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Critiques de Bernard Clavel (617)
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Wang chat-tigre

J'ai découvert Bernard Clavel avec le Seigneur du fleuve, dans le cadre du challenge Solidaires 2022. Et en regardant sa fiche, j'ai vu qu'il avait aussi écrit ce roman jeunesse, qui me permet d'avancer à la fois sur le challenge jeunesse La Guerre des Clans, et sur le Multidéfis 2022 avec l'item sur ... le tigre !



Alors clairement, c'est un roman jeunesse qui date de de 1998 et qui s'adresse aux jeunes lecteurs à partir de 7 ans. Et comment dire ? Heureusement qu'il n'y avait que 62 pages, parce que je n'y ai pas trouvé spécialement grand intérêt.



Les Pintard ont adopté un chat. M; Pintard, assez autoritaire et grandiloquent, décide de l'appeler Wang parce qu'il a lu que c'était le nom d'un empereur chinois. Oui mais voilà, il trouve sa bestiole trop petite, pas suffisamment imposante. Alors il va trouver le vétérinaire, qui lui donne des pilules. Mais attention à bien respecter le dosage !!! Comme de bien entendu, le minou se mange toute la boîte de gélules... et devient énorme et ingérable... En même temps qu'une publicité sur pattes de rêve pour le producteur de comprimés !



Evidemment tout est bien qui finit bien, et bien sûr que pour un public de cet âge, l'histoire doit être assez linéaire. Mais bon, quand même. Je n'ai pas été convaincue du tout.
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Le Seigneur du fleuve

Bernard Clavel a construit son roman comme son héros a mené sa vie : en suivant le cours du Rhône, de la décize à la remontée...



1840 : Philibert Merlin, patron batelier, attend depuis de longs jours que le niveau du Rhône soit assez haut pour naviguer. Il est aux aguets, et quand enfin le sort lui semble favorable, il se jette dans l'aventure, prenant des risques pour avoir le bonheur de battre les bateaux à vapeur qui concurrencent et conduisent à la misère nombre de mariniers.



Sa haine du charbon est énorme, et il ne souffrira de son équipage aucune compromission avec son ennemi, se montrant sans pitié vers son propre fils.



On descend donc le Rhône avec son équipage, puis, après quelques victoires éclatantes et quelques déceptions amères, on le remonte. Mais Philibert saura-t-il faire passer son humanité et son bon sens avant sa rage d'en découdre avec le vapeur ? A l'heure du choix fatidique, fera-t-il le bon ?



Après un démarrage que j'ai trouvé quelque peu longuet et un brin ennuyeux, j'ai pris plaisir à suivre ce brave Philibert dans ses pérégrinations et ses combats. Mais si j'ai apprécié les personnages, j'ai détesté la fin.



En tous cas, avec son Seigneur du fleuve, Bernard Clavel nous offre une bien plaisante leçon d'histoire !
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Malataverne

Quelle précision, dans les sentiments, les réflexions, les émotions. Précision de la langue au service de ces nuances.

Un jeune homme, adolescent, est sollicité par deux amis pour commettre des délits. Autre temps, ces jeunes de quatorze ans – quinze ans travaillent déjà. Quoiqu’il s’agit d’une sorte d’alternance, puisque notre héros suit aussi des cours théoriques et doit rendre des exercices.

On est à la campagne, les jeunes se retrouvent à mobylette pour voler des fromages dans une ferme. Robert fréquente Gilberte, petite fermière qui passe un peu de temps avec lui. Robert mange avec son patron et la femme de celui-ci. Quand il a besoin de soutien pour avancer dans ses réflexions, il hésitera entre ces adultes et sa petite amie.



Le dénouement, qui je pense se veut un peu spectaculaire, n’est pas forcément nécessaire ou tout au moins pas indispensable. Tant pis, il ne gâche pas le début cependant.

Ce livre propose une réflexion, un peu intimiste, qui reste tout à fait intemporelle.


Lien : https://chargedame.wordpress..
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L'espagnol

Bernard Clavel L'Espagnol



Ce roman de Bernard Clavel, écrit en 1958-1959, édité chez Laffont en 1959, fera partie de mes coups de cœur 2020. bien que ne faisant pas partie des nouveautés, ce roman évoque de sombres années. Mais il témoigne d’une vie rurale, hélas disparue, où la place des hommes, des femmes était très grande. C’était avant la mécanisation intensive de ce domaine...J’ai lu, il y a de nombreuses années des précédents livres de cet écrivain, dont « Brutus ». Je m’engage même à le relire. Dans ce récit, Bernard Clavel narre l’odyssée d’un taureau, qui suit le cours du Rhône pour rejoindre la Camargue….Je vous ferai une critique le moment venu. Mais trêve de digressions, je dois me cantonner à mon sujet.



Dans L’Espagnol, l’action se situe en France, dans la plaine bressane, au cours des années 1940-1950. Un couple de viticulteurs, les Bichat, Paul et Lucienne, reçoivent deux réfugiés espagnols qui ont ufit leur pays à cause de la guerre civile, Enrique et Pablo, pour pallier à l’absence de main-d’œuvre due à la deuxième guerre mondiale. Le fils, Pierre est mobilisé. La fille, Jeannette est malheureusement handicapée mentale. Enrique et Pablo vont participer aux vendanges. Le travail est pénible et Enrique quittera la ferme vigneronne dès le deuxième jour. Il ne peut assurer son emploi. Pablo demeure le seul employé. Il va rapidement s’intégrer à la famille. A l’époque, il existe une grande solidarité dans le monde rural. Les « anciens », hommes et femmes donnent un coup de main à leurs voisins lors des coups de chauffe. Les vendanges se font donc en parfaite harmonie. Le patron, Lucien est sujet d’une attaque. Il reste alité et à moitié paralysé. Le fils se voit accorder une permission exceptionnelle. Il n’a qu’une hâte : rejoindre le front. … en effet là où il est affecté la guerre est loin. Il passe ses journées à jouer au foot, aux cartes et attend patiemment les colis de victuailles que lui envoie sa famille…

Pablo va seconder son patron. Il se jette dans ces lourds travaux, jusqu’à s’étourdir pour tenter d’oublier ses peines . Pendant la guerre civile qui a dévastée son pays natal, il a perdu son épouse et l’enfant qu’elle portait. Grâce à celui que tous dans le village appelle « le vieux », Chopineau, il sera initier aux travaux agricoles, aux vendanges, à la vinification de fameux « vin de paille ». C’est un bon employé, qui travaille beaucoup et ne craint pas sa peine. La vendange terminée, il sera embauché à plein temps. Le patron décède au cours de l’hiver. Il fait si froid qu’il est impossible d’organiser l’enterrement, faute de personnes, et pour creuser la tombe et pour porter le cercueil…

Chopineau et Marguerite, deux personnes âgées résidant dans le hameau constituent une main-d’œuvre quasi gratuite. Un repas, un verre de vin ce sont les moyens de paiements en vigueur dans cette vie rurale fraternelle, solidaire. Mais ils sont toujours présents. A la suite du décès du patron, Pablo va devenir un véritable agriculteur. De plus c’est un visionnaire. Il incite Lucienne,la veuve, à investir, à acheter du nouveau matériel, à acquérir des terrains jouxtant les vignes et à agrandir ainsi la ferme vigneronne. Mais à la fin de la guerre, au retour du fils qui a été retenu prisonnier en Allemagne , Lucienne sera entièrement dépossédée de ses biens. Elle intégrera le domicile de son fils Pierre et de sa bru, à la grande ville. La ferme sera vendue et Jeannette, placée dans une institution religieuse. Pablo se réfugiera dans une petite maison que Lucienne lui a offert en guise de gages et de rémunération pour toutes les années passées sur le domaine. Une passion amoureuse a même existé entre ces deux êtres, épris de travail. Pablo a participé à la résistance dans le Jura et il a retrouvé Enrique dans le maquis. Et désormais retiré dans sa maisonnette des bois il rendra visite à Jeannette tous les dimanches.

Un très beau roman qui résume la vie rurale, l’entraide, la solidarité, la pénibilité des travaux agricoles d’antan, un hymne à la nature. Beaucoup de poésie, d’humanité, d’humilité, de fierté de ces hommes et des ces femmes qui au travers du temps ont occupé les lieux, accompli leur travail quotidien avec application et sont à l’origine de notre bien-être, de notre confort…

Ce récit évoque également les méfaits des guerres, qu’il s’agisse de la guerre civile espagnole ou de la deuxième guerre mondiale. Les progrès, la mécanisation, la fin des petites propriétés, l’apparition du confort à la campagne, l’exode des jeunes vers la ville, la désertification du monde rural figurent également dans ce livre. Je recommande la lecture de ce volume qui nous permet de nous imprégner dans cette atmosphère d’antan, où vivre en communauté, en bon voisinage, en harmonie les uns avec les autres…. Je le répète, un coup de cœur du au confinement…. Bonne journée à tous.




Lien : https://lucette.dutour@orang..
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La Grande patience, tome 1 : La Maison des ..

Ce livre nous fait découvrir un quotidien, celui de Julien, 14 ans, qui démarre un apprentissage en patisserie en 1937. 2 ans, durant lesquels nous allons accompagner ce garçon dans cet apprentissage, celui de son métier mais également de la vie avec ses bons côtés tels la camaraderie entre ouvriers et les moins bons quand il lui faut supporter les brimades d'un patron profiteur.

Julien va se construire sous nos yeux et on en redemande tellement cette lecture est agréable. Bernard Clavel est un conteur, il a ce talent de nous faire rentrer dans ce quotidien, de croquer ces instants de vie. Avec lui, on sent l'odeur des croissants sortant du four. Mais c'est plus que cela, un univers nous est offert, celui de la condition ouvrière entre les deux guerres, l'exploitation des apprentis par les patrons. De nombreux éléments historiques sont également présents avec le front populaire, le syndicalisme à cette époque puis l'entrée en guerre de la France.

Bonus à mon niveau, l'action se situe à Dole dans le Jura, ville où je suis né. Je visualisais donc d'autant plus les lieux et les rues citées.

On quitte Julien à regret mais ce roman étant le premier d'une tétralogie constituant "La grande patience", je pense que je ne vais pas résister et enchaîner directement avec le deuxième tome "Celui qui voulait voir la mer".
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Le voyage du père

c'est le récit d'un homme, un père, paysan, qui décide d'aller chercher sa fille, partie faire sa vie en ville, pour venir passer Noël auprès des siens. après l'insistance d'une mère qui devient cruelle tant elle souffre de l'éloignement de son aînée, c'est le long périple d'un père dans un monde qui n'est pas le sien qui est raconté. trépidant.
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Les Colonnes du Ciel - Intégrale



Le roman La saison des loups, c'est l'histoire d'un double grand coup de coeur pour moi.

Un coup de coeur d'abord pour une saga ( Les colonnes du ciel) et son auteur (Bernard Clavel) un peu oubliés ( date de publications 1976), un coup de coeur ensuite pour la littérature, après dix ans passés à ne lire que des ouvrages professionnels (didactique, pédagogie, psychologie, etc....).



Le contexte de cette découverte est assez improbable : une vente de livres au poids chez Emmaüs dont un parent m'avait parlée.



Tout de suite, la jaquette du livre m'a attirée, m'a sautée aux yeux. C'est le retour des chasseurs par Pierre Bruegel. La neige, les couleurs mordorées..., les paysans qui rentrent vers les maisons isolées. le décor est planté.



En quatrième de couverture, pour moi, le paysage se précise, puisqu'il est écrit :

"Un hiver terrible où le vent du Nord portait la peur, la mort et le hurlement des loups. C'est l'hiver de 1639, en Franche Comté, dans un pays que ravagent la guerre et la peste.



" Hop là ! Pesé, emballé ! A 50 centimes ce livre, je ne risque rien ! "



Et me voici plongée littéralement un été durant dans ce livre, et les quatre qui suivront.

Parallèlement, me revient d'un coup le goût des belles lectures ; celles qui sont capables de vous faire frissonner, pleurer, rêver. .. dans une langue magnifique. Celles qui vous font oublier l'heure du repas et vous "hantent" car elles vous transmettent ce feu qu'amènent les "bons" mots.



L'action de ce premier roman de la série Les colonnes du ciel se déroule pendant la guerre dite de Dix Ans que les historiens français préfèrent ignorer, entre la Franche Comté, province espagnole, et la .... France.



Ce livre, c'est l'histoire d'un crime commis par un roi de France et son ministre, mais c'est aussi le récit d'aventures humaines hors du commun.



Dans ce premier volume, Mathieu Guyon, un charretier, est désigné contre son gré pour enterrer les victimes de la peste. La force tranquille du Père Boisson, un Jésuite aux "yeux de source" venu de Dole, l'entraîne au coeur d'un hiver terrible.



Ainsi commence cette première histoire, Histoire de tous les temps, histoire admirable où se côtoient le Diable et le bon Dieu, la haine et la bonté, le courage et la bêtise meurtrière, ceux qui sont fascinés par la mort et ceux qui croient en la vie.



Les personnages sont formidablement bien décrits, l'émotion est à son rendez-vous partout, sans mièvrerie, juste soutenue par la force d'une langue réellement magnifique.



Bernard Clavel était un grand humaniste, non violent, Chrétien.

Tout lecteur, croyant ou pas (ou plus) ne peut que tomber sous la force des personnages peints par Clavel. Il y a le Docteur Alexandre Blondel, le sauveur d'enfants, le compagnon charpentier Bisontin-la-Vertu ( La lumière du lac/volume 2), Hortensias d'Eternoz (La femme de guerre / volume 3), Marie la mère amoureuse (Marie Bon Pain), etc....



La saison des loups ( et sa suite ) c'est bien autre chose qu'un roman, c'est une flamme ! Une flamme littéraire.
Lien : http://justelire.fr/les-colo..
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Les Roses de Verdun

Un voyage, un ultime voyage que Lucien Martinon, au seuil de la mort, ravagé par le mal de Bright, partage principalement avec Augustin Laubier, son factotum depuis une trentaine d'années. Un voyage au coeur des souvenirs, heureux et moins heureux, des remords et des regrets, qui nous dévoile la solidité des liens qui se sont tissés entre les deux hommes de classe sociale opposée au fil du temps.



Les petits bonheurs issus des jeunes années de leurs enfants, élevés ensemble dans la grande propriété possédée par les Martinon dans la vallée du Rhône au sud de Lyon - région bien connue de l'auteur - ou de leurs folles escapades ici et là pour les affaires de Monsieur, sillonnant les routes au volant de belles automobiles conduites avec dextérité et audace par l'un ou par l'autre.

Les blessures engendrées par les deux conflits sanglants qui ont meurtri la France durant le siècle dernier. Pour Lucien, les remords d'avoir échappé au front du premier et d'avoir construit une partie de sa fortune sur la vente de pièces d'artillerie durant celui-ci ainsi que son impuissance à sauver son fils lors du second ; pour Augustin, l'enfer des tranchées et la culpabilité d'en être sorti vivant.



" Comme bien des gens simples qui ont toujours vécu très près de la nature, Augustin Laubier avait un langage à lui, sans fioritures et pourtant d'une certaine richesse. Voulant reprendre son histoire qui ne m'a jamais quitté, j'ai tenté de reprendre à peu près sa langue. ", confie Maurice Clavel dans le prologue de l'ouvrage. Installant l'humble domestique comme narrateur, l'auteur opte pour une plume complètement dénuée de grandiloquence, en parfaite adéquation avec l'image qu'on se construit de l'employé des Martinon.



Ce roman à l'atmosphère nostalgique, écrit avec sobriété, chargé en émotions et que je méconnaissais totalement avant de tomber dessus de façon fortuite, m'a grandement touchée.



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Le Royaume du Nord, tome 4 : Amarok

Dans ce quatrième tome du "Royaume du Nord", nous sommes maintenant vers 1940, 30 ans après l'arrivée des Robillard dans ce bout du Québec, là où commence le Nord, le grand. Cette fois, Clavel nous y emmène, jusqu'au bout de l'hiver.



Clavel semble s'être concentré sur sa trame narrative, relativement élaguée par rapport aux précédents volumes. Plus concentrée, et même si elle donne la prééminence au trappeur Raoul, l'histoire navigue néanmoins entre les points de vue de ses principaux protagonistes, y compris celui du chien éponyme.



Du point de vue du style, les grandes envolées qui brassaient le vocabulaire avec un souffle puissant semblent s'être quelque peu assagies, mais le verbe est encore là, puissant et beau. Et la magie littéraire de Clavel opère toujours, avec sa capacité à happer l'attention.



On peut dire que ce tome est plus faible que ces trois prédécesseurs. Il n'en demeure pas moins un très grand roman et est même de ce fait le plus facile d'accès.
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Les Roses de Verdun

Un roman inattendu chez Bernard Clavel, mais qui démontre l'étendue et l’éclectisme de son talent.

Il est ici capable de nous emmener avec beaucoup de douceur et de sentiments dans la dure réalité des conséquences d'un conflit comme de l'arrivée de la vieillesse, des derniers jours.

Très beau roman, et quand on le termine, on referme le livre et on reste un moment silencieux, à méditer ce que l'on vient de lire... d'apprendre, de prendre.

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La grande patience, tome 4 : Les fruits de ..

Livre authentique, récit de vie, pas celui d'une vie extraordinaire mais d'une existence ordinaire... Clavel nous peint dans cet ouvrage des moments, des tâches quotidiennes, celles de personnes ordinaires, d'un vieux couple en temps de guerre.



Un livre authentique...
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Le Royaume du Nord, tome 2 : L'or de la terre

Deuxième tome de la saga des « Royaumes du Nord » (après « Harricana » et avant « Miserere », « Amarok », « L’Angélus du soir » et « Maudits sauvages »), « L’Or de la terre » raconte, après la construction du Transcanadien, un autre épisode de l’épopée des pionniers canadiens, la ruée vers l’or.

Historiquement, la ruée vers l’or canadien se situe à la fin du XIXème siècle, en Alaska dans les régions du Klondyke et du Yukon. Nous avons tous en tête les romans de Jack London (« L’appel de la forêt », « Croc-blanc ») ou le film de Charlie Chaplin (« La Ruée vers l’or ») qui prennent pour cadre cette région. Bernard Clavel situe son gisement bien plus à l’est, entre l’Ontario et le Québec, entre le Saint Laurent et la Baie-James, à gauche de la rivière Harricana (que nous avons découverte dans le tome 1).

Ici la famille Robillard (celle de « Harricana ») ne fait qu’une petite apparition. Le héros, Maxime Jordan, et quelques-uns de ses amis, poussés par la fièvre de l’or, sont à la recherche d’un gisement sur les immenses territoires du Grand Nord. Ils en trouvent un sur une île, au beau milieu du lac Ouanaka. Bientôt une petite ville naît au milieu des neiges et des forêts. Et ce qui s’est passé lors de la ruée vers l’or en Californie (1848) et lors de celle du Klondyke (1896) ne manque pas de se répéter ici : déforestation, arrivée en masse de prospecteurs, villes sorties de terre pour abriter les chercheurs d’or et leurs familles, argent facile, promiscuité, violence, prostitution, alcool… L’or n’est pas si facile à trouver, les fortunes se font et se défont du jour au lendemain. Et puis il y a le climat, trop chaud l’été, trop froid l’hiver. Et puis il y a la nature : il a fallu abattre des hectares de forêts, canaliser des mètres cubes et des mètres cubes d’eau. Et puis il y a les hommes et les femmes : la loi a du mal à s’installer, et quand elle y arrive, elle a du mal à être appliquée… La soif de l’or qui anime tous ces gens laisse peu de place aux autres sentiments, mais favorise la violence, l’égoïsme et préconise le droit du plus fort. C’est ce que Maxime Jordan, avide de richesses, dur à la besogne au point d’en être injuste, va apprendre à ses dépens.

Bernard Clavel, on le sait, est un conteur merveilleux : l’épopée qu’il nous décrit ici est à la fois splendide et tragique. Ses descriptions des décors extraordinaires de cette région à nulle autre pareille, sont à couper le souffle : à le lire, on a dans les yeux l’immensité de la grande plaine blanche, ou celle des forêts séculaires que l’on doit sacrifier (Clavel est aussi un écologiste militant pour qui la Nature n’est pas un vain mot), ou encore les baraques en bois, misérables souvent, mais parfois mieux conçues (chez ceux qui ont trouvé le filon)…

Et autant que le décor, nous sommes touchés par la description de la vie quotidienne, faite de quelques passages heureux, mais plus souvent de passages tragiques. Si Bernard Clavel peut se montrer lyrique et poétique par moment, il est le plus souvent réaliste, parfois jusqu’à la cruauté, pour nous décrire cette vie rude, souvent injuste, soumise à la loi des hommes (ou l’absence de loi), et plus encore à celle de la nature. La fin du roman est infiniment pathétique.

Car, soulignons-le, Clavel est toujours très près de ses personnages, qu’il sait nous rendre vivants, qu’il sait nous rendre attachants : les héros de Clavel sont toujours inoubliables, parce que Clavel est avant tout un auteur d’une grande humanité. Et aussi, rappelons-le, parce qu’il s’est pris d’amour pour ce pays que son épouse, Josette Pratte, lui a apporté en dot.

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Le Royaume du Nord, tome 6 : Maudits sauvages

Avec cette saga romanesque de Bernard Clavel de 6 romans :



Volume I : Harricana

Volume II : L'or de la terre

Volume III : Miserere

Volume IV : Amarok

Volume V : L'angélus du soir

et le dernier de la saga : le royaume du Nord

Volume VI : Maudits sauvage



Sixième et dernier tome du cycle consacré par Clavel au Nord québécois.

le merveilleux Bernard Clavel nous représente le drame des Amérindiens ,les wabamahigans qui ont un mode de vie bouleversés

et même détruits, par l'ingérence des blancs sur leur terre sous le prétexte de construire des barrages hydroélectriques.



Chacun des romans de cette saga de 6 volumes est une incitation pour

l'homme à vivre en harmonie complète avec la nature.

J'ai trouvé la construction du 6ième roman , remarquable.

Il y a des chapitres consacrés à la trame qui raconte en détail l'intrigue ,

d'autres relatent les pensées du chef indien qui ne vit que pour sa terre et son peuple , avec toutes les traditions et les croyances

que lui ont inculqués ses ancêtres . D'autres rapportent des coupures de presse (réelles

je pense ) écrites en italique et dont la teneur n'est pas en faveur des indiens, ( ces maudits sauvages !!) comme disent les

gouvernements du Québec .



J'ai été saisi (comme dans tous les romans du Grand Nord ) par les descriptions,

de ces espaces sauvages ; de la faune et la flore.

Clavel parle avec tendresse , de toutes ces eaux qui jalonnent le pays Canadien.

Ces descriptions ont une place importante pour l'élaboration du roman elles en sont le coeur et sont nombreuses

une fois le décor planté et bien , comme dans une pièce de théâtre, entre enfin les humains ; indiens et blancs.

Je ne vous dévoile rien d'autres ! à vous de venir puiser dans, la belle écriture de Bernard Clavel , vous ne serez pas déçu

De plus quand j'ai fini sa lecture ,j'étais comme l'auteur, Envahi d'un vide immense .

Heureusement qu'il m'en reste encore à lire , de Bernard Clavel ,un de mes auteurs préférés.



Allez , à vos lunettes et pénétrez dans ce monde du Royaume du Grand Nord une dernière fois !!





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Après cette critique personnelle ,je poste ici, (car je ne sais pas ou le poster ?) un texte que Bernard Clavel a écrit lorsqu'il a mis un point final à ce tome 6 "Maudits sauvages "







Moi le lecteur je suis dans le même état que lui, je quitte avec nostalgie , toutes ces lectures .

Mais je garde au fond de moi ,l'espoir que là haut Clavel voit qu'il est encore lu, et que l'amour existe toujours. Place à Monsieur Clavel ::







""A présent que s'achève mon Royaume du Nord, je sens se creuser en moi un vide immense.

Voyageur parvenu au terme de sa longue traversée, je me hisse sur la rive péniblement atteinte

et, me retournant, je contemple l'océan ou la tempête s'est calmée.

Il me semble que le silence ou je viens de plonger tant de personnages me gagne peu à peu.

Mes compagnons sont morts. Je reste seul et tout autre voyage à entreprendre me pèse comme si je leur avais laissé le plus vif de mon être, comme si je me sentais impuissant à prendre sans eux une route qu'ils ignorent .

J'ai partagé avec eux dix années de ma vie qui furent lumineuses parce que l'amour s'ouvrait devant moi en même temps que m'était offert une terre et son peuple .

L'amour demeure, plus solide et plus profond, mais les tombes qui jalonnent le long ruban de pistes parcouru alourdissent le souvenir.

Il me faut à présent pénétrer un autre univers .A force de volonté, je devrais y parvenir, mais le Royaume du Nord

demeurera au fond de moi, avec ses joies, ses douleurs, avec l'écho de ses tempêtes qui m'ont nourri durant tant de lunes .







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Meurtre sur le Grandvaux

Ce court roman d’une efficacité brutale évoque la dureté de la vie paysanne dans un coin reculé du Jura dans le milieu du 19e siècle.



Nous entrons doucement dans la vie d’un homme, qui après une longue absence due à son métier de roulier, rentre chez lui. Sa fille lui apprend la mort de sa mère. Sans véritable état d’âme, la vie reprend à la ferme quand il apprend également que sa fille est enceinte. Un pauvre diable, désigné comme le père, accepte d’épouser la jeune femme. Mais est-il véritablement le père ? Les non-dits, les rumeurs amènent le roulier à enquêter et à découvrir la vérité.



Avec une écriture, directe, dure et précise, la tension est à son comble et va crescendo jusqu’à un épilogue dramatique qui aurait peut-être pu être évité avec seulement un peu de dialogue, mais dont étaient incapables les protagonistes.
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Malataverne

Trois adolescents d'un village de l'arrière-pays lyonnais. Christophe, Serge et Robert vivent tous trois dans ce bourg où tout le monde se connait. Leurs familles travaillent dur au quotidien. Eux s'ennuient un peu et inventent des mauvais coups, des petits larcins à réaliser dans le coin ... Mais ne vont-ils pas trop loin? La conscience de Robert le tiraille : ce gros coup qu'ils ont prévu n'est-il pas le larcin de trop?

Hélas pour cet apprenti plombier de 15 ans, avec encore un pied dans l'enfance, qui a perdu sa mère et dont le père boit plus que de raison, les adultes se font rares autour de lui et il a bien du mal à trouver un soutien dans ce moment de doute.

Un roman poignant sur la difficulté de grandir, la pression des pairs et le besoin criant de repères stables pour les adolescents.
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La table du roi

Je retrouve avec plaisir Bernard Clavel, cette fois ci avec un roman se situant dans le contexte historique des cent jours en 1815. Le décor, un bateau au milieu du Rhône où va se dérouler un huis clos qui va permettre à Bernard Clavel de revenir sur des thèmes qui lui sont chers. Il dresse un réquisitoire contre la guerre, son absurdité et, en face, l’humanisme des gens du peuple. C’est un beau roman où les sentiments ressortent simplement et interrogent le lecteur.
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Le Royaume du Nord, tome 4 : Amarok

Un très bon livre d𠆚venture. Où en tournant les pages nous ressentons le froid et le vent jusqu𠆚u fond de nos couettes. Les personnages sont attachants et le paysage décrit avec un vrai savoir-faire. Bien que faisant partie d’une saga ce livre peut se lire indépendamment.
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Les Colonnes du Ciel, tome 1 : La saison de..

Quel roman ! Quel souffle ! Quelle émotion ! Quand on referme ce livre -avec ses deux dernières pages écrites au présent pour mieux nous "prendre aux tripes"- on se dit qu'on vient de lire un chef d'oeuvre et que ce n'est pas si fréquent !

Nous sommes en 1639, à Salins, en Franche-Comté, alors province espagnole que la France de Richelieu tente de conquérir par la force. Comme si la guerre et ses exactions ne suffisaient pas, une épidémie de peste décime la population. Mathieu Guyon est désigné -contre son gré- pour aller enterrer les morts dans les loges de la Beline, une maladrerie située à l'écart, sur le plateau surplombant la ville. Un prêtre volontaire l'accompagne : le Père Boissy, au regard clair et intense, plein de bienveillance et d'autorité à la fois.

Premier ouvrage d'une saga qui en comporte cinq, mais qui peut être lu seul, la saison des loups est un roman fondé sur des faits réels, qu'il met en scène dans les lieux où ils se sont déroulés. Une grande peste a bien sévi en Franche-Comté entre 1636 et 1640 ; Salins s'appelle aujourd'hui Salins-les-bains et un quartier de la ville porte toujours le nom de Saint-Roch, patron des pestiférés ; la Beline, située en haut de la falaise, de sorte qu'un attelage devait faire un long détour pour y accéder et finalement se retrouver "à peu près au-dessus de la ville" (chapitre 3, page 49), a cédé sa place à l'actuel Fort Belin, construit un peu plus tard par Vauban.

Mais, plus qu'un roman historique, au vocabulaire d'époque (échevin, mousquet, quinquet, etc.), la saison des loups relate une histoire universelle : l'histoire simple, belle et dure d'un homme confronté aux grands choix que la vie lui présente. La vie, ou la mort ? Le bien, ou le mal ? La foi en Dieu, à l'image du Père Boissy, ou la superstition, voire la sorcellerie d'Antoinette, l'ensevelisseuse amatrice de gui ? Plusieurs fois, en effet, un choix va s'offrir à lui. Sur le trajet de la Beline, le prêtre lui laisse ainsi le choix entre obéir à l'ordre de rejoindre la Beline pour y enterrer les morts, au risque de mourir à son tour, et s'enfuir et rester libre : la contrainte, ou la liberté ? L'altruisme, ou l'égoïsme ? Plus tard dans le roman, un choix similaire va également le tarauder : taire son passé de fossoyeur, au risque de transmettre la peste à ses compagnons d'infortune avec qui il tente de fuir en Suisse, ou être honnête avec lui-même et avec eux, et renoncer à son projet ? La vérité, ou le mensonge ?

Il est beaucoup question du regard dans cet ouvrage. Un regard qui en dit souvent davantage qu'une simple parole : le regard du Père Boissy, dont Mathieu se souvient et qui l'aide à faire son choix et à prendre la bonne décision ; le regard d'Antoinette, qu'il fuit : "Elle le fixa un moment en silence. Son regard était une vrille qui s'enfonçait loin et faisait mal" (chapitre 12, page 145) ; le regard des autres, aussi, dont il devra se méfier : "Ce n'est pas ce que je penserai de vous qui est important, c'est ce que vous penserez vous-même" (chapitre 3, page 43) ; enfin, son propre regard sur lui-même : "Je veux que vous preniez votre décision en toute liberté, et après avoir bien regardé au fond de vous" (chapitre 2, page 34). Même si le mot n'est jamais prononcé, tous ces regards évoquent une certaine conscience qui va guider Mathieu.

Et si, finalement, entre la soif de liberté et l'appel du devoir, la leçon de Bernard Clavel n'était pas de nous dire, de façon très paradoxale, que la vraie liberté consiste à faire ce qu'on doit ?

Merci, Bernard Clavel, et chapeau bas !
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La Grande Patience, tome 3 : Le Coeur des v..

"La grande patience", troisième volume, alors que l'histoire était centrée sur ses parents dans le tome précédent, on retrouve ici Julien. Mais je dois dire que j'ai été déçu, le Julien apprenti patissier à Dole au début de cette tétralogie n'est plus le même. Je m'étais imaginé le voir s'embarquer pour Londres ou dans la résistance, il n'en est rien.

Ce livre est une histoire d'amour entre deux jeunes à peine sortis de l'adolescence. La guerre n'est qu'en toile de fond, un élément de décor afin de dérouler cette idylle. Partant de là, je me suis moins intéressé à leurs aventures. Néanmoins, l'écriture de Bernard Clavel est toujours là. Il fait évoluer son personnage dans le sens où il l'entend, probablement le plus réaliste.
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Le carcajou

C'est un petit roman, de 150 pages environ. Il se lit très facilement et rapidement.

L'histoire est intéressante et se passe dans le grand nord du continent américain, dans le froid, la neige et le vent. C'est l'histoire de la fin d'un époque. Où les indiens, les plus anciens continuent d'aller trapper dans des conditions difficiles avec la mort qui rôde toujours, avec le carcajou qui les guette, alors que les jeunes restent devant la télévision et ne veulent plus partir trapper chaque hiver. C'est la mort de traditions qui s'envolent avec les vieux indiens et indiennes qui meurent dans la taïga...

C'est surtout une ode à la nature et au lien qu'il y a entre les croyances des indiens et le monde qui les entoure. Les indiens ont un respect infini avec les animaux qu'ils tuent, avec le bois qu'il coupent... Rien n'ai fait dans le seul but de tuer pour tuer ou couper un arbre pour le couper. Mais c'est bel et bien pour vivre ou survivre qu'ils le font. C'est cette leçon que je retiens de ce beau petit livre.

Une piqûre de rappel qui nous dit que l'homme et la nature sont liés, mais surtout que l'homme sans la nature n'est plus grand chose...
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