J'ai découvert le vrai sens de la corrida avec ce livre, facile d'accès et montrant bien la nécessité du spectacle vivant de la mort dans nos sociétés qui l'évacuent complètement
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Le combat de l'arène a beau être fondamentalement inégal, il est foncièrement loyal. Le taureau n'est pas traité comme une bête malfaisante qu'on peut exterminer ni comme le bouc émissaire qu'on doit sacrifier, mais comme une espèce combattante qu'on doit affronter. Il faut donc que ce soit dans le respect de ses armes naturelles. Physiquement, les forces du taureau ne doivent pas avoir été diminuées artificiellement ni ses cornes rognées. Moralement, l'homme doit feinter le taureau, mais de face, jamais de dos, en se laissant toujours ''voir'' le plus possible, en se plaçant délibérément sur la ligne de sa charge naturelle -c'est ce qu'on appelle ''charger la suerte''. (p 48)
L'aficionado va certes aux arènes pour voir des toreros s'exprimer face aux taureaux, mais aussi, et souvent d'abord, pour voir des taureaux s'exprimer dans leur combat.
Les devoirs que nous avons vis-à-vis des autres espèces, mêmes les plus proches de nous, sont subordonnés à ceux que nous avons vis-à-vis des autres hommes, mêmes les plus lointains. Il faut toujours et inconditionnellement sauver l'enfant inconnu contre l'animal familier.
"Etre Torero" c'est une façon d'être, de styliser son existence, de s'identifier à sa fonction. C'est une certaine manière de s'exposer sans le montrer, de dominer les évènements en se maitrisant soi-même et de promettre une victoire sur l'imprévisible...
les règles de la corrida se sont progressivement construitent sur les singularités de la "bravoure" du taureau de combat, dont la physiologie s'est elle-même progressivement modelée sur les pratiques de la corrida.
Francis Wolff était au Parvis à Pau pour présenter "Plaidoyer pour l'universel) publié aux éditions Fayard.