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EAN : 9782258105461
324 pages
Presses de la Cité (21/08/2014)
3.32/5   39 notes
Résumé :
Septembre 2001. Alors que les Twin Towers viennent d'être attaquées à New York, un autre drame, plus intime, se joue à Tombstone, en Arizona. Debbie, la mère de Justin St. Germain, est retrouvée morte dans sa caravane, le corps criblé de balles. Son cinquième mari, Ray, est introuvable.
Dix ans plus tard, Justin revient sur ce tragique événement, redécouvrant les paysages désolés de son enfance et ceux qui les ont peuplés, fouillant le passé pour tenter de co... >Voir plus
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Voilà un ouvrage qui dérange.
Dans ce récit autobiographique, Justin St Germain raconte la vie et surtout la mort de sa mère, tuée par balles par son cinquième mari, quelques jours après les attentats du World Trade Center. L'auteur avait 20 ans à l'époque, et a affronté comme il a pu cette mort aussi violente qu'inattendue. Dans le désir illusoire de comprendre le pourquoi de ce meurtre, il interroge les personnes qui ont connu sa mère, rassemble ses souvenirs, et dresse le portrait d'une femme singulière dans un pays déconcertant.

Je sors de cette lecture très partagée. Je ne suis pas sûre d'avoir perçu les motivations de St Germain, sauf à tenter de faire son deuil en écrivant son histoire. Mais cette exhibition de colère et de douleur m'a mise mal à l'aise, je n'avais pas envie de les partager même si j'en comprends les raisons.
J'ai été davantage saisie par sa description de la société américaine actuelle : ça ne donne vraiment pas envie de vivre aux USA (message personnel : Eric, tu as 1000 fois raison !). L'auteur raconte les White trash (parmi lesquels il se compte) qui continuent de croire inlassablement au rêve américain, qui montent sans relâche des entreprises, travaillent comme des forcenés, s'endettent, font faillite et recommencent ailleurs, vivant dans des mobil-homes, déménageant sans cesse, achetant, vendant, trouvant des diamants par terre et offrant des revolvers à leur mère à Noël. Tout cela est hautement exotique pour moi. St Germain ne juge jamais, il relate les faits de façon détachée, et ça ne rend son pays que plus glaçant.
Par ailleurs, l'essentiel de l'histoire se passant en Arizona, à Tombstone où eut lieu le duel d'OK Corral, de nombreuses allusions à celui-ci et à Wyatt Earp parcourent le récit. N'étant pas particulièrement fan de westerns, ça m'a un peu ennuyée, mais avis aux amateurs...

C'est donc un ouvrage surprenant, inclassable, mais très instructif pour ce qui concerne la sociologie des USA. Après cette lecture, je me demande comment on peut y vivre, en être fier, et y croire encore et toujours.
Et je remercie l'amie très chère qui me l'a offert, même si ce fut une lecture plutôt éprouvante -mais audacieusement bien choisie.
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Son of a gun est un récit autobiographique . Justin Saint Germain nous raconte la mort de sa mère, tuée par balles tout près de Tombstone , ville de l'Arizona célèbre pour sa fusillade à OK Corral et symbole du wild far west.
Ce récit est en deux parties : la première se déroule au moment du meurtre et la seconde huit ans après , où l'auteur revient à Tombstone et retrace le cours de la vie de sa mère. Si il y a un doute policier dans ce livre , il est très anecdotique , l'auteur le dit lui même : Il sait comment sa mère est morte , il ne sait pas pourquoi.

Pourquoi lire Son of a gun ? Pour l'histoire de Justin ? Peut être .
Pour une vision non édulcorée des USA ? Assurément !
On est bien loin des chansons de Noël à la con dont nous abreuvent les américains , on est loin du rêve , loin de la liberté .
On est au pays des armes , dont le thème est omniprésent ici et pour ma part bien traitée sans vision manichéenne de la question .
On est au pays des habitants du désert, des désespérés qui fuient la société et vivent dans des villes fantômes, un peu comme dans Satan dans le désert de l'excellent Boston Terran.
La came , les armes à feu , l'alcool sont omniprésents.
On est aussi au pays de Wyatt Earp , l'un des plus célèbres héro du far west et protagoniste de la fusillade de Tombstone et qui 112 après joue encore un role fondamental dans ce coin béni des USA, enfin béni pour les crotales !
L'auteur se pose beaucoup de questions pour trouver le pourquoi du décès de sa maman. A travers ses questions , il nous montre son Amérique , celle de son quotidien.
Un livre , qui sans être une surprise pour moi, revêt un grand intérêt pour comprendre une société à la dérive.
PS : le parallèle entre la Californie, ou plutôt San Francisco, et l'Arizona est aussi saisissant.

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Justin St. Germain partage avec James Ellroy une même tragédie à savoir l'assassinat d'une mère. Chose rare qui mérite d'être citée. L'auteur ne recherche-t-il pas dès lors une forme de filiation ?
En ouverture de la deuxième partie de son livre, nous pouvons lire : « les morts appartiennent à ceux, parmi les vivants, qui les réclament de la manière la plus obsessionnelle » de James Ellroy himself.
La barre est placée, très haute, il va falloir sinon la passer du moins l'engager dirait le sauteur en hauteur.
Certains auteurs ont rapidement un style, celui de Justin St. Germain est plaisant. Ce livre vous le lirez avec facilité et si l'histoire n'était pas si noire, j'oserai dire que vous allez passer un bon moment.
Les questions qui y sont délicatement amenées par l'auteur ; sont profondes et courageuses pour un pur produit des States.
Le thème du port d'arme aux Etats-Unis est récurrent, il s'agit du deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d'Amérique qui garantit pour tout citoyen américain le droit de porter des armes. Il fait partie des dix amendements passés le 15 décembre 1791, couramment appelés « Déclaration des Droits » (Bill of Rights).
Dans ce livre, même marqué par cette tragédie Justin ne remet à aucun moment ce droit en cause, c'est la culture d'un peuple qui a dû âprement défendre sa liberté et sa vie dans des espaces sans fin, loin de toute civilisation telle que nous la connaissons. Maintenant au 21 éme siècle est-ce toujours d'actualité, nécessaire, la question est posée ?
Justin, lui a commencé à tirer à six ans….Et en possède, des armes of course !

Lorsque Josh son frère avec qui il vit à Tucson pour ses études, reçoit l'appel signifiant que leur mère a été retrouvée morte criblée de balles, Justin pense tout de suite : « Comme si j'avais toujours su que ce moment viendrait ! ». La rencontre avec Ray, son cinquième et dernier mari, était-elle écrite ?

Grybouille vous invite à un moment de réflexion : « Doit-on avoir peur de ce que l'on pressent ? Tout n'est qu'illusion, nous dit-on. Ce que l'on pense ferait-il arriver les choses, ou est-ce encore cette même vie que nous vivons sans fin qui déclenche des sentiments de déjà vu, ou ces choses étant inévitables s'en accommode-t-on ? Si nous habitons près de la mer, a-t-on plus de chance de mourir noyé ? Pas facile tout cela, chienne de vie ! »

Au décès de leur mère, Justin va aller jusqu'au bout de ce voyage qu'est un deuil :
Recherche des éléments pour comprendre ce qui est arrivé à sa mère ; Reprise de contact avec les hommes qui ont partagé la vie de Debbie (sa mère) afin de vaincre ses démons ; Voyage dans ses sentiments avec le sexe opposé ; Autodestruction avec l'alcool ; La violence qui est exacerbée au plus profond de lui, « La bête a surgi » ; Ses relations avec son frère Josh et ses amis et colocataires ; Sa participation à un groupe de parole de proches de victimes de violence ; Cette mère qui leur a tout donné au risque de s'oublier etc.…
Et puis cette comptine qui revient tout au long du livre : Tombstone, ville où il a vécu avec sa mère et où elle est morte est-elle à l'origine de cette tragédie ? Tombstone, ville mythique du duel à OK Coral, aime-t-elle les meurtres ? Et Wyatt Earp, sheriff de Tombstone, son histoire a-t-elle favorisée la banalisation de l'utilisation des armes à feu ? La seule solution à un conflit doit-elle passer par la violence ? Une aventure qui va couvrir onze ans de sa vie, de l'adolescence à l'âge adulte.

Enfin ce livre j'ai aimé le lire. Non, je l'aime, il est simple, direct, a des choses à dire, un vrai sujet de société à travers une expérience personnel, un voyage intérieur, une Amérique profonde (loin de la bourse, de ses traders, des buildings, du dollar roi…). Moi j'aime mes frères et soeurs humains, ceux qui malgré les écueils avancent encore, s'améliorent et ce livre fait parti de cette grande famille.

Allez au travail Mr Justin St. Germain, un autre, un autre……
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Dans ce premier roman autobiographique, publié en 2013 (à paraître en France fin août 2014 aux Presses de la Cité, avec une traduction de Santiago Artozqui), l'Américain Justin St. Germain évoque la vie et le décès brutal de sa mère. Quelques jours après les attentats du 11 septembre 2001, elle fut retrouvée morte dans son mobil home de Gleeson, petite bourgade fantôme à proximité de Tombstone, tuée par arme à feu sans doute par son cinquième mari Ray, un ancien flic aux yeux mornes et à la voix traînante, et qui demeurât introuvable après les faits.

Une décennie plus tard, le retour en arrière s'impose à lui, alors que l'auteur, maintenant trentenaire, sent sa vie qui s'effrite ; il va donc exhumer les souvenirs profondément enfouis, refaire le parcours pour tenter de comprendre, digérer la rage envers l'assassin, envers sa mère morte et sa vie d'écervelée, envers son impuissance à n'être rien d'autre qu'un homme en colère, un inutile de plus, dans une société ou les conflits se résolvent par le feu des pistolets, héritage direct des pionniers du Far West et de Wyatt Earp, célébrité qui a assuré la renommée de Tombstone.

«Cela fait maintenant dix ans qu'elle est morte et il ne reste d'elle que quelques reliques et mes souvenirs douteux. J'en sais plus sur Wyatt Earp que sur ma mère.»

Peinture intéressante, bien que sans surprises, d'une Amérique blanche démunie, à travers la vie fragile d'une femme instable, très loin des rêves des pionniers de l'Ouest américain, - une vie marquée par des divorces multiples, des changements d'emplois et des déménagements incessants, où cette femme ne peut compter que sur elle-même pour rebondir -, roman ambigu sur les armes à feu, révélateur de l'abime qui sépare sur ce sujet l'Europe de l'Ouest rural des Etats-Unis, «Son of a gun» est une introspection impressionnante, sans auto-apitoiement, mais au final un roman décevant, résolution d'un traumatisme avant tout, et qui exploite avec peu de subtilité la figure de Wyatt Earp et l'héritage de l'Histoire des États-Unis.

Finalement la plus belle phrase du livre est celle de James Ellroy citée en épigraphe : «Les morts appartiennent à ceux, parmi les vivants, qui les réclament de la manière la plus obsessionnelle.»
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Septembre 2011, alors que tout le monde a encore la tête pleine des images des attentats, Justin St. Germain, alors étudiant, apprend de la bouche de son frère que sa mère vient d'être retrouvée morte dans son mobile-home, tuée de plusieurs coups d'une arme à feu. le principal suspect, son compagnon du moment, Ray, a disparu.
Dix ans plus tard, Justin St.Germain entreprend d'écrire, de faire le récit détaillé de cet assassinat, de son point de vue à lui, et avec ce qu'il sait du drame. Il mène aussi l'enquête, revient dans la ville d'Arizona où il a vécu, retrouve des personnes que sa mère a côtoyées. Rien n'est facile, et l'émotion prend souvent le dessus, et le fait se demander s'il doit continuer. Il prend conscience que sa mère, son frère et lui appartenaient à la « white trash », les petits blancs pauvres, vivant de petits boulots, acceptant en location les appartements les plus minables. Pourtant sa mère, lui semble-t-il, essayait de son mieux d'élever sans père ses deux enfants, tout en n'ayant que peu de stabilité à leur offrir : déménagements, cohabitations, semi-pauvreté… C'est un portrait de cette classe pauvre des petites villes que dresse l'auteur, avec justesse et sans rien cacher. Il s'intéresse aussi, par la force des choses, aux thèmes de la violence domestique (même si ce terme paraît édulcorer ladite violence) et de la culture des armes à feu aux Etats-Unis, et c'est très intéressant. Sa mère a été assassinée à Tombstone, ville où se situe le fameux O.K. Corral, et quelques paragraphes reviennent parallèlement sur les lieux et les circonstances de cette fusillade historique.
De ce récit je retiens surtout le portrait de la mère, qui sonne tout à fait juste, que le fait qu'elle ait été assassinée, et l'écriture de ce jeune auteur qui est vraiment prometteuse. le sujet aurait pu donner lieu à un texte soit trop larmoyant, soit trop documentaire, soit trop nombriliste, à mon avis, tout cela est évité, l'équilibre est gardé, et la lecture en est captivante. Maintenant qu'il a écrit sur sa propre histoire, projet utile de faire à la fois pour lui-même et pour ses lecteurs, j'ose parier qu'il pourra se remettre de nouveau derrière son clavier, et devenir un nom qui compte dans la littérature américaine.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'ai la gueule de bois, je ne suis pas rasé,je porte des lunettes de soleil de designer et je conduis une voiture de sport rouge avec des plaques californiennes: Pour un flic de l'Arizona, je suis le fantasme incarné du type qui devrait se prendre un coup de Taser.
p134
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Alors, j’ai fait ce que tout étudiant en lettres aurait fait : j’ai cité quelqu’un d’autre.
« Ma mère est morte. La Bête a surgi. »
Ça a marché. Au cours des semaines suivantes, j’écrivais tous les soirs, et à chaque fois, les mots me venaient facilement. Je parcours ces pages de temps à autre, quand j’ai peur de commencer à oublier, mais très vite j’ai envie de prévenir mon ancien moi de ce qui l’attend, de lui dire que la Bête restera toujours avec nous.
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Ma mère et lui entretenaient une sorte de relation platonique, comme elle en avait souvent avec ce type d'hommes — forts, bons, respectueux, qui n'avaient rien à prouver—, mais elle prenait la tangente et se mariait avec leur exact opposé.
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