Eco fait du structuralisme culturel : il nie qu'il existe une structure de création de sens commune à tous les êtres humains, mais c'est pour renforcer l'idée qu'elle existe au niveau linguistique. Dans sa tentative de concilier Saussure et Peirce, il oscille constamment entre l'idée que le signifié est une expérience individuelle et celle qu'elle est une "unité culturelle", une chose objectivée, codifiée.
De fait, je n'ai pas du tout été convaincu par l'explicitation qu'il donne de la sémiologie : je ne vois pas ce que cela apporte de plus que les thèses philosophiques qui s'intéressent au fonctionnement du langage et me paraît très nettement en-dessous du structuralisme (Greimas). Il conclut que la structure est absente et que les systèmes de codes culturels ne sont pas systématiquement articulés. On reste donc encore dans l'entre-deux : la réalité est individuelle, mais constituée au travers des codes objectivés d'une "culture". Je ne m'y suis pas retrouvé dans cette confusion.
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J'ai adoré ce bouquin, je le relis souvent
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C'est l'homme qui s'approprie le monde et c'est lui qui fait que la nature se transforme continuellement en culture.
Mais un architecte ou un designer a beau être génial, il ne pourra rendre fonctionnelle une forme nouvelle (ni donner forme à une fonction nouvelle) s'il ne se fonde pas sur des processus de codification existants.
(p.273)
Milo Manara enlumine le Nom de la Rose d’Umberto Eco