la 1ère personne aurait peut-être été plus « efficace » pour que le lecteur se mette à la place de Jeanne...
D'un côté c'est bien parce qu'on rentre dans le vif du sujet sans attendre, mais de l'autre côté j'ai eu l'impression que le personnage était juste posé, comme un pion.
Par contre, sa « solitude » dans le village est bien retranscrite. Cela tient aussi au fait qu'il y a très peu de dialogues dans le texte, pour mieux montrer qu'elle est vraiment à part.
J'ai été aussi étonnée par certaines réactions (ou plutôt non-réactions). Non pas des villageois, mais de la part de « l'administration officielle ». Je ne peux pas en dire plus sans spoiler une partie de l'histoire, désolée.
La fin est ce qu'on appelle une fin ouverte. Libre au lecteur de s'imaginer ce qui pourrait suivre. Je n'en suis pas vraiment fan, mais c'est personnel. J'aurai préféré connaître la suite de la main de l'auteur.
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En bref : Je ressors donc un peu mitigée de ce roman. le récit est agréable, le style aussi et j'ai passé un bon moment, mais j'aurais aimé pouvoir m'identifier plus à Jeanne. J'aurais volontiers lu quelques pages supplémentaires qui auraient peut-être permis « d'aérer » l'histoire et de faire de Jeanne un personnage plus proche du lecteur. Ce qui n'empêche pas que je lirais volontiers un autre roman de l'auteur parce que j'ai apprécié son écriture et son univers. Je vous invite à découvrir par vous-même ce que peuvent cacher les Malabrais…
Je vous souhaite une bonne lecture !
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En littérature, j'apprécie depuis toujours quand au milieu d'un décor on ne peut plus réaliste, l'étrangeté vient soudainement s'immiscer. Et c'est exactement là où nous emmène ce roman, à la lisière du fantastique dans un village qui pourtant, au premier abord, semblait bien commun. Ou quand le poids des traditions enferme, littéralement.
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Marc Trillard: "Mami c'est 'maman' et wata c'est 'water' - autrement dit les sirènes..."
Marc Trillard présente "Les mamiwatas" - paru dans la collection "Domaine français" le 17 août 2011 www.actes-sud.fr