Une poésie légère et libre, toute de fantaisie, et qui, pour autant, ne renâcle pas à la technique - le poème ouvrant le deuxième volume est un sonnet, rimé à l'ancienne mais qui ne tombe pas dans les travers de la copie d'ancien. Çà garde sa fraîcheur. D'ailleurs, s'il fallait caractériser d'un mot la poésie d'Yves di Manno, ce serait fraîcheur. On passe d'agréables moments de rêve en compagnie de ces textes pleins d'une invention jamais gratuite et subtilement composés. Part y est faite aux audaces formelles (on apprend d'internet que le poète est aussi traducteur d'
Ezra Pound) sans qu'un tel formalisme ne devienne froid. Il y a toujours de l'émotion à la lecture, des sentiments simples et fondamentaux. Bref, pour moi, nombre de critères de la qualité d'une écriture poétique sont réunis. Cependant l'ensemble ne fait pas naïvement “bon élève”. Bien que l'auteur soit devenu (par la suite?) le directeur de la collection Poésie Flammarion, il n'y a rien de conventionnel, pas de ces “grandeurs d'établissement” que l'on pourrait reprocher à mainte oeuvre poétique aujourd'hui. Rien de scolaire non plus, comme hélas on voit parfois chez ceux qui, refusant les abus de l'innovation, retombent dans le pompiérisme. Bref, à lire absolument quand on aime la poésie.