AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Aline Azoulay (Traducteur)
EAN : 9782757821718
346 pages
Points (28/04/2011)
3.7/5   22 notes
Résumé :

A 25 ans, Rachel, descendante d'esclaves, rêve de quitter son emploi dans une pension pour épouser Isaac Dupree, le fils de la patronne, soldat buffalo bientôt libéré de l'armée. Rachel, très amoureuse, obtient de lui une promesse de mariage contre la terre qu'il pourra réserver en son nom.

Que lire après L'histoire très ordinaire de Rachel DupreeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Vous avez aimé la petite maison dans la prairie ? Vous allez adorer la petite maison dans les Badlands . Exit les Ingalls , bonjour la famille Dupree .

Rachel , cuisinière expérimentée à la solde de Mme Dupree à Chicago , rêve d'ailleurs . Ses espoirs se matérialiseront sous les traits d'Isaac , fils prodigue des Dupree enrôlé dans une armée qu'il s'apprête à quitter pour devenir propriétaire terrien dans le Dakota du Sud . L'homestead act* lui conférant d'emblée 80 acres , elle le convaincra de l'épouser en lui proposant d'y accoler les siens soit un total de 160 acres totalement dévoués au bétail et au blé . Réticent au départ , ils s'accorderont sur un an de vie commune , un an pour le convaincre qu'elle est bien plus qu'un capital agricole à ses yeux...

Si la ténacité d'Isaac force le respect , la pierre angulaire de ce récit est à n'en pas douter Rachel , épouse et mère émérite . Un superbe récit de femme amoureuse tiraillée entre ses rêves de jeunesse et l'implacable réalité des Badlands . L'aridité qui sévit cette année-là assèche aussi bien les terres que les volontés les plus farouches qui en viennent à remettre en question un style de vie pourtant éprouvé . Fuir et sauver sa nombreuse progéniture au risque de perdre son époux ou s'entêter et subir une sècheresse historique à laquelle bon nombre de ses gamins ne sauraient survivre . le coeur ou la raison ? Alternant passé nostalgique et présent harassant , l'auteure esquisse le portrait d'un coeur pur totalement dévoué à sa tribu qu'elle dirige de main de maître tout en assurant les travaux quotidiens inhérents à une telle exploitation agricole . Souvent découragée , jamais abattue , Rachel n'a de cesse de cultiver le goût de l'effort afin de briller encore et toujours dans les yeux de son taiseux de mari qui , lui , poursuit inlassablement son rêve d'égalité raciale dans une contrée hostile où les fermiers noirs ne sont pas légion .
Un formidable récit sur l'ambition dévorante d'un homme tentant d'échapper à sa condition et le courage d'une femme aux vertus féministes affirmées qui , elle , assume pleinement ses origines . Et que dire des nombreux tableaux parsemant cette aventure terrienne , exaltations suprêmes d'une liberté nouvelle chèrement acquise ?

L'Histoire Très Ordinaire de Rachel Dupree : un premier roman qui en sort terriblement...

* le Homestead Act est une loi des États-Unis d'Amérique, signée par le président Abraham Lincoln le 20 mai 1862. Elle permet à chaque famille pouvant justifier qu'elle occupe un terrain depuis 5 ans d'en revendiquer la propriété privée, et ce dans la limite de 160 acres (soit 65 hectares). Si la famille y vit depuis au moins 6 mois, elle peut aussi sans attendre acheter le terrain à un prix relativement faible de 1,25 dollar par acre (soit 308 dollars pour 1 km², c'est-à-dire 100 hectares !).
Source Wikipédia .
Commenter  J’apprécie          341
Comme n'importe quelle femme, Rachel, cuisinière chez une noire qui a gravi les échelons de la société en ouvrant une pension pour noirs dans la ville de Chicago, a des rêves. Qu'Isaac, le fils de sa patronne, la remarque. Il ira jusqu'à l'épouser, parce que dans cette Amérique qui s'émancipe, toute personne vaut de la terre, même une femme, même une noire. Et son rêve adoptera la forme d'une transaction, mais qu'importe, il prendra forme.

Son autre rêve : avoir une maison en rondins, signe d'aboutissement. Rachel est une femme forte, travailleuse et courageuse, et au fil des saisons dans les terres ingrates des Badlands (Dakota du Sud), elle gagnera le respect –une forme de l'amour- de son mari, et fera sortir de terre, à la force de ses bras, sa maison en rondins tout en élevant ses enfants.

Une vie accomplie. Ou presque.

Le climat n'épargne personne, et la sécheresse est la même pour tous, que l'on soit blanc, noir ou indien.
Dès le début in medias res, l'on sent, sous l'âpreté de la plume d'Ann Weigardber, fidèle reflet de l'aridité des terres, que Rachel est une femme comme les autres mais que, comme bon nombre de femmes de l'époque, elle est extraordinaire, même si l'Histoire les a oubliées. L'auteure ne nous narre pas de grands combats, ne nous livre pas une histoire pleine d'aventures. Elle se contente de porter son regard sur le destin de cette femme, et avec brio nous relate son combat, sa survie alors qu'elle porte à bout de bras ses enfants et son mari –qui pour égaler les blancs veut toujours plus de terres, n'hésitant pas à mettre sa famille en danger.

Le regard est critique sur cette société qui se cherche et dans laquelle, en apparence, les femmes ne sont que des pions, alors qu'elles sont finalement des piliers sur lesquels prendre appui, sur ces blancs qui se croient supérieurs aux noirs qui eux-mêmes se croient supérieurs aux indiens, même si, comme le constate Rachel, le même sang coule dans leurs veines.

Je m'attendais à lire une saga, une épopée, et j'ai lu le destin bouleversant et dramatique d'une femme, et je n'ai pas été déçue. L'auteure a eu le talent de la sobriété des mots pour transcrire les émotions, et c'était suffisant. Une belle découverte...
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          70
J'ai des pépites dans ma PAL et quand j'en ressors une, je me demande toujours pourquoi j'ai tant attendu pour la lire .. En voici une, âpre et dure, mais terriblement prenante. La gorge se serre dès le début en voyant la misérable vie de Rachel, si courageuse, si démunie et on n'a de cesse de la terminer.

Rachel est une jeune noire, servante chez Madame Dupree, une femme acariatre qui se croit très supérieure, presque l'égale des blancs, parce que son mari était médecin. Elle tient une pension où elle loue des chambres aux ouvriers des abattoirs de Chicago. Son fils Isaac est soldat et au début de l'histoire, il revient à la maison, avec l'ambition de devenir éleveur.

Le gouvernement vend des terres pas chères aux noirs qui ont été soldats, Isaac saisit l'opportunité et propose à Rachel de devenir sa femme, ce qui lui donnera accès à davantage de terre. le mariage durera un an et après chacun reprendra sa route.

Nous retrouvons Rachel quatorze années plus tard. Finalement, le mariage a duré, le couple a sept enfants, un huitième en route et pour l'heure, ils luttent désespérément contre une sécheresse terrible. Les terres qui leur ont été attribuées sont ingrates, ils sont très isolés et les vivres s'épuisent. Ils avaient un peu d'argent qu'Isaac a dépensé en achetant un nouveau ranch. Il veut se hisser au même niveau que les blancs qui l'entourent et leur prouver qu'il peut s'en sortir aussi bien qu'eux.

C'est une histoire comme je les aime, avec des personnages forts et un arrière-plan social et historique. C'est Rachel la narratrice et nous suivons l'évolution de sa pensée. Elle est très amoureuse d'Isaac, lui fait confiance en tout. C'est un homme calme qui lui répète inlassablement qu'ils s'en sortiront, quoiqu'il arrive. En attendant, Rachel travaille sans répit et sans rechigner, comme les enfants qui sont accablés de corvées.

Le contexte est particulier. Dans le Dakota du sud, ils sont sur des terres qui appartenaient il y a peu aux Indiens, vaincus et méprisés. Les soldats noirs s'y sont particulièrement mal conduits. La fin de l'esclavage n'est pas si loin et un noir qui possède de la terre est une exception, pas forcément bien acceptée. Rachel ne se départit pas d'une attitude méfiante envers tous et refuse de voir ce qui pourrait la déranger.

Jusqu'au jour où elle réalise que, quoiqu'elle fasse, la seule chose qui intéresse Isaac, c'est de la terre, toujours plus de terre. Elle voit que ses enfants n'ont jamais un moment de détente ou de plaisir et que ça ne changera pas. C'est un tournant important du roman et une question qui s'impose de manière lancinante. Rachel continuera-t'elle a obéir à son mari, à la société, à la bienséance, ou se battra-t'elle jusqu'au bout pour donner une autre vie à ses enfants ?

J'ai adoré cette lecture, il se ne passe rien de spectaculaire et pourtant, il n'y a pas de longueurs. J'ai rapidement oublié que Rachel était un personnage de roman, j'ai cru qu'elle existait, quelque part et je l'ai encouragée à briser ses chaînes ..
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre parle d'une femme qui a accepté de suivre un homme ambitieux ; alors qu'il est AfroAméricain, il veut devenir fermier ; le mariage avec Rachel lui permet d'obtenir plus de terre; celle ci est l'employé de sa mère, ce mariage l'a fait réver.
Le livre commence 14 ans plus tard, nous sommes en 1914, en pleine sécheresse ; Rachel attend son 8° enfant ; on sent dans ce récit, son courage diminuer.
Ses souvenirs nous ramènent avant son mariage, dans la maison de sa belle mère ; où nous voyons passer des femmes noires qui vivent assez aisément, voulant s'intégrer et vivre comme les américaines blanches.
L'envie de grandir est dans chacun de nous, Isaac veut réussir et devenir un fermier aisé, mais je pense que sa pauvreté le protège de la jalousie, que son opulence aurai déclencher ; car dans la région des Badlands où ils vivent, il est le seul noir à avoir de la terre. La mort du frère à Rachel nous rapelle les émeutes raciales qui sévisaient dans les villes et dont il fut la victime.
Nous voyons aussi dans ce récit, passer des indiens ; Isaac les détestent car c'est un peuple pacifique, qui ont accepter l'aide des blancs sans lutter, il les nomme les indiens subventionnés ; mais leurs façons de vivre les ont, peu etre, eux, protéger des haines raciales!
Ce livre raconte, donc, la vie très ordinaire de Rachel, comme le dit le titre, mais à travers cette histoire, on révise un page d'histoire américiane ; l'intégration des noirs.
Commenter  J’apprécie          30
WEISGARBER Ann
L'histoire très ordinaire de Rachel Dupree
Belfond, 2010, 317P, 20,50€



Très beau portrait d'une femme déchirée entre l'amour pour son mari et celui pour ses enfants. le lecteur l'accompagne dans ses aventures, souffre avec elle et comprend ses choix quand le dilemme s'imposera à elle.
Cette belle histoire d'amour se lit avec plaisir.

Au début du XX ème siècle, à 17 ans Rachel devient cuisinière dans la pension de Mme Dupree. Un jour, le fils de sa patronne, Isaac, revient de l'armée avec le projet de cultiver 7 ha de terre attribués dans le Dakota du sud. Amoureuse, Rachel va accepter de l'épouser et le suivre dans les badlands. Pour la première fois un couple de noirs devient propriétaire terrien.
14 ans plus tard les Dupree ont des terres, 5 enfants mais malgré un labeur acharné ils ne possèdent presque plus de vivres pour affronter l'hiver.
Rachel a souvent cédé à Isaac mais quand il faut descendre la petite Lizz dans le puits pour trouver de l'eau elle se révolte. La situation se dégrade après avoir perdu pour la troisième fois un enfant et Rachel décide de prendre son destin en main.

Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Un sentiment enfoui au plus profond de mon être est remonté à la surface. A son âge, Mary aurait dû savoir danser un peu. Elle aurait dû avoir une vie sociale et des bals en perspective. Elle aurait dû avoir des voisins et des amis à deux pas ou une rue de la maison. Elle ne pourrait même pas aller à l'école, cet hiver. J'aurais trop besoin d'elle en l'absence d'Isaac.
Commenter  J’apprécie          10
"il y a des tas de manières d'inspirer le respect, répétait Isaac. Avoir de la terre en est une. Un homme n'en possède jamais assez. Surtout quand cet homme est noir.
Commenter  J’apprécie          10
Des larmes me brulaient les yeux. Les Badlands usaient tout, même les enfants. Je l'avais eue ma maison en rondins. Mais il ne s'était pas écoulé deux ans qu'elle était déjà usée jusqu'à la corde. Des mauvaises herbes poussaient entre les plaques en tôle disjointes du toit, où la terre s'était infiltrée..........
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : racismeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Ann Weisgarber (1) Voir plus

Lecteurs (48) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1821 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}