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Jacques Barret (Traducteur)
EAN : 9782283020593
492 pages
Buchet-Chastel (09/06/2004)
4.31/5   94 notes
Résumé :
Asher Lev, juif orthodoxe de la communauté hassidique ladovérienne de Brooklyn, est devenu, contre toute attente, peintre de renommée internationale. Il vit tous les jours la dichotomie entre sa foi hassidique et la création artistique, en France où il habite depuis vingt ans. À Brooklyn, il est toujours considéré comme "incompréhensible" et "aberrant".

Lorsqu’un de ses oncles qu’il aimait profondément meurt, il doit, avec sa femme et ses deux enfants... >Voir plus
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Enfin la suite de "je m'appelle Asher Lev" livre que j'avais beaucoup aimé, j'attendais avec impatience de connaître l'évolution de l'artiste, ralenti dans l'exercice de son art à cause du poids de la religion et de la communauté Hassidique à laquelle il appartient. A la fin du premier livre, il s'exilait à Paris pour s'adonner librement à sa peinture.

Loin de la communauté Ladoverienne de Brooklyn qui l'étouffe, Asher Lev s'épanouit et laisse libre court à son art. Il épouse Deborah qui lui donne deux enfants, l'aînée Rachel (Rocheleh) et Abraham (Avrumel).  Ils finissent par s'installer à St Paul de Vence,  dans le Sud de la France, parce que Rachel est asthmatique.

Asher Lev fait désormais partie des grands peintres internationaux, ses tableaux se vendent bien et tout le monde reconnaît son art si particulier. Il est indéniable qu'il a reçu un don, il est capable de reproduire des scènes sans modèle, juste avec sa mémoire et parfois, lorsqu'il peint, quelque chose semble tenir sa main sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. Quelle est cette force étrange qui le guide ? 

Il n'est pas retourné dans son quartier de Brooklyn, il n'y est pas le bienvenu à cause de certains de ses tableaux qui choquent une partie des membres de la communauté. Les rapports avec son père, -bras droit du Rebbe-  sont compliqués, Asher Lev ne rentre pas dans le moule, son père avait d'autres desseins pour lui.

Le décès de son oncle Ytzchak l'oblige à revenir et le séjour qui ne devait durer qu'une semaine va, -malheureusement pour Asher-, s'éterniser. Ses parents veulent profiter de leurs petits enfants, Deborah qui n'a plus ses parents -ils ont été déportés et tués- trouve dans les parents d'Asher une nouvelle famille et se lie très vite avec sa belle mère.  Les enfants apprécient la communauté Ladoverienne et le quartier de Brooklyn, s'y  font des amis, Abraham et le père d'Asher entament une relation très fusionnelle, Abraham semble fasciné par le Rebbe, tout le monde finit par trouver sa place, mais..... Asher dans tout ça ?

Asher subit, il ne se sent pas bien dans cet endroit, il ne s'y est jamais senti à sa place. Il doit faire face à la communauté qui ne le considère pas comme l'un des leurs, pire, il est taxé de complicité avec le "Sitra Ahra" (forces maléfiques) et ses cousins, les fils d'Ytzchak,  finissent par lui tourner le dos quand ils apprennent que c'est Asher qui hérite de toute la collection de tableaux de leur père. 

Asher Lev est dans une impasse, rentrer de suite en France et reprendre le cours de sa vie ou composer avec les désirs de ses parents, et quand le Rebbe s'en mêle tout devient alors plus compliqué. le rebbe c'est le grand maître de la communauté Hassidique, c'est lui qui décide, les familles le consultent quand ils ont des décisions à prendre et quand le Rebbe donne sa bénédiction, tout est considéré comme acquis. 

Que va faire Asher Lev, il est de nouveau dans le tourment et tout le monde semble se liguer contre lui, jusqu'à son épouse et ses enfants. le Rebbe va se montrer redoutable tout en ayant l'air de ne rien imposer et manque de chance, Asher ne semble plus avoir aucune inspiration pour peindre.

Quelle suite merveilleuse, Asher Lev m'avait enchantée dans le premier livre, je le retrouve dans le second avec le même engouement. Je souffrirai presque pour lui tellement on lui en demande, certaines actions semblent si difficiles pour moi et tellement incompréhensibles.  C'est un bon pratiquant, mais pas assez cependant aux yeux de la communauté et de son père qui ne le comprend toujours pas parce que pour lui, l'art d'Asher est impur, c'est de la frivolité, il profane les valeurs du Judaïsme.

Asher s'est éloigné du droit chemin, il a pris des directions qui ne sont pas en adéquation avec la communauté Hassidique, pour certains c'est un profanateur et son père, aidé par le Rebbe, va  tenter de le remettre dans la bonne direction, dans la direction du mouvement hassidique,  afin de  préparer l'avenir, mais l'avenir de qui ? 

Le Rebbe qui n'est plus tout jeune prépare sa succession, il est habile, il ne dit jamais les choses clairement, il les insinue, donne des pistes et sème de ci, de là, des devinettes qui ont bien sûr une explication hautement spirituelle. Asher Lev n'est dupe de rien, il a pourtant des choix douloureux à faire qui le touchent au plus profond de lui même et il le comprend très vite.

Je finis par être oppressée en poursuivant la lecture parce que j'ai peur de comprendre la suite,  qu'Asher Lev ne puisse se soustraire des obligations communautaires et de la puissance du Rebbe,  qu'il soit trop ébranlé émotionnellement pour faire des choix qui lui ressemblent, et toujours ce poids et ces obligations de la communauté Hassidique,  je suis tout simplement effrayée à l'idée qu'il puisse quelque part se sacrifier.

C'est un très beau livre, avec beaucoup de spiritualité, de symboles, et même si je ne partage pas et ne comprend pas la façon de vivre de la communauté Hassidique, que la fin me laisse un petit goût amer, j'ai apprécié l'immersion dans la vie quotidienne d'Asher Lev et de sa famille parce que c'est très instructif et qu'il est important de respecter les différences même si on n'y adhère pas. 

Vraiment un agréable moment avec ce livre.
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Ce livre, qui est la suite de la vie d'Asher Lev et qui par ailleurs est agréable à lire, n'apporte rien de nouveau par rapport aux précédents, mais au contraire finirait par noyer le propos (le conflit opposant la tradition hassidique à l'art universel d'un grand peintre juif) tant il en rajoute. Asher Lev devra-t-il donner son fils à la communauté hassidique de New York en échange du talent que Dieu lui a accordé et le fils devra-t-il devenir Rèbbe (chef spirituel) reliant le monde profane au monde sacré, en sacrifice si je puis dire (un peu comme Isaac sauvé au dernier moment par un ange), ou bien ne sont-ce que les fantasmes nés de l'esprit d'un père torturé ?
Quelques détails concernant le sort de l'épouse d'Asher et de ses parents à Paris pendant la seconde guerre mondiale semblaient vouloir ouvrir d'autres pistes mais tournent court. Je comprends que l'auteur ait eu du mal à en finir avec un personnage très attachant, mais bon cela ira bien comme cela.
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"Je m'appelle Asher Lev", premier volume de ce diptyque, laissait entendre que le génie créateur de l'homme, ici le peintre Asher, était pour les Juifs pieux de sa communauté un grave problème : il entraîne Asher vers une culture pécheresse, vers un monde et des valeurs dont ils ne veulent pas. Seul le Rebbe, par son ouverture d'esprit, aide et encourage Asher à réaliser sa vocation, sans rompre avec la Torah (à la différence de tant de grands artistes juifs comme Soutine ou Chagall qui firent le choix de l'art contre celui de la fidélité), mais en acceptant la part" démonique" de sa créativité. Dans ce second roman, le vrai personnage principal est en fait le Rebbe : un maître hassidique est par nature un connaisseur de la Cabale, (et même dans ce roman, un magicien), qui sait que le bien et le mal ne s'opposent pas mécaniquement, mais collaborent parfois ou entretiennent entre eux des relations complexes décrites dans le Zohar. Ces relations complexes entre bien et mal seront mises en scène dans ce roman, "Le don d'Asher Lev" : superficiellement, c'est l'histoire d'un père qui semble laisser son fils à sa communauté et au Rebbe, qui semble "sacrifier" son fils, ou "payer de son fils" le droit de quitter le monde hassidique pour faire de l'art. En réalité et en profondeur, Asher renoue avec les racines de son âme et répare le mal commis (en particulier le mal fait à ses parents par son départ et certains de ses tableaux) en confiant (sans l'abandonner) son fils à sa communauté : cet enfant n'est pas un objet passif que l'on manipule, il a des dons innés de Rebbe, de Juste, de dirigeant hassidique, tout comme son père était, par nature, un peintre. Autrement dit, le fils fait le "tikkun" ( la réparation, en termes de Cabale) du père, ce fils né des errances du père, ce fils qui n'aurait pas existé si son père était resté sagement dans sa communauté. Du père artiste qui a choisi l'exil naît l'enfant qui prépare la rédemption. Ce très beau roman annonce "Le livre des Lumières", où le Zohar sert de fil conducteur à toute l'histoire.
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Suite des aventures d'Asher Lev. L'artiste a grandi: d'enfant, il est devenu homme; de peintre en devenir, il est accompli...
Le temps a passé, ce qui a été, n'est plus, seuls restent les souvenirs, les angoisses resurgissent et le passé refait surface.
Pour qui n'est pas familier ou intéressé par le monde juif orthodoxe américain, de nombreux passages sembleront obscurs ou inintéressants; or, à la différence du premier roman qui s'appuyait sur l'art, l'essentiel de cette suite relate des évènements peu liés à cela.
M'a un peu laissé sur ma faim. Mais à lire, par curiosité si vous avez aimé le premier.
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Suite de "Je m'appelle Asher Lev", nous retrouvons Asher devenu adulte, marié et père de deux enfants. Nous plongeons à nouveau avec lui dans les affres de la création artistique, dans ce déchirement permanent entre foi et peinture, entre famille et liberté.
Si j'ai trouvé quelques longueurs à ce deuxième tome, il m'a tout autant bouleversée. Peut-être est-il moins flamboyant que le premier, mais tellement profond et réaliste. Ce qui m'a le plus interrogé est sans doute la place du Rebbe dans la vie d'Asher et de sa famille, ce croisement perpétuel entre obéissance et liberté.
Chaïm Potok nous conduit une nouvelle fois au coeur de l'âme humaine et de ses tourments.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mon oncle, assis dans le fauteuil, regardait ses tableaux sur les murs... De toute évidence, de telles oeuvres n'émanaient pas du monde de la Tora. D'autant plus fascinante alors, leur séduction ! C'est d'autant plus exceptionnel de les regarder, de les admirer, d'étancher sa soif avec leurs couleurs et leurs formes ! Pendant un moment, on pouvait supposer qu'elles étaient des créations du Maître de l'Univers, l'instant d'après on avait l'impression de voir des créatures monstrueuses du royaume du Mal.Deux aspects d'une seule chose ? Oui. La danse vacillante des lumières et des ombres.
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Et il m'a dit qu'un artiste aussi devait voir le monde intégralement... il doit apprendre à voir ce que personne d'autre ne doit voir, il doit voir les liens, les connexions, ce qui lie les choses entre elles dans le monde. Même si les liens sont laids et mauvais, l'artiste doit apprendre à les voir et à les reproduire.
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Lorsque Devorah entra dans la chambre, quelques minutes plus tard, je lui dis que je n'avais pas l'intention de changer nos projets, nous allions rentrer par le vol de mardi soir.
"Tu vas faire de la peine à tes parents", dit-elle.
Soudain, elle paraissait vraiment avoir ses cinquante ans, l'air fatigué, le teint pâle.
"Nous allons rentrer, dis-je. J'en ai assez d'être ici."
Elle cligna des yeux, nerveusement. Je ne comprends pas.
-Ils essaient de me faire revenir par n'importe quel moyen, ensuite, ils vont tuer en moi tout ce qui me reste."
Elle était interdite.
"Nous allons rentrer Dev. Nous sommes venus pour l'enterrement de mon oncle, pas pour le mien."
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Il s'asseyait le dos au mur, sa poupée Shimshon dans les bras, sous les reproductions en couleurs de l'Olympia de Manet, du Massacre de Chio de Delacroix, et d'un des "fous" de Géricault. Un jour, il m'avait demandé pourquoi il n'y avait pas d'image du Rèbbe dans l'atelier, je lui avais répondu que j'étais tout seul et avec personne d'autre que moi pour me dire ce qui était bien et ce qui était mal.
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Est-ce que l'esprit peut suivre deux voies différentes en même temps ? Ambivalence inconsciente. Ambivalence cachée. Sommes-nous si imparfaits, si inachevés que nous ne puissions jamais vraiment connaître les plus secrètes de nos propres motivations ?
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Attablé au café "Le Rostand" Olivier BARROT presente "L'Arche de Noah".Banc Titre de la couverture du livre de Chaim POTOK, publié par L'école des Loisirs, collection Médium.
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