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Robert Fouques-Duparc (Autre)Claude Wauthier (Autre)
EAN : 9782253019558
668 pages
Le Livre de Poche (01/04/1978)
4.25/5   153 notes
Résumé :
Depuis "Pleure, ô pays bien aimé", d'Alan Paton, ce roman est sans doute le plus révolutionnaire que nous ait donné la littérature sud-africaine. Le narrateur et héros principal, Malan, est un acteur noir. Il a eu le tort d'aimer une Blanche et d'être aimé d'elle. Il a été arrêté, torturé, condamné à mort. C'est dans sa cellule qu'il écrit l'histoire de sa vie et par là même celle de son peuple. Si l'on veut savoir ce qu'est aujourd'hui l'apartheid en Afrique du sud... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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" Au plus noir de la nuit" est un roman de l 'écrivain et du militant avec qui on peut citer d 'autres intellectuels comme
Breyten Breytenbach et Alan Paton auteur du célèbre roman
"Pleure ,ô pays bien aimé" ." Au plus noir de la nuit"est un roman que j 'ai lu moult fois et à chaque fois je découvre une autre facette de ce cancer qu 'est l 'apartheid qui considère les populations sous sa soumission comme des infra-humains ! Ces intellectuels ont milité chacun à sa façon contre ce système colonial inhumain .
Da ce roman , il s 'agit de l 'amour entre Joseph Malan et Jessica . Malan à le malheur d 'être Noir et sa dulcinée jessica est une blanche .Cela déplaît aux racistes sud-africains .Joseph est un acteur de théâtre .Dans cet ignoble système on va monter une cabale autour de cet artiste : on va l 'accuser du meurtre de Jessica . On va l 'emprisonner , le torturer et le condamner à la peine capitale .
C 'est au cours de son emprisonnement que Joseph va revenir sur ce que fut sa vie et celle des siens : peines ,exploitations , viols , massacres avec sang froid et toutes les ignobles agressions et actions , humiliantes , inhumaines et criminelles actions .
Telle fut la vie de l 'artiste Joseph Malan .La vie de tous ses concitoyens fut dramatique , injuste et humaine .
André Brink était un ami de l 'icone Africaine Nelson Mandela .
Un grand et beau roman dont je me souviendrais bien longtemps .


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Un roman qui va marquer la lectrice que je suis, un grand roman sur l'apartheid qui a été interdit à sa sortie pourquoi ? Pour cause de pornographie. Et pourtant c'est un grand roman d'amour entre Malan et Jessica, le problème leur couleur de peau, lui est noir et elle blanche.
Malan jeune acteur est accusé du meurtre de Jessica et c'est depuis sa cellule qu'il nous conte l'histoire de sa vie, de son peuple.
Un roman poignant, des scènes difficiles à lire de par leur violence, la difficulté d'être comédien, de monter des pièces de théâtre, car le théâtre est très présent dans ce roman, certainement un des plus grand roman que j'ai lu sur l'apartheid.


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Joseph Malan est en prison pour meurtre.
Il est accusé d'avoir assassiné la femme qu'il aime, Jessica.
Qui plus est, il est noir, Jessica était blanche et nous sommes en Afrique du Sud au temps de l'apartheid.
C'est de sa cellule, après avoir été torturé et attendant sa condamnation à mort, que Joseph nous raconte sa vie et celle de ses ancêtres.

Mon avis :

J'ai d'abord eu du mal à entrer dans ce roman et je me l'explique difficilement car finalement j'ai vraiment adoré cette lecture.
On est vraiment happé par le contexte, André Brink réussit à merveille à nous imprégner de l'atmosphère sud-africaine malgré le peu de descriptions de paysages. Il y en a mais j'aurais souhaité plus. Bon … ceci dit, j'ai compensé avec internet mais difficile de retrouver des photos d'époque.
En dehors de la simple description du décor, la vie quotidienne et la ségrégation vécue par la communauté noire sont extrêmement bien traitées.
Tout d'abord, Joseph retrace pour nous l'histoire de sa famille, une famille d'esclaves au service de maîtres blancs avec toutes les brimades, les humiliations que cette situation sous-entend. C'est peut-être cette accumulation de malheurs et de souffrance qui m'a gênée au début ainsi que les amours entre les ancêtres noirs de Joseph avec des blanches. J'ai ressenti ça comme étant exagéré. Je reconnais que mon avis est complètement subjectif mais l'histoire se répétait tellement que j'avais du mal à y croire.
Mais une fois passé ce passage de la généalogie, Joseph revient ensuite à sa vie propre. Il a grandi comme esclave au service du propriétaire blanc d'une ferme. Ce même propriétaire a fait la seconde guerre mondiale avec le père de Joseph mort dans un camp nazi. le fermier, se sentant redevable envers le petit Joseph qu'il a privé de son père, lui donne les moyens d'intégrer une école et de profiter d'une solide éducation.
Joseph est très bon élève et se découvre une passion pour le théâtre.
Et c'est à travers sa passion qu'il va mener son combat contre le régime politique sud-africain.
On trouve donc de nombreuses références à des pièces de théâtre. Heureusement pour les incultes en la matière comme moi, leur contenu est légèrement explicité ce qui ne rend pas la compréhension trop difficile mais je l'ai senti comme un handicap quand même. Car Joseph adapte des pièces au contexte de son pays avec pour objectif de faire passer un message. Son intention est de réveiller les consciences.
Bien sûr, les activités théâtrales de Joseph et sa troupe sont vues d'un très mauvais oeil et tout est mis en place pour leur mettre des bâtons dans les roues.
Bref, on enrage, on peste et on pleure d'horreur à la lecture des passages où Joseph est torturé.
La quatrième de couverture qualifie ce roman de « terrible roman d'amour », amour interdit entre Joseph et Jessica contraints de s'aimer en cachette. Mais c'est bien plus qu'un simple roman d'amour, c'est un véritable plaidoyer contre la bêtise humaine, la lâcheté et l'intolérance.
Outre la présence de références littéraires, on y trouve également de véritables réflexions philosophiques sur toutes sortes de sujet, sur la liberté, sur l'amour, sur le sens de la vie, sur l'utilité et les modalités de la lutte sociale mais aussi un contexte historique très présent. Les guerres des Boers sont mentionnées, le scandaleux massacre de Sharpeville également. Les amateurs d'Histoire se régaleront, j'encourage les curieux et ceux qui comme moi ont des lacunes sur l'Histoire de l'Afrique du Sud à se documenter en parallèle de leur lecture.
L'idylle avec Jessica sert de fil rouge et ne devient sujet essentiel qu'à la toute fin du roman. L'histoire d'amour ne sert finalement qu'à mettre en valeur, par opposition des sentiments, la dénonciation de thèmes plus durs que sont le rejet de la différence, la répression et la brutalité policières, la couardise et la méchanceté des gens.
En conclusion, une lecture non seulement magnifique mais aussi très enrichissante au style agréable. Au plus noir de la nuit avait été censuré à l'époque de sa parution, André Brink faisant partie de l'intelligentsia afrikaner engagée dans la dénonciation du système d'apartheid.
Je vous conseille donc vraiment ce livre.



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On reconnaît les livres importants dès les premières lignes.
Et aussitôt le livre refermé, la sensation qu'il procure, particulière, devient consciente.
Au plus noir de la nuit (Kennis van die aand) prenait la poussière depuis de longues années dans ma bibliothèque. Un volume un peu pâli et jauni par le temps. Il témoignait, parmi d'autres livres, d'une passion de quelques années, à l'âge où la révolte est nécessaire, pour le destin de l'Afrique du Sud. Je ne crois pas l'avoir lu d'ailleurs.
Et puis, une série d'entretiens à la radio avec André Brink diffusée au moment de sa mort (« A voix nue » sur France Culture, car il faut la citer) m'a ramené à ce moment, d'une façon très différente. D'abord en lisant récemment son recueil de mémoires « Mes bifurcations », que je conseille chaleureusement. UN livre très éclairant sur le parcours d'André Brink et ce qui l'a fait romancier. Et surtout explique le coeur de l'histoire contemporaine de l'Afrique du Sud. Il y revient longuement sur ce qui l'a conduit à devenir romancier, et comment Kennis van die aand est né. Ce roman cristallise un moment, une rupture, une transgression : un afrikaner qui franchit la ligne – politique et religieuse - de sa propre communauté. Au plus noir de la nuit fut interdit par la censure pour avoir décrit des relations entre une femme blanche et un homme noir, et pour avoir offensé Dieu. A partir de ce moment, la littérature de langue afrikaans se transforme, et Brink en est l'un des leaders. La censure le pousse aussi à traduire lui-même ses romans en anglais, et ainsi franchir les frontières.
L'histoire de Joseph Malan embraque une partie de l'histoire du pays, même s'il dit qu'il n'est pas façonné par l'histoire, mais par ses propres choix. Elle est aussi celle de Brink, sa relation au théâtre, ses tentatives pour faire un théâtre utile au débat de la société sud-africaine, et ses désillusions. Brink est aussi dans Richard, l'écrivain désabusé, confronté à ses contradictions sociales. La livre aura aussi marqué par ses descriptions des méthodes policières, mais l'essentiel n'est pas là.
Je le lis aujourd'hui, non plus seulement comme un témoignage vivant de l'Afrique du Sud sous l'apartheid, mais comme le parcours d'un artiste qui lutte, entre ses convictions d'artiste, ses engagements, les difficultés à porter son message d'artiste. A quoi sert le théâtre ? A quoi sert la culture ? Quel est le rôle des artistes ?
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Quelle claque !

Joseph Malan, un noir sud-africain, est emprisonné pour avoir tué Jessica la femme, blanche, qu'il aimait. Il écrit alors son journal pour raconter comment cela a pu arriver. Mais pour comprendre, il raconte depuis le commencement, à savoir l'histoire de son plus ancien ancêtre connu, des esclaves. Joseph déroule alors son arbre généalogique, une histoire de l'humiliation des noirs, avec en filigrane l'histoire de l'Afrique du Sud, l'esclavage, la guerre des Boers, etc.

Joseph grandit dans une ferme avec sa ferme, réveillé tous les matins par le Baas, le maitre, avec l'ancienne cloche aux esclaves. Il raconte comment il a eu accès à une éducation et comment sa passion pour le théâtre lui est venu. le théâtre va devenir sa manière de lutter, en adaptant les textes classiques pour les adapter à la situation de son pays.

La question de l'engagement est aussi posée, comment s'engager pour une cause ? Quelle est la place de la culture dans les révolutions ?

Ce roman est incroyablement fort, surtout lorsqu'on repense au contexte. Ce livre a été écrit au début des années 70 par André Brink, un Afrikaner, banc donc. Censuré pour pornographie car il y a des scènes de sexe (entre un noir et une blanche qui plus est), Au plus noir de la nuit est surtout un vibrant plaidoyer contre l'apartheid, pour la considération de l'autre en tant qu'humain. Humiliations quotidiennes, harcèlement, torture, tout est là dans ce livre et tout va me marquer pendant longtemps. Ce ne fut pas une lecture facile, j'ai eu la nausée, j'ai été choquée (ce n'est pas si vieux !) mais ça vaut vraiment le coup.
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
C'est facile de mépriser le luxe quand il fait partie de votre vie, ai- je pensé cyniquement: tout aussi facile de considérer la pauvreté comme vertu quand on n'en souffre pas, ou d'exalter le martyre quand on est à l'abri de mille blessures naturelles.
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Je ne suis qu 'un élément particulier du vaste dessin que tracent les générations , au cours des siècles , dans l 'espace
infini .
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Vous me tuerez.Non pas parce que vous êtes très habiles, très fort ou très brutaux. Non pas parce que je suis fatigué, mais parce que telle est ma volonté - parce que tel est le seul rôle que m'aient assigné cette vie dans ce pays.J'ai accepté le rôle.Je dirai oui à la mort. Elle est comme un frère. Elle est en moi depuis des générations, depuis des siècles. Mais à vous, je ne cesserai jamais de dire non.
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Je ne suis qu'un élément particulier du vaste dessin que tracent les générations, au cours des siècles, dans l'espace infini.
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Nous nous sommes levés. Dans la lumière blafarde de la nuit, j'ai pris son visage entre mes mains. Je ne l'ai pas embrassée. Elle a posé ses doigts sur mes poignets. Rien d'autre. Et pourtant, je n'ai jamais eu de toute ma vie plus intense contact avec quelqu'un.
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Vidéo de André Brink
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
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