Le jardin des bonheurs égarés... C'est beau, non ?
Je ne sais pas vous, mais moi, ce titre, je ne peux pas y résister...
Dans sa version originale, ce roman s'appelle A Thousand paper birds, c'est tout autant poétique...
Et puis, cette couverture aux couleurs printanières... Magnifique ! J'adore, vraiment ! Elle met du soleil dans mon coeur !
Même pas besoin d'une quatrième de couv' pour me convaincre, j'étais déjà conquise, lorsque je l'ai sélectionné dans le catalogue Netgalley.
J'en profite d'ailleurs maintenant, pour les remercier, ainsi que les éditions Préludes, pour leur confiance.
Derrière ce titre magnifique, j'ai découvert une histoire, des histoires, des drames, de l'amour...
Beaucoup d'amour !
Des questions, des incompréhensions, des regrets, des remords...
Tout s'articule autour d'un jardin : Kew Gardens.
Je n'ai jamais eu la chance de le visiter, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur a su transmettre dans ce roman, toute l'âme et l'esprit de ce lieu.
Un endroit qui me semble maintenant incontournable, si je passe par Londres un jour !
Tor Udall a mis tout son coeur à décrire et imager ces beaux paysages verdoyants.
Les jardins, ses descriptions, ses arbres, ses plantes, les saisons changeantes, s'entrelacent avec les personnes qui les côtoient, qui viennent y verser leurs bonheurs, leurs peines, leurs joies, leurs désarrois, leurs rires, leurs larmes, leurs détresses, leurs souvenirs...
L'écriture est belle, poétique...
Peut-être, cela dit, un peu trop pompeuse pour moi...
Je reconnais toute la finesse et la délicatesse du style, mais, je dois avouer que j'ai ressenti quelques difficultés à la tournure de certaines phrases. J'aime quand ma lecture est fluide et j'ai parfois dû me reprendre à plusieurs fois, pour bien comprendre le sens de certains passages.
Au centre de cette histoire, la mort tragique d'Audrey... Incompréhensible...
La désolation, le néant de chagrin de Jonah, l'homme qui l'aimait et partageait sa vie.
A Kew Gardens, il y a un banc, en particulier. Un lieu de recueillement. Pour lui, pour elle. Pour eux.
Il y a aussi, Audrey, une artiste, torturée, passionnée d'origami. Des oiseaux de papier par milliers.
Puis, Milly, cette petite fille, qui vient de, on ne sait où, on ne sait pour quoi... Souriante, insouciante.
Et Harry, cet amoureux des jardins, des plantes, gardien de cet univers fantastique.
Le rendez-vous des âmes perdues...
J'ai aimé découvrir Audrey, à travers son journal intime, surtout.
Ses mots sont poignants et d'une force incroyable.
Ses mots, ses paroles, surpassent le tout.
C'est le personnage fort du roman.
Il y a une telle intensité dans ses sentiments, ses émotions...
Il plane tout du long, une atmosphère très mélancolique...
Toutes ces personnes à la recherche de réponse, de réconfort, d'espoir, m'ont soulevé le coeur à maintes reprises.
C'est beau, c'est triste, c'est magique, c'est fantastique, c'est renversant...
Aux amoureux, aux passionnés, aux jardiniers dans l'âme, aux coeurs sensibles, laissez-vous embarquer dans les allées de Kew gardens....
Bouleversements garantis.
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Un roman délicat , poétique , presque onirique…
Lorsque Audrey meurt brutalement dans un accident de voiture, son mari est dévasté. Aussi pour lui rendre hommage , il décide de faire graver un banc à son nom , ce banc rejoindra les dizaines d'autres qui se trouvent à Kew Gardens , un jardin public qu'affectionnait tant cette jeune femme à la fin de sa vie . Accident ou suicide? Jonah ballade sa solitude et son chagrin dans les allées de ce parc d'une banlieue de Londres et croisera d'autres personnages .
Harry , le jardinier hyper doué qui connait sur le bout de ses doigts verts, l'historique de toutes ses plantes, Milly , une fillette de huit ans , souvent seule et Chloé , une jeune artiste plasticienne qui crée des installations à partir d'origamis et qui tombera sous son charme.
Mélancolie, deuil, amours mortes et amours à venir , côtoient "toute la beauté du monde". Celle de cette nature magnifiée par les jardiniers émérites de ce parc splendide et celle de la création artistique, ( Jonah est musicien , Chloé crée des installations à partir d'origamis ). Toute cette bouillonnante imagination donne une colonne vertébrale à ce roman, une structure impressionniste où se greffe la réalité ; réalité que nous ne percevrons pas tout de suite, et qui fait basculer cette histoire dans l'étrange.
Si j'ai été attirée par ce roman c'est parce que j'ai eu la chance de visiter Kew Gardens, et que je l'ai retrouvé à la perfection dans ces pages et même plus… J'ai compris , ressenti , deviné , d'où l'imagination de l'auteure était partie. En Angleterre , quand vous vous baladez dans un jardin, sur les bancs, sont apposées ( monnayant quelques livres …), des plaques rendant hommage à un époux, une femme, un ami, un chien… Et le promeneur fatigué, peut lire ces quelques lignes en s'asseyant. Ainsi les morts se présentent-ils aux visiteurs anonymes et partagent le repos que procure la nature.
A Kew Gardens , il y a des espèces magnifiques et rares, des avions qui survolent le parc toutes les deux minutes, il y a des serres tropicales splendides et des sculptures cachées par des arbres, il y a même un Rolling Stones qui habite pas loin...
Elégant, japonisant, impressionniste, délicat, étrange , ce premier roman est écrit par une jeune auteur qui, après des études de cinéma et de théâtre, a fondé sa propre compagnie de théâtre et de danse . Et si je vous parle de sa biographie, c'est parce que l'on sent tout ce souffle créatif entre les lignes.
Aussi gracieux qu'un mouvement de danse , "Le jardin des bonheurs égarés "plaira à toutes les âmes poétiques .
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Un roman qui aborde le deuil à travers un mari qui a du mal à se remettre du décès de sa femme, d'autant plus difficile qu'il ne sait pas si elle a voulu se suicider ou pas.
Il passe énormément de temps dans un jardin ou il rencontre Chloé une jeune femme tourmentée, elle aussi, et une petite fille, Milly.
On suit le deuil du mari et ses différentes étapes, la culpabilité de Chloé.
L'auteure décrit le jardin de Kew Gardens de très belle façon, un endroit magnifique qui prête aux rencontres, un lieu de vie et de recueillement. Elle donne envie d'y déambuler et de découvrir ses trésors.
J'ai trouvé le dernier tiers du livre un peu long, j'ai deviné deux trois trucs. Un livre que je ne garderai pas en mémoire.
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Personne, probablement , ne se souvient de ce banc envahi de mousse, mais le bois retrace encore son histoire, rappelle à Harry que les arbres se transforment en sièges ou en cercueils, en papier, en pianos ou en armes….
Il se dit qu'il devrait exister un endroit où les gens pourraient déposer ce qu'ont récupéré ou sauvé de l'oubli. Pas uniquement des objets : des bribes de langues inusitées, des heures mal employées ou qu'on ne pourra revivre. Un lieu où réunir les croyances perdues au même titre que les clés, les gants et les lettres d'amour pas envoyées. On y trouverait des espèces animales éteintes, des légendes oubliées, des rayonnages entiers de chansons pas terminées, des livres en rupture de stock, des textes effacés. Ce serait un coffre-fort d'émotions furtives - le premier fard amoureux, le parfum inimitable d'une journée ensoleillée. Au milieu des laisses de chien, des téléphones et des chapeaux, il y aurait aussi les enfants qui ne sont jamais venus à terme. On sauvegarderait la mémoire des occasions ratées, des amis perdus de vue, du sourire d'une épouse. Un refuge pour les objets égarés.
L'origami est l'art de l'économie. Pourquoi crier quand chuchoter suffit.
Comment ne pas dire "Je t'aime". Les mots peinent à sortir ; le silence est douloureux. Elle les retient, les empêche de franchir ses cordes vocales. Ne respire pas, sinon tu vas haleter ; ne soupire pas, sinon tu vas crier. Mords-toi les lèvres, boucle-la. Je t'aime. Elle n'a pas d'autres mots que ceux-là.
En japonais, kami signifie papier mais aussi Dieu.