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EAN : 9782266233767
528 pages
Pocket (04/04/2013)
4.07/5   107 notes
Résumé :
Sophie Parent n'avait rien de l'aventurière. Installée depuis des années dans le confort de sa banlieue, se laissant porter par la rassurante tranquillité de son quotidien. Elle respectait l'ordre social, avait confiance en ses proches, ne mentait pas et avait pour le désordre une terrible aversion. De l'avis de plusieurs, elle surfait avec adresse sur la grande vague de la vie. C'était deux mois avant que commence sa descente aux enfers. Superwoman, Sophie Parent l... >Voir plus
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« Sophie Parent n'avait rien d'une aventurière. (...) Elle respectait l'ordre social, avait confiance en ses proches, ne mentait pas et avait pour le chaos une aversion intraitable. (...) Elle enseignait dans une école de Montréal, partageait le lit du même homme depuis vingt ans et s'occupait de deux adolescentes avec toute l'abnégation et la tolérance qu'on exige des mères modernes. »

C'est cette femme qui réalise, à la veille de ses 40 ans, que ce parcours ne correspond absolument pas à ce qu'elle attendait de la vie… et qui prend la poudre d'escampette le soir de son anniversaire que personne n'a songé à lui souhaiter ! Il faut dire qu'elle est entourée d'une bande de fieffés égoïstes manipulateurs.

Commence une suite d'aventures rocambolesques et inattendues. Un lecteur exigeant et pointilleux dira que tout cela s'emmanche trop bien et avec trop de facilité pour que certains épisodes ne frisent pas l'invraisemblance. Possible… mais après une série de lectures « sombres » (guerre, bombardements, vie post-apocalyptique, etc…) ce roman m'a fait l'effet d'une pluie rafraîchissante après une période de sécheresse !

Sophie est attachante (même si on a envie de la secouer de temps en temps elle se révèle très résiliente), son amie Rachelle est une sacrée bonne femme, les personnages sont truculents, les péripéties s'enchaînent à un rythme endiablé, l'humour canadien pimente le récit et l‘ensemble n'exige pas un effort intellectuel surhumain. Pas de la ‘'grande littérature'', certes, mais un roman plaisant à lire et qui illustre bien le propos de Rachelle : «C'est ça, la vie : un fragile équilibre entre l'harmonie et le chaos»


PS - Cerise sur le gâteau (admirez le clin d'oeil) : en fin de livre, cinq recettes culinaires créées par Sophie et fort appétissantes
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Un ouvrage en 3 parties. La crise — la chance — le choix. Les thèmes vastes redondants pour les proches ou parfois les plus éloignés de la crise de la quarantaine. Des sujets inoffensifs pour les plus jeunes ou les trop vieux. Très imagée, car ces termes concernent tous les âges évidemment, toute personne refusant sa condition imposée ou choisie malgré elle est atteinte par la question du choix et de l'orientation que peut prendre le hemin d'accès au bonheur. Qui ne regarde pas en arrière ? Qui n'a pas l'arrière qui le bouscule tellement il était vide ? Avez-vous connu une crise de conscience ? le regret inévitable et évitable. Auriez-vous désirez une autre vie ? Alors, un coup d'oeil dans cette aventure reposante dans sa majorité devrait vous soulager, vous donner une idée, vous rassurer ou vous réveiller.
Alors qu'elle connait une vie parfaite depuis 20 ans, Sophie est envahie par un goût d'amertume le jour de ses 40 ans. Des détails, comme sa chambre décorée avec passion (un copier-coller d'images des magasines de décoration), semblent différents. Quelque chose n'est plus pareil. C'est en scrutant la haie du jardin que son malaise se dessine, prend vie, se confirme nettement. Belle en apparence et vide à l'intérieur. « Sa vie ressemblait à cette haie : une beauté de surface, une intimité creuse et sèche » (p20). Sa vie se résumait au sourire qu'elle récoltait pour service rendu aux amis et à la famille. Après cette illumination soudaine émergeant d'un sommeil de près d'une ½ vie, Sophie décide de partir. Un voyage au soleil, dans ses bagages : sa naïveté et son besoin de changement. Ses péripéties donneront-elles raison à son initiative audacieuse ? Rencontrera-t-elle ce qu'elle recherche ? Sa voie, son rêve, sa liberté ? Et sa famille, qu'en pensera-t-elle ?
Sa famille justement. Ses amis justement.
Rendre un service à quelqu'un doit-il être considéré comme un service acquis ? Sophie s'est effacée pour le bien être des autres. L'opportunisme égoïste aboie des arguments manipulateurs qui permettent à la culpabilité d'envahir l'espace restreint de la personne attachante et serviable. Elle est trop gentille ! Disent-ils. Toujours là pour dresser la table. Vous connaissez bien cela. Mais que se passe-t-il quand il est l'heure de réagir. L'individu lésé de son confort qu'il ne mérite pas transfère ses erreurs de comportements sur la victime qui pose un halte là. A un moment donné ce n'est plus de l'égoïsme de penser à soi. Non ce n'est pas mérité, ce serait reconnaître que l'on s'accorde une récompense pour avoir été respectable pour tous au détriment de soi même. C'est plus que mérité, c'est une obligation de déguster l'air au même prix que tout le monde. Savoir dire non et se refaire une beauté, s'offrir un weekend thalasso, seule ou seul, un cinéma, deux semaines de congés, changer de vie devrait être compréhensible sans à débattre sur la question du mérite.
Après le premier chapitre, une quinzaine de pages:
Dès les premières pages, un a priori tombe directement. Celui de plonger dans une chick lit à la K Pancol (voir la célèbre trilogie crocodiles-tortues-écureuils) ou A Gavalda (la consolante), cela n'engage que moi, question de goût.
Une écriture aérée, très légère. Un texte sans insistance sur le décor. L'intérêt se joue sur l'intrigue,le personnage de Sophie évidemment, l'accroche du lecteur, la promesse d'une belle histoire.
« Mais que fait donc cette femme sur le bord d'une route dans le désert à des milliers de kilomètres de son nid douillet alors que rien ne la prédisposait à se retrouver dans une telle situation ? » Cela augure les prémices d'une bonne histoire que l'auteur prend plaisir à raconter. Je suis à l'écoute, je reste attentif.
L'absence d'étirement, de longue introduction est favorable pour inciter l'envie de poursuivre la lecture. Heureusement, car évoquer un sujet comme la crise de la quarantaine est un pari risqué à l'heure où le nombre de livres publiés sur le sujet n'est plus à démontrer. Cet ouvrage me paraît plus proche de la littérature populaire que du grand classique pointilleux sur les détails. Je peux me tromper, point de vue d'amateur, je précise.
Le choix d'utiliser le gigolo est très cliché. Ce qui n'entache pas le plaisir de Sophie de se laisser emporter, consciente, heureuse d'être submergée par le jeu de la séduction, de l'exotisme, de sentiments amoureux. Ce côté l'amour à la plage est proche d'une littérature pour adolescente. C'est une partie de l'intrigue qui ressemble à la grosse ficelle simple et facile qui permet de dénouer et poursuivre l'aventure. Pourtant, un vol, une arnaque plus fine auraient tout aussi bien fonctionné d'autant plus que Sophie ne parle pas l'espagnol, sans donner l'impression de rechercher la facilité. Un peu expéditif comme le personnage de Luis qui n'avait aucune profondeur.
L'atout de cette brève première partie : 82 pages qui sont composées de phrases courtes et qui rendent la lecture très active. Un tempo plus ralenti pour le cadrage des scènes. Néanmoins une fin qui se termine par une chute inattendue, une belle promesse pour la suite.
Un autre bémol flagrant, c'est directement en début de deuxième partie. « Tout à coup, son expression se figea » (page 92). Sophie réalise que son amant, Luis, ne l'emmènera pas à sa destination finale. Elle ne s'en rend pas compte sur le moment même, c'est un peu gros… Mais elle ne le réalise que quelque temps plus tard. Dans le nouveau contexte, cette phrase, cet état d'esprit ne cadre pas du tout. Sophie est naïve, mais pas simple d'esprit. Cette réaction soudaine aurait dû se présenter beaucoup plus tôt dans le texte.
Au fil de l'histoire, tel Candide, elle découvre le monde et vit de ses petites expériences initiatiques. Petit à petit, comme dans « le Peppe's kitchen », elle gomme sa crédulité et apprend l'essentiel de chaque chose. Elle savoure au fur et à mesure, elle change, elle se libère.
Chemin faisant, aidée par la chance, la deuxième partie encore, elle rentre au pays. Plus elle approche, moins elle souhaite ce retour. L'idéal aurait été pour elle, que plus elle approchait de sa destination, plus elle s'en éloignerait. Comme dans un rêve qui ne s'arrête jamais. Elle voulait courir sans avancer d'un millimètre. À son retour au Canada elle aura l'occasion de germer. Avec l'aide de Rachelle, une vieille dame. Elle découvre ainsi la campagne québécoise et tombe sous le charme. « Au printemps qui se montre enfin ! » (P167.) S'en suit une longue période d'acclimatation de Sophie dans son nouveau style de vie. Cette retraite justifiée est séduisante, hormis l'activité de jardinage imposant et fastidieux par moment. Dans cette situation, je préférerais récupérer ces heures laborieuses et augmenter mon temps de lecture. La confrontation familiale est très allégée et passe presque inaperçue. Je m'attendais à du rentre-dedans similaire à la première partie. Ce n'était pas un défaut, une conclusion plus douce et plus généreuse sentimentalement nous a été servie. le lecteur devra s'armer de patiente, ou vivre à pleine dent, ce long moment de répit et de découverte intérieure du personnage principal qui se maintient jusqu'à la fin du récit. C'est somme toute une histoire aux airs de petites maisons dans la prairie.
Un roman printanier. Coloré. Un personnage fleurit comme les bourgeons sur les branches nues des arbres. C'est l'histoire d'une renaissance d'une femme qui décide de s'assumer, de se lever. C'est en quelque sorte l'émancipation d'une femme qui décide de cultiver son jardin, à n'importe quel prix. Et elle a bien raison. Vivre son rêve, colorier sa vie, ça ne vous tente pas ?
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Le récit d'une profonde transformation, d'une re-naissance.

Une femme, Sophie, prend progressivement conscience du faux dans lequel sa vie s'est engluée, de la maltraitance insidieuse dont elle est l'objet, de ce qu'elle a accepté pour ne pas déplaire.

Et puis un jour ses yeux s'ouvrent et elle perçoit à quel point elle est devenue transparente et à quel point elle-même est responsable de cet état de fait.

Alors le déclic survient, l'élan impérieux qui la conduit à tout plaquer pour agir pour elle et sans autorisation, pour se sauvegarder elle-même, s'aimer elle-même.

J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette descente au bout du dépouillement des apparences, la recherche de soi et de l'identité oubliée, la reconstruction qui ne se fait pas sans perte.

La crise, la chance, le choix. Je dirais aussi l'ouverture d'esprit et la sincérité sans lesquelles tout ne risque d'être qu'un coup d'épée dans l'eau
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J'ai encore une fois apprécié le style et l'écriture de l'auteure de Yukonaise, qui écrit tellement bien que l'on poursuit avec plaisir son récit. Toutefois, j'ai moins apprécié cette fois son héroïne que je trouve plutôt pathétique et pour laquelle j'éprouve difficilement de l'empathie. Elle est imprudente, peu intelligente dans ses choix et ses actions (autant passés que présents) et franchement, je ne suis pas certaine de croire tout à fait à son nouveau bonheur dans le paradis rural de sa ferme.
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A 40 ans une femme remet en question sa vie et décide de tout plaquer pour une semaine de vacances au Mexique. Mais rien ne se passe comme prévu, et c'est une fuite rocambolesque qui s'ensuit.
Un joli roman, pétillant, on ne s'ennuie jamais.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Sophie menait une vie qu’elle voulait exemplaire. Elle hébergeait parfois sa mère, une baby-boomer à la santé fragile, veillait à maintenir une bonne relation avec son frère, en plus de s’occuper d’Anouk et de Roxane dont l’adolescence ne se déroulait pas sans heurts. Elle était fière de pouvoir dire qu’elle vivait toujours avec Luc Dumont, le père de ses enfants, un homme de son âge pour qui elle cuisinait et entretenait une maison achetée conjointement. Comme presque toutes les femmes de sa génération, Sophie occupait un emploi à temps plein. Elle enseignait d’ailleurs depuis assez longtemps pour que son salaire ait dépassé celui de Luc quelques années plus tôt. Cet événement, qui aurait dû améliorer leur qualité de vie, avait dans les faits contribué à la détérioration de leur relation de couple. Mais à cela, Sophie ne pensait jamais, pas plus qu’elle ne songeait à remettre en question les rôles qui lui avaient été attribués.
Quelques jours après ce qui était désormais connu comme « l’accident de la terrasse », Sophie posa le premier geste de rébellion de sa vie. Elle acheta ce qui constituait pendant son adolescence le vêtement fétiche de ceux qui contestaient l’ordre social : une veste en jean. Plus qu’un désir refoulé, il s’agissait d’une limite qu’elle n’avait jamais osé franchir. La réalisation de ce fantasme traduisait un état d’esprit dont elle pressentait l’importance sans en comprendre encore la signification. Le jean n’était pas permis au travail, et Sophie savait que Luc n’admettrait pas qu’elle sorte avec lui dans une tenue trop sport à son goût. Sans compter que Roxane et Anouk saisiraient l’occasion de se payer sa tête, elles qui méprisaient les vieilles qui s’habillaient en jeunes. Mais ces considérations pesèrent bien peu dans la balance quand Sophie sortit sa carte de crédit. Si elle devait mourir le lendemain écrasée sous un bloc de béton, elle voulait avoir au moins une fois dans sa vie agi à sa guise.
De l’avis de ses proches, l’achat de la veste en jean constitua un geste puéril, voire ridicule. Chacun leva les yeux au ciel, mais personne ne prit vraiment l’événement au sérieux.
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- Avez-vous lu tous vos livres ?

- Pas encore. Le problème, c'est que j'en achète chaque fois que je mets les pieds dans une librairie. Le bon côté de l'affaire, c'est que j'en ai toujours quelques-uns en attente, ce qui m'assure de ne jamais tomber en panne de lecture.

Elle riait, et ses yeux couvaient la bibliothèque d'un oeil affectueux.

- Quand on arrive à un certain âge, ma fille, on aime bien voir le monde à travers le regard des autres. Ca nous permet de confirmer ou d'infirmer certaines de nos conclusions.
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C'était une vraie haie. Verte, dense et vigoureuse, [...] Sophie resta sur place, subjuguée devant ce prodige de la nature. […] Tout avait l'air harmonieux, uni. Mais quand, au bout d'un moment, elle se pencha pour ramasser les feuilles qui s'entassaient autour des troncs elle fit une découverte qui la troubla.
A l'intérieur, derrière le rideau de verdure, se trouvaient des branches sèches et brunes. Des branches qui en servaient à rien, qui s'emmêlaient, nues, dans un vide habilement dissimulé. Cette haie que Sophie avait crue belle et fournie ne l'était finalement qu'en apparence Il s'agissait d'une façade, d'une beauté superficielle. Et alors qu'elle s'interrogeait sur la relation entre l'apparence somptueuse et le vide intérieur, une comparaison lui vint à l'esprit avec brutalité. Sa vie ressemblait à cette haie ; une beauté de surface, une intimité creuse et sèche. Sans l'avoir cherché, Sophie venait de mettre le doigt sur ce qui la tourmentait depuis des mois.
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Même de nos jours, alors qu'on aimait croire que tous étaient égaux, même chez les femmes les plus indépendantes. Parce que l'égalité, c'était de la politique, c'était dans la vie publique. Dans le privé, dans les foyers, les choses n'avaient pas tellement changé.
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Tout le monde l'enviait, admirait ses succès, mais personne ne voyait à quel point elle se sentait insignifiante en dedans. Car sa vie ne ressemblait en rien à ce dont elle avait rêvé jadis, quand l'adolescence lui permettait encore d'espérer.
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