AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jim Harrison (1054)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Grand Maître

Livre abandonné pour moi vers la 30ème page. Je ne rentre pas dans l'histoire et je trouve l'écriture rébarbative.

En aucun cas je ne critique ici ce grand auteur qu'est Jim Harrison. Je crois juste que ce n'est pas le bon moment pour moi de lire ce livre ! Peut être y reviendrai-je une autre fois...
Commenter  J’apprécie          280
Dalva

472 pages chez les cow-boys et les indiens, chers à Jim Harrison. Voici Dalva 45 ans (son âge est répété je ne sais combien de fois) qui se met à la recherche de son fils de 30 ans. Des retours arrière pour nous faire revivre son histoire d’amour avec Duan, qui a encore plus de sang mêlé qu’elle. Pour ce faire, elle demande l’aide de son amant Mickaël, professeur d'histoire, narrateur de la deuxième partie, qui nous retranscrit des parties du journal de l'arrière grand-père de Dalva, botaniste, qui a vécu une partie de sa vie chez les Indiens qu’il a défendu. La vie d’une femme moderne écrite par un homme. Paru en 1989 on retrouve avec plaisir ce qui fait le charme de l’écriture de Jim Harrison, accentuée au fil du temps et à son summum 25 ans plus tard : les grands espaces, la cuisine, les vins, le sexe, les chevaux, les indiens, les rivières. Un grand roman familial. Je préfère quand même sa verve des derniers romans, quand il n’avait plus rien à prouver.



Commenter  J’apprécie          280
Sorcier

Sorcier, c'est Johnny Lundgren, au chômage et la quarantaine déprimée, qui tue le temps en mitonnant force petits (gros?) plats et en grimpant à tout bout de champ sur sa pauvre femme, la sculpturale Diana, assistante chirurgicale. Désoeuvré, Sorcier va accepter la proposition du Docteur Rabun, un obscur inventeur pour lequel il va se faire détective privé.

Affublé d'Hudley, son chien dévoué mais un rien idiot, Johnny ne se doute pas un instant des mésaventures qui l'attendent...

Sorcier détonne un peu dans la bibliographie de "Big Jim". Bien sûr, l'on y retrouve les grands espaces, la cuisine, le sexe et ce goût immodéré pour les paumés magnifiques, ingrédients omniprésents dans l'oeuvre de l'écrivain. Mais le registre est ici plus enjoué, plus sarcastique. Harrison s'amuse comme un petit fou et ça se sent.

Un excellent cru, peut-être mon préféré de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          280
Grand Maître

Ca sent le sapin.

Je vous assure, j'ai un sixième sens pour ça : le grand Jim va tirer sa révérence. Et ce n'est pas ce faux double, ce Sunderland boursoufflé, jeune retraité, jeune divorcé, bibliophile et mateur invétéré qui me détrompera. Harrison en a bientôt fini avec nous, on l'emmerdait déjà avant mais là, ça y est, la coupe est pleine. Entre un internet du cul mondialisé, un Bush Jr va-t-en-guerre, une population américaine toujours plus prédatrice, une planète dont l'éternelle nature part complétement en sucette, le grand Jim a son compte. Et ne comptez pas sur moi pour tenter de lui prouver le contraire.

Bref, ça sent le sapin pour Sunderson, jeune retraité de la police et futur optenteur du temps de loisir maximum. D'accord. Mais que faire avec ce temps ? Continuer l'enquêtre sur l'autre imbécile manipulateur-pédophile-gourou-financier-escroc, le bien nommé Grand Maître ? Evidemment, d'ailleurs que représente ce type de gourou sinon l'incarnation de toute cette dérive sociétale auquel on assiste en ce début de XXIème siècle ?

Harrison ne va pas prendre de gants, son personnage sera molesté et éprouvé par toute l'expérience que le vieil auteur a accumulé durant sa carrière. Il ne sera pas épargné par le ridicule bien entendu, d'ailleurs c'est la marque de beaucoup d'entre nous lorsque nous commençons à prendre un peu le melon. J'aime Harrison pour ça, pour cette faculté inouie à casser les rêves de puissance de ses contemporains : voyez donc ce fou sur sa montagne comme en un paragraphe je le fais rouler en bas de la pente, à jamais défiguré.

Harrison, en écrivain, se pose naturellement en créateur, quelque part il dispute au divin la paternité du monde qu'il a créé. Grand Maître pose la question de l'univers spirituel, la fascination de la foule pour la transcendance et le soucis du vieil homme pour sa vieille carcasse : un homme regarde toujours vers soi lorsqu'il croit voir le divin.

"Il mit son étui d'épaule et son pistolet en se disant que ce serait marrant de flanquer une balle dans la tête de Daryl-Dwight ; pourtant, le vrai problème n'était pas le Grand Maître, mais le monde, et a seule vraie solution consistait à se flanquer une balle dans la tête."

Quand je vous disais que ça sentait le sapin...
Commenter  J’apprécie          280
Dalva

Dalva porte le nom d’une salsa. Elle en possède le souffle de vie, la liberté de mouvement, la solitude d’une dernière note. Dalva est à elle seule l’histoire de l’Amérique, entre les rêves de grandeur, la soif de possession et la foi des grands espaces. Dalva est une femme, une fille, une mère et une amoureuse entière, dévouée et qui croit en un avenir meilleur. Dalva est une amie que chacun d’entre nous aimerait avoir à ses côtés…



Je ne connaissais rien de Jim Harrison. C’est avec Dalva que je découvre son univers. Si j’ai aimé les personnages, l’histoire, le rythme et l’écriture particulière de l’auteur, j’avoue avoir peiné sur quelques longueurs.



C’est une plongée au cœur de l’Amérique que nous offre Jim Harrison : ses ranchs, ses chevaux, ses fermiers aux caractères forts. On y croise aussi les épisodes plus sombres de la conquête des terres indiennes, la violence avec laquelle on a cherché à les anéantir. On y côtoie la guerre, proche et lointaine, et les morts qu’elle traîne dans son sillage.



Et puis il y a ces personnages, ces petites touches de lumière, ces petites bulles d’oxygène. Ces âmes parfois meurtries, parfois salvatrices, qui nous touchent et nous attendrissent.



Et enfin cette nature, qui dans sa puissance et sa bonté, apaise les esprits révoltés ou fougueux.



La lecture de Dalva est une expérience. Déstabilisante dans sa construction, les souvenirs y sont hachés, les temporalités mélangées. Bouleversante, il me restera longtemps en mémoire l’image de cette femme solitaire, moitié sioux, qui tourne le regard toujours dans la même direction, celle de la liberté…
Commenter  J’apprécie          270
L'éclipse de lune de Davenport et autres poèmes

« Après toutes ces années

à retenir le monde entier

je le laisse maintenant rouler à flanc de colline

et sombrer dans le fleuve ».

(Nord - extrait)



Les poèmes de Jim Harrison me sont très proches parce qu'il parle de sujets qui me touchent profondément. La nature, le temps qui passe, le religieux… Et puis aussi parce qu'on sent qu'il a vécu. Du bien et du moins bien, du tragique, la vie quoi. Il a écrit ces poèmes à 60 ans, bientôt mon âge. Oui je m'identifie un peu. Ces préoccupations sont aussi un peu les miennes.



« Je veux me maintenir à la surface et aider le héron

qui a du mal à se poser au bord du ruisseau.

Il vieillit et je me demande où il sera une fois mort ».



La mort est un thème omniprésent dans ce recueil. J'ai lu dans sa préface qu'il a expérimenté le zen. « La pratique du zen me semble la mieux à même de nous faire accéder au cœur des choses ». ses poèmes sont marqués par cette recherche entre vie et mort, l'existence et l'Eveil. Il se positionne au milieu du cycle naturel de la vie. En cela, il n'est pas très loin des poètes Beat. J'aime cette recherche. On sent aussi son anticonformisme, sa manière de vieux bonhomme obstiné qui se fout d'être apprécié. Authentique. A notre époque où tout devient superficiel, où l'on ne peut s'appuyer sur rien, les poèmes de Jim Harrison sont salutaires dans ce qu'ils offrent un point de repère pour la vie. Merci Jim d'être encore là. On a besoin de gens comme toi pour nous aider dans notre quête existentielle.



« C'est tellement difficile de regarder le Monde et le fond de son cœur, les deux au même instant.

Entre-temps, une vie a passé ».

(L'éclipse de lune de Davenport - extrait)
Commenter  J’apprécie          270
Dalva

"Ma malchance a débuté avec la religion, mais d'une manière assez innocente". Le ton est donné, dans cette fresque qui s'apparente à une autobiographie écrite à plusieurs mains.



Avec Dalva la vie ne s'écoule pas sur un temps linéaire. Des allers-retours faits de stop et de raccourcis sont ici à l'usage pour aider à appréhender le vécu de l'héroïne et celui de sa famille mais pas que. En effet, Jim Harrison rappelle également la situation des minorités, des femmes, de ceux que la vie fait attendre...



Une oeuvre habitée et revigorante qui vient confirmer un des derniers témoignages de l'auteur : "(...) seule la terre est éternelle".





Commenter  J’apprécie          270
Légendes d'automne

Il s'agit de 3 nouvelles distinctes, mais ou, passions, vengeances vont faire chavirer le destin de ces " héros" , sous la plume de Jim Harrison : cet écrivain poète et essayiste amoureux des grands espaces de l'Amérique du Nord et de l'Ouest !

***Une vengeance : Cochran, ex militaire de carrière, ex pilote de chasse mène une vie rangée en qualité de civil, séduisant et séducteur : il va s'éprendre de la " protégée" Myryae du Senor Mendez dit "le requin" : un proxénète qui a fait sa fortune dans la drogue . Ce Western-Mafieux a viré au drame car le récit débute par la découverte par un paysan mexicain Mauro de ce qu'il reste de Cochran après la visite du mafieux et de sa bande, il sera soigné par Diller, médecin dans une mission ménnomite et, avec l'aide d'Amador, le texan va tout faire pour se venger et retrouver son aimée !

Entre temps, Tibey, l'a mise sous héroïne, et dans un bordel ignoble, mais finalement, il la fera désintoxiquer et la placera dans un Couvent sous haute surveillance ! Elle se meurt et, Tibey et Cochran réunis pour se battre réalisent qu'ils aimaient la même femme qu'ils sont en train d'enterrer !

***L'homme qui abandonna son nom .

Nordstrom a fait des études en sciences économiques, il gagne bien sa vie de fiscaliste dans une compagnie pétrolière, il aime danser depuis son enfance, cuisiner et aime la nature, les balades ! Il est marié à Laura qu'il a rencontré pendant leurs études, avec qui il s'est marié et a eu une fille qu'il adore : Sonia. Sa femme s'est investie dans une grande carrière de production ! Il a tout pour être heureux, mais elle le quitte et il commence une introspection sur sa vie, et ses motivations ! Il va finalement laisser ses biens, son argent à son ex et à sa fille pour vivre simplement dans un coin perdu et profiter de la beauté de la nature, de son gout pour la cuisine ! Une vengeance contre son incapacité à réussir sa vie, ses amours !

***Légendes d'automne : une nouvelle qui a donné le titre au roman, qui est (à mon avis ) la + réussie, mais j'ai , déja vu le film au moins 2 fois et donc , je manque d'objectivité ! Trois frères : Alfred, Samuel et Tristan doivent partir à la guerre en Europe ! Ils habitent dans un ranch près de Choteau (Montana) avec leur père, l'ex colonel William Ludlow et leur vieil ami cheyenne " Un Coup ". Leur maman est partie car elle ne supporte plus la vie sauvage au ranch ! Susannah, sa cousine vient les rejoindre et tous en sont amoureux mais c'est avec Tristan, le trappeur de Lynx qu'elle va se marier ! Samuel est tué à la guerre, et Tristan qui adorait son cadet va fuir, il va faire des voyages dans le monde, des trafics divers, et finalement libérer Susannah de son engagement ! Elle va se marier avec Alfred qui est devenu député, et Tristan lors d'un de ses retours au ranch va épouser la fille De Decker et Pet : Isabel ( 2) et avoir 2 enfants qu'il va abandonner à ses beaux parents après l'accident mortel de leur mère ! Tristan n'a qu'une idée venger sa femme, et quand les autorités viennent le chercher, son vieux père va tirer !

Jim Harisson a donné un destin tragique à cette famille et en particulier à son "héros" rebelle, qui se bat comme un indien et bouleverse sa vie et celle de ses proches par cette fureur de vivre ou de mourir ? Dans le canyon , 23 ans après : gisent Samuel, Deux, Susannah, Ludlow, Un Coup, Isabel, Decker, Pet et quelque part dans l'Alberta : Tristan qui a peut-être retrouvé la paix !

L.C thématique de janvier 2022 : un(e) auteur(e) U.S/Canada.
Commenter  J’apprécie          270
Dalva

Encore une fois je sors déçue d'un grand classique que la plupart ont aimé. Je dois peut-être avoir un problème !

Ce n'est pas que je n'ai pas aimé, car l'écriture est vraiment magnifique. Mais j'ai trouvé l'histoire particulièrement fouillie. On fait des sauts dans le temps, des années 50-60 aux années 80, en passant par les lettres de l'arrière grand-père datant du XIXème siècle. On ne sait jamais trop sur quel pied danser. Et malgré cette écriture que j'ai beaucoup apprécié, les personnages ne m'int pas touchée.

Je retenterais bien de lire cet auteur pour confirmer ou non cet avis.
Commenter  J’apprécie          271
Le Vieux Saltimbanque

Jim Harrison s'en est allé. Le vieux saltimbanque borgne a cassé sa pipe en mars 2016, et ce livre est le dernier publié de son vivant. A ce titre, et à bien d'autres, il occupera désormais une place de choix dans ma bibliothèque !



Cette autobiographie, étrangement écrite à la troisième personne, n'apprendra pas grand chose à ceux qui connaissent le bonhomme de longue date (je vous le donne en mille : il y est comme souvent question de pêche, d'oiseaux, de gueletons et de femmes !), mais elle déborde de sincérité, de lucidité, et comme toujours de poésie.

Avec son style si débridé, l'auteur laisse voguer sa plume, de souvenir en réminiscence, sans chronologie particulière ni fil conducteur apparent, et l'on se prend à se demander s'il sait lui même où chaque phrase le conduit. Son amour de la nature et des rivières du Montana ("selon lui, Dieu était une rivière à truites" !) n'a d'égal que celui du bon vin et des festins roboratifs. L'auteur/narrateur avoue que "la pêche, la chasse et la cuisine étaient les obsessions de sa vie". Ajoutons-y les femmes, puisqu'il ne se refuse jamais un chapitre grivois, et l'alchimie de celui qui compte parmi mes auteurs fétiches fonctionne à nouveau !

Certains chapitres très amusants (notamment sur l'affection qu'il porte à sa truie domestique et à ses porcelets) contrastent avec des passages plus sombres, où Jim Harrison s'épanche sans filtre sur ses addictions plus ou moins malsaines et sur ses états d'âmes de poète en quête d'absolu.



Entre deux souvenirs d'enfance, il vante régulièrement les mérites de la France, de ses artistes et de sa gastronomie, et révèle que son public français est des plus fidèles ! Continuons donc de lire et de relire l'oeuvre de ce géant si simple et si bourru, dont ce dernier livre peut faire office de testament : "Si le saltimbanque ne pouvait être enterré avec son chien, alors il refusait qu'on l'enterre. Plutôt installer son cadavre dans un arbre pour que le vent le dessèche. Et qu'on verse du bon vin pour abreuver les racines assoiffées de cet arbre".

Ainsi soit-il, Big Jim ! Santé !
Commenter  J’apprécie          271
Péchés capitaux

Un policier à la retraite, pervers et alcoolique mais malgré tout sympathique, s'achète un chalet pour pêcher. Il doit alors s'accommoder de son voisinage, une étrange famille où la violence et l'alcool ne font pas bon ménage.

Notre retraité fait face également à son penchant pour les jeunes femmes et ses amours passés.

Très bien écrit, on suit l'histoire avec entrain.

Attention : toutes les pages ont au moins une référence au sexe : ça peut lasser au bout d'un moment.
Commenter  J’apprécie          270
Le garçon qui s'enfuit dans les bois

Une bien belle histoire, simple et proche de la nature, comme tous les autres romans de Jim Harrison.

Dans cet album destiné aux enfants, l'auteur raconte comment il a perdu son oeil et les conséquences de cette défiguration. Après un mois d'hôpital, où le bruit inconnu d'un train qui passe lui fait croire que c'est un monstre qui surgit, alors qu'il est plongé dans le noir, Jimmy rentre à la maison et retourne à l'école; Mais il a l'impression que tout le monde le dévisage et bien souvent, au lieu d'y aller, il s'amuse avec sa nouvelle bande d'enfants sauvages à mille bêtises.

Son père et ses oncles l'emmènent alors avec eux passer un mois en forêt, au bord d'un lac, et il découvre la nature pendant que les hommes construisent le chalet familial. C'est une révélation. Il apprend à se cacher, à se rendre invisible pour observer hérons, tortues, grouses et chevreuils. Jim Harrison l'écrivain semble être né de là.

C'est un beau récit aux illustrations sobres, parfait pour faire découvrir l'auteur, initier l'enfant à la nature. Je dirais à partir de huit ans.

Commenter  J’apprécie          270
Grand Maître

je n'ai pas dû commencer par le bon Harrison.

Sur les 3/4 du bouquin, le héros, vieil alcoolique, voyeur et lubrique... boit, zieute le cul de sa très jeune voisine, baise quand c'est possible, mange... surtout des trucs qu'il ne devrait pas.

Accessoirement, il enquête... mais de ce coté là, ça se traîne.

Je n'ai pas accroché... ce retraité m'a donné envie de dormir.





Commenter  J’apprécie          273
La Fille du fermier

Montana, dans les années 1980. Sarah Holcomb et sa famille quitte l'Ohio pour s'installer dans une ferme. Elle a alors neuf ans. Son grand frère ne les suit pas et reste sur place, il s'engage dans les marines. Son père, ingénieur mécanicien, s'imagine pionnier et sa mère, très pratiquante, s'imagine vivre "au pays de Dieu". Un nouveau départ et une nouvelle semblent se concrétiser. Il s'agit d'un projet de longue date.



Mais, la réalité est tout autre. Peu de temps après leur installation, le père retourne dans l'Ohio car son fils a eu un très grave accident. Durant cette absence, son épouse en profite pour faire ses bagages et les quitter définitivement en laissant une lettre à Sarah lui expliquant les raisons de son départ.



Durant ce temps, Sarah grandit et entre dans son adolescence avec ses rêves, ses découvertes et ses envies, jusqu'à ce qu'un drame la frappe de plein fouet.



Ce texte de plus d'une centaine de page et plus long qu'une nouvelle habituelle. On y rencontre la famille Holcomb avec son passé, son amertume et une vie décousue. Au milieu de tout cela, il y a une jeune fille qui évolue dans un contexte familial éclaté, loin des siens, dans une nature hostile au nord-ouest des Etats-Unis. La ferme est isolée, les terres sont à perte de vue. Peu d'activités s'offrent à la jeunesse. Le coin est entourée des Rocheuses et de grandes plaines sauvages.



Sarah aime lire, monter à cheval et chasser. Les principales animations sont les rodéos organisés par les cow-boys des environs.



La jeune fille est très belle. La jeunesse masculine n'est pas insensible à son charme. Mais Sarah ne s'intéresse pas à cela. Elle aime passer du temps avec le vieil ami de la famille, Tim, un homme malade et en fin de vie qui s'est pris d'affection pour la jeune et pour laquelle il aime cuisiner. Il lui apprend à survivre dans la nature, lui parle des animaux, et l'emmène à la découverte des réserves naturelles en pick-up.



"La fille du fermier" est une excellente lecture. J'ai adoré me perdre dans les grands espaces américains, au son des rivières, au raisonnement des sabots et à la vue des élans. Une "nature writing" à couper le souffle, ma première expérience avec l'écriture de Jim Harrison. Ce texte semble faire écho avec "Dalva", chef-d'œuvre de l'écrivain que je souhaite absolument lire prochainement.



Une histoire sur les grands espaces nord américain, la terre, la nature,

la solitude, l'adolescence et la vengeance.

Un portrait d'une famille et d'une femme libre, courageuse et déterminée.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          260
Une odyssée américaine

Je me suis bien baladé avec Cliff, le personnage de Jim Harrison, durant son Odyssée américaine. J’ai adoré ce road trip à travers les Etats de l’Ouest américain. J’ai retrouvé les grands espaces qui font rêver, ainsi que les grands noms de la littérature américaine, auxquels le narrateur fait référence tout au long de son voyage. Un voyage qui fait suite à son divorce – sa femme Vivian l’a quitté pour Fred, un ancien du lycée un peu m’as-tu-vu – et qui a pour but de permettre à Cliff de renommer les Etats et les oiseaux du pays.

Le personnage de Cliff, tour à tour stoïque et sensible, m’a beaucoup touchée, notamment dans sa recherche de la solitude. Selon lui, un artiste (puisque son projet constitue pour lui un « art ») « doit tenir debout tout seul, en marge des modes de son temps ». « En marge », c’est d’ailleurs le nom de l’autobiographie de Jim Harrison… Cliff décide également, devant l’incompréhension face à son projet de renommer les oiseaux d’Amérique du Nord, d’adopter la devise de Joyce : « le silence, l’exil, la ruse ». Superbe devise !

L’intérêt de ce roman de Jim Harrison ne réside pas dans les rebondissements et dans l’action car le tout est plutôt calme. Cliff voyage en voiture, d’abord avec Marybelle, son ancienne élève un peu toquée avec qui il s’envoie en l’air, puis seul. D’autres personnages croisent sa route : son fils Robert, le Dr. A., un guide de pêche, la belle Sylvia, mais Cliff rêve de solitude et finit même par jeter son téléphone portable, un objet qu’il juge suspect et qui n’est bon, selon lui, qu’à commander des pizzas.

Ce que j’ai trouvé intéressant, passionnant, ce sont les nombreuses réflexions du narrateur, sur la nature, la littérature, la vie de couple, la vie en général. J’ai été décontenancée au début car je ne m’attendais pas à autant de digressions. J’ai dû relire certains passages à plusieurs reprises parce que je ne voyais où il voulait en venir. Mon entrée dans ce livre a été longue et fastidieuse. Puis j’ai compris qu’il fallait suivre Cliff dans ses réflexions, sans forcément chercher une intrigue cohérente, le suivre dans sa quête pour ce qu’il appelle son « art » et j’ai fini par beaucoup apprécier ce roman. Il m’a accompagnée dans un moment très particulier de ma vie et m’a permis de beaucoup réfléchir. Je peux dire qu’il est vraiment tombé au bon moment. Et c’est tout ce que j’attends d’une lecture : qu’elle me permette de réfléchir, de passer un bon moment et d’apprendre. Objectif atteint grâce à Jim Harrison ! Je pense continuer de me promener avec lui. Prochaine étape : ses mémoires !
Commenter  J’apprécie          260
Nageur de rivière

Des nouvelles de Jim Harrison entre deux polars et de suite le ciel est plus bleu,

et la vie devient rose...
Commenter  J’apprécie          261
Lointains et Ghâzals

On apprend dans Wikipedia que le « ghâzal » est un genre poétique persan médiéval très codifié avec une métrique particulière. Sur le fond, il s'agit surtout d'une poésie qui célèbre l'amour. Lorsqu'on lit cette poésie ré-interprétée par Jim Harrison, on comprend qu'elle est complètement détournée. Enfin c'est ce que je crois. Il en fait quelque chose de complètement décalé. Entre surréalisme et poésie beat que l'on retrouve chez Ginsberg entre autre. Difficile de s'y retrouver de manière organisée, ordonnée. Tous les thèmes sont enchevêtrés sans queue ni tête, en l'espace de quelques vers. Ces vers sont regroupés en pages numérotées en chiffres romains mais on chercherait vainement un thème propre à chaque page. le mieux est de se laisser couler dans le moule de cette substance poétique sans y chercher un sens particulier. Et même à « picorer » de temps en temps, et laisser reposer l'esprit en acceptant de ne pas comprendre.



En voici un exemple :



XLVII



Les nuages bas tourbillonnent devant la maison sous

la cime des arbres et les fenêtres du haut, tonnerre d'étain.



De la colline on voit loin en mer un bateau noir

qui ensevelit sept cents mètres de chagrin public.



Le poisson qui nageait ce matin dans la rivière nage

sous la pluie dans le verger sur la pointe des herbes.



Le sgt Clyde Smith des Forces Spéciales dit ces putains

de viets sortiront jamais pour combattre au grand jour O.K. Corral.



Ce cerveau a un abcès qui boit du whisky

et rend le sang blanc, laiteux et fluide.



La chienne blanche à trois pattes a creusé un trou

profond près du poirier et s'y est terrée.



Alors ? Déroutant, non ?

Mais c'est justement ça qui me plaît chez Jim Harrison. Car si on lit attentivement, on retrouve quand même quelques thèmes chers à l'auteur pour en faire l'éloge ou le plus souvent dénoncer : la nature , l'armée et la guerre, l'alcool, le corps, le mal-être, les valeurs de l'Amérique…

Mais j'en conviens, il faut être prêt pour cette poésie. Juste lâcher prise et se laisser aller. A recommander à ceux que le sujet intéresse.

Commenter  J’apprécie          250
Terres d'Amérique

J’ai voulu lire ce livre, car l’un des auteurs est James Welch.

Mais en le parcourant, je me suis aperçu (sur liseuse) qu’il ne faisait que 55 pages.

Donc, je l’ai vite lu…

Deux histoires, ou plutôt deux ressentis des écrivains Jim Harrison et James Welch, sur leurs terres sauvages.

Un agréable moment tout de même. Trop court. Sur des terres D’Amérique usées et dégarnies par la folie des hommes.



Extrait :



Une région aussi reculée suscite certains types d’activités qui violent sa quasi-virginité. L’une de ces menaces vient des industries du gaz et du pétrole. Le versant oriental des Rocheuses est criblé de trous forés dans le sol à la recherche de gaz ou de pétrole. On trouve de ces forages d’essai dans les lieux les plus improbables.



James Welch



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
Commenter  J’apprécie          250
Dalva

Un roman empreint d'une force admirable que j'ai souvent retrouvé chez certains auteurs américains. Jim Harrison fait partie de ce genre littéraire appelé "nature writing", qui mêle l'observation de la nature et les grands espaces.

La racine de cette histoire a lieu dans le Nebraska, un Etat du centre des USA situé au cœur des Grandes Plaines, terres agricoles considéré comme l'un des Etats les plus pauvres des Etats-Unis avec de nombreuses réserves indiennes. Ce territoire était peuplé par plusieurs ethnies amérindiennes avant la colonisation européenne.

Ce sont trois récits racontés par trois narrateurs, Dalva

notre protagoniste qui retrace son passé jusqu'à sa décision de retourner chez elle dans sa ferme du Nebraska. Dalva, quadragénaire, est une femme indépendante, sensible et soucieuse du bonheur des autres, descendante d'une famille prestigieuse assez riche, vit avec le remord éternel d'avoir dû abandonner son fils à la naissance. Dalva déchirée par la perte des trois hommes qui compteront dans l'évolution de son existence: son grand-père, son père qui mourra jeune tué lors de la guerre de Corée et Duane son amant indien qui restera l'amour de sa vie. Après toute une vie sans un but précis, Dalva n'a plus qu'une idée en tête retrouver son fils.

Le journal de Michael , universitaire ivrogne et amoureux de Dalva, le citadin névrosé qui apporte une touche de drôlerie au roman, nous ouvre les carnets de l'arrière grand-père de Dalva, et apprends à ses dépends combien il est difficile de s'intégrer dans cette culture rurale.

Northridge, l'aïeul de Dalva, missionnaire-botaniste parti à la rencontre des indiens dont les carnets racontent la spoliation des terres ainsi que la destruction de la culture indienne par les yankees.

Le roman est fait de feed-back entre le passé et le présent.

Dalva incarne l'âme des grandes plaines, ses rivières sauvages où elle chevauche avec bonheur son cheval, elle sait toujours s'émerveiller de la nature qui l'environne.

On s'attache aussi à ce passé souffert, cet amour infini entre Duane, l'indien sioux silencieux et sauvage et Dalva l'adolescente à peine sortie de l'enfance, qui fut son ami et puis son premier amant.

C'est une œuvre poignante avec ce personnage féminin libre, non conformiste et avec une soif de vivre dans un monde sans artifices.

C'est un livre très dense et passionnant car il nous parle des liens familiaux, de l'amour, de la nature et des animaux, du peuple indien, et des ruraux modernes, de la capacité de vivre avec humilité, chacun peut en extraire un enseignement de son choix.



Commenter  J’apprécie          256
Péchés capitaux

Quand Sunderson arrive à la retraite, il rêve de longues parties de pêche en solitaire dans le Nord Michigan, mais son passé d'inspecteur le rattrape par le voisinage de la famille Ames près de son chalet de pêche. Alcool, viols incestueux, violences en ville et entre eux, femmes maltraitées, manipulées, enfants laissés à l'abandon ou armés... personne n'ose s'en approcher. Sunderson se retrouve pourtant lié à eux jusqu'à ne plus pouvoir s'en sortir. Il vit, en parallèle, la souffrance de son divorce, l'âge qui prend le pas, l'alcool et ses pulsions sexuelles qui le dominent et le culpabilisent.

Jim Harrison parvient à nous entraîner dans les questionnements et réflexions de Sunderson qui tourbillonnent autour de lui, s'emmêlent jusqu'à nous perdre en une sorte de dialogue intérieur, au plus près de lui. Comment ne pas compatir, du coup, avec les épreuves que traverse cet homme vieillissant, faible et concupiscent, qui se révèle également sensible, concerné et généreux?

De la violence, il y en a, et une enquête aussi, ce qui pourrait en faire un roman noir, mais Harrison y met si peu de suspense que finalement, elle n'est qu'un moyen aux propos du roman.

Je n'étais pas enchantée par la lecture au début, mais maintenant que je l'ai fini et laissé reposer, je peux me rendre compte que ce roman m'a laissé de nombreuses réflexions en suspens et un sentiment général de douleur mélancolique, loin de l'image que Sunderson donne de prime abord.
Commenter  J’apprécie          254




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jim Harrison Voir plus

Quiz Voir plus

Jim Harrison, l'homme du Michigan...

Parmi ces nouvelles, laquelle ne figure pas dans le recueil "Légendes d'Automne" paru en 1979?

Une vengeance
Légendes d'Automne
En route vers l'Ouest
L'Homme qui abandonna son nom

10 questions
118 lecteurs ont répondu
Thème : Jim HarrisonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}