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EAN : 9782749123080
432 pages
Le Cherche midi (07/05/2013)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Avril 1944. Un convoi de déportés comprenant plus de 2000 hommes quitte la gare de Compiègne pour une destination inconnue.

En dehors des Allemands et de l'État français, personne à bord ne connaît encore sa destination. Sauf un prisonnier, Robert Danglars. Instituteur en Normandie, pacifiste convaincu, des militants trotskistes l'ont rallié à leur cause.

Nommé en Bretagne, à 12 kilomètres de Brest, il a participé aux actions de propa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Toute ressemblance avec des événements, des lieux, des personnes ayant existé n'a rien de fortuit »… et pourtant, Dernier convoi pour Buchenwald est un roman. Roger Martin réussit à faire vivre des personnages créés pour l'occasion avec d'authentiques hommes ou femmes ayant existé et vécu les faits décrits avec beaucoup de réalisme.
Robert Danglars dont le nom n'a pas d'importance, est dans ce wagon, le 14 mai 1944 : « Que peut-il y avoir de pire que cet enchevêtrement de corps transformés en loques ou en pelotes de nerfs à vif… » Par les mots, par le texte, Roger Martin réussit à décrire, à faire ressentir aussi fort que cela est possible, toute l'horreur vécue par tant d'hommes, de femmes et d'enfants.
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers, nus et maigres tremblant dans ces wagons plombés… » comme l'a si bien chanté Jean Ferrat mais "Dernier convo" place le lecteur là où « …l'air glacé de la nuit tétanise, où une effroyable puanteur de pisse et de merde imprègne chaque centimètre de la peau. » Si « l'homme ne peut vivre sans croire que le pire n'est jamais sûr… », il faut absolument lutter de toutes ses forces contre l'oubli et ce livre y contribue grâce au talent de l'auteur et à la précision de son récit.
Retour en arrière indispensable, Robert Danglars raconte sa jeunesse et sa formation à l'École Normale d'instituteurs, institution que Pétain supprime en 1941. le récit prend corps nous ramenant à Compiègne, au camp de Royallieu où les départs se poursuivent alors que le débarquement de Normandie a déjà eu lieu.
Instituteur dans un village, à 12 km de Brest, il commence à militer pour un réseau de résistance de tendance trotskiste, partagé entre lutte armée et internationalisme. Arrestation, torture ne tardent pas après qu'il ait découvert l'amour auprès de Delphine. « … Rossé, battu, torturé presque quotidiennement par des Français dans une prison française, » Robert Danglars vit ce que beaucoup d'hommes ont subi au cours de ces années terribles. le chantage fait aussi partie de l'arsenal utilisé contre ceux qui luttent pour reconquérir la liberté.
Enfin, à partir du 14 mai 1944, nous découvrons la vie quotidienne à Buchenwald, « la forêt de hêtres » où les humains sont moins bien traités que des bêtes : « On ne peut dire l'indicible. On ne peut décrire l'indescriptible. On n'a pas encore trouvé les mots pour traduire l'horreur de la barbarie et du massacre de masse. »
Quand l'armée américaine arrive à Buchenwald, le 13 avril 1945, le camp a été libéré par les prisonniers eux-mêmes qui ont mis les SS en déroute. Ils sont encore 21 400 dont 3 000 malades et 3 000 invalides.
"Dernier convoi pour Buchenwald" est « Une plongée au coeur de l'Histoire, entre barbarie et espoir ! » comme l'a noté Roger Martin dans sa dédicace lors de notre rencontre à Vienne, pour Sang d'encre.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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J'ai beaucoup apprécié ce livre. J'ai appris des choses que je ne connaissais pas encore sur le fonctionnement des camps. L'écriture est fluide et même si le récit est dur compte tenu de l'histoire et de son époque, on n'arrive pas à s'en séparer avant la fin
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critiques presse (1)
Lhumanite
17 juin 2013
Roger Martin construit avec Dernier Convoi pour Buchenwald une fiction solidement étayée par des éléments réels, qui tranche sur l’habituel roman « en costumes » auquel on pense quand on parle d’histoire.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La mortalité est montée en flèche. Les Kommandos extérieurs lui paient un lourd tribut. Sans relâche, le Comité international agit avec ses faibles ressources pour cacher des déportés promis aux transports, après avoir échangé leurs matricules avec ceux de prisonniers décédés. Les SS réclament inlassablement de nouveaux bras pour les travaux les plus terribles, puisant dans les Blocks comme dans un réservoir sans fond.
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Que peut-il y avoir de pire que cet enchevêtrement de corps transformés en loques ou en pelotes de nerfs à vif, où un genou osseux sous votre omoplate est un poignard effilé, où des ongles noirs et battants se transforment en autant de lames de rasoir, où la chaleur des tôles le jour carbonise, l'air glacé de la nuit tétanise, où une effroyable puanteur de pisse et de merde imprègne chaque centimètre de la peau ?
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La France manquait d'hommes et de bras, on recasait assez facilement les Gueules cassées encore en état de fournir un travail et dont le physique ne risquait pas de terrifier les collègues ni les clients. L'activité portuaire d'après-guerre étant intense, on l'avait placé dans un bureau d'une des principales compagnies maritimes du Havre.
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On ne peut dire l’indicible. On ne peut décrire l’indescriptible. On n’a pas encore trouvé les mots pour traduire l’horreur de la barbarie et du massacre de masse.
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Pourtant, les prisonniers ne cessent d'affluer, et le 21 août le service des Lagerschutz est informé d'avoir à préparer l'accueil pour le lendemain d'un nouveau convoi venu de Compiègne.
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