À mon réveil, des mots d’une langue qui m’était familière, viennent jusqu’à moi.
« – Voilà six plombes et une mèche qui crossent, dit une voix qui ne m’était pas inconnue ;… tu pionces encore. (Voilà six heures et demie qui sonnent, tu dors encore.)
» – Je crois bien ; nous avons voulu maquiller à la sorgue chez un orphelin mais le pantre était chaud ; j’ai vu le moment où il faudrait jouer du vingt-deux ; et alors il y aurait eu du raisinet. (Nous avons voulu voler cette nuit chez un orfèvre, mais le bourgeois était sur ses gardes ; j’ai vu le moment où il faudrait jouer du poignard, et alors il y aurait eu du sang ! )
» – Ah ! tu as eu peur d’aller à l’abbaye de Monte-à-regret… Mais en goupinant comme ça, on n’affure pas d’auber. (Ah ! ah ! tu as eu peur d’aller à la guillotine… Mais en travaillant de la sorte, on n’attrape pas d’argent.)
» – J’aimerais mieux faire suer le chêne sur le grand trimard, que d’écorner les boucards ;… on a toujours les lièges sur le dos. (J’aimerais mieux assassiner sur la grande route que de forcer des boutiques ; on a toujours les gendarmes sur le dos.)
» – Enfin, vous n’avez rien grinchi… Il y avait pourtant de belles fousières, des coucous, des brides d’Orient. Le guinal n’aura rien à remettre au sourgat. (Enfin, vous n’avez rien pris… Il y avait pourtant de belles tabatières, des montres, des chaînes d’or. Le juif n’aura rien à receler.)
» – Non. Le carouble s’est esquinté dans la serrante ; le rifflard a battu morasse, et il a fallu se donner de l’air. (Non. La fausse clef s’est cassée dans la serrure ; le bourgeois a crié au secours, et il a fallu se sauver.)
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Sous le règne de Napoléon, François Vidocq, le seul homme à s'être échappé des plus grands bagnes du pays, est une légende des bas-fonds parisiens. Laissé pour mort après sa dernière évasion spectaculaire, l'ex-bagnard essaye de se faire oublier sous les traits d'un simple commerçant. Son passé le rattrape pourtant, et, après avoir été accusé d'un meurtre qu'il n'a pas commis, il propose un marché au chef de la sûreté : il rejoint la police pour combattre la pègre, en échange de sa liberté. Malgré des résultats exceptionnels, il provoque l'hostilité de ses confrères policiers et la fureur des criminels qui ont mis sa tête à prix...
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