Patrick Chamoiseau et Édouard Glissant, ce dernier maintenant disparu depuis 10 ans, ont souvent travaillé ensemble. Ces six textes regroupés ici par les éditions de la Découverte des deux écrivains emblématiques de la Martinique sont complétés par une postface pleine d'optimisme (est-ce si étonnant ?) d'
Edwy Plenel.
Lorsqu'il écrit : « Édouard Glissant et
Patrick Chamoiseau n'ont cessé d'inventer une poétique de la politique », il résume ce livre.
C'est surtout les deux « Manifestes » (l'un réunissant deux textes) qui ont attiré mon attention. Ils proposent un projet global de civilisation et font l'éloge des « produits » de haute nécessité.
D'autres voix moins connues s'ajoutent aux deux monstres sacrés :
Ernest Breleur (peintre), Gérard Delver, (metteur en scène, écrivain, interprète...),
Serge Domi (sociologue)... qui induisent la nature de ces indispensables. Et la manière d'y arriver, qui, si elle est dans ce manifeste centrée sur la Martinique et la Guadeloupe, concerne tous les citoyens avides de démocratie :
« Ce mouvement se doit donc de fleurir en vision politique, laquelle devrait ouvrir à une force politique de renouvellement et de projection apte à nous faire accéder à la responsabilité de nous-mêmes par nous-mêmes et au pouvoir de nous-mêmes sur nous-mêmes ».
Les auteurs n'imaginent pas seulement une île Martiniquaise devenant le paradis du bio, en s'appuyant sur indispensable banane pour l'économie du pays ils imaginent un cercle vertueux permettant la prospérité partagée, respectueuse de l'environnement. C'est un alliage de terroir et d'universalisme, de mémoire et de vision d'avenir. Aprézan, il faut passer à autre chose ...
« Mais la liberté ne peut provenir d'en haut »
C'est surtout très bien écrit...