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EAN : 9782253049548
Le Livre de Poche (17/07/1997)
3.46/5   13 notes
Résumé :
Tous les soirs, après leur service, les flics de l'équipe de jour de la Rampart Division de Los Angeles vont s'abreuver chez Leery, un bar baptisé "La Maison des souffrances" par les policiers assoiffés qui le fréquentent.
Le long du comptoir s'alignent le Tchèque-en-bois, sorte de géant obtus ; Jane, la femme-flic ; Ronald-le-Fripé, à deux jours de la retraite ; Mario Villalobos, l'inspecteur. Entre deux soûleries monumentales, ils se goinfrent gratis dans l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Lorsque les policiers se lancent dans l'écriture pour partager les aléas de leur profession, c'est bien souvent par le biais d'une main-courante romancée qu'ils restituent les vicissitudes d'un quotidien qui laisse entrevoir la pénibilité d'un métier résolument tourné vers l'humain avec tout ce que cela implique en matière de détresse sociale souvent insoupçonnée. Une compilation tragi-comique d'anecdotes qui nous permettent d'appréhender un univers plutôt sombre dans lequel évolue des agents en uniforme proche de la rupture à force de se confronter à une misère sociale bouleversante. On pense par exemple à Kent Anderson avec Chiens de la Nuit qui nous entraîne dans un quartier défavorisé de Portland où il a exercé comme patrouilleur durant plusieurs années. Dans un contexte similaire il convient également de s'intéresser à James Wambaugh qui a été officier de police durant 14 ans au sein du LAPD avant d'écrire de scénarios et des romans dont Soleils Noirs, publié en 1983, qui présente la particularité de concilier cette fameuse main-courante de policiers uniformés avec une enquête policière qui sort résolument de l'ordinaire.

A Los Angeles en 1981, les flics de la Rampart Division ont pris l'habitude de se réunir tous les soirs dans un bar obscur du quartier qu'ils ont baptisé La Maison des Souffrances et qui est devenu une annexe du commissariat. Une sorte d'exutoire dantesque où l'on picole sec tout en se remémorant, dans une atmosphère débridée, les interventions de la journée. Mais les lendemains de cuite sont difficiles et il faut retourner patrouiller en parcourant les rues du secteur pour régler des affaires plus sordides les unes que les autres tout en tabassant les petits délinquants les plus récalcitrants. Mais parfois on peut tomber sur une affaire qui sort de l'ordinaire comme cette prostituée camée que l'on a balancé du toit d'un hôtel sordide. Qu'a-t-elle à voir avec ce vieux détective privé que l'on a retrouvé mort dans un motel ? C'est le sergent Mario Villalobos qui est en charge de l'enquête. Il pourra compter sur une belle équipe de bras cassé dont le Tchèque, le plus gros, le plus grand et le plus mauvais des flics du LAPD.

Voici le portrait acide d'une bande de policiers dégénérés qui se sont parfaitement adaptés au contexte d'un quartier misérable qu'ils parcourent à longueur de journée en se coltinant toute la misère du monde qu'ils doivent absorber du mieux qu'ils peuvent. Alors bien sûr Joseph Wambaugh évoque la corruption, les petites combines foireuses et les tabassages en règle pour des flics en rupture soignant leur mal de vivre à coup de cuites carabinées. le tableau n'est donc guère flatteur et serait même plutôt sombre s'il n'y avait pas cet humour grinçant qui traverse le roman d'un bout à l'autre. L'auteur nous transporte ainsi dans un univers à la MASH version police avec une intrigue habile et surprenante à la fois puisqu'elle intègre des scientifiques en lisse pour le prix Nobel et des espions russes. Et il faut toute l'habilité de James Wambaugh pour faire en sorte que tous ces éléments tiennent la route dans un récit d'une étonnante cohérence.

Sans concession, sans jugement et surtout sans justification, Joseph Wambaugh parvient à capter avec beaucoup de justesse les personnages ainsi que l'ambiance particulière qui règne au sein de cette brigade de Los Angeles. Mais au-delà des excès et des frasques de ces policiers hauts en couleur, l'auteur s'emploie à dépeindre leur quotidien qui est loin d'être une sinécure avec son lot de réquisitions rocambolesques, parfois démentes qui virent souvent au tragique. Ainsi, par le biais d'une écriture toute en retenue, mais extrêmement précise qui s'abstient de tout sentimentalisme, on perçoit d'ailleurs tout l'attachement et l'affection que l'auteur porte pour ceux dont il a partagé l'expérience durant tant d'années. Avec un texte qui reste encore très actuel, Joseph Wambaugh s'attache également à rendre hommage aux femmes qui ont embrassé une carrière dans les forces de l'ordre en s'arrêtant sur deux fortes personnalités féminines qui se révèlent toutes aussi efficientes, si ce n'est plus, que leurs collègues masculins tout en subissant leurs réflexions oiseuses voir misogynes.

Bien plus lumineux que son titre ne le laisse paraître, Soleils Noirs est un roman qui concentre noirceur et éclats de rire dans le cours d'un récit dynamique fichtrement bien écrit.



Joseph Wambaugh : Soleils Noirs (The Delta Star). Editions Archipoche 2016. Traduit de l'anglais par Jacques Martinache.

A lire en écoutant : Riot van de Arctic Monkeys. Album : Whatever People Say I Am, That's What I'm Not. Domino Records 2016


Lien : http://monromannoiretbienser..
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Au début des années 1980, entre deux cuites à « La maison des souffrances », leur bar de ralliement, les flics de la Rampart division sillonnent les rues du quartier pour, faute de maintenir l'ordre, au moins limiter le désordre. Ce n'est pas toujours facile dans une ville peuplée d'un nombre assez imposant de tarés dont une bonne partie est d'ailleurs constituée de policiers, à l'image de l'immense Tchèque habité par une envie tenace d'exécuter les suspects ou de Hans, le policier de la brigade canine victime de mimétisme et qui devient, à l'image de son fidèle rottweiler Ludwig, éjaculateur précoce. Et pendant ce temps, même si l'époque se veut être celle de la Détente, l'inspecteur Mario Villalobos, d'origine galloise, traque le tueur d'une prostituée dont il soupçonne qu'il pourrait être un espion russe.

C'est donc à du Wambaugh pur jus que l'on a droit dans Soleils noirs. À savoir des anecdotes du quotidien des flic du LAPD, sortes de créatures issues de quelque mythologie païenne, dont les histoires tragiques ou comiques relèvent de la chanson de geste loufoque, qui viennent se greffer habilement sur un fil conducteur constitué par une enquête qui tranche quelque peu avec la routine – pour peu que l'on puisse vraiment parler de routine.
Tentatives d'assassinats sur des suspects, repas à l'oeil dans les restos du coin, poursuites épiques, massages cardiaques mortels, mais aussi misogynie, alcoolisme, dépressions et horreur au quotidien se succèdent donc tout au longs de 250 pages sans rupture de rythme. C'est que Wambaugh sait manier l'humour noir comme personne et est un excellent conteur. Et s'il éprouve de toute évidence de l'empathie pour les flics qu'il décrit, il n'élude pas la bêtise crasse d'une grande partie de ces personnages qui ne se différencient souvent des délinquants bas du front qu'ils pourchassent que par le fait qu'ils portent un uniforme.
Enlevé, trépidant, parfois dur et souvent hilarant, Soleils noirs n'a pas vieilli et apparaît sans doute – car je n'ai pas tout lu de lui – comme l'un des meilleurs romans de Wambaugh.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Une plongée dans les fonds policiers de Los Angeles qui vaut par la verve et l'humour de l'auteur. L'intrigue en elle-même n'offre aucun intérêt mais c'est très plaisant à lire
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Vous lui connaissiez des amis, à Missy ?
- Non...enfin si, mais pas chez les VRAIES filles. Elle était copine avec une tante qui s'appelle...qui s'appelle...Dagwood, je crois. Ouais, Dagwood. Je l'ai vu une ou deux fois avec Missy quand elle bossait autour de Sunset et La Brea. Il ressemble assez à une gonzesse pour être un travelot, mais il porte des fringues de bonhomme - du moins, quand je l'ai vu, il en portait.
- Vous savez où je peux le trouver ?
- Il y a quelques bars à tantouzes dans le coin, répondit la prostituée en haussant les épaules. Bon, faut que j'y aille, maintenant. J'ai pas encore fait un rond de la journée.
- Tenez, voici ma carte.
- J'espère que vous le coincerez. J'aime pas les dingues qui balancent les filles du hauts des toits. Le boulot est déjà assez pénible comme ça...
- Si vous décidez de porter plainte contre votre mac, téléphonez-nous, suggéra Villalobos. Personne n'a le droit de vous transformer en cendrier.
- Bah ! il est seulement vache quand je bosse pas. Si je file doux, c'est un vrai amour !
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