J'aime bien les polars "historiques" liés aux croisades etc... mais j'avoue que du coup j'en attends beaucoup.. et que parfois je prends une douche froide.
En soit l'histoire n'est pas désagréable, mais elle est assez simple dans l'intrigue, Et justement c'est ce qui me dérange. le héros de l'histoire a trop de facilité a décrypter les enigmes et à trouver les solutions afin de truver le fameux trésor.
Bref : un bon moment de lecture mais franchement sans rien de transcendant
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Un excellent polar moyenageux, sans aucun temps morts, et, dans lequel l'auteur entraine ses lecteurs, à la suite de ses héros, dans le Languedoc, en Espagne en passant par Venise.
Même si l'intrigue est simpliste, on ne s'y ennuie pas. Les personnages, chacun à leur manière, sont attachant, intelligent, plein de sagesse, tout en ayant leur personnalité propre.
En ce qui me concerne, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt les liens unissant Ignace de Tolède au jeune Uberto, et, la découverte de leur filiation ne m'a guère étonnée.
Ignace de Tolède, personnage haut en couleur, à l'intelligence aiguisée, à la culture immense, dont la ligne de conduite est, et, restera l'amour qu'il porte à son prochain, sa famille, sa bonté naturelle ne faillera jamais, même dans les pires moments.
J'avoue également comprendre les raisons qui ont poussé le moine Vivien de Narbonne, un homme naturellement bon, basculer du mauvais côté afin de rester en vie, échappant ainsi à ses poursuivants.
A lire si l'on désire passer un bon moment loin des soucis de la vie quotidienne.
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Pourquoi ai-je mis tant d'années à lire ce livre qui m'attendait dans ma bibliothèque? Voilà la question que je me pose en refermant ce livre, achevé.
Tout m'a conquis. On retrouve une "chasse au trésor" ésotérique, des sociétés secrètes, des savoirs ancestraux. L'univers médiéval au moment où le catholicisme a le plus de poigne en Europe et lutte contre toutes les influences extérieures, notamment arabes est très intéressant et documenté. Les personnages, notre trio de héros, sont très attachants. L'auteur nous perd volontairement pour identifier les "méchants". Un soupçon de trahison pour compléter le tout. Je suis, en résumé, emballée par ce livre que j'aie dévoré en une journée. J'avais peur de la fin , que l'ésotérisme devienne de la magie . Heureusement, il n'en est rien!
Au tome 2 à présent! Y a plus qu'à!
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Qui était réellement Ignace de Tolède ? Nul n’aurait su le dire avec certitude. Tour à tour considéré comme un sage et un homme cultivé ou comme un fourbe et un nécromant. Pour bon nombre, il n’était qu’un pèlerin, errant d’un pays à l’autre, en quête de saintes reliques – ou réputées telles – à revendre aux dévots et aux puissants.
Bien qu’il évitât de révéler ses origines, ses traits mauresques, adoucis par un teint clair, ne rappelaient que trop les chrétiens d’Espagne ayant vécu au contact des Arabes. Son crâne rasé et sa barbe couleur de plomb lui conféraient un air doctoral, mais ses yeux surtout attiraient l’attention : vert émeraude et pénétrants, enchâssés dans des rides géométriques. Sa tunique grise, recouverte d’un manteau à capuchon, exhalait le parfum des étoffes orientales, mélange de multiples arômes rapportés de ses nombreux voyages. Grand et sec, il marchait en s’appuyant sur un bourdon.
À l’annonce de cette nouvelle, le marchand laissa échapper un soupir attristé. Il ne croyait guère à la vie des saints et doutait des vertus miraculeuses des reliques qu’il rapportait fréquemment des pays lointains. Mais Maynulfo, en effet, avait été un saint. Il n’avait jamais renoncé à la vie érémitique, pas même après sa nomination à la tête de l’abbaye. Il avait coutume de se retirer périodiquement loin du monastère pour prier dans la solitude. Il nommait un vicaire, emportait sa besace et gagnait un ermitage au milieu des cannaies de la proche lagune. Là, il chantait les psaumes et jeûnait.
berto venait précisément de chercher à obtenir des moines des informations sur les deux mystérieux visiteurs. Un frère était en train de lui répondre à voix basse : « Le grand homme avec la barbe et la capuche, c’est Ignace de Tolède. On prétend que lors du sac de Constantinople, il a mis la main sur de saintes reliques, sur des livres précieux, ainsi que sur de sacrilèges ouvrages de magie... Il aurait rapporté le butin à Venise, en aurait tiré de grands profits et se serait attiré les faveurs de la noblesse du Rialto. Malgré sa réputation sulfureuse, au fond, c’est un homme bon. Ce n’est pas pour rien qu’il était l’ami de l’abbé Maynulfo. Ils entretenaient une intense correspondance. »
Pourquoi Vivïen a-t-il choisi l’Espagne pour cacher le livre ? – Parce que cette terre est dépositaire d’un savoir ancestral, répondit sans détour Ignace, presque heureux de la question. (Depuis quelques jours, il se montrait plus enclin à la conversation.) En Espagne, et notamment à Tolède, on étudie et on traduit des manuscrits de mathématiques, de médecine et d’alchimie, en provenance du monde arabe. L’Uter Ventorum faisait sans doute partie de ces manuscrits,
Quatrième partie
Chapitre 56
Il découvrit sur le document sept formules rituelles, chacune dédiée à une créature céleste différente : Syliāel, Haraqiel, Bitael, Šams, Rūbīyāel, Rūfīyāel, et Išbāl. C’étaient les noms des divinités sabéennes, semblables en tous points aux archanges de la Bible et aux Amesa Spenta des mages persans. Ignace fut convaincu, dès lors, que l’Uter Ventorum était non seulement un livre d’invocation mais aussi le dernier témoignage d’une tradition ésotérique qui assimilait les anges hébraïques et chrétiens aux créatures célestes des anciens peuples d’Orient.
Épilogue