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Marie-Jeanne Urech (Autre)
EAN : 9782940522811
Helice Helas Editeur (28/08/2020)
4/5   2 notes
Résumé :
"J'étais là, prisonnier d'un morceau de plastique instable, au milieu de l'océloin."
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une oeuvre originale qui m'a sortie de ma zone de confort de lecture, en me plongeant dans ce monde à la fois fascinant et fantastique qui fait écho à notre monde en train de devenir fou. Marie-Jeanne Urech dénonce les absurdités de notre société consumériste qui se meurt à force de cette course folle.
J'ai bien aimé cette balade aux côtés de Bartholomé.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
(..) je suivis le torrent qui m'amena au bord d'un lac d'une étrange transparence. Au milieu de celui-ci, perchée sur un tertre, s'élevait une chapelle, pas plus grande qu'un livre de prières. Les lacs de montagne sont limpides, mais celui-ci était d'une pureté si grande qu'on aurait dit qu'il n'y avait même pas d'eau. J'y voyais le fond comme ma propre main. Un lac d'air, pensai-je. Tout était possible de ce côté-ci. Pour en être sûr, je lançai un caillou sur la surface qui se rida instantanément, puis dans un froissonnement de velours, se figea, se contracta, s'agrégea et enfin se cristallisa. Le lac n'était pas fait d'air, mais d'une eau qui venait mystérieusement de se transformer en glace. Enfant, j'avais lu que des chevaux s'étaient métamorphosés en statues de glace lorsque le lac qu'ils traversaient s'était brusquement cristallisé sous leurs sabots. C'était un conte. Le livre devait être encore dans la bibliothèque, enfin, sur le rayon à côté de la bible.
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J'étais parti pour découvrir ce qui se cachait de l'autre côté de la montagne et qu'avais-je découvert ? Des heures de solitude. J'étais parti un jour de deuil et qu'avais-je trouvé ? Que ma famille était ce village, si petit qu'il aurait tenu dans ma poche si j'étais parti convenablement, en les serrant les uns après les autres dans mes bras. Mais la soif d'aventures me poussait toujours plus loin, plus particulièrement vers cette mer qui, pour un amiral des eaux usées fraîchement décoré, devenait le point d'orgue du voyage.
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- Vous vous connaissez? demandai-je?
- Pas besoin. Elle est comme moi, on vient de l'abandonner sur la route des vacances.
- Comment ça, abandonner?
- Il n'est pas d'ici, précisa le vieillard à sa voisine qui me regardait bizarrement. Chez eux, ils les enterrent.
- Ils ont acheté un chien, sanglota la dame. Il a pris ma place.
- Un classique, le chien ! Puis ils profitent de la faiblesse de nos vessies pour nous lâcher dans la nature et filer, m'expliqua le vieillard. On est trop encombrants pour nos familles. Surtout quand arrivent les vacances !
- Les enfants étaient tristes, je l'ai bien vu, soupira-t-elle.
- Alors, on attend de ce côté, car certains nous reprennent sur le chemin du retour. Les remords ! précisa-t-il.
- Et si personne ne vient ?
- On finit au village mais on ne veut pas y aller.
- Que se passe-t-il là-bas ?
- On nous fait travailler. Porter des pancartes publicitaires nuit et jour, par tous les temps.
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César, le fils d'Anton, est parti lui aussi. Au début du mois de juin. Il n'a pas pris le chemin de la montagne comme toi, mais le train rouge qui conduit à la plaine filamendreuse. On n'attendait pas grand-chose de lui à part de la force dans les bras. Si tu t'en souviens bien, il avait plutôt de la force dans les idées. Ses parents l'ont laissé partir, même qu'il n'avait que quatorze ans. Il aimerait devenir le roi des hôteliers et parsemer d'étoiles le monde entier. Te rappelles-tu sa maison ? Ce n'était pas le grand confort. Les toilettes au fond du jardin et l'eau, il fallait la tirer à la fontaine, toujours glacée quelle que soit la saison. Où a-t-il pêché ses idées d'aisance ? Sur le quai de la gare, habillé d'une confiance en lui aussi forte qu'en sa croix de communiant, César a promis de revenir au village et de nous y apporter du luxe. Moi, la seule lumière que j'espérais voir briller, c'est la tienne, Bartholomé.
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Tout autour du lac poussaient des bungalows aux larges baies vitrées sur lesquelles était projetée l'image d'un crépuscule d'une beauté époustouflante. Une fois l'an, un saltimbanque du nom de Joseph projetait un film sur la façade blanche de notre église. Je crois bien que je regardai avec encore plus de fascination ce coucher de soleil que les frasques de Charlie Chaplin. De notre village, on voyait le soleil disparaître derrière la crête à seize heures, teintant furtivement le ciel d'un rose anémié, puis les étoiles scintillaient, nous signifiant que l'obscurité était tombée d'un coup. Ensuite, tout se déroulait à l'intérieur, derrière les fenêtres timbre-poste de nos chalets, éclairés à l'économie. Ici, la transition entre la nuit et le jour durait une éternité. C'était beau.
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