Un hivernage dans les glaces

C'est l'histoire d'un armateur, Jean Cornbutte, dont le bateau revient au port, mais malheureusement le capitaine, qui était aussi son fils, a disparu en mer dans l'océan glacial arctique. Il ne veut cependant pas croire en sa mort, pas plus que sa fiancée Marie (qui est aussi sa cousine...), si bien qu'ils partent à sa recherche. Mais leur bateau va se retrouver pris par les glaces si bien qu'ils vont être obligés de trouver un hivernage sur la banquise, d'où le titre du roman.

L'école primaire de mes enfants ayant fait l'acquisition de ce livre en un grand nombre d'exemplaires, j'ai eu le plaisir de le découvrir avec mon aînée (car avouons que ce n'est pas le Jules Verne le plus connu...) puis de le relire avec mon cadet (histoire de faire bonne mesure).

Pourquoi ce choix des enseignants alors que ce Jules Verne n'est clairement pas le plus susceptible de donner envie de lire aux enfants, cela reste un mystère pour moi... Car hormis sa brièveté, il n'a pas grand chose d'attirant, et surtout il emploie un vocabulaire de marine extrêmement complexe y compris pour un adulte.

Ce roman, l'un des premiers de Jules Verne (1851-55), devait d'abord s'appeler «Les Fiancés bretons» et déjà le jeune écrivain traite de l'actualité scientifique puisque l'anglais Parry a le premier hiverné dans les glaces en 1847-1848.
Le curé et Jean Cornbutte avaient convenu qu'au retour de Louis, le fils de ce dernier ne quitterait son brick «La Jeune Hardie» que pour se marier à l'église avec Marie. le bateau aperçu de loin, tous se précipitent, mais à l'arrivée, c'est le pavillon du deuil qu'arbore la corne de la brigantine. La chaloupe de Louis avait perdu de vue lorsqu'il avait voulu porter secours à un navire norvégien en détresse. Mais le père doute de sa mort de son fils et décide de reprendre le commandement de «La Jeune hardie» pour aller rechercher son fils en fouillant les îles Feroë et les fjords de Norvège. Une fois partis, on découvre que Marie s'est embarquée clandestinement et que le second, Valsing, amoureux d'elle, n'a peut-être pas recherché la chaloupe bien longtemps pour laisser Louis à son triste sort et pouvoir l'épouser. Bientôt on découvre une bouteille à la mer. Elle indique que les naufragés ont été entrainés par les courants vers le Nord. Jean Cornbutte se prépare à affronter les glaces, multiplie les provisions, embarque des chiens et des traineaux, et met le cap sur le Groenland entre les glaces, le brouillard, et mille périls qui se succèdent au cours des pages: des tempêtes au bris du gouvernail. Bientôt, les ils sont pris par les glaces et il faut hiverner par - 30°. Les recherches vers le Nord se poursuivent avec le traineau qui est aussi perdu, et c'est à pied qu'ils continuent, et découvrent finalement Louis et ses compagnons naufragés, presque tous en vie. Retour au bateau dans les mêmes conditions épouvantables. le scorbut s'installe. La zizanie aussi, les maigres réserves de nourriture sont pillées par certains. Vasling, le second, lorgne toujours Marie. Il fait maintenant – 42°, et pour se chauffer, on prélève du bois sur le bateau. Bientôt le groupe est attaqué par les ours blancs. Vasling et ses complices sont tués et Jean Cornbutte meurt de froid. «Jean Cornbutte avait quitté son pays pour retrouver son fils, et il était venu mourir sous ce climat affreux». L'hivernage continua jusqu'au départ, le 21 mai et le 16 août, «La Jeune Hardie» fut en vue de Dunkerke, signalée par la vigie. Toute la population du port accourut sur la jetée. Des deux messes que le vieux curé célébra les deux jours suivants, la première fut pour le repos de l'âme de Jean Cornbutte, et la seconde pour bénir les deux fiancés.

Ce livre n'est certainement pas un des grands romans de Jules Verne. C'est un agréable livre, cependant. Avec fraîcheur et talent, Jules Verne nous dépeint une petite aventure, et embarque le lecteur dans u!n flot de péripéties, agréable, qui ne déplaît pas au lecteur. En bref, un bon livre, pas un grand livre, mais un bon livre, avec un beau travail sur la structure dramatique. Je suis charmé.

Lectrices, lecteurs, bonjour !
📗📘📙
Un récit court et sympathique pour les débuts de l'auteur, déjà plein de péripéties et de rebondissements. Même si l'on retrouve l'amour et la trahison en fond de narration, le thème principal reste la survie en milieu hostile : comment une dizaine d'hommes (et une seule femme !) réussiront-ils à vivre sur la banquise, reclus dans un bateau gelé, durant tout un hiver boréal ? Aventure, action, exploration : on retrouve déjà les ingrédients d'une bonne histoire, même si l'ensemble manque un peu d'envergure à mon goût (normal pour une nouvelle, me direz-vous).
Il me semble que ce texte ait engendré plus tard "Les Aventures du capitaine Hatteras" en 1866, véritable roman celui-là, du même auteur et sur le même thème, que j'aurai sans aucun doute le plaisir de vous chroniquer un jour ou l'autre.

Edouard Jhil.
"Lisez ce que vous voulez, mais lisez !"
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Une lecture agréable et intéressante dans laquelle un père part à la recherche de son fils échoué quelque part dans les mers polaires...
L'équipage devra affronter un ennemi extérieur mais redoutable: le froid. Les descriptions du bateau coincé par les blocs de glace sont particulièrement impressionnantes; la nouvelle, malgré sa brièveté, sait capter l'attention du lecteur : un voyage maritime dans un milieu redoutable, une mutinerie inévitable et une histoire d'amour: tous les éléments qui font que ce récit a été intégré sans aucune modification dans "les Voyages extraordinaires" aux côtés de "Cinq semaines en ballon", "Vingt mille lieues sous les mers" ou encore "L'île mystérieuse".
En bref, ce récit est idéal pour les jeunes lecteurs qui souhaiteraient découvrir Jules Verne et fera passer un bon moment à tous ceux qui souhaitent lire un récit d'aventures!