Et c'est comme ça que tout a commencé. On s'est agités. On a fait des trucs. plutôt que de rester sur le pas de la porte, d'affronter l'obscurité et de réfléchir, au risque de trouver la vérité et de comprendre, on a tourné le dos à la nuit, refermé la porte et on s'est mis à faire des choses, à remuer de l'air : Défaire les bagages. Examiner le réfrigérateur. Allumer un feu. Apprendre à faire marcher les lampes à pétrole. Tisonner le feu, ça occupe, surtout quand le bois est tellement vert qu'il grésille au lieu de brûler. Inventorier des provisions. Décider ce qu'on allait manger. Préparer à manger. Faire l'amour. Faire des projets. S'agiter, quoi.
Je me demande si ça n'est pas pareil pour beaucoup de gens. Ils se sont gourés de chemin à un moment donné, ils sont perdus sans rémission dans les bois, alors ils s'agitent, ils s'agitent frénétiquement pour n'avoir pas le temps de réfléchir. Parce que réfléchir, ça ne facilite pas les choses, ça vous flanque le bourdon, et de toute façon, il n'y à rien à faire. Rien à faire.
Et puis au bout d'un certain temps, on s'accoutume au mauvais chemin, on y prend même goût; d'ailleurs on n'a pas le choix. Et si brusquement quelque chose se détraque et qu'on le perde, ce chemin-là aussi, on se met à le regretter.
J'ai l'impression que le monde est une vaste charrette bringuebalante où on serait tous entassés les uns sur les autres, et moi par terre, pas content d'être placé là où je suis, avec tout le monde qui me marche dessus, alors j'ai voulu me relever, trouver une position confortable, et à force de me démener, tout ce que j'ai réussi à faire, c'est me flanquer à bas de la charrette.
Le réfrigérateur est toujours intéressant. Un nombre surprenant de gens rangent leur argent dans la cuisine et beaucoup le cachent dans le frigo. Pour avoir de l’argent frais, je suppose.
Cercle polar : quand les héros s'incrustent. .Cercle polar : quand les héros s'incrustent. Allez savoir pourquoi ! Il arrive parfois q'un héros s'impose à un auteur, jusqu'à ne plus le quitter, jusqu'à vieillir ensemble. le phénomène n'est pas nouveau. Philip Marlowe et Raymond Chandler, Agatha Christie et Hercule Poirot, Arthur Conan Doyle et Sherlock Holmes sont des couples mythiques. Et le phénomène se poursuit, plus encore peut-être depuis le succès des séries télévisées. Fred Vargas et son commissaire Adamsberg, Michael Connelly et Harry Bosch finiront pas fêter leurs noces d'or pour le plus grand bonheur de leurs lecteurs. Car le plaisir est grand, en ouvrant chaque nouvel épisode de leurs aventures, de prendre des nouvelles de ces amis de papier comme on s'inquiète de la santé de nos proches. Matt Scudder va-t- il replonger dans l'alcool, se demandait-on à chaque épisode de la série de Lawrence Block. Ces héros que l'on dit récurrents sont plus nombreux que jamais, en voici trois que vous ne connaissez peut-être pas encore... « le Joker » de John Burdett (Presses de la Cité) « Une affaire d'hommes » de Todd Robinson (Gallmeister) « Aux vents mauvais » de Elena Piacentini (Au-delà du raisonnable)
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