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EAN : 9782714456786
500 pages
Belfond (18/08/2016)
4/5   215 notes
Résumé :
« Ce premier roman m’a frappé tel la foudre, comme l’œuvre d’un auteur au sommet de son art. Yaak Valley, Montana est un chef-d’œuvre. »
Philipp Meyer, auteur de Le Fils
LA révélation de cette rentrée littéraire, dans la lignée de Cormac McCarthy et de Richard Ford. Soulevant les contradictions les plus violentes et dérangeantes d’une Amérique qui préfère ignorer ses marginaux, Smith Henderson livre une peinture au vitriol du Montana des années 1980.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (88) Voir plus Ajouter une critique
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Avant toute chose je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Belfond pour cet envoi.
Ce roman est immense dans tous les sens du terme. C'est un pavé de près de 600 pages et dedans tout y est grand : les paysages du Montana sont grandioses, le territoire couvert par Pete Snow, l'assistant social, est d'une très grande superficie, la violence, la misère et le désespoir y sont poussés à leur paroxysme, mais surtout, l'humanité qui se dégage de ces pages est vertigineuse.
J'ai eu un gros coup de coeur pour l'écriture poétique de ce premier roman, mais aussi pour les personnages qui sont très en dehors des limites habituelles.
Nous suivons le quotidien de Pete, dans le Montana, au tout début des années 80. Il s'occupe plus particulièrement de Cecil, un adolescent de 15 ans, de Katie, une fillette en manque de soin, et de Benjamin, un jeune garçon vivant dans la forêt avec son père, un survivaliste.
Avec lui, nous découvrons des hommes et des femmes en marge de la société, vivants ou plutôt survivants tant bien que mal, sans travail, sans argent, n'ayant souvent plus la force de lutter contre quoi que ce soit, se contentant d'écumer des bouteilles, de se défoncer ou de tirer sur leur voisins, oubliant de s'occuper de leurs enfants, lesquels sont les grands perdants de ce jeu sans vainqueur.
Pete lui-même est un homme qui frôle dangereusement le fil d'une vie précaire car sa femme l'a quitté, emmenant avec elle leur fille, une adolescente de 14 ans complètement perdue.

L'optimisme n'est assurément pas le fond de commerce de cet auteur, ici, les maisons tiennent à peine debout, les assiettes sont continuellement vides, les corps sont sales, malodorants, les gens y sont en permanence saouls, drogués, malades ou violents, les paysages de montagne sont sublimes mais cachent des abris de fortune dérisoires, les gens sont avides d'alcool, d'amour ou de compagnie, mais ne savent pas accepter simplement ce qu'on leur donne, ils en réclament désespérément toujours plus ou au contraire refusent carrément l'aide que Pete leur apporte.
On se ressort pas indemne d'une telle lecture, ça vous déverrouille le coeur, ça vous ravage l'estomac, ça vous met la chair à vif, ça vous plombe le moral mais la force et la beauté qui émanent de ces pages résident dans le sentiment que nous avons tous une part de Pete, de Cecil, de Benjamin et de Katie en nous.
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Le Montana, la vallée de Yaak, je m'y suis précipitée y ayant tant apprécié les immersions qu'offre Rick Bass.
Mais, la comparaison s'arrête au décor et l'engouement va faiblir au fil des pages .

Pourtant, ça démarre assez bien .
Retour aux années 80 et on va suivre Peter, l' assistant social , dans son travail d'abord puis dans sa vie personnelle.
A ce stade du roman, il y a du rythme et du mouvement . L'auteur a le souci de présenter le cadre et les personnages d'une façon hyperréaliste peut-on dire .
On pénètre dans un monde de misère sociale de l'Amérique profonde fait de délires et de désespoir ,de déviances et de violence et rien n'est épargné au lecteur.
Un sujet que manifestement l'auteur semble maîtriser car il expose avec justesse une étude fouillée des pathologies mentales et des troubles de la personnalité liés à la misère ; il livre un portrait sans fard, rude et cru d'un monde marginal , devenu des "cas sociaux ".

Puis, peu à peu , c'est la personnalité de Peter qui se révèle : d'abord en filigrane puis en gros plan :Peter et sa famille vont se fondre dans la décadence de ce monde en péril.
Intéressant donc , et j'ai cherché le message .
Sans doute , l'auteur a-t-il voulu exprimer un sentiment de découragement et mettre en lumière la décadence d'une société de consommation en montrant les plus faibles ou les plus malchanceux sur le bord de la route à qui , au mieux , on ne propose que des aides bancales ou illusoires .

Mais voilà ...au fil des pages de ce pavé , l'intérêt faiblit, l'ennui me guette , la forme me dérange .
Je flaire la volonté d'innover : le récit est ponctué de sortes de parenthèses , des chapitres rédigés comme des interrogatoires qui mettent en scène la vie de la fille de Peter ,une ado rebelle, en détresse elle aussi .
Un effet de style qui ne m'a pas convaincue . Pas vraiment plaisant à lire .Bizarre.
Et puis , surtout , je me lasse du remplissage .
Car remplissage il y a ! Des longueurs ,des situations qui tournent en boucle , des répétitions et des dialogues stériles . Et le tout est servi par un style ordinaire quand il n'est pas médiocre . Ou alors faut-il évoquer la qualité de la traduction ?
Ce roman pour moi a manqué de souffle et il est bien trop long et je ne sais que penser de certaines descriptions : j'ai parfois eu une impression malsaine de voyeurisme.
Et quand-même un mot sur la quatrième de couverture : cet auteur serait " l'héritier des grandes oeuvres de nature-writing " ? Pauvre Jim Harrison ...
Pour l'instant, il ne ressemble qu'à lui-même .

Une lecture que je n'étais pas fâchée de terminer mais un peu dépitée car déçue par un livre qui a plu à bon nombre .Alors, pour finir sur une note d'optimisme, j'ai envie de croire qu' il est toujours permis d'espérer , c'est un premier roman , voyons la suite !
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Ca a le goût d'un roman policier, mais aussi d'un western. Pourtant, Pete Snow n'est ni flic ni cowboy, il est assistant social. Fraîchement séparé de sa femme alcoolique et infidèle, lui-même plutôt porté sur l'alcool, cheveux blonds filasse, vieilles fringues déchirées, un frère recherché par la police, un vieil enfoiré de père et une fille ado qui s'enfuit de chez elle, notre héros a tout lui-même pour être dans les dossiers des services sociaux... est-ce pour cette raison qu'il comprend si bien les paumés, les marginaux, les bras cassés?
On devine aisément qu'il a long passif des cas sociaux derrière lui, et encore cette famille composée d'une mère droguée qui se bat avec son ado, pas très net sur les bords. Souvent, la petite Katie se cache dans le placard quand les bagarres éclatent, et seul Pete peut l'en déloger. Il fait bientôt la rencontre de Benjamin, un jeune garçon presque sauvage, qui n'a jamais mis les pieds dans une école, ni regardé la télé, lu de livres et qui vit avec son père dans un trou dans la forêt. Il a une mère, des frères et soeurs, mais qui ont disparu. le père, Jeremiah Pearl, est plus ou moins suivi par la police judiciaire pour une affaire de fausses pièces, mais aussi parce qu'il est peut-être complice de crimes plus graves.
Bientôt, Pete navigue entre le père, fondamentaliste chrétien aux airs dangereux et son fils, et les états de l'ouest à la recherche de sa fille Rachel, qui s'est barrée de chez sa mère.
Dans ce premier roman au style recherché, deux vies se font écho, celle de Pete et celle de sa fille, interlocutrice d'un enquêteur imaginaire qui lui pose questions sur questions sur sa vie. Smith Henderson reprend tout-à-tour le genre du roman policier et un style plus poétique et original, ce qui en rend la lecture plus riche. On s'attache vite à tous ces personnages brisés par la vie qui vivent dans un Montana pauvre culturellement, celui sous Reagan. On plonge dans l'Amérique des bas-fonds, du presque rien, de la misère morale et sociale. On assiste à la lente descente aux enfers de Rachel, 14 ans, qui fugue de mecs en mecs et finit par se prostituer; à celle de Benjamin, victime de la folie de ses parents. Morceaux de vie dans celle de Pete qui essaie tant bien que mal à recoller les morceaux alors que sa propre vie n'est qu'un tas de miettes.
C'est un roman aussi prenant que déprimant, dense mais qui ne se lâche pas. Merci à Babelio et à Belfond pour cette lecture.
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Bienvenue à Tenmile, ville fantôme, ancien campement de mineurs dont il ne reste pas grand-chose après que le cuivre ait été exploitée jusqu'au dernier gramme.
Quelques spécimens humains aussi borderline que malheureux sont encore accrochés à ce coin de terre. Cecil, un adolescent violent dont l'enfance fut saccagée par les dérives de sa mère droguée et hystérique, ainsi que Pearl, un chrétien illuminé qui embarque son fils dans ses délires d'Apocalypse.
Pete, assistant social fait de son mieux pour les aider, malgré sa vie personnelle bien compliquée entre une ex-épouse alcoolique, une fille mineure qui vient de fuguer et un frère recherché par la police.
Ce premier roman est une grande réussite. J'ai trouvé l'écriture de Smith Henderson parfaitement réaliste et imagée pour donner vie à ses héros hors norme, cabossés par la vie mais aussi mettre en valeur une nature magnifique et sauvage qui fait partie intégrante de l'histoire.
Avec ce roman violent parfois, humain toujours, Smith Henderson fait, à mon sens, désormais partie des grands noms de la littérature américaine.
Je remercie vivement Babelio et les Editions Belfond de m'avoir permis cette lecture en avant première.

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Dans le Montana, Pete, assistant social, tente d'apporter son aide aux familles marginales, de veiller à ce que leurs enfants ne soient pas maltraités et parfois, à leur trouver un refuge, une famille d'accueil ou une solution provisoire en attendant de faire mieux.

Il s'investit corps et âme, au point d'en oublier sa propre famille, comme s'il voulait noyer sa détresse en plongeant dans celle des autres. J'ai aimé ses moments partagés avec les Pearl, quand finalement, on ne voit plus la différence entre Pete, l'assistant social, et Jeremiah, l'homme qui se cache dans les bois avec son fils Ben.

Un roman sombre, avec pour cadre des paysages magnifiques. Des personnages dégoulinants de défauts, mais empreints d'humanité. Une violence qui, au bout d'un moment, ne choque même plus, car elle semble si affreusement banale. Un récit bien ficelé, à l'écriture fluide, avec des instants poétiques, qui vous entraîne dans son tourbillon de noirceur.

Je remercie la masse critique de Babelio et les Éditions Belfond pour cette lecture captivante.
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critiques presse (7)
LaLibreBelgique
25 septembre 2017
Si "Yaak Valley, Montana" de Smith Henderson s’inscrit dans des paysages splendides, ce remarquable premier roman dépasse pourtant l’appellation Nature Writing.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
28 novembre 2016
Un premier roman aussi noir que jubilatoire.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Actualitte
18 octobre 2016
Smith Henderson, avec une habileté romanesque incontestable, une description minutieuse (...) une écriture vive, cinglante et une tonalité qui respire le vécu, invite le lecteur à s'immerger sans détours dans un milieu social défavorisé.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LaLibreBelgique
12 octobre 2016
Tendu, expressionniste, âpre, parfois poétique, ce texte plonge avant tout au cœur des noirceurs humaines pour livrer un saisissant tableau des marges de l’Amérique des années 1980.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeJournaldeQuebec
10 octobre 2016
Avec ce premier roman qui a réussi à nous déstabiliser au plus haut degré, l’Américain Smith Henderson combine le meilleur de Cormac McCarthy et de Jim Harrison.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LesEchos
02 septembre 2016
Admirablement construit, écrit dans un style cinglant et précis, « Yaak Valley, Montana » nous entraîne jusqu'au bout de la nuit d'un récit sans étoiles, mais imprégné de compassion.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Culturebox
16 août 2016
Cet ancien éducateur spécialisé a puisé dans son expérience personnelle pour une plongée singulière dans cette Amérique bien loin des cartes postales (...) Une œuvre coup de poing.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (48) Voir plus Ajouter une citation
C'était le Wyoming. Le Wyoming, ça veut dire rouler pendant des siècles dans un paysage de buissons moches couleur vieilles pièces de monnaie.
Alors on wyominait. Ça wyominait non-stop. On pouvait wyominer toute la journée sans avoir l'impression d'avancer. Wyominer, c'était aller nulle part vers nulle part. A travers nulle part. Sans rien voir. Juste en se faisant chier. T'allumes la radio et tu wyomines le bouton, bien lentement, pour essayer de capter un fragment de civilisation, et tu tombes sur un mec qui te parle du prix de la bouffe pour le bétail. T'entends un prêcheur insipide wyominer sur le salut de ton âme fatiguée, moribonde et wyominée.
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Son chagrin aurait du finir par se tarir, mais l'injustice de la situation ne cessait de raviver sa peine. Son estomac endolori lui faisait un mal de chien. Les coups qu'il avait reçus étaient injustes. Une gamine trop frêle et orpheline, ça aussi c'était injuste. Sa propre fille disparue depuis si longtemps. Injuste. Le père de Katie l'avait plantée à Missoula avec une mère alcoolique. Ses parents à lui étaient morts. So, frère s'était évanoui dans la nature.
Pete était seul.
C'était ça, le truc. Cette solitude absolue. Comment c'était possible?
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Cecil s'imaginait le genre d'endroits d'où venaient ces gamins - des milieux qui lui semblaient bien pires que sa pauvre petite famille détraquée -, et il sentait alors un vague sentiment de pitié l'envahir, mais nom de Dieu, ras le bol de les entendre chouiner. On aurait dit qu'ils ne pouvaient pas s'empêcher de se transformer eux-mêmes en objets de haine, en aimants à cruauté. Il se demanda si la maltraitance était une chose qui n'arrivait qu'aux gamins irritants, ceux qui n'inspiraient que violence et rejet, à l'inverse des gamins adorables qu'on dorlote, qu'on gâte et qu'on engraisse.
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Il rêva également. Un diamant inversé sur son front. Un arbre. Il était un paysage. Il était couvert d'arbres. Il était le Yaak. Il était Glacier Park. Il était toutes les vallées majestueuses du Montana occidental, traversé par les ombres des nuages. Les tempêtes se brisaient contre son nez. Il n'était que très peu peuplé. Il était une ville. Il regorgeait de voies rapides et de lumières. Il rêva qu'il avait une soeur, une soeur très belle, et dans son rêve il se fit lui-même la réflexion que cette fille était Rachel et qu'il rêvait d'un autre esprit contenu à l'intérieur du sien, un frère que Rachel n'avait jamais eu, un fils. Dans son rêve, il se disait que nous contenions tous un nombre incalculable de masses et que les gens n'étaient que de simples potentialités, des exemples, des cas.
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Le flic jeta sa cigarette sur la route de terre caillouteuse devant la maison et remit son chapeau d'aplomb en voyant arriver la bagnole poussiéreuse de l'assistance sociale. Derrière la vitre, il aperçut de longues mèches blondes et il rentra le ventre au cas où la fille au volant ne serait pas trop mal. Autant dire qu'il ne s'attendait pas à voir sortir ça : un type, la trentaine, en train d'enfiler un blouson en jean pour se protéger du petit vent glacé venu des montagnes et qui replongea à l'intérieur de sa voiture pour récupérer sa paperasse. Le pantalon marron en velours côtelé tout râpé à l'arrière et au niveau des genoux. Il coinça ses longs cheveux derrière son oreille et s'avança d'un pas nonchalant.
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Vidéo de Smith Henderson
Première partie de l'entretien entre La Fringale Culturelle et Smith Henderson pour la sortie de son livre "Yaak Valley Montana".
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