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EAN : 9782277113003
192 pages
Editions 84 (19/11/1992)
3.78/5   138 notes
Résumé :
Noël, Noël ! Dans les rues de Lyon, noires de monde, fouettées de pluie, un vieil homme triste se fait bousculer par la foule des fêtards.
Il porte un pardessus noir, un chapeau de paysan, un gros paquet enrubanné. Obstinément, il cherche sa fille, la belle, l'aînée, " la grande ". Pourquoi Marie-Louise n'est-elle pas venue passer les fêtes avec ses parents ? Pourquoi cette lettre sèche, qui n'explique rien ? Pourquoi, de fausse adresse en hôtel borgne, de " ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Mon unique lecture de Bernard Clavel, avant le voyage du père, remonte à 1975 et Malataverne. Une sorte d'éternité pendant laquelle je n'ai plus gouté aux pages de l'auteur.
Et puis il y a peu, dans un Emmaüs ou une autre librairie solidaire, j'ai rencontré le voyage du père et sa couverture illustrée et réaliste comme la collection J'ai lu avait coutume de les réaliser dans ces années 60 et 70.
Et puis, je me suis dit que Bernard Clavel méritait une nouvelle visite sans trop tarder.
Une belle redécouverte, que ce récit d'un court voyage au bout de la tristesse et de la désillusion.
Pauvre Quantin, pauvre père et pauvre mari!
La colère de sa femme, les pleurs de celle-ci et de sa fille cadette le décident, sur le champ, à partir quérir Marie-Louise partie à la ville et qui ne revient pas pour la Noël.
Sa mission dans la grande ville, pour tenter de ramener sa fille aînée, ressemble à une offensive désespérée dans une bataille perdue d'avance.
La ville est hostile, comme tout terrain que l'on ne connaît pas. le froid et l'obscurité y sont différents de la campagne de Quantin. le temps y bat plus vite, et le paysan ne suit pas. Son pas n'y est pas assuré. Il se sent anachronique, on dirait "has been", maintenant! Quantin sent son impuissance et sa colère croître à chaque nouvelle étape de sa randonnée urbaine.
Les rencontres de Quantin avec ceux qui connaissent Marie-Louise, sont ambigües et soufflent le chaud et le froid. Les portes se referment sur le vieil homme seul... Et il va falloir rentrer à la ferme! Que dire, que faire?... Et il faudra continuer de vivre.
Ah, ces retrouvailles d' Horusfonck avec Bernard Clavel!
J'ai eu tellement froid, avec Quantin, dans cette ville de Lyon. J'ai ressenti tant de désarrois et de tristesse dans ces pages superbement composées, de cette précision d' horloger du bien écrit.
Mon coeur s'est serré comme celui de la cadette Denise que sa soeur aimait tant.
J'ai ressenti l'égarement désespéré de l'instituteur amoureux transi et définitif de Marie-Louise.
Comme ce livre est beau et cruel, profond et tendu comme ce temps qui passe et s'échappe.
Juste ce qu'il faut pour un livre.
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La neige a recouvert mon coeur. Je me suis toujours senti un peu seul par moment, même en famille. Une façon de m'isoler pour regarder les terres, sentir les saveurs du feu dans la cheminée, surtout quand il fait blanc dehors, que les sons s'amenuisent, s'étouffent. Même ceux de mon épouse. C'est une femme forte dans un monde de rigueur, elle ne nuance rien et hurle jusqu'à vous étourdir. C'est pourtant quand elle ne dit rien qu'elle crie le plus fort. Car elle vous pénètre du regard et lit en vous. Elle a une manière si particulière de montrer ses sentiments, je ne lui en veux pas, la vie est dure chez nous dans cette ferme isolée. Et puis on a notre petite Denise qui me réchauffe le coeur si souvent. Quand nos yeux se croisent, nous parlons par la vue de peur de relancer la mère, qui préfère ne pas nous voir nous appesantir sur des bricoles inutiles. Elle a ma solitude et les yeux de sa mère, toutes deux ont l'espoir en commun. Cet espoir c'est Marie-Louise, notre grande partie à la ville, que j'ai laissé partir à la ville. Elle doit revenir pour passer Noël avec nous. La crèche est prête et l'attend. Cet espoir, je suis parti le chercher à la grande ville, Lyon. Je suis revenu comme un honnête homme. La bise a transpercé mon coeur.

L'amour de la terre paysanne, le froid hivernal, les images de la ville sont si bien rendus par Bernard Clavel. Une opposition entre deux mondes. Et les sentiments si profonds, ces tourbillons d'émotions qui vous glacent plus que le vent qui pénètre. Si j'ai aimé ce livre ? Oh oui !
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Bernard Clavel devrait refaire surface dans nos lectures. Relecture de ce bouquin qui m'avait fortement émue à l'époque. Une ferme isolée dans le Jura. Quantin y vit avec sa femme qui sait le sermonner et sa fille petite dans sa tête. Noël et son blanc manteau approche. Ne manque que Marie-Louise la fille aînée partie vivre et travailler à Lyon. Quantin, poussé par les reproches de sa femme, prend le train espérant y ramener sa fille pour le réveillon. Une triste errance démarre pour lui dans les rues de la ville. Où se trouve Marie-Louise ? Pourquoi chez ses anciens employeurs rit-on de lui ? Il ne comprend pas qu'une coiffeuse travaille la nuit. Au fur et à mesure de ses découvertes, les émotions du père vont se transformer et aussi celles du lecteur. Avec la neige en toile de fond et l'éloge de la vie rurale. Poignant et réaliste !
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Dans un petit village du Jura, Noël approche. L'hiver avec sa première neige, vient d'y prendre ses quartiers. Chez les Quantins on se prépare à la fête, Marie-Louise coiffeuse à Lyon revient pour l'occasion.
Mais ce matin le facteur toque à la porte, apporte des nouvelles : Marie-Louise ne viendra pas.
La mère, Isabelle, se met en rogne et invective son mari, et sous la pression de sa femme il se sent obligé d'aller à Lyon pour tenter de trouver une explication. Vingt ans qu'il n'y ait pas allé, sûr ça a dû changer.
Alors Quantin se met en route mais que peut faire un pauv' paysan dans une grande ville moderne, dans un endroit ou il n'y a ni ciel ni horizon.
A l'adresse indiquée sa fille n'habite plus. On lui en donne une autre, mais elle n'est pas là. Elle ne rentre pas avant deux heures du mat' la Marie-Louise. Mais quel est ce métier de coiffeuse qui se termine au milieu de la nuit ?
Quantin est du genre taiseux. Taiseux et cogiteur. Son pauvre ciboulot n'en plus de réfléchir et de partir en vaines suppositions.
Un roman où Bernard Clavel donne la part belle au monde rural : dur mais sain. Contrairement à la ville ou pour lui tout est méprisable et malsain ou tout va trop vite ou les gens se croisent sans se regarder, sans se parler. Nous suivons les allées et retours de Quantin, aussi bien dans la ville à chercher sa fille que dans son esprit à remettre en doute son métier de coiffeuse.
La force de ce court roman porté à l'écran, réside dans la description des émotions ou nous sommes sans arrêt, balancés, entre l'espoir et le désespoir. C'est aussi les déscriptions méticuleuses des lieux, tout est clair, net, précis, coloré.
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Dans le Jura, chez les Quantin, on s'apprête à fêter Noël, dans deux jours. Et pas n'importe quel Noël : l'aînée, Marie-Louise, partie travailler à Lyon depuis deux ans s'est annoncée… C'est par l'entremise du facteur qu'arrivera la désillusion ; une courte lettre qu'on pourrait résumer ainsi : trop de travail, pas possible de venir…
Alors ce sont les reproches, de la mère : qui sont ces employeurs si terribles qu'ils ne donnent pas deux jours à la petite pour passer Noël en famille ? Et de quel bois est-il fait, ce père qui ne se déplace pas pour leur faire entendre raison ?
Si fait ! le père Quantin descendra à la ville.
Arrivé, il cherchera en vain sa fille, son aimée, la Belle, la Grande : de l'adresse de cet hôtel minable – fausse, mais unique en sa possession –, en salons de coiffure plus où moins spéciaux, jusqu'aux bars louches de la ville…
La ville ! La ville ! Et ces gens qui ricanent au seul nom de Marie-Louise. « le voyage du père » pourrait bien se révéler quelque chose comme une descente aux enfers pour le père Quantin…

Bien sûr, il y a le Bernard Clavel des grandes sagas du Grand Nord. Bien sûr… Mais il y a aussi ce Clavel plus intimiste, enraciné dans la tradition rurale, celle qui sent les feuilles mortes après la pluie… Et puis cet homme têtu, bourru… N'est-il pas l'exact opposé de cette ville , superficielle, entremetteuse, courtisane… Pommmmmponette …

Un chemin de croix pour une descente aux enfers.

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Il se retrouva une fois de plus à la gare et se planta près de l'entrée des voyageurs. Il n'y avait plus d'espoir en lui, plus qu'un instinct de bête dont le maître est mort, mais qui continue pourtant de le chercher parmi les vivants.
Elle était partie en voiture, mais il l'attendait là, près de ce portillon où disparaissaient des manteaux de fourrure et des cheveux blonds, bruns, roux... Il ne savait même pas de quelle couleur étaient aujourd'hui les siens.
Voilà : Quantin, c'était devenu cela. Un vieux sans force, un vieux dont les mains ouvertes pendaient de chaque côté de son corps. Deux grosses mains inutiles, marquées par une vie de peine, habituées à tout entreprendre et à tout mener à bien, mais qui n'avaient rien pu faire pour retenir Marie-Louise.
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Les instants coulaient entre eux. Isabelle le regardait toujours, et il sentait qu'elle ne l'avait pas regardé ainsi depuis de longues années. Elle pénétrait en lui, comme si elle eût aimé ajouter à tout ce qu'elle avait déjà dit, un message que nul mot ne pouvait exprimer.
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Ils vivaient là, sans se quitter, attelés au même chargement de petites misères et de petites joies, à marcher du même pas depuis des années, à marcher du même pas depuis des années, et voilà qu'il s'apercevait aujourd’hui qu'il connaissait à peine sa femme. Voilà qu'il n'osait même plus embrasser. Lorsqu'on vit ainsi, on croit se connaître, mais c'est seulement valable pour l'habituel, c'est-à-dire la peine et toutes les petites joies qui font l'existence. Mais qu'un évènement survienne qui vous jette brutalement en dehors de l'ornière, et voilà qu'on ne se retrouve plus. On se prend à regarder sa femme comme si on la rencontrait pour la première fois.
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Voilà : Quantin, c'était devenu cela. Un vieux sans forces, un vieux dont les mains ouvertes pendaient de chaque côté de son corps. Deux grosses mains inutiles, marquées par une vie de peine, habituées à tout entreprendre et à tout mener à bien, mais qui n'avaient rien pu faire pour retenir Marie-Louise. [sa fille]
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Ils vivaient là, sans se quitter, attelés au même chargement de petites misères et de petites joies, à marcher du même pas depuis des années, et voilà qu'il s'apercevait aujourd'hui qu'il connaissait à peine sa femme. Voilà qu'il n'osait même plus l'embrasser. Lorsqu'on vit ainsi, on croit se connaître, mais c'est seulement valable pour l'habituel, c'est à dire la peine et toutes les petites joies qui font l'existence. Mais qu'un évènement survienne qui vous jette brutalement en dehors de l'ornière, et voilà qu'on ne se retrouve plus. On se prend à regarder sa femme comme si on la rencontrait pour la première fois.
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