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EAN : 9782491996550
243 pages
Les éditions d'Avallon (16/07/2021)
4.08/5   65 notes
Résumé :
Kivousavé, on n’en parle qu’à mots couverts, à l’heure du thé.
Kivousavé, c’est la mère de la narratrice, disparue quand elle avait deux ans. Depuis, l’enfant vit entre son père, trop faible, et sa grand-mère, qu’elle déteste.
À 12 ans, elle découvre que sa mère n’est pas morte comme on le lui avait fait croire. Que cachent ces mensonges ? Pourquoi sa mère est-elle partie ? Qu’est-elle devenue ?
La narratrice est sûre d’une chose : elle va la re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 65 notes
Comment vous parlez de ce roman, le premier roman de Béatrice Hammer? Vous dire qu'à sa parution en 1995 il a reçu entre autres le Prix Goya, que les éditions d'Avallon l'ont engrangé dans leur catalogue cette année et que c'est une sacrée bonne idée.
Vous dire que des incipits coups de poing j'en ai déjà lu mais que ces mots "Elle a cru me faire de la peine. Elle a plissé les yeux, glissé sa langue entre ses dents avant de me le dire, ma pauvre fille, ne prends pas tes airs d'orpheline, avec moi ça ne marche pas; ta mère, elle n'est pas morte comme tu le crois. Elle est partie quand tu avais deux ans. Tu te demandes pourquoi? C'est son cul qui la démangeait. Une pute, ta mère. C'était une pute. Voilà la vérité. " je ne suis pas prête de les oublier!
Vous dire que cette gamine de 11 ans qui crie famine m'a bouleversée. oh elle a de quoi manger mais rien de tout le reste l'amour d'une mère, celui d'un père, la chaleur du cocon familial. Alors telle une naufragée sur une île déserte elle ouvre un cahier et commence la plus longue lettre qu'elle écrira jamais, une lettre à l'absente, à la mère qui l'a abandonnée, à la femme qu'elle veut plus que tout retrouver. Comment va t'elle arriver à surmonter cette solitude affective? Seule "thérapie" à sa portée les mots qu'elle jette sur le papier, les petits bonheurs, les gros chagrins, les larmes le plus souvent de tristesse ou de colère, les rencontres amitiés, amours .. jusqu'à ce jour tant attendu .
Un roman sans tabous ni préjugés, un roman à découvrir .
Merci mille fois aux éditions d' Avallon et à Béatrice Hammer pour ce partage.
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Un roman qui prend aux tripes, un sujet qui dérange.

Notre jeune narratrice vit avec un père faible et effacé (il n'a pas « coupé le cordon » avec sa mère) et sa grand-mère qu'elle appelle la « Vieille », une femme acariâtre qui, psychologiquement la maltraite. La vie n'est pas rose tous les jours entre ces deux personnages, même si son père l'aime, il reste quand même sous la domination de sa mère.

Elle croyait sa mère morte mais la « vieille » lui a dit un jour : « ta mère, elle n'est pas morte, comme tu le crois. Elle est partie quand tu avais deux ans. Tu te demandes pourquoi ? C'est son cul qui la démangeait. Une pute, ta mère. C'est une pute. Voilà la vérité ». D'ailleurs lorsqu'elle parle d'elle avec ses amies, elle l'appelle « qui vous savez » (d'où la retranscription phonétique de la narratrice).

A partir de ce moment, elle n'a de cesse que de retrouver les traces de sa mère ! Pourquoi est-elle partie ? L'aimait-elle, pourquoi l'a-t-elle abandonnée ? Qu'est-elle devenue ? Elle s'adresse à elle continuellement, lui parle, lui écrit.

Heureusement, elle va rencontrer des amies (et amis) qui vont l'aider à se sortir de ce carcan et l'aideront à vivre plus calmement.

Malgré ses soucis, elle est excellente élève, dans toutes les matières et plus particulièrement les maths (surtout lorsqu'elle apprend que sa mère enseignait cette matière.). Heureusement qu'elle a un caractère très affirmé elle aussi, ça l'aide à tenir la tête hors de l'eau.

C'est un très bon roman psychologique, addictif, comme Béatrice Hammer sait les écrire avec beaucoup de bon sens et une très belle écriture, elle sait capter l'attention du lecteur, quand on commence l'un de ses romans on a du mal à le lâcher.
Un roman qui réunit pas mal de sujets : une famille atypique : une petite fille et ensuite une jeune fille qui souffre et se questionne sur l'absence de sa mère, elle vit entre un père effacé et une grand-mère tyrannique ; de l'amour ; de l'amitié ; beaucoup de questionnements et surtout un long chemin pour atteindre la résilience.

J'ai beaucoup aimé ce roman que j'ai dévoré j'avoue avoir eu quelques difficultés pour rédiger un billet qui tienne la route, tant le sujet traité est vaste.
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La narratrice de kivousavé grandit dans un univers délétère, entre sa grand-mère acariâtre et humiliante, et son père dominé par cette grand-mère. Sans sa mère – « qui vous savez », chuchotent sa grand-mère et ses amies.⠀

C'est une victime qui n'est jamais déclarée victime par personne. C'est en elle-même qu'elle trouve les ressources pour faire face à l'absence de kivousavé et au mystère qui entoure sa disparition, et pour prendre sa vie en main. Ce roman a été publié une première fois il y a 25 ans, et je me demande s'il serait passé aujourd'hui, compte tenu de la réaction des adultes aux maltraitances que cette petite fille subit (lorsqu'elle réussit à les confier).⠀
 ⠀
Pourtant, c'est peut-être justement pour ça qu'il est important qu'il soit republié aujourd'hui. Il n'enlève rien au fait qu'il faut dénoncer les maltraitances faites aux enfants et punir leurs bourreaux autrement qu'en comptant sur les tourments de leur conscience : le simple fait qu'il existe est une dénonciation. Mais il parle d'autre chose : la possibilité, quand l'autre n'est pas là, quand l'autre manque, quand cette absence est intolérable, de le recréer dans un dialogue sur le papier et de s'appuyer quand même sur lui. La possibilité, réussie, de s'appuyer sur l'écriture, sur des mécanismes qui sont ceux de la fiction (puisque la narratrice invente la mère dont on l'a privée) pour combler une faille de la réalité. Ce n'est pas la fiction qui puise dans la réalité : c'est la réalité qui change grâce à la fiction.⠀
 ⠀
Ainsi, je suis frappée par la mise en scène du double sens du terme "roman" : kivousavé est un roman ; mais c'est aussi le roman familial (au sens de Freud : les parents qu'on s'imagine pour pallier la déception des parents qu'on a) que se donne une fillette pour inventer son destin, casser une chaîne de transmission de traumatismes, être actrice de sa vie plutôt que victime. C'est donc un roman sur la puissance extraordinaire de l'écriture : sans l'écriture, les traumatismes et leur transmission intergénérationnelle écrivent littéralement une histoire toxique dans le corps d'un adulte en devenir ; avec l'écriture, ils sont déviés sur le papier.⠀
 ⠀
Mais c'est aussi une fantastique histoire qui se dévore en quelques heures d'insomnie (la fatigue m'a obligée à le lâcher, mais mon esprit m'a réveillée pour le terminer avant la fin de la nuit). Un roman qui me fait mieux comprendre la genèse de Ce que je sais d'elle, aussi, avec lequel il partage cette manière de donner le premier rôle à un personnage que nous ne verrons jamais... mais sur lequel nous saurons tout. Allez, je vous le dis : tout - mais à la dernière page !
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"Elle a cru me faire de la peine. Elle a plissé les yeux, glissé sa langue entre ses dents avant de me le dire, ma pauvre fille, ne prends pas tes airs d'orpheline, avec moi ça ne marche pas; ta mère, elle n'est pas morte comme tu le crois. Elle est partie quand tu avais deux ans. Tu te demandes pourquoi? C'est son cul qui la démangeait. Une pute, ta mère. C'était une pute. Voilà la vérité. "

L'incipit, à défaut d'énoncer une vérité intangible, donne la couleur de l'atmosphère toxique dans laquelle grandit la narratrice, une lumineuse gamine de 11 ans, élevée par une grand-mère mal-aimante, castratrice, égocentrique, menteuse qu'elle déteste et un père faible et lâche qu'elle aime mais dont elle va se méfier lorsque son corps va se transformer.
La révélation de la Vieille ainsi qu'elle l'appelle, aurait pu l'anéantir, elle va au contraire être un moteur de résilience. Car elle n'a plus qu'une idée en tête, sa mère est vivante, elle va la retrouver et comprendre pourquoi elle est partie en l'abandonnant. Elle va alors, tout en enquêtant patiemment, commencer à lui écrire une longue lettre, sorte de journal intime qui permet au lecteur de vivre avec elle ses espoirs, ses questions, toute son adolescence jusqu'à ses 18 ans et qu'elle trouve enfin des réponses.

Elle est intelligente, opiniâtre, terriblement attachante et pour être digne d'une mère qu'elle idéalise, elle va repousser ses limites. Sur son chemin, il y aura des gens qui, chacun à leur façon, seront des tuteurs de résilience et lui permettront de grandir malgré l'absence de la mère, de se construire sur cette absence. On n'a qu'une envie malgré ses provocations et son intransigeance ( et Dieu sait que je ne suis pas toujours à l'aise avec les personnages adolescents), c'est de la prendre dans les bras et de lui dire, tu vas y arriver, tu es incroyablement forte et ta mère serait fière de toi.

Le roman est remarquablement articulé autour d'un secret de famille que la narratrice n'aura de cesse de découvrir. L'écriture fluide et limpide évolue au fil du temps, traduisant de façon crédible et juste les questionnements un peu brouillons de la fillette, ceux révoltés de l'adolescente, puis ceux plus complexes de la toute jeune femme.

C'est vif, drôle, caustique, tendre, poignant. L'autrice livre avec ce premier roman maitrisé de bout en bout un roman fort, absolument réussi et passionnant, difficile à lâcher. Un bijou finaliste du Grand prix des lectrices de Elle en 1995, qui a reçu de nombreux prix et vient d'être réédité par les Éditions d'Avallon, à (re-)découvrir absolument ! Si vous avez aimé ses autres romans, Cannibale blues, Green.com ou encore Ce que je sais d'elle, vous retrouverez dans un univers encore différent, toutes les qualités de l'écriture de Béatrice, tout est là déjà dans ce premier roman. ❤
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kivousavé
@beatricehammer
@editionsdavallon

Une lecture très lourde, forte en émotions, à travers la narratrice qui n'est qu'une petite fille, préadolescente. On ne connait pas son prénom.
Elle nous partage tout, son intimité, ses secrets, ses ressentis. Elle vit avec une grand mère horrible, mauvaise, acariâtre qui ne lui montre aucun amour, toujours à la dénigrer, lui interdire tous ce qu'elle apprécie...et son père sous les ordres de cette grand mère qui contrôle toute leur vie. Un papa qui est tout pour elle, car on lui a dit que sa maman était morte, sa mère n'est rien d'autre qu'une pute aux yeux de sa grand mère, elle ne se gêne pas pour lui rappeler quotidiennement...


Un roman qui fait penser à un journal intime avec des mots d'enfants, un manque maternel, une interdiction de demander quoi que ce soit sur sa maman. Sa grand mère lui fait comprendre vers ses 12 ans qu'en fait sa maman n'est pas morte, mais qu'elle l'a tout simplement abandonné...
Depuis elle rêve de retrouver sa maman, savoir, chercher, mais à chaque fois on refuse de lui en dire plus. Elle grandit dans l'espoir de peut être apprendre quelque chose.
Et son père qui était un vrai héro pour elle, devient un minable, un homme pathétique, toujours sous les ordres de cette grand mère autoritaire.

Notre jeune narratrice va peu à peu s'émanciper avec son écriture, ses rêves et son caractère. Elle va elle même trouver une certaine liberté, loin du rabaissement, des coups bas de cette vieille femme.
Elle arrive grâce à ses quelques amis et son professeur de maths à avancer.

Des moments bien difficiles pour notre jeune fille, des gestes très déplacer de son père ,meme incestueux, mais une force incroyable de sa part pour sa liberté, un combat pour son avenir, un dégoût prononcé pour ses 2 parents avec qui elle vit.
Un roman noir pour moi, très bien écrit, je découvre l'autrice sa plume qui vous prend aux tripes. Très dense, impossible à lâcher, une force féminine qui évolue au fil des pages.
Je vous le conseille fortement.

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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 septembre 2008
Lecture jeune, n°127 - Publié une première fois en littérature générale en 1995 aux éditions Critérion, le roman La Princesse japonaise est édité de nouveau en jeunesse sous le titre phonétique de « Qui-vous-savez ». C’est en effet en ces termes que la jeune narratrice entend son entourage parler de sa mère. À 11 ans, l’adolescente découvre que cette dernière, qu’elle croyait morte, est en réalité partie sans laisser de traces. Le mensonge, orchestré par sa grand-mère paternelle et approuvé par son père, cache une mystérieuse disparition, sur laquelle la jeune fille n’aura de cesse de mener l’enquête. Elle devra lutter seule contre « la Vieille », cette grand-mère odieuse, qu’on entend chuchoter Kivousavé à son cercle de copines perfides. La littérature pour adolescents ne nous avait pas offert de « marâtre » si parfaite depuis fort longtemps. Mais notre héroïne – anonyme – devra aussi composer avec la lâcheté paternelle, et pire, en grandissant, affronter ses regards pervers et se défendre de ses gestes malsains. Pendant sept ans, elle va écrire à cette mère absente, pour se donner la force de combattre, et c’est cette longue lettre qui constitue le récit.
La beauté du roman se tient là, dans cette figure d’adolescente bien décidée à se libérer de son sort par l’écriture et à trouver la vérité. C’est du côté des adultes qu’elle se découvrira de solides alliés : Marie, une amie de son père, qui tiendra lieu de figure maternelle, et son professeur de mathématiques, au rôle ambigu, puisqu’il deviendra son premier amant. Une adolescente positive, un roman bien écrit et une couverture attirante, autant d’éléments qui font volontiers oublier quelques (petites !) longueurs. Gageons que le récit touchera les adolescentes mûres qui ne craignent pas de lire des histoires un peu âpres.
Cécile Robin-Lapeyre
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J’ai compté. Il me reste 1752 jours avant d’être majeure. Pas un de moins, pas un de plus. D’ici là, il faut supporter. C’est pas marrant pour moi, mais ça ne l’est pas non plus pour eux. C’est même encore moins gai. Moi, j’ai la vie devant moi, j’ai pas tout raté. Enfin, pas encore tout.
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Déjà petite, je la voyais comme une limace avec des poils qui piquent, une limace qui sentirait la naphtaline, mais maintenant elle devient vraiment vieille, elle s’y complait, elle se relâche, comme si c’était bien fait pour nous qu’elle enlaidisse. Elle a des plis au coin des lèvres qui ne s’effacent plus jamais, elle passe son temps à grimacer en se tenant le ventre, et quand papa propose d’appeler un docteur, elle fait celle qui prend sur elle, qui déploie une énergie surhumaine pour s’arracher un lambeau de sourire, et elle dit non, ça va aller, les médecins sont des incompétents. Quand elle dit ça, ça me donne envie de devenir médecin, pour l’achever.
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Elle a cru me faire de la peine. Elle a plissé les yeux, glissé sa langue entre ses dents avant de me le dire, ma pauvre fille, ne prends pas tes airs d'orpheline, avec moi ça ne marche pas; ta mère, elle n'est pas morte comme tu le crois. Elle est partie quand tu avais deux ans. Tu te demandes pourquoi? C'est son cul qui la démangeait. Une pute, ta mère. C'était une pute. Voilà la vérité.
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