Décrire le quotidien de «
cette vie là », le pourquoi
… qu'importe, on aura tout le temps de savoir ce qui s'est passé et peut être de comprendre les raisons d'un emprisonnement …
Quand après, on se retrouve condamné
… ça veut dire enfermé dans un monde où on ne connaît personne, où il faut apprendre à se méfier de tout le monde, où on se retrouve seul au milieu de tant d'autres solitudes …
Alors que faire
… s'habituer à des rituels imposés, s'imposer ses propres rituels, supporter de se retrouver face à des actes que l'on a commis …
S'occuper
… manger, boire, dormir, travailler, supporter les autres, péter un plomb de temps à autres, essayer d'utiliser son temps à comprendre comment on en est arrivé là…
Et survivre.
C'est ce que nous raconte
Quntos KunQuest ou Lil Chris dans ces 369 pages.
369 pages, c'est long, c'est très long …
Une description minutieuse de ce qu'est Angola, un centre pénitentiaire de Louisiane (1), son fonctionnement, ses différents ateliers, sa géographie …
Des théories fumeuses sur l'interprétation de ce qu'est la constitution américaine …
Des précisions sur le fonctionnement du système judiciaire américain …
Des parties d'échec détaillées coup après coup …
Des envolées qui sont (ou se veulent ?) poétiques …
J'avoue ne pas avoir été passionnée par les parties juridiques, ni par les parties d'échec. Je n'ai pas été sensible aux textes de rap mais au travers de l'écriture j'ai entendu le rythme des phrases et ce n'était pas désagréable.
L'évocation de l'évolution des mentalités est très intéressante ainsi que le questionnement posé sur l'utilité de l'emprisonnement pour reconditionner les détenus alors qu'il ne sert qu'à punir.
Mon sentiment à cette lecture reste mitigé et je vais m'empresser de relire sur le même sujet, un auteur disparu mais dont l'oeuvre continue de me hanter
Abdel Hafed Benotman.
(1)
Située sur la rive gauche du fleuve Mississippi, le pénitencier s'étend une superficie de 73 km2 dont la limite nord se confond avec la frontière avec le Mississippi longeant le 33e parallèle nord.
Il comprend une prison principale et un certain nombre de camps annexes dans lesquels sont incarcérés quelque 5 000 détenus dont 75 % noirs (gardés par pas moins de 1 800 gardiens), c'est la plus grande prison de haute sécurité des États-Unis. Elle est aussi surnommée de « l'Alcatraz du Sud ».
Louisiana State Penitentiary est la seule prison habilitée à appliquer la peine de mort en Louisiane.
Louisiana State Penitentiary possède un musée, le « Angola Museum ».
Les prisonniers pratiquent le rodéo le à Angola et vendent également leurs créations aux visiteurs (sacs ou ceintures de cuir, meubles, bijoux, peintures) ce qui leur permet de gagner un peu d'argent (cependant, les détenus n'ont pas le droit de garder l'argent sur eux et doivent le placer sur un compte bancaire de la prison, après avoir payé des taxes sur leurs gains). Les droits d'entrée du spectacle qui se déroule dans l'enceinte même de la prison permettent aux détenus de financer des programmes d'insertion.