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Je n'avais encore lu aucune des biographies de Stefan Zweig. J'ai dévoré celle de Verlaine comme un roman! Et c'est là tout l'art de l'auteur, nous présenter la vie du grand poète comme une aventure humaine passionnante.

" il était-et ce fut sa grandeur et sa force- le symbole de l'humanité la plus pure, une magnifique force poétique dans un receptacle fragile." C'est la faiblesse et les désordres de l'homme que met en effet en avant Stefan Zweig: nostalgique de l'enfance,douce et feutrée, protégée par une mère dévouée, hanté ensuite par ses démons, l'alcool, " le vert poison de l'absinthe", la débauche, les fanfaronnades, les faits divers sordides... Rimbaud, évidemment... Mais des faiblesses qui sont transcendées par la poésie. Qui se métamorphosent en puissance créatrice.

J'ai été fort intéressée par le portrait qu'il nous trace du poète, rejetant l'image classique que l'on offre de lui. Il ne le voit pas du tout comme un chef de file, un maître qui montre le chemin, même si c'est ainsi que les jeunes auteurs de l'époque le considéraient, et qu'il a fini par se voir lui-même....Non, pour lui :" Il n'a jamais été un arc tendu, se projetant lui-même comme une flèche dans l'infini, mais juste une harpe éolienne, jeu et langage des vents qui venaient".

Et à travers cette citation, voilà ce qui m'a plu aussi dans ce livre: le style très imagé ,poétique, qui parle au coeur du lecteur et lui donne une vue fort juste , frémissante et inspirée,de la vie de Verlaine. Quand on pense que Sefan Zweig n'a que vingt-trois ans quand il rédige cette biographie! Quel génie déjà !

Une bien belle exploration des complexités de l'âme verlainienne...
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Un essai biographique de 130 pages sur Paul Verlaine qui se déguste page après page, posément.

Toujours de très grande qualité, l'écriture de Stefan Zweig sait nous entraîner dans l'analyse des tourments du poète Paul Verlaine tout au long de sa vie.

Un bijou de littérature à découvrir.
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Après fouché, Marie Stuart et Magellan, toutes trois biographies de ce peintre des tempéraments qu'est Stefan Zweig, je viens de refermer celle de Paul Verlaine. Ce ne sera pas la dernière que je lirai de cet auteur, tant il sait faire oublier la chronologie des dates pour instruire son lecteur du patrimoine intellectuel et émotionnel de ceux qui l'ont séduit, au point de le faire se pencher sur leur vécu. Et lorsque le sujet est un poète, le biographe fait sienne cette douleur de vivre qui habite celui-ci, propice à faire exploser son génie.

Choisissant Paul Verlaine, Stefan Zweig n'est pas tendre avec l'homme. "Laid comme un singe", faible de caractère, versatile, alcoolique, il n'a rien pour séduire. Il a pourtant trouvé faveur auprès de la gracieuse Mathilde avec laquelle il aura un fils. Amour qu'il foulera au pied peu après pour suivre Rimbaud, l'homme aux semelles de vent, autre instable s'il en est. Tous deux génies de la poésie, chacun à sa façon. Zweig refuse de se prononcer sur la nature de leur relation.

Autant Rimbaud est le trublion la poésie, qu'il violente à souhait en bousculant toutes les règles, autant la puissance lyrique Verlaine n'est jamais aussi forte que lorsqu'elle est contrainte : en prison, sur un lit d'hôpital, sous la férule de son nouvel ami l'écrasant de son énergie débridée, ou encore obligée par la passion fugace. Cet élan salvateur lui inspirera l'un de ses plus beaux chefs-d'oeuvre, le recueil La Bonne chanson, dédié à celle qui, ne connaissant pas encore l'ivrogne colérique, avait été séduite par le poète.

Le sentiment est une émotion qui dure. Verlaine est homme de l'instant, de l'impulsion. le sentiment ne l'habitera donc pas plus longtemps à l'égard de Mathilde que de sa mère qui l'a pourtant recueilli au plus bas de sa déchéance, abandonné de tous, même du talent.

Fabuleux explorateur de subconscient, Stefan Zweig, a été contemporain de Verlaine pendant les quinze dernières années de la vie du poète déclinant. Il nous dresse avec le brio qu'on lui connaît, mais sans complaisance, le portrait du poète qu'il qualifie de primitif, dans le coeur de l'homme qu'il décrit compliqué et imprévisible, mélange de pureté et de dépravation.

L'organisation de l'ouvrage est originale. Un chapitre est consacré à Rimbaud. C'est dire l'importance que ce "Shakespeare enfant", tel que le baptisait Victor Hugo, a eu sur Verlaine en traversant sa vie comme une comète.

Le poète était sublime. Il est resté poète. L'homme était peu reluisant. Il est passé. Bel ouvrage de Stefan Zweig.
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Ce petit livre comprend à la fois la première biographie de StefanSweig , parue en 1905 , plus une autre version parue 17 ans plus tard
S'y ajoute un petit texte sur Rimbaud
L'extraordinaire avec Stefan Zweig , c'est qu'il arrive à transformer une biographie en vrai roman
Ce talent , cette qualité d' écriture est déjà très présente dès le début de cette première biographie
Il pose une vision novatrice sur l'oeuvre de Verlaine mais aussi sur sur parcours de vie d'abord tranquille puis de plus en plus tumultueux jusqu'à se perdre dans les brumes de l'absinthe. Il ne cache rien de sa vie affective et de sa longue déchéance d'un point de vue littéraire
Une mise en parallèle de sa vie personnelle et de son oeuvre géniale mais qui s' étiole inexorablement vers des textes strictement d'un goût douteux
Verlaine , un immense poète, c'est incontestable mais une vie qui s' apparente à une longue descente aux Enfers
Reste , bien sûr, la relation avec Rimbaud, qu'il raconte avec fougue et pudeur
Un texte qui ne fait que confirmer l'immense talent de Stefan Zweig qui, pour notre plus grand bonheur, continuera à écrire d'autres biographies avec un talent inégalé
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De Stefan Zweig on connaît les nombreuse biographies , de Magellan à Marie-Antoinette en passant par Balzac , voici parmi son oeuvre celle de Paul Verlaine. Rééditée récemment aux éditions du Livre de Poche je l'ai découvert par hasard en me baladant dans une librairie, et appréciant l'oeuvre à la fois de Stefan Zweig et de Paul Verlaine je l'ai donc lue et grandement appréciée.
De Paul Verlaine on connait les recueils, encore acclamés par la critique aujourd'hui : " romances sans paroles" , " poèmes saturniens " , "fêtes galantes" .... On connaît également son histoire d'amour/amitié avec Rimbaud. Mais du reste que sait on de cet auteur ? Né dans une famille bourgeoise, fils unique , choyé par sa mère, Paul Verlaine est plutôt quelqu'un de mélancolique, Zweig en tout cas le dépeint non comme un héros, mais plutôt comme quelqu'un qui s'accroche aux autres et à leurs compliments pour survivre. Poète reconnu grâce à son premier recueil, sa vie bascule lorsqu'il rencontre Arthur Rimbaud, qui le convaincra d'abandonner femme et enfant pour le suivre en angleterre. La suite on la connait, un jour , jaloux et ennivré, Verlaine tire sur Rimbaud. Ils se reverront une dernière fois mais la complicité est passée. Verlaine demeure seul, sa femme a demandé le divorce, sa mère elle non plus ne veut plus le voir, il finira sa vie ruiné, alcoolique et son cadavre sera retrouvé dans le lit d'une prostituée. Triste fin pour un si grand homme .

Zweig nous livre ici une monographie de Paul Verlaine et il a vraiment une très belle plume. On lit facilement sous ses mots la vie de Paul Verlaine , suivie ensuite par une plus courte biographie d'Arthur Rimbaud puis par 3 petits poèmes rédigés par Zweig lui même. Un bel ouvrage, pour qui aime Zweig et son talent de biographe, ou les deux poètes Verlaine et Rimbaud. Un joli livre à garder dans sa bibliothèque et à relire à l'envi ( à peine 100 pages , la relecture est donc aisée). Je vous le recommande et quand à moi je suis pressée de découvrir grâce à Zweig la vie d'un autre personnage célèbre dont au final je ne sais que peu de choses.
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Belle entrée en matière pour découvrir Zweig pour ceux qui ne le lisent pas encore et pour redécouvrir Verlaine. Dans ce livre, deux biographies écrites à 18 ans d'écart. La première, 1905, ressemble davantage à un essai et peu sembler plus difficile d'accès. La seconde, 1920, est structurée différemment et nous emporte peut-être davantage sur les pas chancelants de Verlaine.
Zweig aborde l'homme et l'oeuvre sans fioritures, avec sincérité et transparence. Il donne des clefs pour comprendre le poète dans ces deux textes courts mais denses.
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Stefan Zweig s'intéressa très tôt à l'oeuvre de Verlaine, dont il publia une anthologie (en traduction allemande) dès 1902. C'est en 1905 qu'il écrit "Paul Verlaine" qui constitue l'essentiel du présent livre. Plus tard (en 1922), il fit paraitre "La vie de Paul Verlaine", un texte plus court qu'on peut aussi lire ensuite. Zweig, avec sa manière bien particulière d'écrire, donne ici un aperçu sur la vie de Verlaine, mais aussi et surtout sur sa personnalité et sur ses caractéristiques d'auteur. Il se montre souvent admiratif quand il évoque la production du poète, et sévère vis-à-vis de l'homme lui-même. Il écrit par exemple: « Verlaine n'était qu'un être humain, dans toute sa faiblesse, incapable même de « compter les chutes de son coeur », mais c'était justement cette absence de personnalité qui produisait ce qu'il y avait de plus rare, de plus caractéristique, de plus authentiquement humain. Verlaine était une masse molle dénuée de force et de résistance: chaque chose (….) le marquait d'une empreinte claire et sincère. Les violences confuses qui s'acharnaient sur son existence se fondaient dans son oeuvre en cristaux et essences pures ». (p. 28) Je pense que l'essentiel est bien dit avec ces quelques mots.

A la fin de l'édition dont je dispose, j'ai aussi découvert un texte très court et assez percutant, concernant Arthur Rimbaud. Il mérite d'être lu.
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Enthousiasmée par les commentaires que j'avais pu lire sur Babelio, j'ai entrepris avec un plaisir non dissimulé la lecture de cette courte biographie. La longueur ne faisant nullement la qualité d'un texte, Zweig nous dévoile ici toute la subtilité de son art. Il purge les faiblesses de Verlaine, au moyen de tournures magnifiques. Beaudelaire aurait dit aisément, que Zweig transforme la boue laissée or Verlaine en or. Un or tout littéraire. Il ne tombe pas dans ce travers malsain, type closer à étaler sur la place publique la liaison entre Rimbaud et Verlaine. Il recherche au-delà des images usées, à percer l'essence de l'homme. Il compense sa petitesse par un infini talent littéraire qui nous fait dévorer l'ouvrage.
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Après plusieurs biographies écrites par Zweig, je lis celle-ci, la première qu'il a écrite. Elle est réussie, dans la mesure où elle m'a donné envie de relire plus attentivement l'oeuvre de Verlaine, mais aussi celle de Rimbaud - puisque les deux poètes sont indissociables, ainsi que le récit Rimbaud le fils de Pierre Michon.
Là où Pierre Michon reprend "la Vulgate", soit le récit d'un jeune homme qui découvre la poésie comme vocation, Muse et maîtresse, Zweig insiste sur sa force, sa vitalité et sa virilité, qui exprime provisoirement dans la poésie son énergie créatrice.
Et par contraste, Verlaine est décrit comme d'une nature faible, indécise, féminine. J'ai été cependant rebuté par cet aspect dans ma lecture, c'est une conception datée du genre et de l'homosexualité, la sexualité de Verlaine étant selon Zweig déterminée par sa nature féminine.
Néanmoins, j'ai apprécié le portrait d'un homme et de sa chute, qui, à la fin de son existence, survit en vendant des poèmes pornographiques pour se payer un nouveau vers d'alcool.
Un bel hommage au "plus allemand des poètes français", je ne sais pas trop ce que ça veut dire, mais Verlaine est célébré pour la musicalité de sa poésie.
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L'existence tumultueuse du grand poète est narrée par un autre écrivain et ce de manière formidable. On y apprend énormément de choses sur la vie de Verlaine. Zweig affirme que ce qui caractérise le mieux Verlaine c'est la faiblesse, le manque de personnalité et l'absence de caractère. Son génie tiendrait-il donc de l'ensemble de ses faiblesses. le beau semble ici naître de la douleur, du vice et de la déchéance.
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