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Les Rougon-Macquart - Intégrale La... tome 3 sur 5

Armand Lanoux (Éditeur scientifique)Henri Mitterand (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070105915
1964 pages
Gallimard (30/11/-1)
4.46/5   45 notes
Résumé :
Pot-Bouille - Au Bonheur des Dames - La Joie de vivre - Germinal

ISBN 9782070105915
1984 pages

Le premier de ces quatre romans est une manière de comédie rosse, un âpre règlement de comptes de Zola avec la morale des bienséances, qu'on a cessé d'opposer depuis dix ans aux audaces de son œuvre antérieure.
Au Bonheur des Dames décrit le monde fiévreux et bariolé des grands magasins qui ont surgi dans le Paris reconstruit à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quel gros ventre a Paris dans ce troisième volet de Les Rougon-Macquart, un ventre plantureux, visqueux et pantagruélique où tout glisse rien que par un coup de langue, un ventre prêt a avaler tout esprit dissident, toute âme rebelle et broyer dans ses entrailles toute soif de liberté. C'est vraiment le coeur de Paris que nous dépeint Emile Zola ou au mieux un ventre qu'on aperçoit à travers plusieurs bouches. On erre dans les rue de Paris du XIXe Siècle avec Florent, un évadé du bagne de Cayenne, qui, à son retour, trouve un monde nouveau où les sévices du deuxième empire bat son plein, la ville est toute transformée mais les hommes aussi, ce que Florent ne comprendra pas aussitôt, cette soif vorace de lutter contre la monarchie d'antan s'est rabougrie quant à se lever contre le nouvel empire, c'est un monde d'une hypocrisie maladive où un sourire cache bien un gros poignard...

Ce troisième tome nous entraine dans une alchimie qui s'opère entre la fièvre qui ronge l'être de Florent, cette fièvre de crier sa liberté, ce cri qui est pourtant celui de tout le monde mais ce monde a besoin de sa paix, il ne veut pas se compromettre en conspirant contre le prodigieux empire, c'est ce renoncement qui enfièvre ce monde, alors une bataille silencieuse est lancée...

L'auteur nous traine dans un climat absurde dans les profondeurs du milieu populaire où bien sûr une forte personnalité ne peut que se fondre, se noyer ou simplement se mourir. L''ambiance est saisissante malgré les nombreux détails dans tous les coins et recoins des Halles, les personnages plastronnés dans divers univers ou intérêts délassent l'atmosphère surtout quand on essaie de donner corps à un personnage comme madame de Sauget qui porte en elle les oreilles, la gueule et pourquoi pas la misère de cette société, une bonne épice populaire pour cette sauce, à chaque fois qu'on la voit paraitre, on se dit que va-t-elle inventer encore dans ses formules "moi-même j'ai vu"
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Le volume 3 des Rougon-Macquart de la Pléiade regroupe quatre romans : Pot-Bouille, Au Bonheur des Dames, La Joie de Vivre et Germinal. Deux oeuvres majeures se détachent avec Au Bonheur des Dames et Germinal.
Avec le temps, Zola affine son art et ce que je n'aimais pas dans les deux volumes précédents (le manichéisme des personnages et le pessimisme profond) s'amenuise.
L'auteur nous offre une perspective passionnante sur le second empire, d'un point de vue historique, sociologique et surtout économique. Il décrit bien la marche irrésistible du temps et de la modernité, en se gardant bien de parler de progrès. En revanche, je n'ai pas été tout à fait convaincu par son approche psychologique. Les descriptions nombreuses sont sans doute admirables, mais parfois bien longues.
Pour conclure, si ce volume ne m'a pas transformé en inconditionnel de Zola, je l'ai largement préféré aux précédents.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pot-Bouille

Le lendemain, qui était un dimanche, Octave, les yeux ouverts, s’oublia une heure dans la chaleur des draps. Il s’éveillait heureux, plein de cette lucidité des paresses du matin. À quoi bon se presser ? Il se trouvait bien au Bonheur des dames, il s’y décrassait de sa province, et une certitude profonde, absolue, lui venait d’avoir un jour madame Hédouin, qui ferait sa fortune ; mais c’était une affaire de prudence, une longue tactique de galanterie, où se plaisait déjà son sens voluptueux de la femme. Comme il se rendormait, dressant des plans, se donnant six mois pour réussir, l’image de Marie Pichon avait achevé de calmer ses impatiences. Une femme pareille était très commode ; il lui suffisait d’allonger le bras, quand il la voulait, et elle ne lui coûtait pas un sou. En attendant l’autre, certes, il ne pouvait demander mieux. Dans son demi-sommeil, ce bon marché et cette commodité finissaient par l’attendrir : il la voyait très gentille avec ses complaisances, il se promettait d’être meilleur pour elle, désormais.

— Fichtre ! neuf heures ! dit-il, réveillé tout à fait par la sonnerie de sa pendule. Il faut pourtant se lever.

Une pluie fine tombait. Alors, il résolut de ne pas sortir de la journée. Il accepterait une invitation à dîner chez les Pichon, qu’il refusait depuis longtemps, par terreur des Vuillaume ; ça flatterait Marie, il trouverait l’occasion de l’embrasser derrière les portes ; et même, comme elle demandait toujours des livres, il songea à lui faire la surprise d’en apporter tout un paquet, resté dans une de ses malles, au grenier. Lorsqu’il fut habillé, il descendit prendre, chez M. Gourd, la clef de ce grenier commun, où les locataires se débarrassaient des objets encombrants et hors d’usage.

En bas, par cette matinée humide, on étouffait dans l’escalier chauffé, dont les faux marbres, les hautes glaces, les portes d’acajou se voilaient d’une vapeur. Sous le porche, une femme mal vêtue, la mère Pérou, à qui les Gourd donnaient quatre sous de l’heure pour les gros travaux de la maison, lavait le pavé à grande eau, en plein sous le coup d’air glacé, soufflant de la cour.

— Eh ! dites donc, la vieille, frottez-moi ça plus sérieusement, que je ne trouve pas une tache ! criait M. Gourd, chaudement couvert, debout sur le seuil de sa loge.

Et, comme Octave arrivait, il lui parla de la mère Pérou avec l’esprit de domination brutale, le besoin enragé de revanche des anciens domestiques, qui se font servir à leur tour.

— Une fainéante dont je ne peux rien tirer ! J’aurais voulu la voir chez monsieur le duc ! Ah bien ! il fallait marcher droit !… Je la flanque à la porte, si elle ne m’en donne pas pour mon argent ! Moi, je ne connais que ça… Mais pardon, monsieur Mouret, vous désirez ?

Octave demanda la clef. Alors, le concierge, sans se presser, continua à lui expliquer que, s’ils avaient voulu, madame Gourd et lui, ils auraient vécu en bourgeois, à Mort-la-Ville, dans leur maison ; seulement, madame Gourd adorait Paris, malgré ses jambes enflées qui l’empêchaient d’aller jusqu’au trottoir ; et ils attendaient d’avoir arrondi leurs rentes, le cœur crevé d’ailleurs et reculant, chaque fois que l’envie leur venait de vivre enfin sur la petite fortune gagnée sou à sou.

— Il ne faut pas qu’on m’ennuie, conclut-il en redressant sa taille de bel homme. Je ne travaille plus pour manger… La clef du grenier, n’est-ce pas ? monsieur Mouret. Où avons-nous donc mis la clef du grenier, ma bonne ?
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