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sur 2530 notes
L'histoire se situe avant la guerre de Sécession aux Etats-Unis. La jeune Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton en Géorgie. Elle trime depuis sa naissance, est confrontée à la violence du propriétaire mais aussi à la violence avec les autres esclaves. “ On se venge les uns sur les autres quand on ne peut pas se venger sur ceux qui le méritent. “ Sa mère a fui lorsqu'elle était enfant. Seule, Cora survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Malgré sa résignation, Cora va accepter la proposition de Caesar de s'enfuir. Ensemble, ils vont tenter de rejoindre les États libres du Nord. 

Pour conquérir leur liberté, ils vont passer par l'underground railroad, un gigantesque chemin de fer clandestin qui aide les esclaves à rejoindre les Etats libres. Colson Whitehead a ici matérialisé, en un chemin de fer, le réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite. 

Cora va vivre une incroyable odyssée à travers les Etats-Unis pour gagner sa liberté. Un véritable combat poignant. Elle va être confrontée à un environnement raciste et hostile et sera traquée sans relâche par un chasseur d'esclaves. le chemin sera long. 

Un coup de coeur, j'ai adoré ! Un roman très très touchant et révoltant. Très bien écrit ! Je me suis beaucoup attachée au personnage de Cora. Ce roman m'a secoué. A chaque fois je me demandais comment des générations de personnes ont toléré, profité de l'esclavage, trouver cela normal voire légitime, comment commettre de telles atrocités ? Ce roman revient sur une période sombre de l'Histoire, une période honteuse et horrible. J'ai pu en apprendre plus sur l'histoire des Etats-Unis, notamment sur le réseau clandestin. J'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce roman, j'étais emportée par l'histoire de roman. 

Underground railroad a été couronné par le Prix Pulitzer 2017 et le  National Book Award 2016. 

Je compte regarder l'adaptation en série par Barry Jenkins (oscarisé pour «Moonlight») !

https://www.instagram.com/ludialu/
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J'avais à peine 14 ans quand en 1978, Antenne 2 passa à la TV la série Racines, j'en ai été marqué à vie et je n'ai jamais oublié Kunta Kinte. J'ai retrouvé la même atmosphère dans ce roman qui décrit les conditions de vie monstrueuses des esclaves dans les plantations de coton aux USA.

Je n'avais pas connaissance de l'underground Railroad même si la réalité historique est très malmenée dans le roman. Je n'imaginais pas non plus la peur des blancs d'être submergés par une population noire croissante qui les mettait en danger. Je n'appréhendais pas plus la falsification de la vérité avec les saynètes surréalistes dans le musée de Mr Fields où Cora travaille, ni la stérilisation contrôlée des femmes, un arrière-gout d'eugénisme. Quant aux dénonciations, elles sont toujours les plus difficiles à appréhender. Pourquoi dénoncer des gens quand personne ne nous y oblige, c'est inconcevable. L'être humain est dégoutant. Et c'est encore cette maudite religiosité qui justifie les pires actes.

J'ai lu passionnément jusqu'à la page 173, mais au moment où Cora est de nouveau fuite, je trouve que le roman est moins bon, l'auteur passe presque au documentaire avec beaucoup d'explications politiques, certes intéressantes, mais au détriment de l'aventure et de l'action, ce qui n'était pas le parti-pris au premier abord. de plus, certains chapitres sur les personnages ne sont pas nécessaires comme celui sur Ethel. le tout semble un peu décousu et moins agréable à lire. Cette seconde partie est un peu trop fourre-tout et gâche la première.
Néanmoins, c'est un livre intéressant même si je m'attendais à mieux par rapport au prix accordé et au battage médiatique.
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Au delà de l'Amérique du 19ème siècle, c'est un décryptage de l'origine des divisions qui règnent au 21ème dans un pays qui a élu Donald Trump à la présidence et qui remet son plus prestigieux prix littéraire à ce roman à la fois politico-historique et roman d'aventure. L'esclavage à l'échelle de ce qu'il fût dans les siècles précédents est bien sûr aboli, la maltraitance vis à vis des noirs n'est plus ce qu'elle était, mais dans certains états la ségrégation et le racisme n'ont pas disparu, pour s'en convaincre il suffit de voir la recrudescence d'actes violents perpétrés par des suprémacistes blancs qui ne s'en prennent d'ailleurs pas qu'aux noirs.
Cora a 16 ans, elle est née esclave dans une plantation de coton en Géorgie, sa grand-mère Ajarry est arrivée d'Afrique dans un navire négrier, vendue plusieurs fois, tout comme Mabel , la mère de Cora, elles ont connue les pires conditions de vie, faites de sévices, et de tortures. Comme sa mère avant elle, Cora aidée par Caesar, s'enfuit de l'horrible plantation Randall et va vivre une incroyable cavale à travers la Caroline du Sud, du Nord, le Tennessee, et l'Indiana poursuivie par l'abominable chasseur d'esclaves Ridgeway. Après des rebondissements haletants, elle est hébergée par les abolitionnistes des états du Nord, Martin et Ethel, puis plus tard à la ferme Valentine. A travers cette épopée, Collson Whitehead retrace dans le détail ce que fût cette période sombre des 18 et 19ème siècles pour cette main-d'oeuvre exploitée, transportée dans des conditions dantesques à bord des navires négriers, soumise aux viols, aux tortures aux sévices perpétrés par les maîtres et leurs régisseurs. Il montre l'importance des africains pour la construction et l'essor de l'Amérique. Avec le personnage de Cora, il prouve la grandeur et la force des esclaves, qui se rebellaient, s'enfuyaient, s'éduquaient, mais qui devaient toujours lutter pour échapper à leurs maîtres dont ils étaient la propriété. Ce qui fait la force du roman, et qui montre bien les fractures qui régnaient dans le pays, c'est le rôle des abolitionnistes, ceux qui reconnaissaient aux noirs, des droits, mais à conditions de réguler leur population pour conserver la suprématie des blancs et ceux qui tentaient de les sauver à tout prix, fusse au péril de leurs vies, et leur donner une place dans la société à l'égal des blancs. Cette voie de chemin de fer sous terre est-elle une image, une figure de style?, en tout cas elle le symbole d'une réalité : la fuite des gens de couleur vers des états qui les traitaient en être humains et non en bêtes de somme. C'est un roman bouleversant, éblouissant.
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Voici un magnifique roman qui mérite bien, à mes yeux, les prix qu'il a obtenus (National Book Award 2016, prix Pulitzer 2017).
Pour plagier le sabir contemporain, je dirai que c'est un road movie ! Je plaisante ! C'est un roman haletant, déchirant dont dont le fil de trame est la longue et cruelle fuite d'une jeune esclave, dans le sud des États-Unis, au début du XIXe siècle (avant la Guerre de sécession). Sans faire la moindre révélation sur la traque des esclaves en fuite par des mercenaires – un esclave qui s'évadait était un investissement perdu pour tout bon exploitant néolibéral avant l'heure et donnait un exemple déplorable à d'autres candidats à la liberté et à la volonté de survivre –, le titre fait référence à un réseau clandestin qui fut une des premières et des plus efficaces organisations abolitionnistes américaines. L'auteur emploie ici une métaphore très habile en le concrétisant en véritable train avec rails, cheminots et locomotives. Cela apporte un souffle et un réalisme fantastiques au récit et à notre imaginaire. Ce livre est une aventure d'une grande intensité, sobrement dramatique, admirablement écrit et parsemé d'expressions saisissantes – bravo au traducteur –, et il rappelle avec force la cruelle naissance de la nation américaine. Il est utile de revenir sur l'abjection de l'esclavage, du racisme, de l'eugénisme, qui existent hélas encore à la manière d'un autre réseau, et d'admirer les premiers progressistes qui ont humanisé ce monde.
Une telle lecture m'a enclin à creuser ce sujet et je recommande à tous l'article (en français) le traitant dans l'Encyclopédie canadienne ([Home | The Canadian Encyclopedia](https://www.thecanadianencyclopedia.ca/).
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Underground Railroad est une chronique sur l'esclavage et, au-delà, un témoignage sur la douloureuse accession aux droits civiques des afro-américains.
Le chemin de fer souterrain clandestin, qui constitue la trame de ce roman, est le symbole de cette « nouvelle nation tapie sous l'ancienne ».
En suivant le périple de la jeune esclave Cora, depuis la plantation de Georgie où elle est née, jusqu'au Nord de l'Amérique où son évasion la conduit, Colson Whitehead, nous décrit une société américaine violente et conquérante, où s'intègrent progressivement les immigrants venus d'Europe et qui se bat pour défendre des prérogatives durement acquises.
La force de l'auteur, ce sont ses personnages admirables que l'on croise durant tout le roman et qui font preuve, malgré la souffrance morale et la douleur physique, d'une étonnante force de caractère et d'un profond positivisme, guidés par une volonté inaltérable.
C'est la marche de l'Histoire qui défile avec ce train, lente, difficile mais inexorable.
Un grand roman !
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Quelle lecture saisissante ! Je savais que ce roman allait me bouleverser, et ce fut le cas : l'histoire et l'écriture de l'auteur m'ont touché en plein coeur !

J'ai été totalement bouleversée par ce roman, qui m'a montré un pan de l'esclavage que je ne connaissais que peu : celui du réseau clandestin d'aide à la fuite des esclaves. Colson Whitehead se joue de la traduction littérale de l'Underground Railroad, et en fait un vrai réseau de chemin de fer souterrain dans son roman (ce qui est une image). Et on y croit ! Si je ne m'étais pas renseignée davantage sur ce réseau d'aide aux esclaves en fuite, j'aurais totalement pu croire à ces trains souterrains tellement l'auteur les met bien en scène. Au-delà de ce petit jeu, c'est clairement la difficulté de ce réseau qui est mis à l'honneur, par le courage des esclaves et des « résistants » au système esclavagiste qui le gèrent.

Cora est une héroïne assez particulière, dans le sens où il est difficile de s'attacher à elle. On ne peut qu'être en empathie avec elle et sa situation absolument abominable d'esclave, depuis l'enfance, puis de fuyarde; jamais de femme libre. Cette vie lui a forgé un sacré caractère, une force incroyable et en même temps une fatigue de la vie indéniable. Cora est un personnage qui dégage peu de lumière, et même s'il est parfois difficile de s'accrocher à elle, on ne peut que l'accompagner et la soutenir dans son périple pour la liberté, même pour la survie.

Ce roman vous plonge allègrement dans une épopée, voire une véritable chasse à l'homme. Au fil des rencontres, des voyages et des cachettes dans lesquelles se retrouvait Cora, j'ai découvert non seulement le réseau d'aide aux esclaves, mais également le système des chasseurs d'esclaves mis en place dans tout le pays pour les retrouver. Savoir que dans des villages, les pendaisons d'esclaves en fuite étaient un rituel hebdomadaire m'a donné envie de vomir. J'avais l'impression de vivre une chasse aux sorcières, ou la période de l'Inquisition. Savoir que cela se passait il y a 150 ans me broie le coeur…

Je m'attendais à ce que ce roman se révèle une lecture exigeante; elle fut exigeante d'une certaine manière, mais pas dans le mauvais sens. C'est une lecture fluide, mais pour laquelle il faut se concentrer pour en savourer toute la beauté et la poésie. Certaines phrases sont saisissantes de beauté, c'est une véritable dentelle littéraire, et je ne m'étonne pas que l'auteur ait été primé pour cette oeuvre. Je comprends que certains n'aient pas accroché à ce roman, c'est un livre qu'il faut amadouer et savoir savourer.

Je ne peux que vous conseiller cette lecture absolument saisissante, tant par la beauté de l'écriture de Colson Whitehead que par l'horreur décrite dans ses lignes.
Lien : https://matoutepetiteculture..
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Avec ce roman, Colson Whitehead nous donne une vision de l'esclavage très éloignée de celle de Margaret Mitchell dans Autant en emporte le vent. le respect et le paternalisme qui sous-tendent la vision de la sudiste sont à mille lieues de la violence des planteurs décrits par Colson Whitehead, cherchant à rentabiliser au maximum l'investissement financier fait dans cette main d'oeuvre. Car ce ne sont pas des hommes qui sont achetés, ce sont des machines à travailler, des outils au même titre que ceux que ces êtres humains tiennent dans leurs mains pour récolter le coton... Au sein même de la communauté d'esclaves, la hiérarchie est de mise et la violence règne. Elle peut tomber n'importe où, n'importe quand...

A travers la fuite de Cora, l'auteur en profite pour décrire la place des Noirs dans différents États à l'époque : si la Caroline du Sud dit leur offrir une place à part entière dans la société, ils sont quand même obligés de faire leurs courses dans des boutiques surtaxées ; en Caroline du Nord, c'est carrément la pendaison et le supplice pour toute personne de couleur qui serait aperçue... Étape par étape, Cora et le lecteur poursuivent leur route et découvrent aussi la solidarité à travers le chemin de fer clandestin. Cette route vers la liberté, Tracy Chevalier en parle aussi dans La dernière fugitive. Colson Whitehead en fait ici un personnage central, essentiel de son roman, une planche de salut pour Cora, mais aussi le symbole de la lutte contre le racisme et la haine.

Railroad underground, c'est une plongée dans l'histoire d'un pays qui n'a toujours pas réglé son problème de racisme, dont une partie de la population est toujours marquée par des idées rétrogrades de suprématie d'un peuple, d'une race, en raison d'une histoire de couleur de peau... Quand on a spolié les populations natives indiennes, quand on a asservi des êtres humains en raison d'une teinte de peau, quand on l'a réduit à l'état de marchandise, on en vient à douter grandement que cette "race" puisse être "supérieurement intelligente"... Un roman à ne pas manquer au milieu de cette rentrée littéraire foisonnante.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Underground Railroad m'a complètement transportée dans l'Amérique des années 1800, en plein esclavagisme. C'était fort et intense, un vrai témoignage historique sur cette époque.

On suit principalement Cora, une héroïne pas comme les autres. Elle est dotée d'un caractère déterminé, mais en même temps résigné parce qu'elle est très lucide sur sa situation. Je me suis tout de suite attachée à elle, j'ai serré les dents en lisant son histoire. Cora à une capacité d'adaptation phénoménale et est prête à tout pour survivre.

L'écriture est fluide et pleine de détails. L'auteur nous plonge immédiatement dans le quotidien des esclaves de la plantation de coton, dans la difficulté de leur travail et leurs conditions de vie à peine tenables. Colson Whitehead dit l'horrible en sous-jacent. Il parle des horreurs de manière factuelle, sans donner de ton dramatique. Cela donne encore plus de poids, je trouve, aux événements, parce qu'il laisse place à l'imagination du lecteur.

Le roman est divisé en plusieurs chapitres, plus ou moins longs, consacrés à un personnage du roman. J'ai trouvé cela intéressant parce qu'on peut ainsi découvrir les différentes personnalités de chacun, que ce soit le chasseur de tête, l'esclave ou encore le chef de gare.

J'ai découvert de nombreux aspects historiques liés à l'esclavagisme que je ne connaissais pas, comme l'underground railroad en lui-même, mais aussi les soit disant études scientifiques menées en Caroline du Sud. L'auteur nous donne ainsi à lire un roman très bien documenté, incisif et qui prend aux tripes.

Lien : http://mybooksntea.wordpress..
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Quand on m'a offert ce livre pour Noël , je me suis dit que j'allais être plongé dans une épopée palpitante . Eh bien.... non !
L'héroïne , Cora , n'est pas vraiment incarnée . Les villes où elle trouve refuge ne sont pas nommées et avec l'histoire du chemin de fer souterrain , cela concourt à garder l'histoire floue , '' métaphorique " .
Dans le dernier tiers , avec beaucoup de longueurs , une avalanche de personnages sont cités et m'ont noyé ! Bien sûr , l'auteur a voulu dépeindre le tableau de l'esclavage juste avant la Guerre de Sécession , les différentes situations des Noirs selon les états et parler de ce réseau clandestin permettant l'évasion des esclaves mais il aurait pu arriver au même résultat avec une histoire plus palpitante , racontée de manière plus classique .
Selon mes goûts , très simples je l'avoue ,
cette histoire ne m'a pas emporté , je n'y ai pas ressenti de souffle romanesque ... donc une grosse déception !
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Au risque de détonner, je ne m'inscris pas dans le flots d'éloges concernant ce roman.
Sans pouvoir me l'expliquer, je ne suis pas vraiment rentrée dedans et malgré la dureté du sujet, je suis restée assez insensible tout au long du livre. Pourtant, le parcours de Cora, le personnage principal, a de quoi émouvoir. Et pas que le sien d'ailleurs.
Enfin, je n'ai pas non plus spécialement accrochée à la construction non chronologique.
Je suis donc un peu déçue, je m'attendais à un livre plus bouleversant de par le thème et les très bonnes critiques qu'il a reçu.
Par contre, il est certain que cela permet de prendre conscience de la cruauté de cette page de l'Histoire. On comprend encore mieux pourquoi le fait qu'une personne de couleur noire ait été élue à la Maison Blanche, ait pu susciter autant d'émotions. Sacré chemin parcouru sur une échelle de temps pas si longue que ça finalement.
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