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EAN : 9782259220910
250 pages
Plon (23/01/2014)
2.5/5   8 notes
Résumé :
Après avoir traité des tabous féminins inédits avec succès, Delphine de Malherbe s'attaque ici au mystère masculin.
À l'heure ou les hommes vivent, à la minute ou ils veulent réussir, aimer, respirer, Franck Steiner
voit sa maison prendre feu. Ses certitudes et ses valeurs les plus profondes volent en éclats. Les jours qui suivent l'embarquent dans un tourbillon de rencontres et d'expériences qui mettent en cause son passé et son identité. Un thriller ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Franck assiste impuissant à l'incendie de sa résidence secondaire, son antre, qui emporte dans ses flammes non seulement ses biens matériels les plus précieux mais également toutes ses certitudes.

On est témoins tout au long de ce roman psychologique des conflits intérieurs de cet anthropologue quinquagénaire. La passion qui anime son couple s'émousse, sa fille de quinze ans et lui ne se comprennent plus, son meilleur ami victime d'un burnout s'est récemment pendu, son père avec lequel il n'a jamais connu qu'une relation faite de conflits reste introuvable depuis quelques jours, ses vieilles pulsions sexuelles irréfrénables de collectionneur de femmes reviennent en force… Et on lui répète que dehors « les hommes vivent », eux. Ils donnent comme ils peuvent un sens à leur vie pendant que lui se retranche en lui-même, se replie à tel point qu'il en délaisse totalement son entourage qui le lui fait bien payer.

Delphine de Malherbe propose à travers le personnage de Franck de se questionner sur soi-même, sur tous les aspects de la vie, les difficultés qu'on rencontre, ce à quoi on aspire, les relations avec autrui, leur complexité. Elle ne donne pas de réponses, on ferme le roman avec toutes ces questions, on se demande qui on est au fond et quel sens on donne à sa propre vie.

Son écriture est percutante, directe et sans tabous, l'entrée dans l'intrigue est "vertigineuse", ses mots sont justes, les personnages sont finement dessinés et les dialogues sont particulièrement soignés. le roman se lit facilement et j'ai noté plusieurs citations fort intelligentes qui m'ont donné à réfléchir.

Pourtant, j'ai eu du mal à m'attacher au personnage de Franck. Peut-être parce que d'une certaine façon il porte en lui tous les hommes du monde, les petits garçons, les adolescents en conflit, les jeunes adultes obnubilés par la sexualité, les fils, les pères, les amis, les confidents, ceux qui veulent dominer, ceux qui sont égoïstes, ceux qui veulent sauver le monde, les antipathiques, les lâches, les attachants, les infidèles, ceux qui culpabilisent etc. Dans ses tourments, Franck est tour à tour l'un d'eux et tous à la fois. Il est tourmenté par sa propre crise personnelle, prisonnier d'un infernal huis clos intérieur et psychologique, lui qui étudie depuis des années les conséquences de la crise mondiale sur le mental masculin. Si toutes ces individualités sont vraiment finement décrites, les faire endosser au seul Franck m'a par moments dérangée. Je l'ai trouvé parfois excessif ou caricatural.

Pour autant, c'est un roman de très bonne facture qui vaut le détour, pour la qualité d'écriture de l'auteure et parce que les questions qui tourmentent Franck sont également les nôtres ; elles nous poussent dans les retranchements les plus caverneux de notre psyché et nous interrogent sur notre identité.

Merci à Babelio et aux éditions Plon pour ce roman reçu à l'occasion de l'opération "masse critique". L'occasion pour moi de découvrir cette auteure que je ne connaissais pas et que je relirai certainement.
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Je ne devrai pas lire des histoires sur les hommes et ce qu'ils ont dans la tête ou ailleurs… Ils m'énervent toujours autant. Peut-être ce côté féministe dans un coin de mon cerveau. Peut-être l'expérience d'une femme qui n'a pas eu beaucoup de choix dans sa vie qui continue d'avancer et qui essaye de s'améliorer ? Je ne sais pas. Une chose est certaine, Delphine de Malherbe a réussi à me faire détester son personnage principal. le quinqua qui se posent toutes ces questions existentielles, qui gifle sa fille quand elle lui assène quelques vérités et qui profite de tromper sa femme quand cette dernière part quelques temps est carrément horripilant. J'aime beaucoup plus la personnalité de son père qui est évidemment tout le contraire de ce personnage odieux. La plume est alerte, brillante et piquante.



Je remercie les Editions PLON et Masse critique de BABELIO pour la découverte de cette Auteure.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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À l'heure où les hommes vivent/Delphine de Malherbe
Au début, Franck Steiner, chercheur en psychologie au CRNS, voit brûler accidentellement ( !) sa maison à Vincennes et cet événement va bouleverser sa vie. de rencontres en rencontres il va se poser des questions existentielles essentielles sur les besoins, le désir, l'ambition, le bonheur.
Tour à tour, l'auteur évoque le heurt des générations entre Franck et sa fille Alex, révoltée contre le système, l'usure du couple avec Elisa sa femme, la crise mondiale, et à quoi mesure t-on la réussite d'une vie …etc. Un amoncellement de questions qui restent sans réponses. Ce roman est sans profondeur tout en n'étant pas désagréable à lire. Mais il laisse une sensation de fadeur de vacuité et de décousu.
C'est un lieu commun de faire comprendre que Facebook allie l'exhibitionnisme et le voyeurisme. Tout le monde le sait.
Les dialogues sont souvent plats :
Le père à sa fille : « Tu es tout le temps scotché sur Facebook, Twitter, Instagram…Tu es complètement dépendante de ton écran, des profils des gens…Tu suis même les gens dont tu n'as rien à faire. C'est comme dans un feuilleton. »
Une rengaine souvent entendue dans les familles de nos jours.
Les personnages sont à peine esquissés, et notamment Franck le personnage central, antipathique au possible, dont on n'a aucune idée de ce à quoi il ressemble.
Le style tout en étant travaillé reste assez impersonnel et commun.
J'ai eu l'impression tout au long de cette lecture de ne pas savoir où l'auteur voulait en venir.
Et puis, quoique ce soit la mode actuelle, les nombreux anglicismes finissent par fatiguer.
Dans le positif, je citerai le tour de force de l'auteur, qui est donc une femme, de raconter cette histoire dans la peau d'un homme à la première personne.
En définitive la sagesse revient à Georges Brassens cité par Yvan le père de Franck, personnage le plus sympathique :
« Gloire à qui n'ayant pas d'idéal sacro-saint, se borne à ne pas trop emmerder ses voisins. »
Quelques bons passages méritent d'être cités.
Yvan d'ajouter : « L'aventure de la vie est bien plus vaste que l'étroitesse d'une carrière réussie… »
Et s'adressant à son fils : « Je te souhaite la réussite, celle qui te permettra le développement de ta réelle individualité sans avoir été hostile aux autres. Mieux, en leur ayant été peut-être utile…Tu dois d'abord être quelqu'un avant de te battre contre des idées…Quelqu'un qui critique avant d'avoir construit est un imbécile, comme ces gens qui coupent la parole à tout bout de champ pour se donner de l'importance. Ils ont des avis sur tout parce qu'ils ne sont rien et trahissent leur vacuité dès qu'ils ouvrent la bouche. Celui qui sait se tait, à moins qu'on ne lui pose une question. »
En résumé un roman moderne qui me laisse perplexe comme nombre de lecteurs que j'ai rencontrés.
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Autant le dire d'emblée, je suis circonspect. Ai-je lu un bon roman ou un ramassis de questionnements divers et tellement nombreux qu'on pourrait croire à un inventaire ? Suis-je dans un livre qui pose des questions existentielles ou dans un bouquin qui amoncelle des clichés, des stéréotypes ? Les personnages sont-ils attachants, meurtris ou désagréables, lymphatiques et incapables de se bouger ? Tout à tour mon opinion à varié entre ces deux positions. le début est formidable, cet homme qui regarde brûler sa maison sans pouvoir bouger
J'avale les premières pages avec avidité, sûr de me trouver dans un roman qui va me plaire jusqu'au bout. Mais je déchante, Delphine de Malherbe ayant le chic de passer des belles pages à une logorrhée parfois à peine supportable dans laquelle elle mélange tout, les amours et les doutes de Franck, le burn-out, la mort de John, les effets de la crise, la montée des extrémismes et des pratiques sexuelles SM en Angleterre, les épidémies, ... Tout est mélangé, balancé comme cela au détour d'un ou plusieurs phrases ; rien n'est approfondi, c'est absolument gratuit et ... sans intérêt !
Et puis elle revient sur des idées plus travaillées comme la difficulté de se comprendre entre parents cinquantenaires et enfants adolescents. Ces parents qui ont eu des rêves, des combats et qui les ont abandonnés au profit d'une vie confortable passée à travailler, le nez dans le guidon, sans voir que le monde à côté d'eux évoluait ; ces ados qui ont encore des détestations, des indignations et qui veulent que le monde bouge enfin dans un sens plus solidaire. L'éternelle différence entre les jeunes et les adultes et le hiatus entre les jeunes que les adultes ont été et ce qu'ils sont devenus. Franck s'éveille au monde grâce à sa fille de 15 ans, à qui il inflige tout de même deux gifles et une troisième retenue de justesse en 120 pages ! Il est bien sûr question de la réussite d'une vie, mais à quoi la mesure-t-on ? A sa vie sociale ? A sa vie familiale ? A sa vie professionnelle ?
Delphine de Malherbe pose beaucoup de questions, ne donne pas de réponses, et tant mieux. A chacun de les chercher en lui. En quatrième de couverture, il est écrit : "Après avoir traité des tabous féminins avec succès, Delphine de Malherbe s'attaque à l'univers masculin." Avec succès, la page n'en dit rien ? Comme je le disais en début de billet, je reste réservé, je ne me suis absolument pas reconnu en Franck, je le trouve égocentrique, agaçant (pour ne pas dire plus), antipathique (je vois ici des dames qui sourient en se disant que c'est la définition même d'un homme). J'ai été tour à tour emballé et énervé par l'écriture de l'auteure et par la teneur de ses propos, je reste donc mitigé, mais parfois, c'est bien de ne pas savoir réellement si l'on a aimé ou pas un roman, ça fait parler, ça dérange et c'est le propre de la littérature.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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J'ai aimé en profondeur ce texte court, dense, qui se dévore et nous met face à nos interrogations. Les personages sont chacuns à un moment determinant de leur vie ce qui les oblige à réfléchir vite, à prendre des risques ... À juger leur passé sans complaisance. le suspens est qui plus est magnifiquement tenu, et les personages très bien campé sans être ni jugés ni aimés à l'excès. Au delà du plaisir de lecture du à un style épuré, brillant et une construction maitrisée, ce livre m'aide à comprendre mes parts d'ombre comme celles de mes proches. À lire vraiment.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Comme tous les gens très forts, il peut commettre un acte et son contraire absolu dans un même temps sans se sentir écartelé, sans éprouver de culpabilité, c’est le lot des guerriers de tuer puis de sauver, une logique absolue le tient.
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- J'ai façonné ma vie selon mes désirs. Ce feu a rejailli sur ceux qui ont bien voulu s'en servir. Ça les a illuminés et chauffés à l'intérieur Et ils ne regrettent pas de m'avoir croisé, je peux te le dire, avec l'énergie que je leur ai donnée.
[...]
Il m'avait ensuite conseillé de réussir vite dans ma vie professionnelle afin d'être en mesure de me débarrasser du rêve de la réussite.Ce qui me permettrait ensuite d'accomplir tout ce dont je rêvais, même les choses les plus indignes, de l'aventure à l'échec, de la paresse hédoniste à la réclusion du moine qui veut vérifier l'existence de Dieu. [...]
- Franck, la gloire n'est pas de durer, contrairement à ce qu'ils veulent nous faire croire pour vous étouffer et vous dévorer jusqu'à la moelle. L'aventure de la vie est bien plus vaste que l'étroitesse d'une carrière réussie. Comment se contenter de si peu ?
Alors je n'avais pu m'empêcher de lui demander, un rien énervé :
- Mais bordel, c'est quoi pour toi la réussite, Papa ?
- Je te souhaite celle qui te permettra le développement de ta réelle individualité sans avoir été hostile aux autres. Mieux, en leur ayant été peut-être utile.
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Quand les motivations de la personne la plus proche que l'on possède dans sa vie nous deviennent étrangères, il ne reste rien. Rien que l'impuissance. Regarder l'autre partir.
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Je crois qu'il ne faut pas chercher dans la vie. Il faut se laisser porter. On a besoin de se raconter des histoires pour avancer.
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"Personne ne peut savoir d'avance comment il se conduira en temps de guerre" ? Or, ça nous arrange d'avancer de tels propos Car il n'y a pas qu'en temps de guerre que l'on peut mesurer sa valeur. En temps de crise économique mondiale, comme aujourd'hui, nous sommes les cobayes de notre vraie personnalité, nous pouvons mesurer qui nous sommes en permanence. Des situations quotidiennes de survie nous permettent de le savoir. Est-ce que nous fermons les yeux sur le malheur d'un ami ? Est-ce que nous aidons un voisin ? Avons-nous détourné la tête dans ces moments où des proches se retrouvent sur le carreau plus vite que d'ordinaire ?
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