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Bruno Latour (Autre)
EAN : 9782359252002
192 pages
Les Empêcheurs de penser en rond (21/01/2021)
3.29/5   45 notes
Résumé :
Depuis la terrible expérience du confinement, les États comme les individus cherchent tous comment se déconfiner, en espérant revenir aussi vite que possible au « monde d’avant » grâce à une « reprise » aussi rapide que possible. Mais il y a une autre façon de tirer les leçons de ces épreuves, en tout cas pour le bénéfice de ceux que l’on pourrait appeler les terrestres. Ceux-là se doutent qu’ils ne se déconfineront pas, d’autant que la crise sanitaire s’encastre da... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Un nouveau régime climatique, un confinement dans une zone critique de moins de 6 kilomètres d'épaisseur où vivent tous les organismes connus, une métamorphose inéluctable, de l'activité collective, un retournement philosophique … Pensée transversale pour vivre autrement avec la Terre.
Pierre-Romain Valère dans DoubleMarge (extrait)
Lien : https://doublemarge.com/page..
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Dans ce conte philosophique, Bruno Latour se saisit de l'expérience du confinement pour nous aider à comprendre la réalité du changement climatique et ses conséquences sur nos vies. Pour illustrer la radicalité du changement que nous devons opérer pour survivre, il se réfère à la Métamorphose de Kafka. Car c'est une métamorphose que nous sommes appelés à vivre, aussi phénoménale que celle vécue par les contemporains de Galilée quand ils prirent conscience que la Terre n'était pas au centre de l'Univers et que celui-ci était infini. Il s'agit ici d'un changement radical de perspective : l'Univers est illimité mais hors de notre atteinte et la Terre est notre limite physique. Notre territoire est celui où nous vivons et dont nous vivons. Notre responsabilité est d'en saisir les limites qui sont les conditions d'habitabilité nous permettant de durer plus longtemps et de laisser un espace viable pour toute forme de vie à venir. Explorer ce territoire, le comprendre dans ses relations les plus intimes, ses intrications, ses concaténations, est notre nouvel horizon. Ne plus vivre sur Terre mais avec Terre.
Cet essai nous permet d'appréhender la complexité du changement que nous subissons et de ne pas laisser aux seuls scientifiques l'analyse de cette crise qui est autant sociétale, économique, spirituelle que climatique. Des propositions de lecture en fin d'ouvrage permettent d'approfondir les différents thèmes abordés pour ceux qui le souhaitent.

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Après s'être demandé où atterrir, Bruno Latour se demande où il est ! Les questionnements sur notre place et notre relation à Gaïa se poursuivent à la lumière de notre confinement Covid, peut-être finalement source positive d'interrogation sur notre devenir. La première partie de l'ouvrage est compréhensible, et on est presque fier de parvenir à suivre l'argumentation de l'auteur, mais cela se gâte ensuite, dés lors qu'une philosophie pure et plus dure s'invite au débat. Impression mitigée qui n'empêche pas d'être conscient et convaincu que les vraies questions sont posées !
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J'ai toujours apprécié les écrits de Bruno Latour - son expérience de vie de laboratoire et ses travaux en Sociologie de l'Innovation (à l'École des Mines de Paris) et les "Controverses". Ce livre m'a déçu.

Pourtant, il a bien commencé. La comparaison de l'état où nous nous trouvions tous au début de la pandémie - comparable à la surprise de Grégor Samsa, le personnage principal de "Métamorphose" de Kafka. Ce ne sont pas des situations comparables dans le fond, mais l'intensité de la surprise, oui.

La déception vient dans la deuxième partie, où Bruno Latour dévoile son militantisme écologique.

Je n'ai rien contre son militantisme écologique mais je trouve que le moment n'est pas, d'un point de vue éthique, approprié pour faire du militantisme. L'écologie est un sujet qui nous touche tout, mais ce n'est pas du tout démontré que les changements proposés par Bruno Latour soient d'une quelconque utilité dans la prévention de nouvelles épidémies - on parle bien de COVID, n'est-ce pas ?

Par ailleurs, Marc Fontecave, professeur au Collège de France, démontre dans son livre "Halte au Catastrophisme !" (page 75) que les idées de Bruno Latour sont, au minimum, absurdes. Bruno Latour les présente dans une tribune parue dans le journal le Monde du 20 mars 2020 : ne plus prendre l'avion, limiter ses déplacements à 2000 km/an, développer la cuisine végétarienne, limiter les achats neufs au strict minimum, ... Bref, si on veut parler d'écologie... oui, la décroissance sera, à mon humble avis, inévitable, mais peut-être pas autant et ne mélangeons pas les sujets.

S'il était resté à la première partie de son livre, ça aurait été bien, même avec moins de pages.

Dans le même genre de contenu, que j'estime déplacé et malvenu dans un moment grave, on trouve le livre de Edgar Morin, “Changeons de voie” , où il propose rien de moins que l'implantation du communisme au niveau mondial. Mais bon, ils ont le droit de dire leur opinion, à chacun de décider d'en tenir compte ou pas.

Le temps de la réflexion viendra, ne mettons pas la charrue devant les boeufs.
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Quelques analyses intéressantes, bien que mêlées à des subjectivités qui ne me semblent pas universalisables.
Après, il met en évidence les changements effectués de par l'expérience du confinement. Comme les nouvelles manières d'habiter un lieu, de penser, d'agir. Il s'agit en quelque sorte de repenser notre rapport à la Terre, en tant que terrien. le combat se déplace entre les extractivistes ainsi que ceux qui tentent des solutions pour échapper à la crise écologique hors de la Terre et ceux qui cherchent à habiter la Terre autrement.
Je n'ai pas apprécié le livre en raison du style d'écriture romancé, je sais que cela est un avis personnel, ainsi que la non prise en compte des diversités de points de vue. le confinement n'a pas été vécu de la même manière. Je trouve cela dommage de ne pas avoir intégré d'autres expériences d'autres milieux pour produire son analyse.
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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
26 janvier 2021
Dans "Où suis-je ?", le célèbre philosophe tire les leçons du confinement pour changer nos façons de raisonner.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LaCroix
21 janvier 2021
Revenir au monde d’avant le plus vite possible ou trouver un enseignement et des pistes de vie nouvelle dans la crise ? Bruno Latour invite à une bascule.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il y a bien des façons de commencer. par exemple en disant, comme un héros de roman qui s’éveille après un évanouissement en se frottant les yeux, l'air hagard, et qui murmure : "Où suis-je ?" Pas facile, en effet, de reconnaître où il se trouve, surtout après un si long confinement, le visage masqué, en sortant dans les rues aux rares passants dont il ne voit que le regard fuyant.
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Cette idée d’environnement n’a guère de sens puisque vous ne pouvez jamais dessiner la limite qui distinguerait un organisme de ce qui l’entoure. Au sens propre, rien ne nous environne, tout conspire à notre respiration. Et l’histoire des vivants est là pour nous rappeler que cette terre si « favorable » à leur développement, ce sont les vivants qui l’ont rendue favorable à leurs desseins - desseins si bien cachés qu’ils les ignorent eux-mêmes tout à fait !
À l’aveugle, ils ont courbé l’espace autour d’eux; ils se sont comme pliés, enfouis, roulés, pelotonnés en lui.
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la solution pour ne pas récidiver. Elle consiste à ne jamais accepter de dire d’un sujet quelconque qu’« il a une dimension économique » ! S’y soumettre, en effet, cela revient toujours à suggérer qu’il y aurait, d’un côté, une réalité profonde, essentielle, vitale – l’économique –, et que, de l’autre côté, on pourrait, si on avait le temps, prendre malgré tout en compte « d’autres dimensions » – sociales, morales, politiques, et même pourquoi pas, s’il y a du reste, une dimension « écologique »...
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il me semble que nous sommes nombreux à avoir ressenti les risques courus par la genèse de toutes les formes de vie. Brusquement la question revenait dans les chaumières : « Sur quelle terre vais-je bien pouvoir vivre, moi et mes dépendants ? » Comment comprendre autrement ces formes nouvelles d’intérêt pour le sol, pour la terre, pour le local (sans oublier l’attrait du jardinage et l’étrange passion pour la permaculture !) qui m’auraient paru « réactionnaires » il y a dix ans ? Si je ne peux pas les situer facilement entre gauche et droite, c’est que tout le monde « réagit » en effet de mille façons à la même inquiétude par mille symptômes différents
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Cette fois-ci, il ne s’agit plus seulement d’améliorer, de changer, de verdir ou de révolutionner le « système économique », mais de se passer tout à fait de l’Économie. Par un paradoxe qui ne cesse de réjouir le cœur des terrestres, c’est l’épisode de la pandémie qui a eu pour effet de libérer l’esprit des confinés, et de leur permettre un instant de sortir de ce long enfermement dans la « cage d’acier » des « lois de l’économie » où ils croupissaient. S’il y a un cas où l’on s’émancipe de la mauvaise émancipation, c’est bien celui-là.
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Videos de Bruno Latour (26) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruno Latour
Mardi 31 mai 2016, Bruno Latour, philosophe et sociologue des sciences, auteur de Face à Gaïa a été présent sur le plateau des Mardis des Bernardins. L'occasion pour la Lettre de la recherche de vous avoir proposé un entretien avec celui qui à travers les sciences, les techniques, l'économie, l'esthétique et la théologie pensait l'introduction des êtres de la Terre dans le processus politique.
Le Collège des Bernardins est un espace de liberté qui invite à croiser les regards pour cheminer dans la compréhension du monde et bâtir un avenir respectueux de l'homme.
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