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EAN : 9782282301587
224 pages
Denoël (25/11/1977)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Toutes nos angoisses, toutes nos misères viennent de ce que nous vivons dans l'illusion d'être des individus séparés,
coupés des autres, de la nature, du cosmos, nous dit Alan Watts,
alors que nous sommes des manifestations du divin.
Il nous propose une vision renouvelée
des religions, en des points de vue inattendus et fascinants. Ecrit avec verve, humour et enthousiasme, nous présentons ici
un des textes fondamentaux de l'un des ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un livre qui propose un voyage audacieux au-delà des frontières classiques de la théologie. Il ouvre des perspectives qui méritent le détour.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Au même moment, je deviens conscient de ces Yeux qui me regardent directement à travers ma tête; des Yeux qui atteignent jusqu'aux replis les plus honteux de mon âme, qui bientôt semblent m'entourer de toute part qui me voient de l'extérieur comme de l'intérieur, jusqu'à ce que tout ne soit plus qu'un seul Oeil. Et comme il n'y a ni sourcils ni visage, il m'est impossible de dire qu'elle est l'expression de cet Oeil. Il ne fait que regarder, ce que je ne peux supporter. Je tombe sur le sol, je m'y roule, je ferme les yeux, je me couvre la tête. L'Oeil arrive alors sur moi du plus profond de moi-même, plus vaste que jamais, remplissant tout l'espace imaginable.
Il n'y a nulle part où aller, absolument nulle part. Il n'y a même plus un centimètre carré sur lequel se tenir ou derrière lequel se cacher. Le seul lambeau de moi qui reste est juste ma terreur, une terrible envie de fuir cet Oeil. Il n'y a plus rien à faire : seul, l'Oeil est là, qui regarde. Ma terreur ne peut se réfugier nulle part, personne ne peut venir calmer mes sanglots, aucune ombre ne peut me cacher, aucun trou n'est là pour ensevelir mon corps. Et, juste à cet instant, je suis l'Oeil.
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Savoir cela revient en termes de jeu de cache-cache, à avoir trouvé le "chez-soi", le "chez-soi éternel" des chrétiens, et la libération de la moksha des hindouistes. Ni l'un ni l'autre ne sont à prendre au sens littéral, soit comme un éternel service religieux d'un côté, soit de l'autre, comme une disparition permanente du monde des formes et des manifestations. Car la mort par laquelle il faut passer pour avoir la vision de Dieu est la mort de la fausse identité, et en se retirant du monde, on ne fait que retirer du jeu, tel personnage particulier, untel, que je prends pour mon seul et unique moi. Quant au reste, l'immense et splendide féerie électrique qu'est l'univers peut continuer sans cesse, même vieille histoire répétée avec une inépuisable inventivité pour la renouveler; couleur, musique, complexité des modèles, beauté et terreur, amour et tragédie, canards dans l'aube d'un lac, mouettes affrontant la tempête, torsades des flammes du foyer, et cette merveille, ce bijou, l'œil qui contemple tout, tout pétri des possibilités sans fin du jeu du oui-et-non.
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Il me semble cependant qu'après quelques centaines d'années, je pourrais bien en avoir assez d'éprouver toujours la sensation " d'avoir-été-déjà-ici". Il est clair que ceux qui font de l'individualité éternelle la valeur suprême n'ont pas suffisamment réfléchi à ce qu'ils souhaitaient.

Un tel souhait est comparable au désordre grandissant de Manhattan, la ville qui s'agrandit par le haut. Mais elle atteint un point de non-rentabilité, lorsque, passé une certaine hauteur, les gains en espace s'annulent par la multiplication des ascenseurs dans les étages du bas. En d'autres termes, prolonger, indéfiniment, l'individu est un projet nocif, - architecturalement, biologiquement et psychologiquement. L'entité qui est supposée se prolonger n'est pas l'individu, mais quelque chose de plus grand à quoi il appartient, comme les cellules appartiennent à notre corps.
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Je n'ai donc plus besoin de me faire de souci pour moi. (En aucun cas et à aucun niveau). Car dans le jeu cosmologique de cache-cache, je suis "Cela". Et je dois laisser aller les choses: les apparences peuvent bien succéder aux apparences, les oublis aux disparitions et aux transformations, et les annihilations à de soudaines explosions dans une lumière de nulle part. Nul besoin de se souvenir, car quelle que soit sa forme, c'est toujours "Je" qui "suis ici", et la mort miséricordieuse est là qui me délivre encore et toujours de l'ennui de l'immortalité. Nul besoin non plus de s'agripper ou de croire à ce "Je suis" éternel, fondamental. Car il est ce qui est: avant lui, pas d'avant, après lui, pas d'après et en dehors de lui, pas de dehors.
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Simplement, le "je" véritable dans le cercle lumineux, et au-delà, n'est rien moins que tout ce qui est. Je n'existe évidemment qu'en relation avec chaque chose autre que moi qui existe; mais je n'ai pas établi cette relation en venant de quelque extérieur, comme si tout ce qui existe d'autre que moi m'était étranger ou était étranger aux autres. Je n'ai pas surgi dans cet univers comme un oiseau se pose sur une branche, venant de limbes non identifiés. J'ai poussé sur cette branche comme une feuille. Car je suis quelque chose en quoi tout participe, je suis tout un processus, agitant un drapeau appelé "moi" et s'écriant : "Hou-Hou!"
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