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Triboulet tome 1 sur 2
EAN : 9782846331661
480 pages
AlterEdit (20/11/2008)
4.3/5   10 notes
Résumé :
A 50 ans, le roi de France, François ler est las de la Belle Ferronnière, la femme de Jean Ferron. Il aime à présent la douce et jeune Gillette. Or Gillette n'est autre que la fille adoptive du fou du roi, Triboulet. Elle est aimée de Manfred, un truand de la Cour des Miracles. Ainsi débute l'aventure... Triboulet, de son vrai nom Ferrial ou le Févrial (1479 1536) fut historiquement le bouffon des rois Louis XII et François 1er. Il est le personnage principal de la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Entre Cape et d''épée, il s'agit dans ce livre de François 1er , de ses folies, de ses amours tumultueux, de ses incertitudes, de ses indécisions. François 1er, âgé d'une cinquantaine d'année, ne se lasse pour autant de renouveler ses conquêtes quelque soient leurs âges, à noter la toute dernière conquête est âgée de 17 ans, ses charmes vieillissants n'enflamment plus , ni son statut de roi ne séduit la jeune Gilette, elle en est presque impassible, le roi use alors de violence pour enlever la jeune vierge qui n'est autre que la fille de son bouffon nommé Triboulet, et par la suite on découvrira qu'elle est la fille abandonnée de François 1er...
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A cinquante ans, François 1er est las de sa maîtresse Madeleine Ferron, dite la Belle Ferronnière. Il a jeté son dévolu sur une adolescente de dix-sept ans, Gilette. Il annonce à ses courtisans cette décision et Triboulet, le Fou du Roi, un bossu dont les réparties sont sarcastiques, et font souvent rire jaune ceux à qui il s'adresse, l'entend. Même le roi est importuné dans certaines circonstances et ne mâche pas ses mots. Mais rien n'y fait.

Triboulet oyant la déclaration de François 1er est bouleversé, car Gilette est sa fille. Ou du moins, il considère l'orpheline comme sa fille, l'ayant élevée. Et Gilette est persuadée que Triboulet est son géniteur.

Afin de parvenir à ses fins François 1er avertit Jean Ferron, le mari de la Belle Ferronnière de son infortune, et va jusqu'à lui donner la clé de la chambre dans laquelle elle reçoit son royal amant. Cela ne se fait pas, surtout de la part d'un personnage aussi important, et elle médite sa vengeance.

Gilette, lorsqu'elle apprend l'envie du roi, est chagrinée. Elle aime un malandrin du nom de Mandred, qui vit dans la cour des Miracles en compagnie d'un autre jeune homme de son âge, Lanthenay. Tous deux sont orphelins, comme bon nombre de personnages qui gravitent dans ce roman. Orphelins, ou enlevés à leurs parents dans leur plus jeune âge.

Gilette aime Mandred, depuis qu'elle l'a aperçu de sa fenêtre et Mandred aime Gilette depuis qu'en déambulant dans la rue il l'avait vue appuyée à sa fenêtre. Pourtant autant ils ne se sont jamais parlé.

De nuit il rencontre le roi, accompagné de quelques-uns de ses fidèles, importunant Gilette (cela commence à devenir rasoir penserez-vous) et le provoque. Il est arrêté et promis à la pendaison. Il en réchappera grâce à un subterfuge. Il aura à coeur de venger l'honneur de sa belle et aidé de Lanthenay et des membres de la cour des Miracles en s'introduisant dans le palais royal.

Le roi François qui ne deviendra 1er lorsque François II accèdera, pour quelques mois, au trône, apprend que Gilette dont il voulait faire sa maîtresse est sa fille. Pourtant il sera toujours le cul entre deux chaises, ressentant un vague amour paternel mais surtout une grosse envie de la coucher dans son lit.



Tout comme Alexandre Dumas, Michel Zévaco s'inspire de l'histoire de France, mettant en scène des personnages célèbres et des épisodes réels. Il les déforme un peu parfois, tout comme le fit son célèbre prédécesseur. Mais ses romans sont parfois plus hauts en couleurs, plus exubérants, plus démesurés, plus épiques, plus théâtraux dans la description des événements et des combats.

Zévaco narre des intrigues d'amour et de haine, dans lesquelles coups fourrés, trahisons, empoisonnements et transmissions de maladies, vengeance, amitiés, combats, foisonnent offrant des heures de lecture passionnantes.

Parmi les personnages réels, outre la Belle Ferronnière, on retrouve Etienne Dolet, écrivain, poète, imprimeur, humaniste et philologue, qui prend une part active dans le cours de l'intrigue, et surtout François 1er et Ignace de Loyola, fondateur et premier supérieur de la Compagnie de Jésus, les Jésuites.

Et il reste fidèle à ses idées anarchistes, pour lesquelles il fût arrêté à plusieurs reprises et purgeât plusieurs mois en prison pour ses déclarations : Les bourgeois nous tuent par la faim ; volons, tuons, dynamitons, tous les moyens sont bons pour nous débarrasser de cette pourriture.

Michel Zevaco n'est pas tendre envers le roi et le jésuite. François 1er est ainsi décrit :

François 1er était un type de reître policé. Sous le vernis brillant de son imagination, sous le faste de ses prétentions à la poésie et aux arts, ce qu'on trouvait en lui, c'était l'homme de la bataille. On en a fait un ténor, c'était un tueur.



Quant à Loyola, c'est un religieux prêt à tout pour imposer ses idées.

Savez-vous, leur dit-il, qu'il est permis de mentir dans l'intérêt et pour la gloire de Dieu ?...

Savez-vous qu'aucune action n'est condamnable, si elle tend au bien de l'Eglise et à la gloire de Dieu ? Je dis aucune action : même le vol, même le meurtre…

Il faut qu'on le sache ! Tout est permis, tout est juste, tout est bon qui conduit au triomphe de Jésus et de la Vierge. Si la fin proposée est bonne, tous les moyens sont bons.



Et lorsqu'il s'entretient avec Rabelais, il lui déclare, en présence de Manfred et de Calvin :

Ces philosophies, je leur déclare une guerre à mort. Ce sera avant peu l'extermination des hérésies, et de la science. La science est maudite. L'ignorance est sacrée. En Espagne, nous avons commencé à traquer les faiseurs de livres. En France, j'ai obtenu du roi chrétien François de Valois que les mêmes poursuites soient commencées. Malheur ! Trois fois malheur aux hérétiques et aux savants ! Il y a à Paris un homme de perdition : Etienne Dolet… Nous voulons tuer la science. Pour tuer la science, nous tuerons l'imprimerie. Pour tuer l'imprimerie, nous tuerons Dolet.

Un peu plus loin il ajoute :

Il faudra choisir entre la croix et le bûcher. Ou la croix dominera le monde, ou le monde deviendra un véritable bûcher !



Une étrange conception de la région qui n'est pas très catholique !

Ce roman possède une suite qui s'intitule La Cour des Miracles. A lire prochainement sur cet écran. En attendant, je vous laisse juge des bienfaits et des méfaits des Jésuites, et de l'influence sur ceux qui en ont reçu l'éducation. Comme un certain président actuel.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Le roi François Ier commence à se lasser de sa maîtresse, Madeleine Ferron, plus connue sous le vocable de « La belle Ferronnière ». Pour s'en débarrasser définitivement, il fait en sorte que Ferron découvre son infortune. Son esprit est occupé par Gillette, une jeune fille de 17 ans qui se révèle être la fille adoptive de Triboulet, le célèbre fou que toute la cour redoute. L'ennui c'est que Gillette n'aime pas du tout François, bien trop âgé, bien trop cruel et bien trop cynique à son goût. Elle n'a d'yeux que pour le beau Manfred, un jeune homme sans fortune, fort habile à l'escrime et très apprécié dans le monde interlope des truands de la Cour des miracles.
Plus roman d'aventures ou de « cape et d'épée » que véritable roman historique, cet ouvrage fort bien écrit nous entraine dans l'ambiance plutôt délétère de l'entourage d'un François Ier aigri, vieillissant, coureur de jupons et d'une mentalité plus proche de celle d'un spadassin ou d'un prédateur que de celle d'un chevalier sans peur et sans reproche. Au fil d'évènements particulièrement rocambolesques, le lecteur rencontre de nombreux personnages historiques comme Rabelais, Monclar, Etienne Dolet ou Ignace de Loyola, froid, sadique et obsessionnel religieux espagnol, véritable décalque du terrible inquisiteur Torquemada ou bien enfin l'intrigante Diane de Poitiers, si pressée de voir François Ier quitter la scène pour laisser le trône au Dauphin, le futur Henry II. Il fait également connaissance avec le monde impitoyable des mendiants, tirelaines, coupeurs de bourses, ribaudes et autres truands qui officient la nuit dans un quartier aux petites rues qui sont de véritables coupe-gorges et tiennent leurs quartiers dans leur inexpugnable bastion de la Cour des Miracles. Au total, énormément de personnages négatifs voire repoussants pour un petit nombre de positifs comme Gillette, Manfred, Lathenay ou Rabastens. L'action, les rebondissements, les histoires d'enfants volés, perdus ou retrouvés, d'ascendance noble mais élevé par de pauvres gens ne manquent pas. En filigrane, l'éternel message anarchiste de Zévaco : la seule noblesse qui vaille est celle du coeur. Elle est plus facile à trouver chez les pauvres que chez les nobles... Reste que grâce au style fluide et enlevé de l'auteur, le lecteur a grand plaisir à lire cet ouvrage de divertissement construit sous la forme bien connue du feuilleton. Seuls regrets, les énormes privautés prises avec la vérité historique : un faux livre « hérétique » édité et publié par Loyola lui-même sous le nom de Calvin placé chez Dolet pour le faire arrêter ou cette improbable invasion du Louvre par toute une armée sortie des bas-fonds de la Cour des miracles ou Calvin et Loyola invités par un Rabelais sarcastique pour un incroyable dîner. Et pour connaître la fin de cette histoire abandonnée en plein milieu, il faut lire le second tome, « La Cour des miracles ». Pour les amateurs du genre.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Voilà, sire, dit Triboulet avec volubilité. Vous vous rappelez Mantes ? Il y a dix ans... un jour...
... ...Je fus donc enchaîné, sire... La ville entière défila devant moi... J’étais mortellement triste... Les hommes riaient... les enfants poussaient des huées et me jetaient des pierres...
......Le soir venait... Je me sentais triste à la mort... La cruauté des hommes m’épouvantait... Il y avait devant moi plus de cinq cents personnes, femmes, seigneurs, bourgeois, enfants... et les huées redoublaient, lorsque, tout à
coup, je vis venir à moi... une fillette, sire... figurez-vous un petit ange... des cheveux sur ses épaules, des cheveux qui étaient comme une auréole...
des yeux si doux... si doux que ma gorge se serre, rien qu’à me rappeler
cette ineffable douceur... La foule disait : « C’est Gillette... C’est la petite marchande de lys... c’est Gillette Chantelys. » En effet, elle tenait une
grosse gerbée de lys dans ses deux bras... Elle vint vers moi... Ah ! sire...
un flot de méchanceté monta à ma tête enfiévrée... Je grondai : « Que
veux-tu, toi aussi ! Tu viens me frapper, dis ? » Elle me sourit, laissa
tomber sa gerbe de lys... et puis, elle essuya mon visage... J’étais
tremblant, bouleversé... Alors, elle s’appuya contre moi, regardant la
foule de ses yeux clairs, comme pour me défendre, me protéger... Et
la foule cria : Noël ! Et les hommes applaudirent... des femmes pleurèrent...
.. ....Le lendemain, lorsque je fus détaché, Gillette vint à moi et, avec un geste d’une grâce adorable, m’offrit un de ses lys... Pauvre lys flétri !
......Je lui demandai si elle voulait venir avec moi... Elle leva vers moi un regard profond et me dit : « Oui... parce que vous êtes malheureux comme moi... » Dès lors, elle devint mon enfant chérie. Peu à peu, elle oublia l’incident qui avait lié nos destinées... elle ne vit plus en moi que son père adoptif...
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Ces philosophies, je leur déclare une guerre à mort. Ce sera avant peu l’extermination des hérésies, et de la science. La science est maudite. L’ignorance est sacrée. En Espagne, nous avons commencé à traquer les faiseurs de livres. En France, j’ai obtenu du roi chrétien François de Valois que les mêmes poursuites soient commencées. Malheur ! Trois fois malheur aux hérétiques et aux savants ! Il y a à Paris un homme de perdition : Etienne Dolet… Nous voulons tuer la science. Pour tuer la science, nous tuerons l’imprimerie. Pour tuer l’imprimerie, nous tuerons Dolet.
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Savez-vous, leur dit-il, qu’il est permis de mentir dans l’intérêt et pour la gloire de Dieu ?...

Savez-vous qu’aucune action n’est condamnable, si elle tend au bien de l’Eglise et à la gloire de Dieu ? Je dis aucune action : même le vol, même le meurtre…

Il faut qu’on le sache ! Tout est permis, tout est juste, tout est bon qui conduit au triomphe de Jésus et de la Vierge. Si la fin proposée est bonne, tous les moyens sont bons.
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François 1er était un type de reître policé. Sous le vernis brillant de son imagination, sous le faste de ses prétentions à la poésie et aux arts, ce qu’on trouvait en lui, c’était l’homme de la bataille. On en a fait un ténor, c’était un tueur.
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...le désespoir d’un père ne connaît pas les limites de l’audace
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