Si j'ai pris un énorme plaisir à lire ce nouveau tome, je dois bien admettre que Yawara et son grand-père m'ont quelque peu gonflé, si je puis me permettre. Déjà, les ambitions de la jeune fille, avouons-le, ne volent pas haut. Alors qu'elle pourrait briller sous le feu des projecteurs en devenant le nouvel espoir de son pays en judo, notre jeune héroïne ne souhaite que flirter, être à la mode et devenir une femme au foyer exemplaire.
C'est là que l'on voit la différence de mentalité et les changements opérés en plus de trente ans. le titre est vieux et par moment, on le ressent vraiment avec l'attitude de Yawara. Et ne parlons pas du grand-père qui maltraite sa petite-fille pour faire d'elle ce qu'il veut : une championne.
En fait, le personnage de Yawara est en totale contradiction avec celui de Sayaka (sa rivale) qui, elle, souhaite plus que tout montrer qu'elle est la meilleure. Parfois, je me dis que ça serait bien que Yawara perde contre elle. Parce qu'au fond, elle se ment à elle-même. Vouloir être comme tout le monde est compréhensible, mais je ne suis pas certaine que c'est ce qu'elle désire vraiment. À côté de ça, il y a le journaliste, Kosaku Matsuda qui la suit et l'encourage. Une sorte de grand frère qui aimerait bien plus. L'humour est là, et c'est ce qui est le plus plaisant dans ce titre. Les déconvenues et déconfitures des personnages sont parfois bien drôles et cocasses. Comme le grand-père qui veut impressionner le président des Jeux olympiques. Ça aussi, ça m'a rappelé des souvenirs. Parce qu'on parle des J.O de Séoul et moi, forcément, ça me renvoie à la série d'animation que je regardais gamine, Jeanne et Serge, pour celles et ceux qui ont connus.
Yawara ! continue de me plaire malgré son côté vieillot. C'est une excellente comédie sportive qui me rend nostalgique d'une autre époque. À travers son héroïne, nous découvrons également un Japon patriarcal où, à l'époque, la plupart des jeunes femmes n'aspiraient qu'à être une bonne épouse. Les temps ont bien changé, même au pays du Soleil Levant et je suis curieuse de voir qu'elle carrière Yawara finira par embrasser. Pour ce qui est du dessin, je ne vais pas me répéter, le style encore hésitant et imparfait de
Naoki Urasawa ne me dérange pas plus que ça. Même si son trait a bien évolué depuis, j'aime bien et je serai au rendez-vous avec le prochain tome.
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