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EAN : 9782259219754
240 pages
Plon (14/05/2015)
3.37/5   27 notes
Résumé :
À bientôt quarante ans, Lara veille sa mère mourante et se décide enfin à affronter le passé pour trouver les réponses qui lui ont manqué quand elle était enfant.
Lara avait douze ans, et son frère Alfie huit, à la mort de leur père dans un accident d'hélicoptère. Chirurgien de renom, il travaillait à Belfast et ne revenait à Londres que deux fois par mois pour travailler dans sa clinique où il avait rencontré leur mère.
Lors de leurs seules vacances... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'est l'histoire de Lara, qui, à bientôt quarante ans, se décide à affronter le passé, afin de trouver les réponses qui lui ont tant manqué dans sa jeunesse.
Dès qu'elle se penche sur ses souvenirs, un grand désordre éparpille et fissure ses idées : "Quand on raconte les choses, on les range d'équerre, alors que dans la réalité tout se mélange".
Au début du livre elle prévient " raconter une histoire est plus difficile qu'on ne croit".
Se confronter à son passé pour tenter de lui donner un sens, mettre des mots sur l' indicible, le mensonge....les faux semblants....Parmi les débris de sa mémoire, il y a l'enterrement de son père, décédé dans un accident d'hélicoptère, laissant une femme et deux enfants, le tout multiplié par deux, du fait d'une double vie.....
Enfant , Lara voyait peu son pére, chirurgien réputé à Belfast, lors de vacances familiales en Espagne,elle découvre brutalement la vérité : à Belfast, épouse légitime, deux enfants qui portaient son nom, à Londres, Lara, sa mére et son petit frère Alfie, ceux qui restaient dans l'ombre....
Au cours d'un atelier d'écriture qui donne un sens à ces longs dimanches oú elle se rend compte qu'elle est seule comme un rat, Lara met des mots sur ces traumatismes. Elle tisse un filet par le biais de la fiction même si elle échoppe sur des blancs, des raccourcis, des manques, des lacunes. La fiction lui permet de guérir, de régénérer car elle jette un pont sur nos gouffres.
Tout l'intérêt du récit de l'irlandaise du nord Lucy Caldwell vient du regard sur son livre qui s'écrit. Son style, flamboyant, élégant, incroyablement attentif aux soubresauts contradictoires de ses émotions lui permet de mettre à nu , de disséquer le processus de la création, à la fois distante et partie prenante. Elle entre au plus près dans l'esprit de ses personnages, surtout celui de sa mére, l'autre femme," celle qui n'est pas reconnue", qui, pourtant aime intensément .....SUBIT , SOUFFRE, attend, espère....existe ....
Un récit fascinant, déroutant au début, déchirant , brut, qui nous montre que c'est en narrant ces vies avec sincérité et tendresse," tout contre", à fleur de peau, que la fiction permet à l'heroïne d'échapper à elle même pour aller vers le monde, se révéler et trouver l'apaisement enfin....en allant jusqu'au bout de sa démarche, à l'aide d'une finesse psychologique rare. Elle cerne ce qui provoque le déclic de l'écriture! Même un documentaire sur Tchernobyl !
Émouvant et puissant, difficile à commenter, je précise que je ne connais pas l'auteur.


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Lara a quarante ans, son compagnon vient de la quitter, un an auparavant elle a perdu sa mère. Bref, de quoi avoir le moral dans les chaussettes. Et elle l'a. Un jour, en zappant les programmes de télévision, elle tombe sur un reportage sur la catastrophe de Tchernobyl, où les survivants et les familles des décédés sont interrogés. A ce moment précis, ce qu'elle appelle "l'effet Tchernobyl" se produit dans son esprit. Loin de cautériser les plaies de sa vie, ce reportage les ouvre comme elles ne l'ont jamais été. Les souvenirs de son enfance et adolescence et le secret de ses parents qu'elle a découvert à l'âge de 12 ans remontent à la surface.
C'est grâce à l'atelier d'écriture auquel elle participe pour "sauver" ses dimanches qu'elle parvient à poser des mots sur ses blessures. L'idée d'écrire tout cela. Mais très vite elle s'interroge, se rend compte que dans la réalité les souvenirs remontent en vrac, sens dessus dessous, de manière anachronique, alors que dans une fiction, ils sont bien rangés, se succèdent de manière claire et ordonnée.
Elle s'aperçoit aussi de l'effet du temps sur les événements, le jeu de la mémoire qui transforme la réalité, atténue ou accentue certaines choses.

Lucy Caldwell est nord-irlandaise. C'est le premier roman que je lis d'elle, découverte par hasard en me examinant les rayonnages d'une grande librairie, assez surprise de trouver un nom si inconnu dans cette grande enseigne, et le dernier exemplaire de la pile ! Trop tentant, surtout quand on voit le nom de Belfast (et se dire que pour une fois ce n'est pas un polar sanglant).

J'ai aimé la mise en abyme du travail de l'écrivain et l'originalité de la construction de ce roman raconté à la première personne du singulier (Lara s'interroge sur comment écrire le secret de ses parents et les répercussions sur sa vie à elle, et sur sa vie d'adulte), puis, au milieu du livre, le basculement à la troisième personne pour donner la parole à sa mère par le truchement de la fiction.

L'histoire en elle-même reste assez banale :une histoire de double vie, d'un homme qui n'a pas pu faire un choix entre deux femmes et celle d'une femme trop amoureuse mais très malheureuse de la situation pour arriver à se sortir toute seule du piège qui se referme sur elle, s'enfonçant toute seule de plus en plus.
Le personnage de la mère de Lara agace et fait pitié à la fois, évidemment, en raison de la situation dans laquelle elle se met.
S'il n'y avait eu que cette intrigue, j'aurais jugé ce roman peu original. Mais il y a tout le reste et quelques jolies phrases qui atteignent leur but par la vérité qu'elles évoquent ou le comique de la caricature volontaire :

"La fiction nous permet d'échapper à nous-mêmes pour aller vers le monde."

"Les maîtresses sont des femmes fantasques, follement séduisantes et françaises."

Et puis, il y a Belfast (une ville que je déteste) :

"Des journées pareilles, on n'en a pas à Belfast, surtout en septembre. On n'en a déjà pas en juillet, ni en août, putain ! Tu sais qu'ils vendent des vacances aux Egyptiennes sur l'idée que la douce pluie irlandaise fera des merveilles sur leur teint. S'il ne pleut pas au moins la moitié du temps, on les rembourse."

"En jouant des coudes, nous nous sommes faufilés dans une venelle pavée, encadrée par d'énormes paniers de fleurs suspendus ; elle était noire de monde.
"C'est le Duke of York, m'a-t-il crié. Ils ont de bons groupes en live, le jeudi, si jamais tu reviens." Nous avons fendu la cohue et tourné à droite dans une rue plus large, et il m'a désigné des bars au passage. le Black Box, qui avait une bonne programmation musicale, lui aussi ; le Spaniard, et puis, là-bas, le Merchant Hotel, mais celui-là, je le connaissais puisque j'étais descendue au Premier Travel Inn, en face. (...) le marché Saint George, particulièrement intéressant le samedi, avec des tas de stands dans l'esprit des marchés ruraux, un poissonnier correct, divers étals de gâteaux et de produits artisanaux".

Il est rare qu'on présente Belfast comme une ville sympathique. Personnellement je ne suis pas encore capable d'avoir cette approche.

Un roman nord-irlandais qui n'est pas un polar, construit de manière original pour mettre à nu le processus de création de l'écrivain.
A découvrir.
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A bientôt 40 ans, Lara décide d'écrire ses souvenirs d'enfance et pas n'importe quels souvenirs. Son père vivait simultanément avec deux familles. Epris de sa maîtresse et ne pouvant quitter sa femme, il ne fera pas de choix et mettra ses deux familles dans une situation inconfortable.
Au début de ce roman, j'au eu du mal à rentrer dans l'histoire comme si elle était un peu décousue mais finalement elle l'est. lara tente de s'apaiser en écrivant son histoire difficile, ses souvenirs et le désir de comprendre ce qui a poussé sa mère à accepter cette situation. Au fil du temps, elle va écrire en se projetant dans le personnage de sa mère et avancer jusqu'à rencontrer son demi-frère quelque temps plus tard. Un roman délicat qui aborde le thème de la double vie avec une belle psychologie des personnages. Pour autant, la première partie m'a moins séduite.
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Sa vie n'a été jusqu'à présent "qu'un tissu de mensonges et de tromperies" mais la vision d'un documentaire sur Tchernobyl et sa participation à un atelier d'écriture vont mener Lara sur le chemin de la fiction et de l'apaisement quant à sa situation familiale pour le moins hors du commun.
C'est en effet à l'occasion de son douzième anniversaire que la narratrice a compris que son père, chirurgien de renom, toujours entre Londres et Belfast, avait en fait une famille en Irlande et que sa mère , son petit frère et elle même n'avaient aucune existence officielle.
Cette situation digne d'un roman-photos des années 60 avait différé pour moi la lecture de cet ouvrage. Pourtant, c'est l'aspect "work in progress" qui m'a vraiment intéressée. le début peut en effet paraître hoquetant, la narratrice ne parvenant pas à donner un aspect fluide à son récit ,mais ces maladresses apparentes témoignent du travail que doit mener le romancier pour accéder à la fiction.
Il faudra que la narratrice se glisse dans la peau de sa mère pour mieux faire sienne son histoire et envisager les faits sous un autre angle.Ce n'est qu'à la toute fin du roman qu'elle comprendra pourquoi elle était si hostile à la fiction.
Un bon moment de lecture. Dans la foulée j'ai enchaîné avec le précédent, paru en poche mais là, j'ai fait chou blanc...
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Je tiens encore une fois à remercier Babelio qui me permet de découvrir des livres et qui me fait confiance pour vous en exposer mon avis le plus juste.

De quoi ça parle:

Alors qu'elle accompagne un de ses "patient" à un cours d'écriture, Lara décide de se plonger dans le passé et d'écrire son histoire. Mais cela ne se révèle pas si facile que ça, surtout quand son passé est jonché de mystères. le père de Lara menait une double vie. Elle est l'autre fille, celle qui n'est pas reconnue légalement,

Pourquoi j'ai choisi ce livre:

J'avais choisi plusieurs livres dans la sélection proposée par Babelio dont celui la. Son résumé m'avait vraiment alléché. J'ai trouvé le thème très original, avoir une vie parallèle voilà qui n'était pas banal.

Ce que j'en ai pensé:

Bon, bon, bon, par où commencer ? Je dois dire que j'ai été vraiment surprise par ce livre, il n'était pas du tout tel que je l'avais imaginé. J'ai été dérangée par les allers-retours entre le présent et le passé de Lara. Une fois que je commençais à m'installer dans l'histoire, bam on rechangeait. du coup il m'aura fallu lire un quart du roman pour y trouver mon compte. Et qu'est-ce que j'ai râlé avant d'y arriver. Je peux vous dire que j'ai du coup "trainé des pieds" pour lire ce roman. Je n'arrivais pas à m'attacher à l'héroïne de l'histoire. Avouez que c'est quand même bien embêtant. En faite j'aimais beaucoup quand Lara racontait son passé. Lorsque Lara est âgée d'une dizaine d'année, elle commence à se rendre compte que sa famille n'est pas ordinaire.

Je ne spoile rien en disant que le père de Lara mène une double vie. Il partage sa vie entre deux familles, deux femmes, quatre enfants, deux villes. Et c'est ça que j'aurais aimé découvrir. L'histoire de cet homme. du pourquoi et du comment il en est arrivé la. Heureusement arrivé à une grosse soixante de pages, l'auteur change de narrateur et la j'ai apprécié. Enfin, ma curiosité commençait à être satisfaite. J'ai aussi beaucoup apprécié la rencontre entre les deux univers.

Du coup, je me rends compte que c'est vraiment le style du livre que je n'ai pas apprécié. Sous couvert de vouloir faire de ce roman un livre autobiographique, j'ai trouvé que l'auteur de noyait dans les explications et les détails. le premier chapitre par exemple m'a complètement perdue et une fois arrivée au bout, je n'en comprends toujours pas l'intérêt.

J'aimais beaucoup l'idée, j'ai beaucoup aimé la partie ou
,

mais à mon gout tout le reste est superflus et m'ont fait me déconnecter de l'histoire. Dommage.


Lien : http://viedecontedefee.blogs..
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critiques presse (3)
LesEchos
11 août 2015
Lucy Caldwell réussit à mettre des mots sur l’indicible. Au point que, face à la finesse psychologique des personnages et à la ­précision des sentiments, le lecteur finit par se demander s’il s’agit bien là d’une ­fiction.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Telerama
24 juin 2015
Par la grâce de son style flamboyant (...) elle met à nu le processus de création, tout en se laissant emporter par des vagues d'inspiration incontrôlées.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
11 juin 2015
Lucy Caldwell scrute les méandres d'une double vie. Les mensonges ne se comptent plus.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
"La pluie de Londres, chair de poule
Blanche aux rues d'ébène.
Et les néons de Londres tachent
Les canaux de la nuit.
Et les parcs se font jungle
Dans l'alchimie de la nuit.

Mes désirs se muent en violents chevaux
Noirs comme du charbon,
Fringantes cavales du fantasme,
Étalons de l'âme,
Avides de défoncer les barrières
Qui barricadent mon âme.
Louis Mac Neice, " la pluie de Londres "."
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Les mots sont traîtres. Je vois pourquoi les gens s'en sont toujours méfiés, comme de ceux qui savaient les manier. Dans les temps anciens, cette habilité passait pour de la magie noire. Parler du documentaire de Tchernobyl m'a remplie d'une peur bizarre et incontrôlée - mais m'a donné pouvoir, aussi. Ecrire sur Fuengirola a fait naitre en moi diverses émotions, pas toutes heureuses, peu d'entre elles bienvenues. Pendant que j'écrivais les phrases précédentes et maintenant que je les relis, c'est comme si j'avais le pouvoir de faire revenir l'enfant que j'étais. J'ai beau savoir qu'il n'y rien ni personne sous les arcades, derrière moi, j'ose à peine tourner la tête. J'ai peur d'y voir cette fillette de dix ans, et tout aussi peur de ne pas l'y voir.
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je l'ai racontée, cette histoire, j'ai fait la paix avec elle. Non que je veuille minimiser l'importance de l'avoir mise en mots. L'écrire m'a sauvé la vie, au contraire, dans un sens.
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"La fiction nous permet d'échapper à nous-mêmes pour aller vers le monde."
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Ecrire, c'est donner forme aux choses en s'appliquant, à plusieurs reprises s'il le faut, jusqu'à ce qu'elles fassent sens, pas seulement pour moi, mais aussi pour les autres, et qu'elles leur profitent.
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