AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782702166918
416 pages
Calmann-Lévy (05/05/2021)
3.38/5   13 notes
Résumé :
Louise n'a pas encore treize ans quand la police du roi la déshabille en pleine rue de Brest. Son crime ? Elle porte une étoffe prohibée, une indienne. Toute l'Europe s'est prise de passion pour ces cotons tissés en Inde et peints de couleurs éclatantes. Mais la France les interdit toujours, en plein XVIIIe siècle ! La honte pousse Louise à s'enfuir de la maison de son tuteur, le chevalier Philippe de La Gambais.

Envoyé à sa recherche, Nicolas, un aut... >Voir plus
Que lire après Rêve d'indiennesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Le dernier roman de Colette Vlérick nous immerge dans la Bretagne du XVIIIème siècle, et plus particulièrement dans la Bretagne du négoce en nous faisant passer par les grandes villes portuaires que sont Brest, Lorient et Nantes et en nous racontant les destins de Louise et Nicolas, deux enfants de basse extraction qui sauront se faire une place dans la société de l'Ancien Régime.

Je connais assez bien Lorient et c'est pour le moins déconcertant de découvrir la ville au XVIIIème siècle. Une ville avec les mêmes noms de rue mais qui n'a pas du tout le même aspect car elle a entièrement reconstruite après la seconde guerre mondiale. On y voit la toute puissance de la Compagnie des Indes , la place que peut prendre la contrebande pour contourner les interdictions,...

Puis l'intrigue se déplace vers Nantes, autre ville au coeur du commerce international et plus particulièrement du commerce triangulaire qui permet l'enrichissement de France et l'expansion des colonies grâce aux esclaves achetés en Afrique contre des "pacotilles" fabriquées à dessein en métropole.

Le dernier tiers du roman m'a moins plu. On perd un peu de vue les personnages tandis que l'Histoire s'emballe (la Révolution…) et que les années défilent soudain à toute allure.

Le style de Colette Vlérick est toujours très agréable, quoique parfois un peu trop didactique. Mais comment raconter l'essor d'une industrie nouvelle sans en expliquer un minimum le fonctionnement ?

J'ai bien aimé ce roman qui m'a permis de poser un autre regard sur ma région.
Commenter  J’apprécie          270
Il pleut des trombes d'eau sur Brest, ville royale. Seule une petite silhouette tente dans le déluge de gagner les rives de l'Elorn, pour atteindre Plougastel. Une fille seule qui pourrait être traitée en bohémienne, en vagabonde par les gens de garde et envoyée en prison. C'est Louise, la soeur de lait d'Hervé, fils du riche et puissant Philippe de la Gambais, ancien militaire sous Louis XIV, qui fait respecter sa maison et ses gens, dans la ville comme aux alentours. Humiliée par la femme de son protecteur, elle s'enfuit de la maison pour éviter que la honte ne retombe sur la Maison de son protecteur.
Elle est rejoint par Nicolas qui a été chargé de sa sécurité et qui doit ramener Louise à Brest. Il ne sait ni lire ni écrire mais parle breton et a appris l'art de la dissimulation auprès de son père contrebandier, actuellement en prison à Lorient. Complètement désemparé par la naïveté et l'inconscience de la petite "chose" fragile qu'il doit protéger au prix de sa vie, il décide de rejoindre son oncle à Lorient et de placer sa protégée sous le protectorat de sa famille.
On rentre dès le premier chapitre dans ce récit initiatique où deux adolescents vont découvrir la vie et le monde des affaires de la Compagnie des Indes.
Nous découvrons les débuts des toiles de coton peintes venues d'Inde, qui transitent par les ports français, et qui font l'objet d'importants trafics "sous le manteau". Ces indiennes sont prohibées dans le royaume de France, sous la pression des marchands drapiers en toiles de lin et chanvre, et des soyeux lyonnais.
L'interdiction sera levée en 1759 par un décret de Louis XV et la fabrication de cette étoffe légère et colorée, dans diverses régions de France, va se développer.
On va apprendre comment sont décorés ces tissus de coton, à l'aide de blocs de bois sculptés enduits d'oxydes, notamment le rouge avec la garance, et le bleu extrait de l'indigotier, premiers procédés d'impression sur textile.
J'ai bien aimé ce roman historique de Colette Vlérick que j'ai découverte et j'ai été agréablement conquise par son écriture fluide et cet écrit romancé mais très documenté. Au cours de recherches généalogiques j'ai souvent lus des déclarations de naissance d'enfants "vêtus d 'une chemise et d'un bonnet d'indienne"; je connais maintenant cette période de l'Histoire française.
Commenter  J’apprécie          20
Sous Louis XIV les indiennes, ces toiles de coton tissées et peintes aux couleurs chatoyantes venues des Indes, étaient prohibées.

C'est sous la pression des marchands drapiers et des soyeux lyonnais, que ledit Roi a, pendant plus de 70 ans, interdit la vente, la possession ou le port de ces indiennes sous peine de lourdes représailles. La police du Roi était impitoyable lors de ses contrôles surprise et les sanctions étaient démesurées.

C'est ainsi que notre petite héroïne, Louise, se fait piéger et déshabiller en pleine rue car elle porte un manteau doublé d'indienne et quelqu'un, forcément, l'a dénoncée. Humiliée, elle s'enfuit de Brest ; inquiet, son tuteur, le chevalier de la Gambais, mandate Nicolas, le petit palefrenier, de la retrouver, de l'accompagner et de veiller sur elle, quoi qu'il en coûte. Pourquoi cet intérêt ?

Après une longue route pleine d'embûches, où un drame va les lier à jamais, c'est à Lorient que les deux jeunes gens arrivent ; la Compagnie des Indes y est basée et Nicolas s'y fait embaucher.

A l'époque, cette Compagnie réceptionnait, légalement, les bateaux chargés de ballots qui contenaient ces indiennes et autres marchandises en tous genres, mais pour ces tissus, ce n'était simplement qu'un quai de transit, ces indiennes étaient dispatchées vers les autres Pays. La contrebande et le marché noir allait bon train car ces cotons imprimés et colorés faisaient fureur dans toute l'Europe et en France particulièrement ; qui n'avait pas son intérieur, tentures, ameublement ou vêtements chez lui ?

Certains, de nos protagonistes, Nicolas et Antoine, visionnaires, voient là l'occasion de se former tant à la chimie pour les bains de couleurs, qu'à la technique d'impression sur coton vierge, en vue de créer leurs propres ateliers, une occasion unique de s'enrichir. Ambition et soif d'apprendre sont au programme pour Nicolas. Les manufactures nantaises finiront bien par voir le jour, ce n'est que question de Règne et il en sera.

Voilà sur quoi est basé ce roman, nos héros vont être pris dans ce tourbillon fait de secrets, d'aventures, voire de drames.

Juste un tout petit bémol, un peu long par moments, l'auteure nous emmène dans des parcours de villes aux noms de rues très détaillées, nous cite des pages d'Histoire extrêmement documentées, nous révèle des techniques de fabrication très pointues qui font que je m'y suis un peu perdue, mais ça n'engage que moi !

Quoiqu'il en soit, un ouvrage très enrichissant, où nous sont relatés, les us et coutumes de l'époque tant au niveau du peuple que dans la bourgeoisie, une vision sur le commerce en tout genre avec les autres Continents, le bagne, l'esclavage, les îles, les guerres contre les Anglais, etc., le tout sous trois Règnes, de Louis XIV jusqu'à la prise de la Bastille, la Révolution, voir les prémices de l'empire.

Je n'avais jamais lu Colette VLERICK, voilà qui est fait et j'en suis ravie, je la découvre avec ce livre historique, l'auteure y a fait un travail remarquable, des recherches extrêmement poussées, un pan d'Histoire qui n'est pas trop divulgué dans les manuels scolaires. Merci également aux Editions Calmann-Levy Territoires en particulier à Doriane pour son envoi en SP.
Lien : http://jose-lire-et-le-dire...
Commenter  J’apprécie          30
Nous découvrons les aventures de Louise, au 18ème siècle, arrêtée pour avoir porté une indienne (étoffe).
Nicolas va croiser sa route et ils vont faire un bout de chemin ensemble.
Ensuite Louise va travailler comme gouvernante et Nicolas fera différents emplois et finalement travaillera dans un atelier de fabrication d'étoffes nommées indiennes.
J'ai aimé le moment où Nicolas goûte un pain de sucre. Il est d'ailleurs expliqué qu'à cette époque à Nantes, il existe 4 raffineries de sucre.
Et Louise, elle, savourera un succulent breuvage de chocolat.
On apprend qu'une indienne est un tissu de coton venu des Indes.
En définitive, j'ai trouvé cet ouvrage assez ennuyeux, il ne m'a pas passionné et je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages.
Ce livre intéressera les amateurs d'histoire des textiles.
Commenter  J’apprécie          70
Je continue mes lectures de cette collection
Litterature de terroir d auteurs et autrice français.
Une très jolie découverte qui manquait à mon répertoire de Colette Vlerick que j aime bien
Ce titre m a interpellé .Le mot indienne et la Bretagne surligne rapport.
Je ne connaissais pas ce pan de l l'histoire quelle découverte.
Un livre dur fond historique la découverte villes bretonnes au XVIII siècle font de ce livre une lecture divertissante et enrichissante
Bref un chouette moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour mon premier voyage, nous devions prendre une cargaison sur la côte de Guinée, la livrer aux îles et revenir à Nantes.
- Vous voulez dire…
- Oui, des esclaves. Je n’en suis pas fier, croyez-moi. Tout le monde juge ce commerce normal, parfois même louable ! Mais on ne peut pas l’avoir fait sans comprendre que nous commettons un crime. Que l’Église le bénisse ne change rien à l’affaire.
Commenter  J’apprécie          90
A ce propos, savez-vous que le gouvernement soutient la contrebande de thé à destination de l’Angleterre ? Là-bas, on en consomme en grande quantité et l’introduction en contrebande représente un fort manque à gagner en impôts pour ce royaume qui nous veut tant de mal !
Commenter  J’apprécie          90
...Nicolas avait été stupéfait par le nombre d'opérations nécessaires, d'abord à la préparation des cotons, ensuite à leur impression. Les toiles passaient d'abord quelques jours dans de grandes cuves d'eau maintenue tiède, même si elles avaient déjà été blanchies après tissage. Là, il s'agissait de les débarrasser de la moindre impureté qui gâcherait le travail. Cela servait aussi, lui avait-on expliqué, à ouvrir les pores des fibres pour faciliter l'absorption des substances colorantes.
Commenter  J’apprécie          20
-Louise, écoutez-moi bien : c'est notre dernière chance de revenir. Quand nous aurons passé la rivière, comprenez que nous serons seuls au monde. Votre famille est au loin et vous ne savez pas comment la retrouver. J'ignore comment vous vous imaginez le monde mais vous vous trompez, j'en suis certain. Il est immense, peu accueillant pour les pauvres et les isolés, surtout pour les femmes. Vous n'avez aucune idée de ce qui vous attend. Vous devriez avoir très peur.
Commenter  J’apprécie          10
Oui, j'appartiens à la caste de ceux qui se sont seulement donné le mal de naître. Parmi nous, beaucoup jugent que leur naissance leur octroie tous les droits. Ils se trompent, Nicolas. La naissance ne nous donne aucun droit, seulement des devoirs, à l'égard du roi, de nos ancêtres mais aussi de tous ceux qui sont nés sans nos privilèges. Nul ne doit éprouver honte ni fierté de sa naissance, Nicolas, mais nous devons nous efforcer d'honorer le nom qui nous a été légué. Je réfute que les fautes des parents retombent sur leurs enfants. Cela constitue une injustice majeure. La fierté de nos succès appartient à nos ancêtres. Seul le déshonneur nous appartient tout entier.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : bretagneVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (30) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3202 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..