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Lola Tranec-Dubled (Autre)
EAN : 9782070374809
245 pages
Gallimard (14/06/1983)
3.77/5   4067 notes
Résumé :
Soit un groupe d'enfants, de six à treize ans, que l'on isole sur une île déserte. Qu'advient-il d'eux après quelques mois ?
William Golding tente l'expérience. Après les excitantes excursions et parties de baignade, il faut s'organiser pour survivre. C'est au moins la réflexion de Ralph, celui qui fut élu chef au temps heureux des commencements, et du fidèle Piggy. Mais c'est ce que refusent de comprendre Jack, le second aspirant au "trône", et les siens. C... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (357) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 4067 notes
Pour commencer à goûter au style de William Golding, j'ai essayé "Sa majesté des Mouches".
La tentative de vivre en Robinson sur une île paradisiaque qui tourne au fiasco m'a déjà bien plu. Puis, je n'ai pas pu m'empêcher de comparer cette bande de garçons à l'âme humaine ou du moins à la mienne.
En effet, dans la bande de garçons, j'y ai repéré un gars rationnel que la bande à noyer; un gars à l'élan humanitaire qui a perdu le contrôle du groupe et qui n'arrive pas à s'exprimer, un groupe de jeunes garçons qui n'ont envie que de jouer sans penser au lendemain, et enfin un groupe à l'esprit faible qui ne supporte pas la différence.
William Golding en quelques lignes a su me décrire.
Merci Dgwickert pour ce conseil.
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♫Sur la plage abandonnée
Coquillages et crustacés

IL a treize ans aujourd'hui
IL n'a plus un seul ami je crois
Parfois IL reve la nuit
Parfois IL coupe son bois♫
La Madrague- BBardot-1962
IL - Gérard Lenormand - 1975
---------------------🏝-------------------

une Conque nacrée, y a plus qu'à souffler
tous les rassembler sur la plage désertée
Garder l'eau du ruisseau
fraîche dans des noix de coco
Meeting, rassemblement,
c'est pas pour du semblant
Descendus d'un avion sans elle
Combien sont-ils à l'appel !!!!?
Etre chef c'est rester sérieux
Qu'est-ce qui vaut mieux :
La discipline, le bons sens et ses vertus
allumer un feu, seul espoir d'être secourus
ou Chasser, redevenir sauvage ?
se barbouiller de terre, l'art du camouflage
c'est vouloir se cacher de ce qu'on est
"Le chef c'est moi, alors obéissez !"
Pas une âme adulte dans les parages !
désapprobation, enfants pas sages
Au réglement point d'entorse
Vs Poings ,rapports de force...
Faiblesse essentielle de l'humanité
Affrontement de deux volontés
un monstre, l'abbé bête à Bon Dieu
ou le diable pendu par la queue
Sa majesté domine bien son sujet
la hiérarchie mieux vaut la respecter
Les bras croisés, un doigt sur la bouche
voilà "Sa Majesté des Mouches" .
t'as beau être impeccable
leur sentence est irrévocable...




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Des enfants britanniques sont seuls sur une île. C'est la guerre et leur avion s'est écrasé. Aucun adulte n'a survécu et les enfants sont livrés à eux-mêmes. Ils élisent un chef, Ralph, qui a deux principaux soutiens : Porcinet, l'intellectuel à lunettes, dont tout le monde se moque et Simon, le timide que personne n'écoute. Dès le début, Jack s'oppose à eux : sa passion est la chasse. Je ne dévoilerai pas davantage et je me contenterai de quelques remarques sur ce livre qui compte plus de 2200 lecteurs ici.

L'anthropologie ou la psychologie semble être un jeu d'enfant que Golding essaie de mener jusqu'au bout. Pour l'allégorie il faudrait dire que la démonstration manque quelque peu de réalisme : ni maladie, ni fatigue, apprentissage rapide de la chasse. Plus qu'une étude anthropologique, cela reste don une bonne allégorie de la société humaine. Dans l'ensemble une contre utopie évidente est une réponse à Robinson Crusoé.

Une galerie de portraits assez réussis, dont je note, pour mémoire :

* PORCINET = l'intelligence et la sagesse que l'on n'écoute jamais et que l'on tue.
* SIMON = le visionnaire, Cassandre que l'on n'écoute jamais non plus. Est-ce l'image de l'écrivain ?
* PALPH = le leader, le politicien, loin d'être parfait, négligeant dès le début jusqu'à la fin.
* JACK= le chasseur et chef des chasseurs ; le chef des armées, viril, superstitieux, impétueux, impuissant au fond.
* ROGER= le despote, arbitraire ; lui-même ne semble guère maîtriser ses actions et il prend le pouvoir vers la fin du roman : il a néanmoins détruit sa petite société et semble condamné lui aussi.

À lire bien sûr !
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Un avion s'écrase sur une île déserte. Les seuls survivants sont des enfants, tous les adultes ont disparus. Ils parviennent à se regrouper, et à s'organiser. Trois personnalités émergent chez les plus grands : Ralph, le plus charismatique, élu rapidement chef de la bande ; « Porcinet », intellectuel et le plus sensé de la bande, mais ridiculisé par tout le monde à cause de son obésité, de son asthme et de sa myopie ; et Jack, autoritaire et dominateur, qui cherche à être élu chef, mais doit se soumettre, difficilement, à l'autorité de Ralph.

La petite société tient la route au début : on s'organise pour entretenir le feu qui doit alerter les secours, l'agressivité de Jack est canalisée en lui donnant la responsabilité de la chasse. Puis tout se craquelle : entretenir le feu est moins marrant que de parcourir l'île avec les chasseurs, des rumeurs courent sur une mystérieuse « bête » qui terrorise les plus petits, et qui donnent un prétexte à Jack et à ses chasseurs pour obtenir encore plus de pouvoir.

Comme beaucoup, je suis surpris que ce livre soit classé en littérature jeunesse. Je l'ai lu vers 10/11 ans, et j'ai été profondément marqué par la violence contenue dans le récit. J'ai considéré longtemps « Sa majesté des mouches » comme un chef-d'oeuvre des livres d'horreur.

En le relisant vers 18 ans, on y découvre un tout autre sens : que la civilisation est fragile, et que le retour à la barbarie n'est jamais très loin. Un livre pas très optimiste, mais qui restera gravé dans ma mémoire.
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Au commencement, tout allait pour le mieux. Les enfants livrés à eux-mêmes sur l'île après l'accident d'avion étaient heureux. Ils étaient libres. Ils ne manquaient de rien. L'endroit était beau. Fleurs et fruits poussaient à profusion. Puis certains ont commencé à avoir peur — certes il s'agissait des plus petits — et les leaders naturels, deux grands d'abord attirés et puis rejetés l'un par l'autre, n'ont bientôt plus été en état d'échanger. Un nouvel ordre qui a fait émerger insciemment un mal profond, de celui qui exhume le côté le plus sombre de l'être humain...

William Golding, à contre courant du mythe du bon sauvage rousseauiste, de l'idéalisation de l'homme à l'état de nature et d'une société qui le pervertirait, montre l'effritement de la civilisation de jeunes Anglais, par ailleurs bien éduqués. Effritement qui, on le découvre dans cette fable glaçante, est une porte ouverte à la barbarie naturelle de quelques-uns sur laquelle la raison civilisatrice est sans effet. Un constat du mal absolu appliqué aux enfants, symboles par essence de l'innocence, qui choque tout en sachant au fond que William Golding décrit une certaine réalité.

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Citations et extraits (158) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... Roger resta à regarder les petits. Il n'avait pas beaucoup bruni mais la masse de cheveux noirs qui couvraient sa nuque et son front convenait à son visage renfrogné et changeait en impression inquiétante ce qui n'avait été qu'un air insociable. Comme les larmes avaiient chassé le sable, Percival cessa de pleurnicher et retourna à ses jeux. Johnny fixait sur lui un regard de porcelaine bleue ; tout à coup, il lui lança du sable en quantité et Percival se remit à gémir.

Quand Henry en eut assez de son jeu, il s'éloigna sur la plage et Roger le suivit d'un air indifférent, sans quitter l'ombre des arbres. Henry ne recherchait pas l'ombre parce qu'il était trop petit pour penser à se protéger du soleil. Il descendit au bord de l'eau et commença à s'amuser. Sous la puissante impulsion de la marée montante, l'eau calme du lagon s'enflait et gagnait quelques centimètres sur la plage à intervalles réguliers. Dans ce petit réduit du Pacifique, s'agitaient des créatures vivantes, des corpuscules transparents que l'eau transportait sur le sable chaud et sec. Leurs organes sensoriels invisibles exploraient ce nouveau champ de recherches. Peut-être trouvaient-ils à se nourrir dans un endroit où leur dernière incursion était restée inutile : des fientes d'oiseaux, ou des insectes, ou des débris éparpillés provenant des créatures terrestres. Semblables à une myriade de minuscules dents de scie, ces organismes procédaient au nettoyage de la plage.

Henry trouvait leur activité passionnante. Il agitait l'eau du bout d'un bâton usé et blanchi par les vagues et il essayait de diriger les mouvements des corpuscules. Il creusait de petits fossés que la marie remplissait et cherchait à les peupler de cette vie grouillante. Il éprouvait un bonheur extraordinaire à diriger ainsi des existences. Il parlait à ses bêtes, les encourageait, leur donnait des ordres. Au fur et à mesure qu'il reculait devant la marée, ses pas laissaient des empreintes dans lesquelles l'eau s'engouffrait et retenait les bêtes prisonnières. Henry en tirait une sensation de toute puissance. Il s'accoupit au bord de l'eau et se pencha tant que ses cheveux lui tombèrent dans les yeux. Le soleil à son zénith déversait sur lui ses flèches invisibles.

Roger attendait. Il avait commencé par se cacher derrière un gros palmier mais Henry était tellement absorbé qu'il ne risquait rien à se montrer. Il inspecta la plage. Percival s'éloignait en pleurant et Johnny régnait seul et triomphant sur ses châteauX, Il chantonnait à mi-voix et continuait à jeter du sable à un Pervical imaginaire. Derrière lui, Roger apercevait le plateau et des gerbes d'éclaboussures brillantes qui marquaient les plongeons de Ralph, Simon Porcinet et Maurice dans la piscine. Il tendait l'oreille, mais entendait à peine leurs cris.

Une brise soudaine agita les feston de palmes, puis secoua les frondaisons. Près de deux mètres au-dessus de Roger, un bouquet de noix de coco - de grosses boules fibreuses de la taille d'un ballon de rugby - furent arrachées à leurs tiges. Elles tombèrent autour de lui avec un bruit sourd, mais sans le toucher. Roger ne pensa même pas qu'il venait de l'échapper belle et son regard resta posé sur Henry pour revenir ensuite aux noix de coco. ... [...]
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Simon leva les yeux vers le ciel et sentit peser sur son crâne sa chevelure mouillée. Pour la première fois, il vit des nuages dans le ciel : d’immenses tours aux renflements abondants, grises, blanches, cuivrées, qui se pressaient très bas sur l’île et provoquaient cette chaleur suffocante, épaisse. Les papillons eux-mêmes désertaient la clairière où cet objet hideux souriait et bavait. Simon baissa la tête et s’appliqua à garder les yeux fermés, les protégeant de sa paume. Point d’ombre sous les arbres, mais partout une immobilité nacrée qui enrobait d’irréel la réalité et en effaçait les contours. Le tas d’entrailles formait une masse grouillante de mouches qui bourdonnaient avec un bruit de scie. Gorgées, elles se précipitèrent sur Simon pour pomper la sueur qui lui dégoulinait sur le visage. Elles lui chatouillaient les narines et jouaient à saute-mouton sur ses cuisses. Innombrables, noires et d’un vert irisé. Devant Simon, pendue à son bâton, Sa-Majesté-des-Mouches ricanait. Simon céda enfin et lui rendit son regard. Il vit les dents blanches, les yeux ternes, le sang… Du fond des âges, une certitude de déjà vu, inexorable, enchaînait le regard de Simon. Dans sa tempe droite, une pulsation s’enflait, frappait le cerveau.
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page 20
Ralph comprit et souffla en comprimant son diaphragme.
Immédiatement la conque répondit. Une note sonore vibra sous les palmiers, parcourut les dédales de la forêt et son écho fut renvoyé par le mur de granit rose des montagnes. Des nuées d'oiseaux sortirent des arbres, quelque chose glissa dans les broussailles avec un cri perçant.
Ralph décolla ses lèvres de la conque :
- Formidable ! S'exclama-t-il.
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[...] ... - "Il faut que tu partes, Ralph. Tout de suite ..."

Il brandit son javelot dans un essai d'intimidation.

- "Allez, file. Compris ?"

Erik l'approuva d'un signe de tête et pourfendit l'air de son arme. Ralph ne bougeait pas, appuyé sur ses avant-bras.

- "Je suis venu vous voir, vous deux."

Il parlait d'une voix épaisse et sa gorge lui faisait mal, bien qu'elle n'eût reçu aucun blessure.

- "C'est vous deux que je suis venu voir ..."

Les mots ne suffisaient pas pour exprimer sa peine profonde. Il se tut, tandis que les étoiles brillantes paraissaient toutes ensembles dans le ciel et dansaient en tous sens.

Sam s'agita, mal à l'aise.

- "Je t'assure, Ralph, tu ferais mieux de partir."

Ralph leva la tête.

- "Vous ne portez aucun bariolage vous deux. Comment pouvez-vous ... S'il faisait jour ..."

S'il faisait jour, la honte les brûlerait en reconnaissant certaines choses. Mais il faisait noir. Erik reprit la parole et les jumeaux recommencèrent leur antienne.

- "Il faut que tu partes, parce que c'est dangereux ...

- ... ils nous on forcés. Ils nous ont fait mal ...

- Qui ? Jack ?

- Oh ! non ..."

Ils se penchèrent vers lui et baissèrent la voix.

- "File d'ici, Ralph ...

- ... c'est une tribu ...


- ... ils nous ont forcés ...

- ... on n'a pas pu résister ..."

Quand Ralph reprit la parole, ce fut d'une voix basse, oppressée.

- "Qu'est-ce que j'ai fait ? ... Je l'aimais bien ... et je voulais organiser notre sauvetage ..."

De nouveau, les étoiles dansèrent dans le ciel. Erik secoua gravement la tête.

- "Ecoute, Ralph. Ne cherche pas la logique. Ca n'existe plus ...

- Ne pense plus à qui est le chef ...

- ... pour ton propre bien, il faut que tu files ...

- Le chef et Roger ...

- Oui, Roger ...

- Ils te détestent, Ralph. Ils veulent ta peau.

- Demain, ils feront une battue pour t'avoir.

- Mais pourquoi ?" (...) [...]
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Note bibliographique sur William Golding (par lui-même)

Le salut de l'humanité réside en chacun de nous, non pas dans un système, une croyance, ou à l'intérieur d'une frontière donnée. L'ennemi n'est pas au-dehors, mais en dedans.
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Vidéo de William Golding
Dans cette vidéo, je vous parle du roman de Kim Liggett "L'Année d Grâce", qui convoque "Hunger Games" autant que "La Servante Ecarlate" ou "Sa Majesté des Mouches". Je vous parle aussi de "Wilder Girls" de Rory Power - ou comment le corps des femmes, encore, toujours, est à la disposition de tous, sauf elles-mêmes.
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