Une petite chute de niveau pour moi avec ce cinquième tome. J'avoue que j'ai cette impression de stagnation concernant certaines intrigues et je me lasse des singeries de Morita que je n'ai jamais trouvé drôles, de base, et qui là m'agacent… Il y a un côté beaucoup trop poussif et cette exagération dans ses pitreries gâchent l'ensemble de la personnalité du personnage. C'est bien dommage, surtout qu'il faisait son grand retour après un petit séjour aux Etats-Unis.
Mayama et Yamada sont encore au centre de l'histoire, mais chacun de leurs côtés pour la première partie de ce cinquième tome. Et c'est là que je trouve que le manga traine en longueur. Il y a un côté plus adulte dans la situation que l'on voit mais sans réellement d'aboutissement. Mayama retourne auprès de Rika par choix, et parce que travailler avec elle est ce dont il a envie même s'il sait qu'elle ne répondra pas à ses sentiments. C'est un peu masochiste mais en même temps, il prend une décision et campe sur ses positions. Il prend sa vie en main d'une certaine façon. C'est intéressant à voir, et je me demande ce que le futur sera pour ces deux personnages.
Yamada, elle, se morfond toujours. Il n'est pas évident d'aller de l'avant, et de faire une croix sur un amour à sens unique. Elle essaye malgré tout et se pose des questions. Mais j'ai le sentiment qu'elle n'a pas envie de tirer un trait sur Mayama. Et je pense que ce qui m'agace le plus, c'est de la voir aussi malheureuse, car c'est un personnage que j'apprécie beaucoup. Encore une fois, sa situation n'est pas enviable et loin d'être facile, mais j'aimerai que la mangaka donne une impulsion à la jeune femme. Et une vraie. Je ne veux pas la voir se lancer dans une histoire juste parce qu'elle croit que c'est la chose à faire. Elle mérite beaucoup, beaucoup plus.
Et à côté de cela, nous avons Takemoto. Etrangement, le jeune homme stagne aussi, mais ici, j'ai trouvé le traitement beaucoup plus intéressant et mâture. Il doute, ne sait pas ce qu'il veut faire de sa vie, n'est pas prêt à quitter le cocon de l'université. Il aime ce qu'il fait mais ne sait pas vraiment pourquoi. Il a un talent mais il lui manque quelque chose pour sortir du lot. C'est une lutte contre lui-même. Et on voit combien tout cela le touche et le préoccupe. C'est intéressant car c'est un aspect de la vie un peu tabou, si je puis dire, alors que l'on est nombreux à connaître cette « mauvaise passe ». Comment savoir ce que l'on veut devenir ? le travail qui nous accompagnera durant toute une vie alors qu'on ne connait rien à la vie ? Si jeune et déjà tellement de poids sur les épaules. C'était touchant et empli de tristesse. La tournure des événements pourrait paraître facile pour certains, mais je trouve que Takemoto a fait un pas en avant tout de même. Ce n'est pas facile de grandir, de se retrouver face à l'échec.
Si l'histoire de Takemoto m'a eu un fort écho pour moi, le reste de ce cinquième tome m'a un peu ennuyée par son manque d'originalité. J'espère que la suite débloquera certaines situations pour voir encore nos héros évoluer.
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En coupant le moteur, un instant plus tard, le paisible clapotis de la pluie a résonné dans toute la voiture. A travers la bruine, la lumière orangée des réverbères devenait floue. Nous n’avions rien à nous dire. Elle et moi, nous avons simplement contemplé en silence le pont illuminé. Le café du distributeur automatique dégageait un parfum bon marché, mais ce café était chaud. En buvant une gorgée, la vapeur a déformé le paysage. Je me débattais comme un fou désespérément. Pourtant, je n’ai compris que peu de choses. D’abord, que les sentiments avaient le pouvoir de déchirer le cœur de douleur et que cette douleur était une raison suffisante pour ne pas arriver à me séparer d’elle.