Une belle surprise que le roman de cette Québécoise d'adoption, une bien jolie plume!
Elle raconte, de l'intérieur, sans dialogues, en phrases à la fois simples et métaphoriques, des enfances déracinées, des familles déplacées d'un pays à l'autre, des destins qui se croisent, des amours vivent et meurent,des personnages qui tentent de se définir, entre le coeur et les traditions et façades sociales.
Une voix de tête, qui ne plonge pas dans l'émotion viscérale, mais comme le personnage principal, survole l'univers avec un certain détachement.
Une auteure découverte par le hasard de la lettre Z, mais c'est un hasard qui fait bien les choses!
Commenter  J’apprécie         230
... elle souffrait d'insomnie depuis près de vingt ans. Elle avait accumulé tant de secrets qu'elle abordait aux rivages de la nuit dans la terreur, comme si on allait enfin la traduire en justice et qu'elle dut se persuader, avant de céder au sommeil, qu'elle possédait bien toutes les explications à fournir pour que jamais on ne la prît en défaut (p.77)
Tant de chagrins et de repentirs pour ne pas avoir reconnu l'importance d'un instant, pour ne pas avoir su prononcer une parole. Le malheur n'était souvent que de la négligence. (p.143)