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Rebecca Stefoff (Adaptateur)Diniz Galhos (Traducteur)
EAN : 9782846262576
217 pages
Au Diable Vauvert (01/01/1900)
4.19/5   18 notes
Résumé :
Par cet astucieux ouvrage Howard Zinn relit l’Histoire américaine à l’envers : de vue des esclaves, des Indiens, des femmes et des opprimés. Pour beaucoup, il la remet
ainsi à l’endroit ! Une version pour tous de la monumentale Histoire populaire de Zinn, enfin traduite en France.
Howard Zinn retrace l’histoire des États-Unis du point de vue des esclaves, travailleurs, immigrés, femmes, Indiens, et bien d’autres encore, autant de minorités qui ont rare... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Dans l'histoire du continent nord-américain, 1492-1898, c'est le temps de la conquête et de l'émergence des grands mythes fondateurs. En historien, Howard Zinn revisite l'histoire officielle, celle qui parle de sacrifices, de liberté, de Far West et de la grandeur d'une Nation. Il en propose ici une version pour les ados. Mais ce n'est pas une version allégée, elle est toute aussi déroutante que celle éditée pour les campus. Pacifiste pour avoir participé à la Seconde Guerre Mondiale, membre actif du Mouvement des droits civiques, il a été et demeure une des figures intellectuelles majeures des Etats-Unis d'Amérique. Dans cet ouvrage, ce sont des voix muettes ou muselées qui commentent les grands évènements qui ont fait ce pays et ses certitudes : la voix des amérindiens, spoliés, déplacés, victimes d'une entreprise génocidaire à l'échelle du continent et mourant de faim sur l'une des multiples « pistes des larmes », celle des afro-américains, déportés en esclavage et dont la libération ne fut pas l'émancipation, celles des femmes interdites de droits, des enfants au travail dans les fabriques, des trop pauvres pour avoir la parole. « Une histoire populaire des Etats-Unis » est un best-seller lu bien au-delà des bancs des campus depuis la fin des années 1970. Ce livre est fascinant, Howard Zinn est un homme engagé, un historien, mais atypique. Son objectif, pour développer l'esprit critique, y compris face aux si puissants mythes fondateurs, se décaler un peu des puissants pour changer de point de vue. Ce n'est pas une « contre » histoire, c'est l'histoire telle qu'elle fût vécue par ceux qui ne l'ont pas écrite, bien qu'ils l'aient faite ! Un coup de coeur en cette fin d'année, si atypique.
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Adaptation pour un jeune public du précédent ouvrage d'Howard Zinn "Une histoire populaire des Etats-Unis de 1492 à nos jours" chez Agone. Cette histoire non officielle des Etats-Unis se lit très facilement, en donnant la version de ceux qui l'ont vécue. Certaines parties sont un peu réductrices (cf la référence au Manifeste communiste sans le nom de ses auteurs à la page 193), les illustrations sont vraiment chiches, mais l'ensemble est très pédagogique et se lit comme un roman!
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
p.31-2.
Près de soixante quinze millions d'Indiens vivaient en Amérique du Nord et en Amérique du Sud avant l'arrivée de Christophe Colomb. Les Amériques comptaient des centaines de cultures tribales, ainsi qu'environ deux mille langues différentes. Beaucoup de ces tribus étaient nomades : ces peuples ne cessaient de voyager et subsistaient grâce à la chasse et à la cueillette. Cependant, d'autres maîtrisaient parfaitement l'élevage et l'agriculture, et vivaient dans des communautés sédentaires, c'est-à-dire sans se déplacer. Pour les Iroquois, la tribu la plus puissante du nord-est de l'Amérique, la terre n'appartenait pas aux individus : elle appartenait à l'ensemble de la société. Ils se répartissaient les tâches de l'élevage, de l'agriculture et de la chasse, et partageaient la nourriture entre eux. Dans la société iroquoise, les femmes étaient respectées et occupaient une place importante : le pouvoir était partagé par les deux sexes. On enseignait aux enfants à être indépendants. Les Iroquois n'étaient pas seuls dans ce cas : d'autres tribus indiennes vivaient de façon similaire.
Ainsi, Christophe Colomb et les Européens qui lui succédèrent n'arrivèrent pas sur des terres sauvages et inhabitées. Ils arrivèrent dans un monde qui, à certains endroits, était aussi peuplé que l'Europe. Les Indiens avaient leur propre histoire, leurs propres lois et leur propre poésie. Ils respectaient le principe d'égalité, bien plus que les peuples européens. Le « progrès » était-il une raison suffisante pour éliminer leurs sociétés ? Le destin des Indiens nous montre bien que l'Histoire ne se résume pas qu'à l'histoire des conquérants et des chefs.
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p.28.
On peut considérer les mots qui suivent comme l'expression de ce que pensait Powhatan en observant les hommes blancs s'installer sur son territoire :
«  Je connais la différence entre la paix et la guerre, mieux que n'importe quel homme de ma nation. Pourquoi voulez-vous prendre par la force ce que vous pourriez avoir simplement par amour ? Pourquoi vouloir nous détruire, nous qui vous fournissons votre nourriture ? Que pouvez-vous obtenir par la guerre ? Pourquoi êtes-vous si jaloux de nous ? Nous venons sans armes, et nous sommes prêts à vous donner ce que vous demandez à condition que vous veniez en amis, car nous sommes assez intelligents pour savoir qu'il vaut mieux manger de la bonne viande, dormir confortablement, vivre paisiblement avec nos femmes et nos enfants, rire et se réjouir en compagnie des Anglais, marchander avec eux leur cuivre et leurs haches, plutôt que de les fuir, pour se coucher sur la terre froide des forêts, se nourrir de glands, de racines et de pareilles horreurs, et d'être traqués si impitoyablement qu'il nous serait impossible de manger ou de dormir. »
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Il fallut ensuite que les États ratifient la Constitution, qu'ils l'acceptent et en fassent le fondement de toutes les lois du pays. Certaines personnes étaient favorables à la Constitution et et à un gouvernement fort et centralisé. D'autres étaient d'avis que les treize États devaient rester totalement indépendants ou légèrement liés entre eux.
À New York, le débat sur la ratification fut passionné. On appelait "fédéralistes" les partisans de la Constitution. L'un des principaux fédéralistes se nommait Alexander Hamilton : il pensait que la société était naturellement divisée en classes sociales. De son point de vue, la classe supérieure devait tout diriger, parce que la véritable démocratie était dangereuse.
"Toute communauté est divisée entre une minorité et une majorité. La première est constituée des riches et des bien nés, l'autre de la foule du peuple. (...) Le peuple est turbulent et changeant ; il ne juge ou décide de façon juste que très rarement. Donnez donc à la première des classes une part déterminée et permanente du gouvernement. (...) Seul un corps politique permanent saurait réfréner l'imprudence de la démocratie. (...)"
Les fédéralistes publièrent des articles expliquant les avantages d'un gouvernement centralisé. L'un de ces avantages, selon James Madison, était que les émeutes, les révoltes et tout désordre civil seraient moins susceptibles d'éclater dans "une vaste nation composée de treize États" que dans un seul État. Le désir du peuple d'accéder à des choses aussi "mauvaises" qu'un "partage équitable de la propriété " pouvait renverser le gouvernement d'un État, mais pas un gouvernement fédéral.
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p.10-1.
De mon point de vue, le patriotisme n'est pas l'acceptation aveugle des décisions du gouvernement. Un tel comportement est tout sauf une caractéristique d'un régime démocratique. Quand j'étais enfant, on nous enseignait que lorsqu'un peuple ne remettait pas en question les actions de son gouvernement, c'était le signe qu'on avait affaire à un État totalitaire. Le fait de vivre dans un État démocratique suppose qu'on a le droit de critiquer la politique menée par son gouvernement.
Les principes essentiels de la démocratie sont exposés dans la Déclaration d'indépendance, qui fut adoptée en 1776 afin de signifier que les colonies américaines ne reconnaissaient plus la domination britannique. La Déclaration stipule clairement qu'aucun gouvernement n'est sacré, ou au-delà de toute critique, car tout gouvernement est une création artificielle, conçue par le peuple afin de garantir le droit de chacun à « la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur ». Et lorsqu'un gouvernement ne remplit pas cette obligation, toujours selon la Déclaration, « il est du droit du peuple de modifier ou d'abolir le gouvernement ».
Et s'il est du droit du peuple «  de modifier ou d'abolir » le gouvernement, il est aussi de son droit, assurément, de le critiquer.
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p.191-2.
Les Églises, les écoles, le milieu des affaires et le gouvernement tâchaient de contrôler ce que pensait le peuple, en lui enseignant que tout allait pour le mieux dans la société. Selon le discours dominant, la pauvreté était un signe d'échec personnel. Les riches méritaient d'être riches. Le système capitaliste était juste et cohérent.
Tout le monde n'acceptait pas cette vision des choses. Certains exprimaient des critiques virulentes à l'encontre du système et imaginaient d'autres façons de vivre en société. Parmi ces gens se trouvait Henry George, un ouvrier de Philadelphie, autodidacte, qui devint éditeur et économiste. Dans le monde entier, on lut son livre Progrès et Pauvreté (Progress and Poverty), publié en 1879. George avançait qu'un impôt sur les terres, qu'il considérait comme la base de toute richesse, apporterait assez d'argent au gouvernement pour qu'il puisse résoudre le problème de la pauvreté. Un autre auteur, Edward Bellamy, un avocat, publia le Futur antérieur (Looking Backwards), un roman dont l'action se déroule en l'an 2000. Dans cette vision pleine d'espoir de l'avenir, la société suit un modèle socialiste. Tout le monde vit et travaille en coopération, et non comme des individus en concurrence avec les autres.
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Howard Zinn – Un mouvement pour la Paix (2009)
Dernier discours enregistré de l'historien et activiste Howard Zinn, où il aborde le sujet de la guerre, et la nécessité de l'abolir !
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