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EAN : 978B0092KZ1GM
Unknown (17/11/2011)
4.31/5   42 notes
Résumé :
Charles Ephrussi, qui inspira à Proust le personnage de Swann, fut le patriarche d'une des plus grandes familles de la bourgeoisie juive du XIXe siècle. Amis de Schnitzler, d'Hofmannsthal, mécènes des impressionnistes, les Ephrussi menèrent grand train entre Paris et Vienne jusqu'à ce que le pillage nazi et la guerre les précipitent dans la tragédie De leur splendeur, égale en son temps à celle des Rothschild et des Camondo, rien ne survivra, sinon une étonnante col... >Voir plus
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Parfois les pépites se cachent derrière une couverture anodine, un auteur inconnu et il faut l'intervention d'une présence amie dans les allées d'une librairie pour qu'elle aboutisse entre vos mains. Petit miracle et infinis remerciements car j'ai passé l'un de mes meilleurs moments de lecture à parcourir ce récit incroyable, érudit, passionné, d'une richesse folle, qui réunit Histoire, arts et littérature.
L'auteur est un descendant d'une des plus illustres familles de la bourgeoisie juive du 19ème siècle, la famille Ephrussi. Financiers, hommes d'affaires, mécènes et collectionneurs, les Ephrussi furent des témoins et acteurs privilégiés des mouvements artistiques de la fin du 19ème et début du 20ème siècle, parfois immortalisés dans les livres des auteurs qu'ils côtoyaient. Charles Ephrussi, le patriarche fut ainsi l'un des modèles qui inspirèrent Proust pour le personnage de Swann. de cette splendeur saccagée par la seconde guerre mondiale il ne reste que des ruines, un emblème encore gravé dans une pierre du fronton de l'un des hôtels particuliers de Paris ou de Vienne. Et une formidable collection de miniatures japonaises, les netsuke, figurines sculptées d'une rare finesse. C'est d'ailleurs le point de départ de ce récit, alors que l'auteur en hérite à son tour et qu'il entreprend de retracer leur parcours et la façon rocambolesque dont elles ont échappé aux razzias nazies.

"La transmission des objets contient toujours des histoires. (...) Je me demande ce qui m'a été légué en même temps que ces petits objets japonais."

Le moins que l'on puisse dire c'est que Edmund de Waal a bien fait de se poser la question et encore mieux d'investiguer et de raconter. Son récit nous promène d'Odessa (berceau de la famille) à Tokyo en passant par Paris et Vienne les deux bases arrière des Ephrussi dont l'histoire se confond avec celle de l'Europe et fait même écho à des événements très récents. Les investigations de l'auteur empruntent des chemins classiques, albums photos, correspondances familiales, archives mais passent également par la littérature, Proust ou Rilke ayant largement dépeint la bourgeoisie et ses acteurs. L'auteur fait revivre chaque époque et ses protagonisL'auteur fait revivre chaque époque et ses protagonistes au caractère bien trempé, de la magnificence des salons à la violence des pillages et des expropriations. Ce que l'auteur met au jour c'est aussi l'existence d'un antisémitisme latent et assumé à travers les portraits littéraires de la famille Ephrussi, reflet de la réalité de tout un pan de la société. de cela, le destin de la famille et les questionnements de l'auteur sont indissociables.

Cet ouvrage se lit comme le plus addictif des romans, à la fois enquête historique, exploration artistique, passionnante saga familiale et hommage à l'art ancestral de la fabrication des netsuke. Un régal de bout en bout, et de quoi faire le bonheur de tout amoureux des arts, des lettres et du 19ème siècle.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Épopée historique à la poursuite d'objets mystérieux, cet ouvrage sobre et riche semble réunir les mêmes vertus que les objets qui en forment le coeur, les netsuke. Par une narration intelligente et créative, l'auteur nous fait revivre des séquences d'une histoire éparse et universelle, celle de l'intelligentsia aristocratique qui se développe à la fin du XIXème siècle et qui fait face aux bouleversements d'un siècle en pleine transition.
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L'auteur est le descendant d'une famille de commerçants, puis de banquiers qui s'illustra du milieu du XIXème siècle à la seconde guerre mondiale, les Ephrussi. Originaires de Russie, ils devinrent vers 1850 riches grâce au commerce du blé à Odessa. Pour les affaires, les générations suivantes allèrent à Paris, Londres, Vienne et Francfort. Un des descendants, Charles, qui sera immortalisé plus tard par le personnage Swann de Marcel Proust, se mit à collectionner des tas d'objets et de peinture, et notamment des netsuke, des petits personnages en ivoire qui servaient à tenir les cordons des bourses sur les kimonos. Il fit donc plus tard de sa collection à ses cousins d'Autriche. Au fil de ce livre, nous allons à vivre à Paris fin du XIX ème siècle, puis en Autriche jusqu'à 1938, et en fin au Japon de 1947 à aujourd'hui en suivant le déplacement de ces petits personnages, une occasion de retracer la vie des cette famille qui a survécu aux guerres, mais a perdu sa richesse. C'est une fresque à la fois familiale, historique, sociétale et artistique qui nous fait découvrir Paris, Londres et Tokyo à trois époques différentes.
Aujourd'hui les netsuke, propriété de l'auteur sont en Angleterre. A quand la suite des aventures ?
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Le lièvre aux yeux d'ambreEdmund de Waal

Edmund de Waal est le dernier détenteur de la collection de sculptures miniatures de sa famille, les netsukes.
Sensible à l'histoire des objets, il va décider de retracer le parcours de cette collection (264 éléments) et par là même celui de sa famille, la très riche famille Ephrussi.
Partie d'Odessa, les jeunes hommes de la famille Ephrussi ont développé les activités commerciales et bancaires aux quatre coins de l'Europe.
Charles, qui servit de modèle à Proust pour le personnage de Swann, s'installe à Paris et constitue la collection de Netsukes qui va traverser l'Europe tout au long du siècle.
A travers le destin du famille, Edmund de Waal retrace l'Histoire si bouleversée de notre XXe siècle.
Une enquête qui se lit comme un roman tant cette histoire est romanesque.
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l'auteur nous emmène dans une aventure, le parcours d'une collection d'objets d'art depuis son acquisition jusqu'à aujourd'hui. Cette lecture m'a beaucoup marqué, il est difficile de passer à un autre livre.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Henk, lui, savait faire danser les chiffres. Mon père prétendait qu'il était capable de parcourir trois colonnes, d'en retrancher une autre et de proposer un total (juste) avec le sourire. Simplement il se croyait en mesure de réussir ce tour de passe-passe avec l'argent.

Page 301.
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Les netsukes sont trop nombreux pour être décomptés, on n'est même jamais sûr de les avoir tous vus. Et c'est là tout le charme de ces jouets dans leur vitrine tapissée de miroirs, qui se démultiplient à l'infini. Ils forment un monde complet, un espace autonome où jouer, jusqu'à ce qu'arrive l'heure de les remettre à leur place.

Page 232.
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Vienne avait toujours été si propre. Désormais on n'y voit qu'affiches et placards, tracts et manifestations. Iggie se rappelait qu'avant la guerre, un jour où il avait laissé tomber un emballage de crème glacée sur une allée gravillonnée du Prater, il s'était fait sermonner par sa nourrice et par plusieurs messieurs à épaulettes. À présent, il se fraie un chemin jusqu'à l'école parmi les détritus d'une ville instable, bruyante et agressive.

Page 274.
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Le couple rend visite à l'oncle Maurice et à la tante Béatrice, dans leur nouvelle villa Île de France au Cap-Ferrat - devenue plus tard la villa Ephrussi-Rotschild. Ils y admirent la collection de peintures françaises, le mobilier français Empire, les porcelaines françaises. Ils s'extasient sur les aménagements des jardins, où l'on a aplani des collines et creusé un canal pour imiter l'Alhambra. Les vingt jardiniers portent un uniforme blanc.

Page 202.
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Et si vous étiez jeune, juif et riche, vous ne pouviez pas circuler dans Vienne sans être observé par un des membres de votre prolifique lignée. Le moindre de vos faits et gestes risquait d'apparaître dans un journal satirique. En résumé, Vienne fourmillait de commérages, de caricaturistes... et de cousins.

Page 182.
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Vidéo de Edmund de Waal
Quand Proust crée le personnage de Swann
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