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EAN : 9782356080646
120 pages
Editions de L'Escampette (16/01/2014)
4.11/5   9 notes
Résumé :
Les livres naissent bien avant l'écriture. C'est certitude. Je vivais alors dans le Nord du Mali. Des phrases montaient en moi que je ne retenais pas. C'était plutôt un chant, des psalmodies. Mes petits livres dansaient déjà autour des feux. Ils venaient lentement sous ma main puis repartaient vers un désert plus grand. Me fascinait cet étrange théâtre dont je mesurais si mal la portée. J'habitais chez un homme qui eût pu être mon père. J'avais pour maison sa terras... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Marcher est ma plus belle façon de vivre », beau titre qui attire, derrière lequel on découvre Joël Vernet, qui n'aime rien tant que l'errance. D'un voyage à l'autre, « regarder courir la vie changeante », la vie passagère, la vie éphémère. Il n'est pas de ceux qui possède une chambre d'écriture, il écrit n'importe où, au gré de ses vagabondages, dans de petits carnets et ce sont tous ces trésors glanés le long des routes qu'il nous offre plein de poésie, de rires d'enfants, au fil de ses "journées banales et merveilleuses".

« Hier, dans l'après-midi ensoleillé, le bonjour de trois coquelicots sur le mur gris d'un cimetière. » p 21

Ce recueil débute par une belle lettre envoyée de Sardaigne destinée au « Voyageur immobile » et se poursuit par ce qui ressemble à une suite de réflexions, de maximes « L'homme désaffecté » puis « La lumière n'est à personne » ( dédié à Christian Foustier, qui cherche la lumière dans la peinture).
p 42 « Au jour le jour, le plus bel emploi du temps. Ton art de vivre. N'avoir d'yeux que pour le désoeuvrement. Prairie de maximes, désert de pensées. Pour atteindre la nuit, son silence, son lit d'étoiles. Avant qu'ils ne bouclent tout dans leur cage, fassent de nous des oiseaux emmurés. »



La part la plus longue intitulée « La lumière dans les arbres » est composée de 7 chapitres où il semble prolonger et approfondir les réflexions précédentes qui paraissaient jetées à la volée sur le papier et revient sur les lieux de son enfance.
« Une telle douceur émanait des arbres, des feuillages , des papillons, au-dessus des myrtilles que nous cueillions dans l'enfance pour gagner quatre sous. Parfois, une libellule bleutée glissait dans ce silence somptueux, presque naturel, comme les mots que je n'avais cessés désespérément d'atteindre. » p 87 88

Joël Vernet écrit comme il respire, lancé dans « l'aventure des mots » : « Ils sont libres les mots, ils n'admettent aucune injonction. ils se méfient de la littérature.(…) Ils ont le mystère pour origine mais aussi l'épaisseur des conversations de la vie ordinaire. Ils sont le bien de tous, mais quelques-uns les embellissent par une sorte de grâce. Les mots sont notre souffle et seule la mort saura éteindre ce feu allumé par l'amour. » p 14

Joël Vernet est aussi un homme intranquille, vrai, vibrant, brûlant, un insoumis et un chercheur de lumière :

« La solitude : ton gagne-pain. Cet état dont personne ne veut. Vivre avec la pluie, toutes ces larmes en soi. p 22

« La vie est brève : mieux vaut donc aimer que détruire. » p 36
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Il y a des moments où l'on chamboule sa liste de lecture et on va piocher dans les dernières recrues.
C'est le cas pour Joël Vernet que j'ai découvert très récemment grâce à des Livres Rances et j'ai voulu me faire une idée. Au hasard du rayonnage en bibliothèque j'ai jeté mon dévolu sur l'un de ses nombreux ouvrages. Il a une cadence d'environ un à cinq livre par an depuis 1985 !
Celui ci paru en 2008 est composé de notes éparses où il n y a pas vraiment de fil conducteur et l'on se laisse porter par la légèreté. le début " Lettre au voyageur immobile" est un mélange de flashbacks et de moments présents en pleine nature. Puis "L'homme désaffecté" et "La Lumière n'est à personne" sont une succession d'aphorismes dont certains m'ont fait penser à Cioran le coté branlette intellectuelle (parfois) en moins. Avec une douceur exempte de bondieuseries, on se laisse emporter par cette poésie en prose au fil des pages à tel point que je l'ai quasi lu d'une traite.
On finit par divers volets de " La lumière dans les arbres" qui est une sorte de balade entremêlée de souvenirs parfois douloureux et de mélancolie. On atteint une sorte de point culminant sur la fin. Très belle découverte !
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Joël Vernet est un écrivain marcheur, de sa marche il tire ce beau petit livre constitué par 2 recueils de pensées et 2 récits. Au rythme de ses pas il choisit des mots tout en poésie, pour communiquer au lecteur sa passion pour la beauté de la nature nichée dans les petites choses, le minuscule, l'invisible, les heures ordinaires lorsque la lumière joue avec les arbres et que sonne le clocher d'une église. Il décrit son art de vivre fait de lenteur, de silence, d'observations, de contemplation mélancolique, du souvenir des êtres chers disparus. Il parle de son travail d'écrivain de l'ombre, d'écrivain silencieux. Quelle belle façon de vivre! C'est un savoureux plaisir de lecture.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
p 83 « Je devine l’écrivain dans le rire d’un enfant, dans l’envol d’un oiseau, dans la parole douce, dans le murmure du bienfait, je devine l’écrivain partout où nul ne l’imagine et lorsque je lis un livre, il est rare que ça ne sente pas le moisi, le savoir-faire, le savoir tout court et même parfois le mensonge, le remplissage. J’ai en horreur toutes ces courses d’écurie, ces foires marchandes. Elles avilissent ceux qui s’y prêtent. Elles éteignent les soleils qu’ils avaient en eux. Elles obscurcissent à jamais leur trajectoire.
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J’avais huit ans et je regardais l’immense car j’avais traversé les millénaires. De la fenêtre de la ferme, à l’étage, je voyais les arbres, des frênes, bruisser doucement près de la fontaine où, le soir, je conduisais le troupeau. Le monde était bleu, empli de clairvoyance. Au printemps, les hirondelles dansaient longuement devant les vitres et je bénissais celui qui leur avait indiqué notre toit, je remerciais ce dieu qui n’existait pas. On s’est beaucoup moqué des oiseaux au cours des siècles, de tous ceux qui les vénéraient, trouvant mièvres leurs louanges, leurs sottes adorations. Pourtant, le jour où nous écrirons, nous parlerons comme volent et chantent les oiseaux, nous aurons atteint les sommets d’une forme de perfection. En d’autres lieux, vers l’Orient, on les aime et on les protège, on en prend un soin infini. J’avais décelé tous les nids du village, les répertoriant sur un petit carnet et l’hiver je veillais à ce que le gel ne les brise, ne les détruise, espérant qu’au printemps ils seraient à nouveau un havre pour les hirondelles. Hélas, ils partaient souvent en poussière et je compris alors qu’il est vain de penser pouvoir bâtir sa maison pour l’Éternité. Nous habitons tous un toit nomade, pourquoi donc fermer nos portes à qui vient frapper parce qu’il a faim et froid ? Pourquoi donc clore notre vie entre quatre murs ?…
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L’oiseau, ce funambule. L’oiseau que tu vois, par la fenêtre, rabougri sur un fil. Maintenant, un nuage chinois lui masque les collines. Il vient ici chaque jour sur le poteau où il s’attarde un peu. Histoire, peut-être, d’établir le bilan de sa vie. Oiseau, mon compagnon, combien nous sommes près l’un de l’autre, pourtant extraordinairement séparés !
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Le ciel appartient à l’oiseau mais l’oiseau n’appartient à personne
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Vidéo de Joël Vernet
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