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Critiques (983)
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La guerre des livres

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - le contexte est celui d'une guerre civile. Shadi, jeune pilote de l'école spatiale de la Sécession, se retrouve prisonnier sur une planète ennemie : Libellia, la Bibliothèque des Mondes. Auprès du conservateur idéaliste et altruiste de la bibliothèque, Angus, le jeune homme s'initiera à l'art ancestral de la lecture sur papier, fera la connaissance de bouquinistes, relieurs et collectionneurs. À travers toutes ces rencontres, il comprendra peu à peu pourquoi tous ces gens sont passionnés par les livres. Clandestin, il se voit poursuivi par les services secrets de l'Empereur du clan ennemi. Ce dernier, dont la fille est mourante, doit retrouver dans l'un des livres, l'information qui permettra de la sauver !
Sans alarmisme, ni rejet de la technologie, l'auteur nous raconte pourquoi on peut aimer les livres : leur utilité dans un univers où « l'hyperéseau », « l'overblog » et les livres numériques sont les seuls accès au Savoir. L'écriture est simple, le propos est clair, pas de néologismes incongrus ou d'inventions inutiles. En outre, l'intrigue est passionnante et les personnages, aux caractères affirmés, rendent la lecture agréable. ? Thomas Bailly
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Dom Juan ou Le festin de pierre

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - Cette transposition de la pièce de Molière en bande dessinée, suivie du texte intégral, a pour ambition de faciliter la compréhension de l'oeuvre. Il suffit de comparer la tirade de Sganarelle, sur le tabac, et le portrait qu'il fait de Dom Juan, avec sa traduction graphique, pour saisir l'efficacité du procédé. En effet, un découpage judicieux de la tirade, éclairé par un dessin expressif quoique manquant d'originalité, plonge immédiatement le lecteur au coeur de l'intrigue. Les techniques de la bande dessinée sont ainsi mises à profit intelligemment et le lecteur parvient, sans peine, jusqu'à la fin de l'acte V. Plans larges, gros plans, plongées et contre-plongées, zooms, champs et contrechamps participent à la mise en scène de la comédie. Quand le texte seul nécessite des compétences de lecteur confirmé, la bande dessinée s'avère très efficace car elle permet de visualiser ce qu'il faut imaginer. Ainsi le sermon que Dom Louis adresse à son fils silencieux (acte IV, scène 4) est traité en plans fixes. le père, de dos, s'adresse à Dom Juan dont les mimiques traduisent tour à tour l'indifférence, l'ennui, l'agacement, l'exaspération. À conseiller aux lecteurs que rebute la confrontation aux textes classiques. ? Colette Broutin
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Le temps des miracles

Lecture Jeune, n°129 - mars 2009 - le Temps des miracles est l'histoire d'une fuite, celle de Blaise Fortune et Gloria Bohème abandonnant la Géorgie - et plus précisément le Caucase, rongé par les conflits d'indépendance entre Géorgiens, Abkhazes et Tchètchènes - pour rejoindre la France et son ancestrale triade « Liberté, Égalité, Fraternité ». Gloria a recueilli le garçon au fond du verger de son père, alors qu'un train venait de dérailler. L'enfant lui a été confié par une femme portant le nom de Jeanne Fortune, blessée dans l'accident. Au fil de leurs pérégrinations, Gloria et Blaise croiseront une galerie de personnages, tout droit sortis d'un film d'Emir Kusturica. Tout d'abord à Tblissi, dans « l'Immeuble » communautaire : Mademoiselle Talia, chanteuse à l'opéra, Abdelmalik, le grand noir boxeur, Sergueï le coiffeur ou encore Madame Hanska, la vieille bique. À Soukoumi, ils rencontreront Nour et sa fille Fatima. Leur route se poursuivra ensuite en Russie, en Ukraine, etc. En Hongrie, ils montent finalement dans un camion censé les conduire vers cet Eden qu'est la France : Blaise à l'arrière avec les bestiaux, Gloria à l'avant. Mais arrivés à destination, Gloria est embarquée par la police et Blaise reste seul sur le territoire français et devient un « mineur étranger isolé ». Dans son coeur reste le souvenir de Gloria et la promesse qu'elle lui a faite ; retrouver sa mère, Jeanne Fortune... Qu'adviendra-t-il ? Voici un roman aigre-doux à l'image de la vie. le lecteur songe à l'univers des films d'Emir Kusturica, et notamment La vie est un miracle, qui, tel ce roman, sonnent comme une ode à la vie. Certains trouveront enfin dans ce roman une véritable réflexion sur le métier d'écrivain. « Y a-t-il une différence entre dire un mensonge et inventer une histoire ? » se demande Blaise... N'est-ce pas justement tout l'art de l'auteur que d'inventer des récits pour oublier l'inconsistance de l'existence ? Il est des livres qu'on relit à tout âge et à tout moment de la vie, car ils sont porteurs d'un message universel... le Temps des miracles en fera certainement partie ! ? Marianne Joly
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La fille du papillon

Lecture jeune, n°120 - Solveig rédige son journal intime sur son ordinateur. Elle y raconte son quotidien : sa relation avec son père, « le papillon », homme charmant et volage, son amitié avec « La Ni » et son amour pour celui qu'elle nomme « le Monde ». L'auteur parvient à construire un récit vivant au ton juste. Les doutes et questionnements de l'adolescence sont ici bien rendus, notamment l'ambiguïté de la relation entre Solveig et sa meilleure amie, ou la dimension exclusive de son amour pour « le Monde ». La tendresse pointe aussi le bout de son nez dans un joli personnage de père veuf. Pourtant, si le récit se lit sans déplaisir, il ne renouvelle en rien le genre. Les jeux typographiques et expressions inhérentes à l'utilisation de l'ordinateur ou du téléphone portable (envoi de sms) sont très « actuels » mais n'apportent rien au projet d'écriture. L'histoire ne trouve pas son rythme et se perd dans de trop nombreuses directions. Enfin, on ne comprend pas très bien l'ancrage du texte dans une collection qui se veut « axée sur l'oralité ».

Hélène Sagnet
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Fairy Tail, tome 1

Lecture jeune, n°128 - Dans la ville de Harujion, Natsu, membre de la guilde « Fairy Tail » et son chat Happy arrivent à la gare après un voyage éprouvant pour le jeune garçon qui a le mal des transports. Au même moment, Lucy recherche dans un magasin de magie quelques tours et objets pour compléter sa collection. Ils apprennent l'arrivée de Salamander, un magicien très réputé de la guilde « Fairy Tail ». Mais celui-ci se révèle être un imposteur vite démasqué par Nastu qui le punit sévèrement en détruisant le port. Dans sa fuite, il propose à Lucy d'intégrer la guilde...

Voici le nouveau manga de Hiro Mashima, après Rave aux éditions Glénat. Pika réussit à reproduire les deux premiers volumes qui sont identiques à la version japonaise et dont les couvertures sont somptueuses. On retrouve un certain nombre d'éléments qui avaient fait le succès de Rave : une galerie de portraits aux personnalités très variées, un humour omniprésent, une aventure débridée et quelques combats bien menés. de plus le mangaka a nettement progressé. Son dessin s'est amélioré ; il n'est pas sans rappeler celui d'Eiichiro Oda, l'auteur de One Piece, dont il a été l'assistant. Ces deux volumes, qui se distinguent par leur originalité, présageant une série au succès assuré auprès des adolescents fans de shonen manga.

Sébastien Féranec
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La route des ossements

Lecture jeune, n°128 - Youri a sept ans et subit la Glorieuse Révolution. La répression politique de son pays est intense et peut concerner tous les habitants. Les procédés de déstabilisation du gouvernement deviennent une épée de Damoclès au-dessus de chacun. En effet, pour une parole, un geste, un regard déplacé, on risque d'être conduit aux travaux forcés, aux camps et à la mort. Les gens se taisent tant ils craignent de mourir. Mais Youri, lui, ne peut contenir son désaccord. Il en payera les conséquences.

Nous suivons le personnage de Youri qui nous entraîne dans les camps et leur fonctionnement. L'enfant grandit, réfléchit et sa détermination s'affirme. Les ressemblances avec notre Histoire sont trop nombreuses pour que le lecteur, si jeune soit-il, ne perçoive pas l'évocation de Staline, de la Russie et des goulags. le talent d'Anne Fine nous éblouit encore une fois avec un roman qui aborde autrement les atrocités des répressions politiques grâce à la prise de distance et à un personnage riche et dynamique.

Agnès Donon
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Le suicide des jeunes : Mourir pour exister

Lecture jeune, n°128 - Un documentaire détonant sur un sujet (malheureusement) tabou : le suicide des jeunes. Syros réitère ici des modalités de présentation de l'ouvrage qui mettent en avant différentes approches. Dans un premier temps, les témoignages de jeunes qui ont tenté de mettre fin à leur jour, et aussi celui d'une mère qui a perdu son fils. L'écueil du pathos est ici évité et c'est sans nul doute le point fort de l'ouvrage. La deuxième partie présente des données statistiques, des analyses historiques, sociologiques et psychologiques, etc. qui démontrent notamment qu'il existe encore trop peu de structures pour venir en aide aux jeunes en difficulté, tandis que la société de consommation leur propose de nombreuses addictions pour tenter d'endiguer leur mal-être : drogues et alcool, notamment. Enfin, deux témoignages de spécialistes, des liens Internet, des adresses d'associations et une bibliographie viennent clore ce documentaire.

Un ouvrage salutaire pour les adolescents et pour les adultes qui les encadrent. À contre-courant d'une image dorée de la jeunesse, un titre qui s'inscrira dans une politique de prévention globale et qui encouragera certainement à l'échange.

Anne Clerc
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Kivousavé

Lecture jeune, n°127 - Publié une première fois en littérature générale en 1995 aux éditions Critérion, le roman La Princesse japonaise est édité de nouveau en jeunesse sous le titre phonétique de « Qui-vous-savez ». C'est en effet en ces termes que la jeune narratrice entend son entourage parler de sa mère. À 11 ans, l'adolescente découvre que cette dernière, qu'elle croyait morte, est en réalité partie sans laisser de traces. le mensonge, orchestré par sa grand-mère paternelle et approuvé par son père, cache une mystérieuse disparition, sur laquelle la jeune fille n'aura de cesse de mener l'enquête. Elle devra lutter seule contre « la Vieille », cette grand-mère odieuse, qu'on entend chuchoter Kivousavé à son cercle de copines perfides. La littérature pour adolescents ne nous avait pas offert de « marâtre » si parfaite depuis fort longtemps. Mais notre héroïne – anonyme – devra aussi composer avec la lâcheté paternelle, et pire, en grandissant, affronter ses regards pervers et se défendre de ses gestes malsains. Pendant sept ans, elle va écrire à cette mère absente, pour se donner la force de combattre, et c'est cette longue lettre qui constitue le récit.

La beauté du roman se tient là, dans cette figure d'adolescente bien décidée à se libérer de son sort par l'écriture et à trouver la vérité. C'est du côté des adultes qu'elle se découvrira de solides alliés : Marie, une amie de son père, qui tiendra lieu de figure maternelle, et son professeur de mathématiques, au rôle ambigu, puisqu'il deviendra son premier amant. Une adolescente positive, un roman bien écrit et une couverture attirante, autant d'éléments qui font volontiers oublier quelques (petites !) longueurs. Gageons que le récit touchera les adolescentes mûres qui ne craignent pas de lire des histoires un peu âpres.

Cécile Robin-Lapeyre
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Je reviens de mourir

Lecture jeune, n°127 - L'une, Marion, un peu perdue, débarque à Paris. Elle rencontre Nicolas, et dès les premiers instants, pressent la nature de leur relation : « Je savais déjà que c'était lui qui déciderait de mes heures de vie et mes heures de mort ». Nicolas la bat : « Quelques minutes plus tard il m'a frappée. de colère. de dégoût. de réflexe. de l'avoir fait souvent » ; Nicolas glisse des cartes des « clients » à rencontrer. Marion accepte tout, se perd. L'autre, Éve, rencontre des garçons sur Internet, elle consomme du sexe, rapide, violent, sans lendemain : surtout, ne pas risquer de s'attacher.

Un roman noir, cru et désespéré ? Certes. Mais une oeuvre ancrée dans son époque et qui, avec justesse, sonde les affres des solitudes contemporaines. Un roman qui ne serait pas « pour » les adolescents ? Pas « pour » oui bien sûr, mais l'amour absolu, l'amour comme une souffrance, la destruction de soi, et le désir brutal de la chair ne naissent-ils pas alors ? On est troublée – piquée – que l'ouvrage soit écrit par un homme, mais Antoine Dole, dans une langue rugueuse et syncopée donne à entendre l'urgence d'aimer et d'être aimé, les failles de chacun et la douleur de vivre.

Hélène Sagnet
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Devenir adulte et rester enfant ? : Relire ..

Lecture jeune, n°127 - Et si la littérature pour la jeunesse se définissait par l'ambiguïté de ses objectifs : inviter le jeune lecteur à grandir tout en lui faisant miroiter les délices du pays de l'enfance ? Telle est la réflexion à laquelle invite cet ouvrage qui rassemble, sous la direction d'universitaires, des chercheurs connus pour leurs travaux dans ce domaine.

du XVIIe au XXIe siècle, cet essai propose un large panorama d'oeuvres. Les contributions se répartissent en deux champs de recherche : des analyses d'ouvrages dégagent les contradictions de la littérature jeunesse autour du thème proposé ; des points de vue synthétiques, d'ordre sociologique, historique, psychologique ou littéraire, tissent des liens entre le double message de cette littérature et l'évolution du statut de l'enfance dans la société.

Les articles savamment regroupés s'organisent en une argumentation qui vise à dépasser les contradictions. Un premier ensemble présente des titres qui affirment « l'obligation de grandir ». Ainsi, les contes de Perrault véhiculent la pensée éducative d'une royauté qui se rêve absolue, l'oeuvre de la comtesse de Ségur fait de la mort une leçon indispensable à l'apprentissage de la vie. Ces articles sont éclairés par une réflexion sociologique : les concepts de jeunesse et d'enfance sont des inventions récentes, ils correspondent à la volonté politique de prendre en main l'éducation des futurs citoyens. Cela soulève la question de la légitimité d'une littérature, écrite à partir du paradis perdu de l'enfance, par des adultes qui s'estiment investis d'une mission de transmission dont on peut se demander quelle liberté elle laisse au jeune lecteur.

Le second groupe d'articles répond à ces inquiétudes en mettant l'accent sur la nostalgie de l'enfance qui pousse des auteurs à écrire pour la jeunesse et à affirmer haut et fort le droit de rester enfant, le clivage entre jeunes et adultes. Entre enfance fantasmée et invitation à rejoindre le plus vite possible le monde des grands, le lecteur peut se trouver un espace de liberté. Télémaque est préparé à devenir roi mais il reste enfant en même temps. Peter Pan refuse de quitter le monde de l'enfance mais d'une certaine façon en meurt. Dans Vendredi ou la vie sauvage de Tournier, Robinson se convertit aux joies de l'enfance retrouvée. Plusieurs synthèses sociologiques soulignent à quel point notre société est devenue infantile. Elle célèbre une enfance éternelle et repousse, à la manière de Peter Pan, les responsabilités de l'âge adulte et le vieillissement. Elle est devenue incapable d'éduquer faute de modèles à proposer.

Le dernier ensemble sert de conclusion à l'ouvrage et suggère que les oeuvres marquantes sont peut-être celles qui s'installent dans l'entredeux, permettant un dialogue entre l'adulte et l'enfant. Car « il n'y a de littérature que subversive ». En présentant des héros qui n'ont pas « l'aspect lisse et docile d'enfants idéalisés », l'oeuvre permet à l'enfant qu'a été l'adulte et au lecteur enfant de se retrouver en terres communes à explorer. C'est l'équilibre que réalisent certains ouvrages, d'Alice au pays des merveilles au Petit Prince, en passant par Peter Pan et Harry Potter.

On ne peut que recommander cette lecture. Foisonnante, elle a la grande qualité de dégager des pistes qui renouvellent la réflexion sur la littérature jeunesse. Elle propose notamment une définition éclairante de cette littérature à partir du pacte de lecture original qui lie l'auteur adulte à un jeune lecteur désigné comme destinataire de l'oeuvre.

Nicole Well
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L'encyclopédi@ Histoire de France

Lecture jeune, n°126 - L'encyclopédie se découpe en cinq chapitres qui couvrent toute notre Histoire : préhistoire, Antiquité, Moyen Âge, époque moderne et histoire contemporaine. Chaque double page traite deux ou trois thèmes sous la forme de questions/réponses. L'ouvrage est richement illustré : cartes, photos, reproductions de peintures, etc., enrichissent le documentaire. Les repères chronologiques sont clairs et les événements expliqués avec simplicité. Cette encyclopédie sera utile dès le primaire et jusqu'au lycée. À la fin, une chronologie, une présentation succincte des institutions et l'histoire de l'Europe, une généalogie des rois de France ainsi qu'un index, viennent compléter cet ouvrage rédigé par différents spécialistes de chaque période.

L'originalité de ce documentaire est qu'il se poursuit sur Internet via une adresse à saisir (l'éditeur a créé un site spécial pour cette encyplopédie), proposant plus de 500 liens au fil des pages. le lecteur peut notamment récupérer des éléments iconographiques pour un exposé. On regrette que le site Internet soit plutôt indigent. Il n'offre que les images classées par époque. le lecteur devra se reporter au livre pour les explications.

Laurence Guillaume
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Le Spirou de..., tome 4 : Le journal d'un i..

Lecture jeune, n°126 - Pour fêter dignement les 70 ans de Spirou, Émile Bravo nous offre un album enchanteur qui retrace les débuts du personnage alors que ce dernier est groom au « Moustic Hôtel ». Nous sommes en 1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale et le jeune garçon, un peu gauche mais volontaire, s'éveille à la politique… et à l'amour.

Cet ouvrage est une réussite car l'auteur parvient à jouer sur différents niveaux : l'évolution de Spirou est étroitement liée à l'Histoire, notamment avec les balbutiements de la Seconde Guerre mondiale. Et Émile Bravo n'omet aucun détail pour assouvir notre curiosité : comment Spirou est-il devenu journaliste ? Comment a-t-il rencontré Fantasio ? Pourquoi a-t-il conservé sa livrée de groom ? Outre ces questions fondamentales, Spirou se révèle un personnage attachant et courageux. Un peu naïf, il a tout à apprendre mais fait preuve de curiosité sur le monde qui l'entoure. Malgré sa mise en scène moderne, l'album se veut graphiquement désuet avec un découpage des cases classiques et une ligne claire. Derrière cet aspect « rétro » et léger, Émile Bravo fait de nombreux clins d'oeil aux personnages de bandes dessinées qui ont animé notre enfance : Tintin ou encore Quick et Fluck, Tout en portant un éclairage sur les mouvements politiques à l'oeuvre à la veille du conflit planétaire. Un « one shot » indispensable.

Anne Clerc
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Le journal de Rutka

Lecture jeune, n°126 - Ce journal, découvert en 2006, est celui de Rutka, 14 ans. Elle vit dans le ghetto de Bedzin, une petite ville industrielle proche d'Auschwitz. En janvier1943, Rutka écrit pour raconter sa vie dans ce cauchemar ; elle prévoit la cachette où son amie polonaise devra récupérer son journal quand elle sera expédiée à Auschwitz. Ce sera chose faite : son amie le garde soigneusement, comme un précieux souvenir, et ce n'est qu'à l'âge de 80 ans qu'elle en parle à sa famille, et qu'il parvient ainsi à la demi-soeur de Rutka, née en Israël après l'holocauste.

Ce récit, court et dense, est celui d'une jeune fille surtout préoccupée par ses amis, ses coups de coeur et ses brouilles, et désireuse d'échapper à la pesante atmosphère du ghetto, mais en réalité, rien ne lui échappe de l'existence des chambres à gaz, des exécutions, etc. Ce cri déchirant, mêle lucidité et hargne de vivre, en communauté, avec ceux de son âge. La deuxième partie écrite par sa soeur, expose l'histoire de la famille et celle du journal. le père de Rutka seul survivant émigra en Israël et y fonda en effet une nouvelle famille. Enfin, dans la dernière partie, Marek Halter fait revivre la communauté juive polonaise durant le nazisme. de là, il remonte les siècles et brosse une grande fresque historique sur l'histoire de la Pologne et les liens étroits entretenus au fil des temps avec la communauté juive. Et se pose l'inévitable question de l'antisémitisme du XXe siècle perdurant dans l'après-guerre et au-delà.

Michelle Brillatz
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L'arpenteuse

Lecture jeune, n°126 - Ce livre nous murmure une très jolie chanson douce sur l'amour d'une mère, sur la pérennité tout au long de l'existence de l'attachement premier, de la façon d'être à soi-même. Pour Marguerite, les longues promenades où elle se retrouve seule avec elle-même sont la seule vérité. Un style très pur et léger qui appelle la relecture.

Michelle Brillatz
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Afrika

Lecture jeune, n°126 - Dario Ferrer est gardien d'une réserve animalière en Afrique. Il assiste impuissant au massacre d'un rhinocéros par des braconniers. Charlotte, une journaliste, va le suivre dans ses déplacements. Elle découvre un homme solitaire, au passé trouble, prêt à tuer pour protéger son « trésor » : ses animaux. Mais, en coulisses, le chef d'État de ce pays négocie avec les ambassadeurs des puissances étrangères le contrôle d'une mine en contrepartie de leur aide face à une révolte d'opposants. Hermann nous propose un « one-shot » à grand spectacle avec des paysages africains époustouflants. La nature y est parfaitement retranscrite, les animaux superbes.

Mais, derrière ces dessins aux couleurs magnifiques, on découvre une Afrique encore instable politiquement, dont les chefs d'État (dictateurs pour la plupart) sont prêts à tout pour dominer, sans se préoccuper aucunement de préserver les ressources naturelles. La fin tragique de cette bande dessinée plonge le lecteur dans des réflexions passionnantes sur l'écologie et les moyens à mettre en oeuvre pour protéger la nature.

Sébastien Féranec
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